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Flaccus, et hæreret nigro fuligo Maroni.

(.227)

Rara tamen merces, quæ cognitione tribuni
Non egeat. Sed vos savas imponite leges,
Ut præceptori verborum regula constet;
Ut legat historias, auctores noverit omnes
Tanquam ungues digitosque suos, ut forte rogatus,
Dum petit aut thermas aut Phoebi balnea, dicat
Nutricem Anchisæ; nomen patriamque novercæ
Anchemoli dicat quot Acestes vixerit annos,

:

Quot Siculus Phrygibus vini donaverit urnas.
Exigite ut mores teneros ceu pollice ducat,
Ut si quis cera vultum facit : exigite ut sit
Et pater ipsius cœtus, ne turpia ludant,
Ne faciant vicibus. Non est leve tot puerorum
Observare manus, oculosque in fine trementes.
Hæc, inquit, cures, et quum se verterit annus,
Accipe, victori populus quod postulat, aurum.

mains desquels Virgile et Horace étoient tout enfumés. Quel que soit néanmoins le salaire convenu, vous l'obtiendrez rarement sans l'aide du tribun (56). Courage, parents ingrats! exigez, après cela, qu'un précepteur sache les langues et l'histoire; qu'il ait ses auteurs assez présents pour répondre à toutes vos questions, afin que, si vous l'interrogez par hasard en allant soit aux thermes, soit aux bains d'Apollon, il puisse vous dire quel fut le nom de la nourrice d'Anchise, le pays et le nom de la belle-mère d'Anchémolus; combien Aceste vécut d'années, combien il donna d'outres de vin aux Phrygiens (57). Exigez qu'il façonne les mœurs tendres de vos enfants, comme un sculpteur habile sait façonner la cire; qu'il les surveille en père, de crainte qu'ils ne se corrompent réciproquement. Ce n'est pas une tâche légère que d'épier tant de mains libertines, tant d yeux convulsifs. N'importe, dit-il, c'est votre affaire: moi, je t'avertis qu'après l'an révolu, tu recevras à peine autant d'argent que le peuple a coutume d'en accorder à l'athlète victorieux (58).

NOTES

SUR LA SATIRE VII.

(1) ARGUMENT. Juvénal déplore la condition des poètes de son temps, et peint la dureté de leurs patrons. Ensuite il parcourt plusieurs branches de la littérature, telles que l'his • toire, l'art oratoire, la grammaire, l'institution de la jeuet montre qu'elles sont, pour ceux qui les cultivent, aussi stériles que la poésie.

nesse 2

Plusieurs de ces satires, lorsqu'on n'en considère que le titre, semblent n'avoir pas la même importance que les autres mais qu'on les médite toutes, excepté la dernière que je ne crois pas de Juvénal, et j'ose dire qu'à bien des égards, on y retrouvera le même esprit, la même intention.

A mesure que l'on réimprimera ce volume, je tâcherai de me rappeler quelques idées fugitives qui, dans le cours de mes longs travaux sur cet auteur, ont souvent frappé mon esprit. Peut-être en résultera-t-il des vues nouvelles sur l'ensemble et la marche progressive des Satires de Juvénal. Par exemple, j'ai senti que la satire des hommes, ébauchée par Laronia dans la satire deuxième, vers 36, préparoit celle des femmes; ainsi du reste, car ce n'est pas ici le lieu d'une dissertation.

mes,

Pour indiquer clairement l'objet de ces remarques posthuil suffira d'observer que Juvénal a semé rapidement dans la première partie de son ouvrage les grands principes qu'il a développés dans l'autre; que sur le ton de son maître Lucilius (voyez satire 1, v. 165), il ne fait d'abord, pour ainsi dire, que s'essayer, et qu'il cherche bien plus à terrasser le vice triomphant qu'à faire aimer la vertu, à dicter des leçons

de sagesse et de conduite. Mais, s'apaisant par degrés, il ré. prime enfin une partie de son indignation; et c'est alors que sa bonté naturelle lui apprend qu'il ne suffit pas de châtier les hommes avec une verge de fer, qu'il faut encore les éclairer et les persuader; qu'il faut sur-tout rappeler les sentiments naturels dans les ames dégradées par des passions viles ou brutales; ce qu'il a si bien exécuté, qu'après nous avoir fait partager sa colère dans la première partie, il finit dans la seconde par nous attendrir sur le sort de nos semblables. Voyez le Tableau de la Pitié, satire xv, vers 131.

Quant à cette satire vii, je la mettrois volontiers au rang des plus brillantes et des plus philosophiques, ne fût-ce qu'en vertu de deux tirades sublimes, l'une concernant l'enthousiasme poétique, l'autre la reconnoissance que l'on doit à ceux qui ont le courage de se dévouer à l'institution de la jeunesse. Mais il est une autre considération non moins honorable, du moins pour le caractère de Juvénal. Remarquez qu'il n'a guère parlé de la misère des gens de lettres que pour y compatir, et la reprocher aux patrons avares, ignorants et ingrats qui se plaisoient à l'aggraver, bien différent de ces écrivains, tant anciens que modernes, qui ont cru s'illustrer euxmêmes en dénigrant leurs confrères. Lorsque Piron, né malin, mais sensible et généreux, donna sa Métromanie au théâtre français, on s'attendoit à voir traîner les poètes dans la boue; quelle fut la surprise de l'envie, quand elle se vit contrainte d'applaudir aux sentiments et aux mœurs de son extravagant, mais aimable Métromane!

(2) Les lettres n'ont plus que César qui les soutienne et les anime, etc. vers 1.] J'ai cru d'abord, sur la parole de plusieurs savants, que cet éloge regardoit Domitien; mais tout y répugne, et l'histoire et le caractère de Juvénal. Ce prince, dit Suétone, feignit d'aimer la poésie qu'il n'avoit jamais cultivée, et qu'il méprisa bientôt. (Vie de Domitien.) D'ailleurs, comment se persuader que notre auteur, après l'avoir si maltraité dans la satire Iv, fût revenu sur ses pas dans la sa

tire vII? On répond à cela que ces satires n'ont pas été pu bliées dans l'ordre chronologique, et que celle-ci a été écrite du temps de Domitien. Quel que soit cet ordre, Juste-Lipse, Saumaise et Dodwel ont prouvé, d'après le texte, que toutes les satires sont postérieures à cet empereur: or, je ne sache pas que, parmi les flatteurs de ce tyran, il s'en soit trouvé d'assez mal avisés pour le louer gratuitement après sa mort, et Martial en est la preuve.

A qui donc rapporter l'éloge dont il s'agit? Quelques-uns veulent que ce soit à Trajan ; mais le savant Dodwel prétend que ce doit être à Adrien. Si le calcul de Dodwel est juste, ce qui est très-vraisemblable, il s'ensuit que Juvénal, né sous Caligula, mort sous A drien, a composé le plus grand nombre de ses satires passé soixante ans et quelques-unes à près de quatre-vingt.

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(3) Puisque Clio, etc. v. 7.] Juvénal comprend sous le nom de la muse Clio, tous ceux que la misère avoit forcés de renoncer aux arts libéraux, pour se livrer à des travaux mécaniques capables de les faire subsister.

(4) Si vos talents poétiques ne vous produisent rien, etc. v. 8.] Les meilleures éditions, celles d'Henninius, de Foulis, de Cambridge, de Baskerville, etc. que j'ai suivies, ont:

Nam si Pieria quadrans tibi nullus in umbra
Ostendatur, etc.

Schrevelius, qui a procuré l'édition des varioum, a mal-à-propos changé cette leçon : Pieria in arca ne signifie rien. Il y a ici une espèce de comparaison: Aganippes vallibus et pieria umbra expriment la même chose, et se rapportent l'un à l'autre. Il ne m'a pas été possible de faire passer toutes ces nuances dans la traduction.

(5) L'Alcithoen de Paccius, etc. v. 12.] Plusieurs éditions

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