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NOTES

SUR LA SATIRE VI.

ARGUMENT.

ARGUMENT. Sous prétexte de dégoûter du mariage un certain Postumus, Juvénal lui peint les vices des femmes. Il leur reproche, entre autres choses, d'être impudiques, fantasques, prodigues, orgueilleuses; de bégayer le grec à tout propos; d'être impérieuses; d'avoir la manie de plaider et de s'exercer à la lutte ; d'être jalouses, quoique infidèles, intempérantes, et de s'abandonner aux excès les plus odieux. Ensuite il fait les portraits de la musicienne, de la nouvelliste, de la cruelle, de la savante, de la coquette, de la superstitieuse, de l'empoisonneuse, etc.

(2) Je veux croire que, sous le règne de Saturne, la Pudeur habita sur la terre, etc., v. 1. ] Les Romains firent de cette vertu une déesse qui avoit à Rome des temples et des autels. On distingua la Pudeur ou Pudicité en patricienne, c'est-à-dire, relative à l'ordre sénatorial, et en plébéïenne, réservée pour le peuple. Pérault a critiqué Boileau, parcequ'il n'avoit pas rendu, disoit-il, d'une manière assez affirmative Credo Pudicitiam, etc. Credo, dans les bons auteurs, signifie une chose incertaine que l'on craint ou que l'on desire.

Credo equidem (nec vana fides) genus esse deorum.

VIRGIL. Eneid. lib. iv.

(3) Bien différentes de vous, Cynthie, et de celle, etc., v. 7.] Cynthie, maîtresse de Properce, qui vivoit sous Auguste. Ce poète lui reproche souvent le trop de soin qu'elle prenoit à se parer. Lesbie étoit maîtresse de Catulle, qui vivoit dans le même temps. Son amant célébra dans

une pièce la mort d'un moineau qu'elle avoit tendrement aimé.

(4) Avant que le Grec osát se parjurer, v. 16. ] Le texte porte: «<< Avant que le Grec jurât sur la tête d'un autre. » En Grèce, le préjugé le plus favorable pour les parties, ainsi que pour les témoins, c'étoit lorsqu'ils offroient, pour garantir ce qu'ils affirmoient, de prêter serment sur la tête de leurs enfants ou des auteurs de leurs jours. Demosthen. in Steph.

(5) Le génie tutélaire de la couche nuptiale, etc., v. 21.] Voyez la Satire iv, note 18, page 144.

(6) Ton contrat est tout prét, etc., v. 25.] Les Latins disoient pactum conventum, pactum conventumque, ou bien pactum et conventum, pour exprimer un contrat écrit et signé par les contractants; ce qui étoit opposé à stipulatio, quæ verbis tantum fiebat. Les fiançailles, sponsalia, étoient une stipulation, un contrat qui verbis solemnibus inibatur. Il n'est donc question, dans ce vers, que de deux choses, le contrat de mariage, pactum dotale, et les fiançailles. Ceux qui l'ont autrement entendu se sont trompés. Voyez Saumaise, de modo usurarum, page 514.

(7) Que ne laisses-tu dormir près de toi cet enfant soumis, etc., v. 34. ] Je dois avertir que ce conseil ironique n'est qu'un sarcasme violent contre Postumus. On ne sauroit soupçonner Juvénal d'avoir conseillé ni même toléré cette infamie.

L'auteur de tant de recherches curieuses, et non moins philosophiques, le savant de Paw, s'explique ainsi sur la cause et les progrès de ce vice inconcevable, dont Juvénal a déja trop parlé, et dont l'exemple des Grecs infecta les Romains. -« Chez les Athéniens, la beauté individuelle fut plutôt le partage des jeunes hommes que des jeunes femmes ;

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» d'où il résulta, dans le cours des passions humaines, un » écart qui a beaucoup étonné la postérité, mais dont on a » jusqu'à présent ignoré la véritable cause etc.- Eschine » assure que le plus beau des Grecs n'égaloit pas le plus beau » des Athéniens. » Recherches philosophiques sur les Grecs. Berlin, 1788, page 5.

(8) Mais Ursidius veut aussi obéir à la loi Julia, v. 38. ] J'ai dit, satire II, note 10, page 59, qu'on avoit compris sous le titre commun de loi Julia, plusieurs lois portées tant par Jules-César que par Auguste. Ce dernier avoit promulgué celle dont il s'agit ici contre les célibataires, afin de repeupler la ville, dévastée par les guerres civiles. J'ai eu soin de marquer le dialogue; car Ursidius n'est pas le même personnage que Postumus, comme quelques-uns l'ont

cru.

(9) Tel que Latinus, v. 44.] Ce Latinus étoit un mime qui, dans quelque farce, représentoit les terreurs d'un adultère surpris par le mari.

(10) De toucher les bandelettes de Cérès, etc., v. 50.] On célébroit dans Athènes, plusieurs fêtes en l'honneur de cette déesse; voici les principales: Eleusina, Thesmophoria, Demetria, Haloa, Epiclidia, Proerosia, Chloia, etc. Les Eleusines et les Thesmophories passèrent des Grecs aux Romains: ceux-ci les célébroient pendant huit jours.

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(11) Et dont un père ne redoutát les embrassements v. 51.] Les dames romaines, dit Plutarque (Vie de Romulus,) baisent encore aujourd'hui leurs parents et leurs maris, parceque les Troyennes qui abordèrent en Italie après avoir brûlé leurs vaisseaux, avoient baisé de même et caressé leurs maris pour les apaiser. Il est singulier d'assigner une époque fixe à un usage fondé sur la nature et commun à toutes les nations. On lit dans Pline, (liv. XIV) que les an

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ciens Romains avoient introduit la coutume de se baiser tous les jours entre parents, afin de savoir si leurs femmes ne sentoient point le vin : mais il s'agit, dans Juvénal, des ar

deurs incestueuses.

(12) Dès que le lascif Bathylle, etc., v. 63. ] Bathylle, fameux pantomime, natif d'Alexandrie, vint à Rome pendant le règne d'Auguste, et fut affranchi de Mécène (Athen. lib. I.). Pilade et lui créèrent un nouveau genre de danse, qu'ils portèrent au plus haut degré de perfection. Il n'étoit question que des spectacles de Pilade et de Bathylle. On appeloit pantomimes, chez les Romains, des acteurs qui, par des mouvements, des signes, des gestes, et sans s'aider de discours, exprimoient des passions, des caractères et des événements.

Observons cependant qu'avant ces deux pantomimes, il en existoit d'autres dès le temps de la république ; mais alors on ne les employoit que dans les pièces de théâtre, soit tragiques, soit comiques ou satiriques. Un acteur dansoit ou déclamoit, et un autre gesticuloit. Ce furent Pilade et Bathylle qui introduisirent la danse des pantomimes, qui n'avoit jamais paru seule voilà seulement ce qu'a voulu dire Zosisme, livre 1, page 7, édition de 1612.

(13) Tymèle exprime-t-elle la volupté ? etc., v. 65. ] Subitum et miserabile, longum, etc., sont des noms relatifs aux gestes et aux attitudes des pantomimes. Barthius met subat au lieu de subitum; cela ne dérange point le sens que j'ai suivi. Dans le vers suivant, attendit, dit Grangeus, id est, cum maxima artis attentione exprimit.. -Thymele tunc rustica, etc., signifie que cette femme de la campagne sera bientôt une autre Thymèle, et Juvénal la nomme ainsi par anticipation.

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(14) Quand les jeux sont suspendus, etc., v. 69.] Mot à mot, « quand les jeux mégalésiens sont éloignés des jeux

» plébéïens, etc. » L'intervalle étoit de cinq mois. Les jeux mégalésiens, qui se célébroient pendant six jours, furent institués l'an de Rome 550, en l'honneur de Cybèle, et à l'occasion de la statue de cette déesse, que l'on avoit transportée de Pessinunte à Rome. Pendant ces fêtes on représentoit les comédies les plus estimées. Toutes celles de Térence furent jouées aux jeux mégalésiens, excepté les Adelphes, qui le furent aux jeux funèbres de Paul-Emile, et le Phormion, qui le fut aux jeux romains.

(15) Et la ceinture d'Accius, v. 7o.] Les acteurs qui se produisoient nus sur la scène, avoient une espèce de tablier ou de ceinture que Juvénal appelle subligar, et Cicéron subligaculum. Cette pièce de l'ajustement des histrions servoit à couvrir et à contenir les parties de la génération. Cicéron remarque, dans ses Offices, que personne n'auroit osé paroître autrefois sur la scène sine subligaculo.

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(16) En leur jouant l'exode d'une atellane, v. 71.] Les atellanes, à Rome, étoient des tragédies mêlées de sérieux et de plaisant l'exode y étoit ce qu'est maintenant chez nous la petite pièce. L'acteur qui avoit représenté dans l'atellane, continuoit de jouer dans l'exode, sous le même masque et avec les mêmes habits: il ne faisoit, pour ainsi dire, que prolonger son rôle en le dénaturant. Le rôle du comédien dont il s'agit ici, étoit celui d'Autonoé. Mémoires de l'Académie des Inscriptions, tome 1, page 214.

(17) Les femmes ne brisent qu'à grands frais la boucle d'un comédien, v. 73.] Il s'agit ici d'une opération pratiquée par les Anciens pour conserver aux jeunes gens la santé, aux gladiateurs la force, aux acteurs la voix; elle s'appeloit infibulation; son objet étoit d'empêcher ceux que l'on boucloit (car l'infibulation n'étoit rien autre chose ) d'avoir commerce avec les femmes.

(18) Suivit un homme de cette espèce, etc., v. 82.] Sau

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