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Sibérie font plus pauvres; la plupart ne donnent que deux, trois ou quatre livres de cuivre par quintal (k): on trouve fur la croupe & au pied de plufieurs montagnes, différentes mines de cuivre de feconde & de troifième formation; il y en a dans les environs de Cazan, qui ont formé des ftalactites cuivreufes, & des: malachites très-belles & aifées à polir; on peut même dire que c'est dans cette contrée du nord de l'Asie, que les malachites fe trouvent le plus communément, quoiqu'il y en ait auffi en quelques endroits de l'Europe, & particulièrement en Saxe, dans plufieurs mines de cuivre de troisième formation; ces concrétions cuivreufes ou malachites, fe préfentent fous différentes formes; il y en a de fibreuses ou formées en rayons, comme fi elles étoient criftallifées, & par - là elles reffemblent à la zéolite; il y en a d'autres qui paroiffent formées par couches fucceffives; mais qui ne diffèrent des premières que par leur apparence extérieure. Nous en donnerons des notions plus précises lorfque nous traiterons des stalactites métalliques.

Les mines de Souxon en Sibérie font fort confidé

(k) A cinquante-deux verftes de Catherinbourg fe trouve la mine de Polewai qui n'eft pas difpofée par couches, mais par chambres, & qui ne donne qu'environ trois livres de cuivre par quintal. Hift. générale des Voyages, tome XVIII, page 1 0 8.- Celles de Werchoturie ne rendent que deux pour cent, le minérai eft une pyrite de cuivre mêlée de veines irrégulières de quartz noirâtre. Idem, page 460.

rables, & s'étendent à plus de trente lieues; elles font fituées dans des collines qui ont environ cent toises de hauteur, & paroiffent en fuivre la pente: toutes ne donnent guère que quatre livres de cuivre par quintal; ces mines de Souxon, font de troisième & dernière formation; car on les trouve dans le fable, & même dans des bois foffiles qui font tachés de bleu & de vert, & dans l'intérieur desquels la mine de cuivre a formé des criftaux (1). Il en est de même des mines de cuivre des monts Riphées; on ne les exploite qu'au pied des montagnes, où le minerai de cuivre fe trouve avec des matières calcaires, & fuit, comme celles de Souxon, la pente des montagnes jufqu'à la rivière (m).

Au Kamtschatka, où de temps immémorial les habitans étoient auffi fauvages que ceux de l'Amérique feptentrionale, il fe trouve encore du cuivre natif en maffes & en débris (n), & une des îles voisines de celle de Béring, où ce métal se trouve en morceaux fur le

rivage, en a pris le nom d'île de Cuivre (0).

(1) Histoire générale des Voyages, tome XIX, page 474. (m) Idem, ibid. page 475.

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(n) « Dans quelques endroits du Kamtschatka, on trouve dans le » fable une fi grande quantité de petits morceaux de cuivre natif, qu'on pourroit en charger des charretes entières. » Le fieur Scherer, cité dans le Journal de Phyfique, Juillet 1781, pages 41 & suiv. (0) Mednoi-oftroff ou l'île de cuivre qui fe voit de l'île de Béring, est ainfi appelée à caufe des gros morceaux de cuivre natif qu'on

I

La Chine eft peut être encore plus riche que la Sibérie en bonnes mines de cuivre, c'eft fur-tout dans la province d'Yun-nan qu'il s'en trouve en plus grande quantité; & il paroît que quoiqu'on ait très-anciennement fouillé ces mines, elles ne font pas épuifées, car on en tire encore une immenfe quantité de métal. Les Chinois diftinguent trois espèces de cuivre qu'ils prétendent se trouver naturellement dans leurs différentes mines, 1, le cuivre rouge ou cuivre commun, & qui eft du cuivre de première formation ou de cémentation; 2.° le cuivre blanc qu'ils affurent avoir toute sa blancheur au fortir de la mine, & qu'on a peine à distinguer de l'argent lorsqu'il est employé. Ce cuivre blanc est aigre, & n'eft vraisemblablement qu'un mélange de cuivre & d'arfenic; 3. le tombac qui ne paroît être au premier coup-d'œil qu'une fimple mine de cuivre, mais qui est mêlée d'une assez grande quantité d'or (p): il fe trouve une de ces mines de tombac fort abondante dans la

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trouve fur. la grève.... fur-tout à la pointe oueft de la bande méridionale. Male viskoi en recueillit, entre les roches & la mer, fur une grève d'environ douze verges, idem, ibid.

(p) L'aurichalcum de Pline, paroît être une espèce de tombac, qu'il défigne comme un cuivre naturel, d'une qualité particulière & plus excellente que le cuivre commun, mais dont les veines étoient déjà depuis long-temps épuisées : In Cypro prima æris inventio ; mox vilitas, reperto in aliis terris præftantiore, maximè aurichalco, quod præcipuum bonitatem admirationemque diù obtinuit ; nec reperitur longo jam tempore effæta tellure. Lib. XXXIV, cap. 11.

Minéraux, Tome III.

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province de Hu-quang. On fait de très-beaux ouvrages avec ce tombac, & en général, on ne confomme nulle part plus de cuivre qu'à la Chine, pour les canons, les cloches, les inftrumens, les monnoies, &c. (q); cependant le cuivre eft encore plus commun au Japon qu'à la Chine; les mines les plus riches, & qui donnent le métal le plus fin & le plus ductile, font. dans la province de Kijnok & de Surunga (r), & cette dernière doit être regardée comme une mine de tombac, car elle tient une bonne quantité d'or. Les Japonois tirent de leurs mines, une fi grande quantité de cuivre que les Européens & particulièrement les Hollandois, en achettent pour le transporter & en faire commerce (ƒ); mais autant le cuivre rouge eft commun dans ces îles du Japon, autant le cuivre jaune ou laiton y eft rare, parce qu'on n'y trouve point de mine de zinc, & qu'on eft obligé de tirer du Tunquin ou d'encore plus loin, la calamine ou le zinc néceffaire à cet alliage (t).

Enfin, pour achever l'énumération des principales mines de cuivre de l'Afie, nous indiquerons celles de l'île Formofe, qui font fi abondantes, au rapport des Voyageurs, qu'une feule de ces mines pourroit fuffire à tous

(q) Hiftoire générale des Voyages, tome V, page 484.

(r) Idem, tome X, page 655.

(S) Hiftoire Naturelle du Japon, par Kaempfer, tome I, page 94. (1) Idem, ibid.

les befoins & ufages de, ces Infulaires; la plus riche eft celle de Peorko; le minéral est du cuivre rouge (u), & paroît être de première formation.

Nous ne ferons que citer celles de Macaffar dans les îles Célèbes (x); celles de l'île de Timor (y), & enfin celles de Borneo dont quelques-unes font mêlées d'or & donnent du tombac, comme celles de la province de Suranga au Japon, & de Hu-quang à la Chine (z)..

En Afrique, il y a beaucoup de cuivre, & même du cuivre primitif. Marmol parle d'une mine riche, qui étoit il y a près de deux fiècles, en pleine exploitation dans la province de Sus au royaume de Maroc, & il dit qu'on en tiroit beaucoup de cuivre & de laiton qu'on transportoit en Europe: il fait auffi mention des mines du mont Atlas dans la province de Zahara, où

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(u) Defcription de l'île Formofe; Amfterdam, 1705, page 168. (x) Hiftoire générale des Voyages, tome X, page 458.

(y) Idem, tome XI, page 252.

(z) Idem, tome V, page 484; & tome IX, page 307. « Le tombac, dit Ovington, eft fort recherché aux Indes orientales; on «< croit que c'est un mélange naturel d'or, d'argent & de cuivre, «< qui eft de bon aloi dans de certains endroits, comme à Borneo, «<< & de beaucoup plus bas aloi dans d'autres, comme à Siam. » Voyage de Jean Ovington, tome II, page 213.- Le tombac de Siam & de Borneo, ne nous laiffe pas douter qu'il n'y ait dans ces contrées plufieurs autres mines de cuivre, dont les Voyageurs ont négligé de faire mention.

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