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Les bancs de fchifte, d'argile ou de grès, qui renferment & recouvrent les mines de charbons de terre, font fouvent recouverts eux-mêmes dans les environs des anciens volcans, par des couches de laves qui ne font quelque fois féparées des charbons que par une petite épaiffeur de terre. M. Faujas a fait cette obfervation auprès du Puy en Vélai, auprès de Genfac en Vivarais, à Maffarfe dans le Nivernois, dans plufieurs endroits de l'Ecoffe, & particulièrement dans les mines de Glafcow, & dans celles qui appartiennent au Lord Dundonal (g). Ces laves ne peuvent avoir coulé fur ces couches de charbon qu'après la formation de ces charbons, & leur recouvrement par la terre qui leur fervant de toit, les a préfervés de l'inflammation qu'auroit produite le contact de la lave en fufion.

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Nous avons préfenté l'énumération de toutes les couches de charbons de terre de la montagne de Saint-Gilles au pays de Liége (h), avec les réfultats que nous a fournis la comparaifon de ces couches; nous donnons auffi dans la note ci-deffous, l'état des couches de terre & de charbon du puits de Caughley-Lane, fitué à une lieue de la Severne en Angleterre (). En comparant également les couches de cette mine de Caughley-Lane, nous trouverons, ainfi que nous l'avions déjà conclu de la pofition & de la nature des couches du pays de Liége, que l'épaiffeur des couches de charbon n'eft

pas

Voyez la Lettre de M. Faujas citée ci-deffas. Voyez dans le premier volume de cette. Hiftoire des Minéraux, article du Charbon de tem se, page 199.

Epailleur des couches de terre du puits de Caughley-Lane, fitué à une lieue de la Saverne.

Sable ordinaire

Gravier ou fable plus grosh.

Argile rouge

Pierre calcaire

Marne bleue & rouge

Argile dure, bleuatre qui fe durcit à la fuperficie

Argile d'un bleu-pale, ou gris-de-far

Argile grife o pooked

Charbon fulfureux de mauvaife, odeur

Rocher avec bitume brun mêlé de veines blanches

Argile d'un gris-brun

Argile rouge fort dure

Rocher noir & gris

Argile noire, rouge & bleue mêlée

Rocher gris avec pierres de mine de fer dans les intern

Mauvais charbon

Argile blanchâtre unie qui couvre le meilleur charbon
Le meilleur charbon (Beft-coal)

Rocher qui fait le mur de la veine de charbon

Charbon dont on fait le coak pour fondre la mine de fer
Argile blanche, couverte par le charbono (IN

Banc de glaife brune & noire où fe trouve la mine de fer
Pierre dure fous mine de fer

Couche d'argile dure qui couvre la mine

Charbon dur, luifant, mêlé de filex qui fait feu avec l'acier

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Total

72. 75.

relative à la profondeur où elles giffent, & nous verrons auffi que l'épaiffeur plus ou moins grande des matières étrangères, interpofées entre les couches de charbon, n'influe pas fur l'épaiffeur de ces couches.

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Et à l'égard de la bonne ou mauvaife qualité des charbons, on remarquera dans ces deux grands exemples, que celui qui eft fitué le plus profondément n'eft pas le meilleur de tous, ce qui prouve qu'im féjour plus ou moins long dans le fein de la terre, ne peut influer fur la nature du charbon, qu'autant qu'il donne aux acides plus de temps pour convertir en bitume les huiles des végétaux enfouis; & tous les autres réfultats que nous avons tirés de la Nature & de la pofition des couches de la montagne de Saint-Gilles, fe trouvent confirmés par la comparaifon des couches de Caughley-Lane.

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JE

GÉNÉSIE DES MINÉRAUX.

A

E crois devoir donner,. en récapitulation, l'ordre fucceffif de la généfie ou filiation des matières minérales, afin de retracer en abrégé la marche de la Nature, & d'expliquer les rapports généraux dont j'ai préfenté le tableau & l'arrangement méthodique que j'ai publié dans le volume précédent (a), & d'après lequel on pourra dorénavant claffer tous les produits de la Nature en ce genre, en les rapportant à leur véritable origine.

Le globe terreftre ayant été liquéfié par le feu, les matières fixes de cette maffe immenfe fe font toutes fondues & vitrifiées, tandis que les fubftances volatiles fe font élevées en vapeurs autour de ce globe, à plus ou moins de hauteur, fuivant le degré de leur pefanteur & de leur volatilité. Ces premières matières fixes qui ont fubi la vitrification, nous font repréfen tées par les verres que j'ai nommés primitifs, parce que toutes les autres matières vitreufes font réellement compofées du mélange ou des détrimens de ces mêmes verres.

1

Le quartz eft le premier & le plus fimple de ces verres de nature; le jafpe eft le fecond, & ne diffère du quartz qu'en ce qu'il eft fortement imprégné de vapeurs métalliques qui l'ont rendu entièrement, opaque; tandis que le quartz eft à demi-tranfparent; ils font tous deux très-réfractaires au feu. Le troifième verre primitif eft le feld-fpath, & le quatrième eft le fchorl, qui tous deux font fufibles; enfin, le cinquième eft. le mica qui tient le milieu entre les deux verres réfractaires & les deux verres fufibles: le mica provient de l'exfoliation des uns & des autres, il participe de leurs différentes qualités. On pourroit donc, en rigueur, réduire les cinq verres primitifs à trois, c'eftà-dire, au quartz, au feld-fpath & au fchorl, puifque le jafpe n'eft qu'un quartz imprégné de vapeurs métalliques, & que les micas ne font que des

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(4) Voyez le troisième volume de cette Hiftoire des Minéraux, page 255 & fuivantes.

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paillettes & des exfoliations des autres verres; mais nous n'avons pas juge cette réduction néceffaire, parce qu'elle n'a rapport qu'à la premiére formation de ces verres dont nous ignorons les différences primitives, c'est-à-dire, les caufes qui les ont rendus plus ou moins fufibles ou réfractaires; cette différence nous indique feulement que la fubftance du quartz & du jafpe eft plus fimple que celle du feld-fpath & du fchorl, parce que nous favons par expérience, que les matières les plus fimples font les plus difficiles à vitrifier, & qu'au contraire, celles qui font compofées font affez aifément fufibles.

Les premiers mélanges de ces verres de nature fe font faits, après la fufion & dans le temps de l'incandefcence, par la continuité de l'action du feu; & les matières qui ont réfulté de ces mélanges nous font repréfentées par les roches vitreufes de deux ou plufieurs fubftances, telles que les porphyres, ophites & granits, à la formation defquelles l'eau n'a point eu de part.

La chaleur exceffive du globe vitrifié ayant diminué peu-à-peu par la déperdition qui s'en eft faite, jufqu'au temps où fa furface s'eft trouvée affez attiédie pour recevoir les eaux & lès autres fubftances volatiles, fans les rejeter en vapeurs, alors les matières métalliques, fublimées par la violence du feu, & toutes les autres fubftances volatiles, ainfi que les eaux reléguées dans l'atmofphère, font tombées fucceffivement, & fe font établies à jamais fur la furface & dans les fentes ou cavités de ce globe.

L

Le fer, qui de tous les métaux exige le plus grand degré de chaleur pour fe fondre, s'eft établi le premier & s'eft mêlé à la roche vitreufe, lorfqu'elle étoit encore en état de demi-fufion. Le cuivre, l'argent & l'or, auxquels un moindre degré de feu fuffit pour fe liquéfier, fe font établis enfuite fous leur forme métallique dans les fentes du quartz & des autres matières vitreufes déjà confolidées; l'étain & le plomb, ainfi que les demi-métaux & autres matières métalliques, ne pouvant fupporter un feu violent fans fe calciner, oft pris par tout la formes der chaux & fer font enfuite convertis, par l'intermèdè de l'eau, en minerais pyriteux; us′ 55 911) tu woted cb 2 imm

A mefiret quer le globe s'attiédiffoit, le cahos fe débrouilloit, l'atmosphère s'épuroits & après la chute entière des matières fublimées, métalliques ou ter reufes,& des eaux jufqu'alors réduites en vapeurs, l'air eft demeuré pur, fous la forme d'un élément diftinct, & féparé de la terre & de l'eau par fa légèreté. L'air a retemu dès ce temps, & retient encore une certaine quantité de feu, qui nous eft repréfentéé par cette matière à laquelle on donne aujourd'hui le nom d'air inflammable, & qui n'eft que du feu fixé dans la fubftance de l'air. Cet air imprégné de feu, fe mêlant avec l'eau, a formé l'acide aérien, dont l'action s'exerçant für les matières vitreufés, a produit l'acide vitriolique, & enfuite les acides marins & nitreux, après la naiffance des coquillages & des autres corps organifés marins out terreftres. I

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Les eaux élevées d'abord à plus de quinze cents toifes au-deffus du niveau de nos mers actuelles, couvroient le globe entier, à l'exception des plus hau tes montagnes. Les premiers végétaux & animaux terreftres ont habité ces hauteurs, tandis que les coquillages, les madrépores, & les végétaux marins fe formoient au fein des eaux.

La multiplication des uns & des autres étoit aufli prompte que nombreufe,

fur

fur une terre & dans des eaux dont la grande chaleur mettoit en activité tous les principes de la fécondation.

Il s'eft produit dans ce temps des myriades de coquillages qui ont abforbe dans leur fubftance coquilleufe une immenfe quantité d'eau, & dont les détrimens ont enfuite formé nos montagnes calcaires; tandis qu'en même temps les arbres & autres végétaux qui couvroient les terres élevées, produifoient la terre végétale par leur décompofition, & étoient enfuite entraînés avec les pyrites & autres matières combustibles, par le mouvement des eaux, dins les cavités du globe où elles fervent d'aliment aux feux fouterrains.

A mefure que les eaux s'abaifoient, tant par l'abforption des fubftances coquilleufes que par l'affaiffement des cavernes & des bourfouflures des premières couches du globe, les végétaux s'étendoient par de grandes accrues fur toutes les terres que les eaux laiffoient à découvert par leur retraite, & leurs débris accumulés combloient les premiers magafins des matières combuftibles, ou en formoient de nouveaux dans les profondeurs du globe, qui ne feront épuifés que quand le feu des volcans en aura confommé toutes les matières fufceptibles de combuftion.

Les eaux, en tombant de l'atmosphère fur la furface du globe en incandescenfe, furent d'abord rejetées en vapeurs, & ne purent s'y établir que lorsqu'il fut attiédi; elles firent dès ces premiers temps de fortes impreffions fur les matières vitrifiées qui compofoient la maffe entière du globe; elles produifirent des fentes & fêlures dans le quartz; elles le divifèrent ainfi que les autres matières vitreufes en fragmens plus ou moins gros, en paillettes & en poudre, qui par leur agrégation formèrent enfuite les grès, les talcs, les ferpentines & autres matières dans lefquelles on reconnoît encore la fubftance des verres primitifs plus ou moins altérée. Enfuite par une action plus longue, lés élémens humides ont converti toutes ces poudres vitreufes en argiles & en glaife, qui ne diffèrent dés grès & des premiers débris des verres primitifs que par l'atténuation de leurs parties conftituantes, devenues plus molles & plus ductiles par l'action conftante de l'eau qui a, pour ainfi dire, pourri ces poudres vitreufes, & les a réduites en terre.

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Enfin, ces argiles formées par l'intermède & par la longue & conftante impreffion des élémens humides, fe font enfuite peu-à-peu defféchées, & ayant pris plus de folidité par leur defféchement, elles ont perdu leur première forme d'argile avec leur molleffe, & elles ont formé les fchiftes & les ardoifes, qui, quoique de même effence, diffèrent néanmoins des argiles par leur dureté, leur féchereffe & leur folidité.

1

Ce font-là les premiers & grands produits des détrimens & de la décompofition par l'eau de toutes les matières vitreufes formées par le feu primitif; & cès grands produits ont précédé tous les produits fecondaires qui font de la même effence vitreufe, mais qu'on ne doit regarder que comme des extraits ou ftalactites de ces matières primordiales.

L'eau a de même agi, & peut-être avec plus d'avantage, fur les fubstances calcaires qui toutes proviennent du détriment & des dépouilles des animaux à coquilles; elle eft d'abord entrée en grande quantité dans la fubftance coquilleufe, comme on peut le démontrer par la grande quantité d'eau que l'on tire Minéraux, Tome IV.

Aa

de cette fubftance coquilleufe & de toute matière calcaire, en leur faifant fubir l'action du feu. L'eau, après avoir paffé par le filtre des animaux à coquilles, & contribué à la formation de leur enveloppe pierreufe, en eft devenue partie conftituante, & s'eft incorporée avec cette matière coquilleufe au point d'y réfider à jamais. Toute matière coquilleufe ou calcaire eft réellement compofée de plus d'un quart d'eau, fans y comprendre l'air fixe qui s'eft incarcéré dans leur fubftance en même temps que l'eau.

Les eaux raffemblées dans les vaftes baffins qui leur fervoient de réceptacle, & couvrant dans les premiers temps toutes les parties du globe, à l'exception des montagnes élevées, ont dès-lors éprouvé le mouvement du flux & du reflux, & tous les autres mouvemens qui les agitoient par les vents & les orages; & dès-lors elles ont tranfporté, brifé & accumulé les dépouilles & débris des coquillages & de toutes les productions pierreufes des animaux marins, dont les enveloppes font de la même nature que la fubftance des coquilles; elles ont dépofé tous ces détrimens plus ou moins brifés & réduits en poudre fur les argiles, les glaifes & les fchiftes par lits horizontaux, ou inclinés comme l'étoit le fol fur lequel ils tomboient en forme de fédiment. Ce font ces mêmes fédimens des coquilles & autres fubftances de même nature réduites en poudre & en débris, qui ont formé les craies, les pierres calcaires, les mar bres, & même les plâtres, lefquels ne diffèrent des autres matières calcaires, qu'en ce qu'ils ont été fortement imprégnés de l'acide vitriolique contenu dans les argiles & les glaifes.

Toutes ces grandes maffes de matiéres calcaires & argileufes une fois établies & folidifiées par le defféchement, après l'abaiffement ou la retraite des eaux, fe font trouvées expofées à l'action de Fair & à toutes les impreffions de l'atmosphère & de l'acide aérien qu'il contient; ce premier acide a exercé fon action fur toutes les fubftances, vitreufes, calcaires, métalliques & limoneufes.

Les eaux pluviales ont d'abord pénétré la furface des terreins découverts; elles ont coulé par les fentes perpendiculaires ou inclinées, au bas defquelles les lits d'argile les ont reçues & retenues pour les laiffer enfuite paroître en forme de fources, de fontaines, qui toutes doivent leur origine & leur entretien aux vapeurs aqueufes tranfportées par les vents de la furface des mers fur

celle des continens terreftres.

Ces eaux pluviales, & même leurs vapeurs humides, agiffant fur la furface ou pénétrant la fubftance des matières vitreufes & calcaires, en ont détaché. des particules pierreufes, dont elles fe font chargées & qui ont formé de nouveaux corps pierreux. Ces molécules détachées par l'eau fe font réunies, leur agrégation a produit des ftalactites tranfparentes & opaques, felon que ces mêmes particules pierreufes étoient réduites à une plus ou moins grande ténuité, & qu'elles ont pu fe raffembler de plus près par leur homogénéité.

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C'eft ainfi que le quartz, pénétré & diffous par l'eau, a produit par exfudation, les criftaux de roche blancs & les criftaux colorés, tels que les amé thyftes, cristaux topazes, chryfolites & aigues-marines, lorfqu'il s'eft trouvé des matières métalliques, & particulièrement du fer dans le voifinage ou dans la route de l'eau chargée de ces molécules quartzeuses.

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