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teux & irréguliers. Les bafaltes à cinq, fix & fept faces, fe trouvent plus. ,, communément que ceux à trois, quatre ou huit faces; ils font tous de forme prifmatique, & la grandeur de ces prifmes varie prodigieufement; car il y en a qui n'ont que quatre à cinq lignes de diamètre fur un pouce & demi ou deux pouces de longueur, tandis que d'autres ont plufieurs pou ,, ces de diamètre fur une longueur de plufieurs pieds.

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La couleur des bafaltes eft communément noire, mais il y en a d'un noir d'ébène, d'autre d'un noir-bleuâtre, & d'autre plutôt gris que noir, d'autre verdâtre, d'autre rougeâtre ou d'un jaune d'ocre: les différens degrés d'al tération de la matière ferrugineufe qu'ils contiennent leur donnent ces diffé rentes couleurs; mais en général, lorfqu'ils font décompofés, leur poudre eft d'un gris-blanchâtre.

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Il y a de grandes maffes de bafalte en tables ou lits horizontaux: ces ta→ bles font de différentes épaiffeurs; les unes ont plufieurs pieds, & d'autres. feulement quelques pouces d'épais; il y en a même d'affez minces pour qu'on puiffe s'en fervir à couvrir les maifons. C'eft des tables les plus épaisfes que les Égyptiens, & après eux les Romains, ont fait des ftatues dans ,, lefquelles on remarque particulièrement celles du bafalte verdàtre (a).

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,, Les laves diffèrent des bafaltes par plufieurs caractères, & particulièrement. ,, en ce qu'elles n'ont pas la forme prifmatique, & on doit les diftinguer en laves compactes & en laves poreufes: la plupart contiennent des matières ,, étrangères, telles que des quartz, des criftaux de feld-fpath, de fchorl, de mica, ainfi que des zéolites, des granites, des chryfolites, dont quelquesunes font, comme les bafaltes, fufceptibles de poli; elles contiennent auffi du grès, du tripoli, des pierres à rafoir, des marbres & autres matières

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calcaires.

,, Le granit qui fe trouve dans les laves poreufes a fubi quelquefois une fi violente action du feu qu'il fe trouve converti en un émail blanc.

,, Il y a des bafaltes & des laves qui font évidemment changés en terre argileufe, dans laquelle il fe trouve quelquefois des chryfolites qui ont perdu. leur brillant & leur dureté, & qui commencent elles-mêmes à fe convertir en argile.

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On trouve de même dans les laves, des grenats décolorés & qui com,, mencent à fe décompofer, quoiqu'ils aient encore la caffure vitreufe, & qu'ils aient confervé leur forme; d'autres font très-friables & approchent de , l'argile blanche.

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Les hyacinthes accompagnent fouvent les grenats dans ces mêmes laves,, ,, & quelquefois on y rencontre des géodes de calcédoine qui contiennent de 5, l'eau, & d'autres agates ou calcédoines fans eau, des filex, ou pierres à fufil, & des jafpes de diverfes couleurs: enfin on a rencontré dans les laves d'Expailly près du Puy en Vélay, des faphirs qui femblent être de la même nature que les faphirs d'Orient. On trouve auffi dans les laves, du fer cristallifé en octaèdre, du fer en mine fpéculaire, en hématite, &c.

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Il y a des laves poreufes qui font fi légères qu'elles fe foutiennent fur

f) Minéralogie des volcans, par M. Faujas de Saint-Fond; Paris, in 8vo. chap. 1, 10 & I

, l'eau, & d'autres qui, quoique poreufes, font fort pefantes: la lave plus légère que l'eau eft affez rare (b)."

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Après les bafaltes & les laves, fe préfentent les laitiers des volcans: ce font des verres ou des espèces d'émaux qui peuvent être imités par l'art; car en tenant les laves à un feu capable de les fondre, on en obtient bientôt un verre noir, luifant & tranchant dans fa caffure: on vient même, dit M. Faujas, de tirer parti, en France, du bafalte, en le convertiffant en verre. L'on a établi dans les environs de Montpellier, une verrerie où l'on fait avec ce bafalte fondu de très-bonnes bouteilles.

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Nous avons déjà dit qu'on appelle pierre de gallinace, au Pérou, le laitier noir des volcans; ce nom eft tiré de celui de l'oifeau gallinazo, dont le plumage eft d'un beau noir: on trouve de ce laitier ou verre noir, non-feulement dans les volcans des Cordillières en Amérique, mais en Europe, dans ceux de Lipari, de Vulcano, de même qu'au Véfuve & en Islande, où il eft en grande abondance.

Le laitier blanc des volcans eft bien plus rare que le noir. M. Faujas en a feulement trouvé quelques morceaux dans le volcan éteint du Couerou en Vivarais, & en dernier lieu à Staffa, l'une des îles Hébrides; & d'autres Obfervateurs en ont rencontré dans les matières volcaniques en Allemagne près de Saxenhaufen, aufli-bien qu'en Islande & dans les îles Féroë. Ce ver

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re blanc eft tranfpatent, & le noir le devient lorfqu'il eft réduit à une petite épaiffeur; & quand les élémens humides ont agi pendant long-temps fur ces verres, ils s'irifent comme nos verres factices, ce qui les rend chatoyans (c)."

M. de Troil dit qu'indépendamment du verre noir (fauffe agate d'Ilande), on trouve auffi en lande, des verres blancs & tranfparens, & d'autres d'un affez beau bleu, qui font les plus rares de tous. Il ajoute qu'il y en a qui reffemblent, par leur couleur verdâtre & par leur pâte groffière, à notre verre à bouteilles (d).

Ces laitiers des volcans, & fur-tout de laitier noir, font compactes, homogènes, & affez durs pour donner des étincelles avec l'acier: on peut les tailler & leur donner un beau poli, & l'on en fait d'excellentes pierres de touche en les dégroffiffant, fans leur donner le dernier poli (e).

Lorfque les laves & les bafaltes font réduits en débris & remaniés par le feu du volcan, ils forment avec les nouvelles laves, des blocs qu'on peut appeler poudingues volcaniques: il y en a de plus ou moins durs, & fi les fragmens qui compofent ces poudingues, font de forme irrégulière, on peut les appeler des brèches volcaniques. M. Faujas a obfervé que l'églife Cathédrale du Puy en Vélay, a été conftruite d'une pierre dont le fond est une brèche volcanique noire dans un ciment jaunâtre (f).

Les unes de ces brèches volcaniques ont été formées par la feule action du feu fur les anciennes laves, d'autres ont été produites par l'intermède de l'eau,

(b) Minéralogie des volcans, par M. Faujas de Saint-Fond, Paris, in 8vo. chap. 13 & 14 (c) Idem, ibidem. Paris, in 8vo. chap 16.

d) Lettres fur l'Iflande, page 337.

Cette matière a été indiquée par Pline, fous le nom de lapis lydius.

Minéralogie des volcans, chap. 16.

& dans des éruptions que M. Faujas appelle éruptions boueufes ou aqueufes; el les font fouvent mélangées de plufieurs matières très-différentes, de jatpe rouge, de fchorl noir, de granit rofe & gris, de pierre à fufil, de fpath & pierre calcaire, & même de fubftances végétales réduites en une forte de charbon.

Toutes ces matières volcaniques, bafaltes, laves & laitiers, étant en grande partie d'une effence vitreufe, fe décompofent par l'impreffion des élémens humides, & même par la feule action de l'acide aérien. Les matières autrefois volcaniques, maintenant argileufes, dit M. Ferber, molles comme de la cire, ou endurcies & pierreufes, font blanches pour la plupart; mais on en trouve auffi de rouges, de grifes-cendrées, de bleuâtres & de noires: on rencontre des laves argileufes dans prefque tous les volcans agiffans & éteints, & cette altération des laves peut s'opérer de plufieurs manières. Il y a de ces laves altérées par l'acide fulfureux du feu des volcans, qui font prefque auffi rou ges que le minium; il y en a d'autres d'un rouge-pâle, d'un rouge-pourpre, de jaunes, de brunes, de grifes, de verdâtres, &c.

M. Faujas divife les produits volcaniques altérés:

En laves compactes ou poreufes qui ont perdu fimplement leur dureté en confervant leurs parties conftituantes, à l'exception du phlogistique du fer qui a difparu:

Et en laves amollies & décolorées par les acides qui ont formé, en fe com binant avec les diverfes matières qui conftituent ces mêmes laves, différens produits falins ou minéraux, dont l'origine nous feroit inconnue fi nous n'avions pas la facilité de fuivre la Nature dans cette opération.

Il en décrit plufieurs variétés de l'une & l'autre forte: il préfente dans la première de ces deux divifions, des bafaltes & des laves, qui ayant confervé leur forme, leur nature & leur dureté fur une de leurs faces, font entièrement décompofées fur l'autre, & converties en une fubftance terreuse, molle, au point de fe laiffer aifément entamer, & l'on peut fuivre cette décompofition jufqu'à l'entière converfion du bafalte en terre argileufe.

Il y a des bafaltes devenus argileux, qui font d'un gris plus ou moins foncé; d'autres d'une teinte jaunâtre & comme rouillés; d'autres dont la furface eft convertie en argile blanche, grife, jaunâtre, violette, rouge. Plufieurs de ces bafaltes décompofés contiennent des prifmes de fchorl qui ne font point altérés, ce qui prouve que les fchorls réfiftent bien plus que les bafaltes les plus durs aux caufes qui produifent leur décompofition.

Ce favant Naturalifte a auffi reconnu des laves décompofées en une argile verte, favonneufe, & qui exhaloit une forte odeur terreufe; & enfin, il a vu de ces laves qui renfermoient de la chryfolite & du fchorl qui n'étoit pas décompofé, tandis que la chryfolite étoit, comme la lave, réduite en argile, ce qui femble prouver que le quartz réfifte moins que le fchorl à la décompofition, Dans la feconde divifion, c'eft-à-dire, dans les laves amollies & décolorées par les acides, qui ont formé différens produits falins ou minéraux, M. Faujas préfente auffi plufieurs variétés dans lefquelles ir fe trouve du fel alumineux, lorfque l'acide vitriolique s'unit à la terre argileufe; ce même acide produit le gypfe avec la terre calcaire, le vitriol vert avec la chaux de fer, & le foufre avec la matière du feu.

Les variétés de cette forte, citées par M. Faujas (g), font,

1. Un bafalte d'un rouge-violet, ayant la caffure de la pierre calcaire la plus dure, quoique ce bafalte foit une véritable lave & d'une nature très-différente de toute matière calcaire (h):

2. Une lave d'un blanc nuancé de rouge:

3. Une lave dont une partie eft changée en une pierre blanche tendre, tandis que l'autre partie qui eft dure & d'un rouge foncé, a confervé toute fa chaux ferrugineufe changée en colcotar:

4. Une lave décompofée, comme la précédente, avec une enveloppe de gypfe blanc & demi-tranfparent:

5. Une lave poreufe d'un blanc-jaunâtre avec des grains de félénité: la terre argileufe qui forme cette lave, fe trouve convertie en véritable alun natif; l'acide vitriolique uni à la terre argileufe produit, comme nous venons de le dire, le fel alumineux & le véritable alun natif; lorfqu'il s'unit à la bafe du fer il forme le vitriol vert; en s'uniffant donc dans de certaines circonftances à la terre ferrugineufe des laves, il pourra produire ce vitriol, pourvu qu'il foit affoibli par les vapeurs aqueufes; & cette combinaison eft affez rare, & ne fe trouve que dans les lieux où il y a des fources bouillan tes. On en voit fur les parois de la grotte de l'île de Vulcano, où il y a une mare d'eau bouillante, fulfureufe & falée.

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On trouve auffi du fel marin en grumeaux, adhérens à de la lave altérés ou à du fable vomi par les volcans: ce fel marin ne fe préfente pas fous forme cubique, parce qu'il n'a pas eu le temps de fe criftallifer dans l'eau marine rejetée par les volcans. Il fe trouve de même de l'alkali fixe blane dans les cavités de quelques laves nouvelles; & comme on trouve encore du fel ammoniac dans les volcans, cela prouve que l'alkali volatil s'y trouve auffi, fans parler du foufre qui, comme l'on fait, eft le premier des produits volcaniques, & qui n'eft que la matière du feu faifie par l'acide vitriolique, Quelquefois le foufre s'unit dans les volcans à la matière arfenicale, & alors de jaune il devient d'un rouge vif & brillant; mais comme nous l'avons dit (i), le foufre fe produit auffi par la voie humide on en a plu fieurs preuves, & les beaux criftaux qu'on a trouvés dans la foufrière de Conilla, à quatre lieues de Cadix, & qui étoient renfermés dans des géodes de fpath calcaire, ne laiffent aucun doute à ce fujet: il en exifte d'ailleurs de pareils dans divers autres lieux, tantôt unis à la félénite gypfeuse, tantôt à T'argile, ou renfermés dans des cailloux; nous favons même qu'on a trouvé, il y a fix ou fept ans, du foufre bien criftallifé & formé par la voie hu mide dans l'ancien égout du faubourg Saint-Antoine; ces criftaux de foufre étoient adhérens à des matières végétales & animales, telles que des cordages: & des cuirs.

Minéralogie des volcans, chap. 17.

Minéralogie des volcans, chap 19, variété XX, page 407.

Voyez dans le fecond volume de cette Hiftoire Naturelle des Minéraux, l'article du Soufre

PIERRE DE TOUCHE

LA pierre de touche fur laquelle on frotte les métaux pour les reconnof

tre à la couleur de la trace qu'ils laiffent à fa furface, eft un bafalte plus dur que l'or, l'argent, le cuivre, & dont la fuperficie, quoique liffe en apparence, eft neanmoins hériffée & affez rude pour les entamer & retenir les particules métalliques que le frottement a détachées. Le quartz & le jafpe, quoique plus durs que ce bafalte, & par conféquent beaucoup plus durs que ces métaux, ne nous offrent pas le même effet, parce que la furface de ces verres primitifs étant plus liffe que celle du bafalte, laiffe gliffer le métal fans l'entamer & fans en recevoir la trace. Les acides peuvent enlever cette impreffion métallique, parce que le bafalte ou pierre de touche, fur lefquels on frotte le métal, font d'une fubftance vitreufe qui résiste à l'action des acides auxquels les métaux ne résistent pas.

Il paroît que le bafalte dont on fe fert comme pierre de touche, eft la pierre de Lydie des Anciens: les Egyptiens & les autres peuples du Levant connoiffoient affez ces bafaltes pour les employer à plufieurs ouvrages, & l'on trouve encore aujourd'hui des figures & des morceaux de ce bafalte (a), pierre de Lydie, dont la nature eft feuilletée & la couleur brune ou noire. Au refte, il ne faut pas confondre ce bafalte, vrai pierre de touche, avec la pierre décrite par M. Pott (b), à laquelle il donne ce même nom; car cette pierre de M. Pott, n'eft pas un bafalte, mais un fchifte dur, mélangé d'un fable fin de grès: feulement on doit dire qu'il y a plus d'une forte de pierre dont on fe fert pour toucher les métaux; & en effet, il fuffit pour Pufage qu'on en fait, que ces pierres foient plus dures que le métal, & que leur furface ne foit pas affez polie pour le laiffer gliffer fans l'entamer.

(a) La pierre de touche eft un bafalte feuilleté noir, affez dur pour recevoir le poli; lorsqu'on frotte cette pierre avec un métal, il y laiffe un trait coloré qui cède à l'action de l'acide nitreux, fi ce métal n'eft pas de l'or ou de la platine.... Les Egyptiens s'en font fervis pour faire des vafes & des ftatues; j'en ai vu plufieurs à Rome qui m'ont paru de la plus grande dureté, cependant lorfqu'on laiffe ces pierres expofées aux injures de l'air, elles fe couvrent d'une espèce de pouffière ou rouille qui détruit infenfiblement leur poli. Il y a en Suede, un bafalte cendré ou noirâtre & feuilleté, nommé faxum trapezum, parce que dans fa fracture il représente quelquefois les marches d'un efcalier (trapp en Suédois, veut dire efcalier); il m'a paru d'un grain moins fin que la vraie pierre de touche. Lettres de M. Demefte, tome I page 375.

(b) La pierre de touche a été mal à propos nommée marbre noir: c'eft, felon M. Pott, un fchifte d'un noir luifant, dont le tiffu eft affez fin, compofé de couches, comme l'ardoife, ne faifant point d'effervefcence avec les acides, ne donnant point d'étincelles avec l'acier, ni ne fe réduifant en chaux dans le feu: cette pierre entre parfaitement en fufion, fans addition, par l'action d'un feu violent, & produit un verre en manière de scories, d'un brun-foncé, quelquefois verdâtre, quelquefois noirâtie; on en trouve en Bohème, en Saxe, en Siléfie. » Minéralogie de Bomare, tome I, pages 133 & fuiv.

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