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comme on vient de les voir, fuffent 1721

déclarez de nulle valeur.

S. A. R

IL ne fe paffoit point d'années que ce que S. A. R. ne terminât plufieurs affaires penfoit d'une maniere avantageuse à la Fran- de la ce. La feule querelle des Eccléfiafti-Conftiques rébeles à fa prudence & à festations) foins, les éludoit toûjours. A la vérité tout plioit alors fous la Conftitution, foûtenuë par le Gouvernement, & les Apellans n'ofoient lever la tête. Il n'y avoit plus que quelques téméraires qui réfiftaffent encore, & qui ofalfent le venger de lá contrainte par des difcours qui fouvent leur coutoient cher, auffi-bien qu'à ceux qui fe plai-gnoient du Gouvernement. Mais ce filence forcé ne fuffifoit pas à S. A. R. & les murmures fecrets qui retentiffoient autour de lui, prouvoient affez qu'à la premiere occafion la Guerre renaîtroit du fein de cette Paix apa rente. C'eft ce qui lui fit dire ces mots, au fujet des démarches, que l'Empereur faifoit pour la fupreffion de la Bulle Unigenitus. fe ferois ravi que l'Empereur me débarraffât de cette Bulle, qui m'a donné tant de peines &

1722 fieur le Duc qui étoit présent, ajouta fur le même ton: Eh! pourquoi n'en feroit on pas bien-aife, puifque cet exp dient épargneroit à la Cour bien des démarches toûjours fâcheufes, foit qu'on voulut pouffer l'afaire, ou fe relächer de ce qu'on a déja fait ? La fupreffion Etat des de la Bulle accordée aux inftances de Sa Majesté Impériale dégageroit la France, & mettroit fin aux difputes.

Finan

ces.

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LES Finances du Roi paroiffoient aller bien mieux. Les Aides & les Gabelles avoient rapporté l'année derniere foixante millions tous frais faits. On porta dans ce tems-là pour plus de cent millions en lingots d'or à la Monnoie. D'un autre côté, depuis le dix-fept Décembre, les Commissaifaires travailloient avec ardeur à figner" les liquidations de cinq cens livres & au-deffus, & en expédioient dix mille par jour. Il leur fallut plus de fix femaines avant de pouvoir travailler auxautres de moindre valeur. On donnoit des Primes pour livrer jufqu'au mois de Juin fuivant les Actions vifées à deux mille livres.

Difputes

au fujet

CES chofes faifoient concevoir à de la Pré-S. A. R. l'efpérance de rétablir les entre le Finances, lorsqu'il furyint une affaire

Léance

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& les

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d'un autre genre qui eût de grandes 1-722 fuites, & qui lui caufa beaucoup de Cardinal chagrin. Voici en peu de mots ce du Bois, que c'étoit. Le vingt-deux de Février, Ducs le Duc Régent introduifit le Cardinal du Bois dans le Confeil de Régence où ce Prélat s'affit auprès du Cardinal de Rohan. Le Maréchal de Villeroi & le Duc de Noailles qui fçavoient la chofe, accompagnérent le Roi juf qu'à fon fauteuil, & fortirent fur le' champ de la Chambre du Confeil. Monfieur le Chancelier ne s'y trou wa point. Les Ducs & les Maréchaux de France s'en absentérent de même. En un mot, le Confeil ne fut compofé que des Princes, des Cardinaux, des Secretaires d'Etat, & des autres. perfonnes qui ne disputent point le rang aux Cardinaux. Le Duc de Noailles ayant rencontré le même jour le Cardinal du Bois au Louvre, lui fit ce compliment. Cette journée fera fameufe dans l'Histoire, Monfieur. "On n'oubliera pas d'y marquer que votre entrée dans le Confeil en a fait deferter tous les Grands du Royau

me.

ON s'attendoit bien à cette con- Des der

1722

Maréchaux de France. En effet ; s'étant deman- quelques jours auparavant, dent un affemblez chez le Chancelier, ils déBrevet, putérent ce Magiftrat & le Duc de Saint Aignan, pour repréfenter à S. A. R. que fous le régne de Louis XIII. lorfque le Cardinal de la Rochefoucault fut admis au Confeil, & prit féance avec le Chancelier & les Ducs, le Connétable de Lefdiguieres obtint du Roi un Brevet, par lequel ce Prince déclaroit que la préféance qu'avoit euë ce Cardinal ne tireroit à l'avenir à aucune conféquence contre les parties intéreffées. Que fuivant cet exemple, ils prioient S. A. R. de leur accorder un Brevet pareil, à l'égard de la préféance que le Cardinal de Rohan avoit euë au dernier Confeil, & qu'auroit fans doute le Cardinal du Bois au premier qui devoit fe tenir. Là-deffus le Duc Régent promit aux Députez ce qu'ils lui demandoient.

Les Car

s'y opo

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MAIS les Cardinaux lui repredinaux fentérent à leur tour, que Louis fent. XIII. avoit à la vérité donné un pareil Brevet par complaifance pour le Connétable, moyennant qu'il se

roit tenu fecret, & qu'il ne paroi- 1722 troit point. Mais auffi que cette condition n'ayant point été observée, le Roi s'étoit fait rendre le Brevet, & l'avoit déchiré. Que par conféquent, Meffieurs les Ducs avoient tort de citer cet exemple, puifqu'il faifoit contre eux-mêmes, bien loin qu'il les favorifât le moins du monde.

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On

:CES dernieres raifons entrainérent on le refuse S. A. R. lorfque le Chancelier & le Duc de Saint Aignan revinrent pour Ducs. lui demander le Brevet, le Duc Régent leur répondit, que s'ils le vouloient, il leur en donneroit un, à condition qu'il le déchireroit le lendemain, comme avoit fait Louis XIII. Ces Députez répliquerent qu'ils le prioient. donc de ne pas trouver mauvais qu'ils s'abfentaffent le lendemain du Confeil, qu'ils priffent quelques jours pour fe confulter.

ON prétend que cette réfolution des Ducs & du Chancelier n'embarraffa pas beaucoup le Duc Régent, & qu'il la regarda au contraire comme une occafion favorable d'éloigner du Confeil certaines perfonnes qui

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