Pudeur, se rapprocha insensiblement de l'Olympe, et ces deux sœurs s'envolèrent en même temps. le gage Il y a long-temps et très-long-temps, Postumus, qu'on a pour la première fois souillé le lit d'autrui, et méprisé le génie tutélaire de la couche nuptiale (5). Le siècle de fer amena bientôt tous les autres crimes; mais le siècle d'argent vit les premiers adultères, Malgré nos mœurs, néanmoins, ta parole est donnée, ton contrat est tout prêt (6); peut-être as-tu déja passé par les mains du barbier; peut-être que déja ta future porte au doigt de ta promesse. On te croyoit sage, et tu te maries! Quelle furie te poursuit? quels transports t'agitent? Tu supporterois un tyran domestique, tandis qu'il est tant de cordes, tant de fenêtres; tandis que le pont Æmilius est dans ton voisinage? Si tu ne goûtes aucun de ces expédients, que ne laisses-tu dormir auprès de toi cet enfant soumis (7), paisible ct désintéressé ; cet enfant qui jamais ne te reproche d'avoir ménagé tes flancs et frustré son ardeur?-Mais Ursidius veut obéir à la loi Julia (8) jaloux d'élever un héritier, il renonce aux bons morceaux que ses politiques amis lui apportent du marché. Tout est possible si ce projet s'achève; si l'adultère le plus fameux, et qui fut réduit tant de fois, tel que Latinus (9), à se cacher dans un coffre, est assez insensé pour subir le joug de l'hyménée. Ursidius veut encore que sa future ait des moeurs à l'antique, et ses Quem toties texit perituri cista Latini? Quis tamen affirmat, nil actum in montibus aut in PORTICIBUSNE tibi monstratur femina voto Digna tuo ? cuneis an habent spectacula totis flatteurs sont aux enquêtes. L'extravagant! ouvrez-lui la veine. Pour toi, Postumus, cours te prosterner à l'entrée du Capitole; sacrifie à Junon une genisse aux cornes dorées, si jamais tu deviens l'époux d'une femme pudique. Je n'en sache guère aujourd'hui qui soient dignes de toucher les bandelettes de Cérès (10), et dont un père ne redoutât les embrassements (11). N'importe, couronne ta porte de guirlandes et de lierres.-Un seul homme ne suffit-il pas à Ibérina?-Un seul! tu la réduirois plutôt à ne voir que d'un œil.-J'en entends vanter une, contente, dit-on, de vivre dans les champs paternels.-Qu'elle vive de même dans Fidène ou dans Gabie, et j'accorde tout. Encore, qui me garantira qu'il ne s'est rien passé sur les montagnes et dans les grottes? Jupiter et Mars sont-ils si décrépits? POURROIT-ON te montrer sous nos portiques et sur les gradins de nos amphithéâtres une femme digne de tes vœux, de ta confiance et de ton choix? Dès que le lascif Bathylle (12) commence à danser la Léda, Tuccia est en feu, Appula aux abois. Thymèle exprime-t-elle la volupté (13)? les femmes rustiques étudient ses mouvements. Mais quand le théâtre est fermé, quand les jeux sont suspendus (14), et que le seul barreau retentit de la voix des orateurs, nos citoyennes affligées se consolent avec le masque, le thyrse et la ceinture d'Actius (15) : le bouffon Urbicus paroît, et les fait rire, en leur jouant Gestibus Autonoës; hunc diligit AElia pauper. NUFTA senatori comitata est Hippia ludjum Ad Pharon et Nilum, famosaque mœnia Lagi, Pertulit Ionium constanti pectore, quamvis le rôle d'Autonoé dans l'exode d'une Atellane (16). L'indigente Ælia desire sa conquête. Les femmes ne brisent qu'à grands frais la boucle d un comédien (17). Quelques-unes ont ruiné la voix de Chrysogon. Un acteur tragique est l'amant d'Hispulla. Ne voudrois-tu point qu'elles fussent éprises d'un Quintilien? Tu te maries : les véritables pères de tes enfants seront le harpeur Echion, Glaphiras ou Ambrosius employés dans les chœurs. Et toi, Lentulus, pour qui les flambeaux de l'hymen vont aussi s'allumer, fais dresser des théâtres, décore ta maison, et mets à ta porte un superbe laurier, afin qu'un digne rejeton t'offre, dans son riche berceau, les traits du gladiateur Euryalus. HIFPIA, femme d'un sénateur, suivit un homme de cetle espèce (18) jusqu'au Phare, au Nil, et au centre de la ville trop fameuse de Lagus, où la monstrueuse turpitude de nos mœurs révolta les habitants même de Canope (19). Oubliant sa maison, son époux, ses sœurs, la cruelle quitte sans regret sa patrie, ses enfants éplorés. Ce qui va t'étonner encore plus, elle abandonne les jeux et ce fameux Pâris (20). Quoique élevée au sein des richesses dans la maison paternelle, où son enfance avoit reposé sur le duvet dans un berceau magnifique, elle brave les flots: elle avoit déjà bravé l'honneur que ses pareilles sacrifient sans regret. Franchissant la mer tyrrhénienne et celle d'lonie, rien ne l'effraye; rien n'altère sa constance, ni les ondes qui mugissent au loin, ni le passage fréquent d'une mer dans une autre. |