Obrázky na stránke
PDF
ePub
[ocr errors]

les

matière métallique qu'ils nomment caracoli, & que Voyageurs ont regardé comme un mélange de cuivre, d'argent & d'or produit par la Nature; il eft vrai que ce caracoli ne se rouille ni ne se ternit jamais; mais il est aigre, grenu & caffant; on eft obligé de le mêler avec de l'or pour le rendre plus doux & plus traitable; il eft donc entré de l'arfenic ou de l'étain dans cet alliage; & fi le caracoli n'eft pas de la platine, ce ne peut être que du tombac altéré par quelque minéral, d'autant que le Relateur ajoute: Que les Européens ont voulu imiter ce métal en mêlant fix parties « d'argent, trois de cuivre & une d'or; mais que cet «< alliage n'approche pas encore de la beauté du caracoli «<< des Indiens, qui paroît comme de l'argent fur - doré « légèrement avec quelque chofe d'éclatant, comme s'il « étoit un peu enflammé (t) ». Cette couleur rouge & brillante n'est point du tout celle de la platine, & c'est ce qui me fait préfumer que ce caracali des Américains, eft une forte de tombac, un mélange d'or, d'argent & de cuivre, dont la couleur s'eft peut-être exaltée par l'arfenic.

Les régions d'où l'on tire actuellement la plus grande quantité de cuivre font le Chily, le Mexique & le Canada en Amérique; le royaume de Maroc & les autres provinces de Barbarie en Afrique; le Japon

(t) Nouveau Voyage aux îles de l'Amérique; Paris, 1722, tome II, page 21.

Minéraux, Tome III.

P

& la Chine en Afie, & la Suède en Europe: par-touton doit employer pour extraire ce métal, des moyens différens, fuivant la différence des mines; celles du cuivre primitif ou de première formation par le feu, ou celles de décomposition par l'eau, & qui toutes font dans l'état métallique, n'ont befoin que d'être fondues une feule fois pour être réduites en très-bon métal; elles donnent par çonféquent un grand produit à peu de frais: après les mines primordiales qui coûtent le moins à traiter, on doit donc s'attacher à celles où le cuivre fe trouve très-atténué, très-divifé, & où néanmoins il conferve fon état métallique; telles font les eaux chargées de parties cuivreufes qui découlent de la plupart de ces mines. Le cuivre charié par l'eau y eft diffous par l'acide vitriolique, & cet acide s'attachant au fer qu'on plonge dans cette eau, & le détruisant peu-à-peu, quitte en même temps le cuivre & le laiffe à la place du fer: on peut donc facilement tirer le cuivre de ces eaux qui en font chargées en y plongeant des lames de fer, fur lesquelles il s'attache en atomes métalliques, qui forment bientôt des incrustations maffives. Ce cuivre de cémentation donne dès la première fonte, un métal auffi pur que celui du cuivre primitif: ainfi l'on peut affurer que de toutes les mines de cuivre, celles de première & celles de dernière formation, font les plus aisées à traiter & aux moindres frais.

Lorsqu'il fe trouve dans le courant de ces eaux

[ocr errors]

cuivreuses des matières ferrugineufes aimantées ou attirables à l'aimant, & qui par conféquent font dans l'état métallique ou prefque métallique, il fe forme à la furface de ces maffes ferrugineuses une couche plus ou moins épaiffe de cuivre; cette cémentation faite par la Nature, donne un produit semblable à celui de la cémentation artificielle; c'eft du cuivre prefque pur, & que nos Minéralogiftes ont aussi appelé cuivre natif (u), quoique ce nom ne doive s'appliquer qu'au cuivre de première formation produit par le feu primitif. Au refte, comme il n'exifte dans le -fein de la terre que très-peu de fer en état métallique, ce cuivre, produit par cette cémentation naturelle, n'eft auffi qu'en petite quantité, & ne doit pas être compté au nombre des mines de ce métal.

Après la recherche des mines primitives de cuivre & des eaux cuivreufes qui méritent préférence, par la facilité d'en tirer le métal, on doit s'attacher aux mines de troisième formation, dans lesquelles le cuivre décom pofé par les élémens humides, est plus ou moins féparé. des parties pyriteuses, c'eft-à-dire, du foufre & du fer dont il eft furchargé dans tous fes minérais de feconde formation. Les mines de cuivre vitreufes & foyeuses,

(u) Lorfque ces eaux qui tiennent du vitriol bleu en dissolution; rencontrent des molécules ferrugineufes (fans doute dans l'état métallique ou très-voifines de cet état), il en résulte une espèce de cémentation naturelle qui donne naiffance à du cuivre natif. Lettres de M. Demefle au Dodeur Bernard, tome II, page 368.

celles d'azur & de malachite, celles de bleu & de vert de montagne, &c. font toutes de cette troifième formation; elles ont perdu la forme pyriteuse, & en même temps une partie du foufre & du fer qui est la base de toute pyrite; la Nature a fait ici, par la voie humide & à l'aide du temps, cette féparation que nous ne faisons que par le moyen du feu; & comme la plupart de ces mines de troisième formation ne contiennent qu'en petite quantité des parties pyriteuses, c'est-à-dire, des principes du foufre, elles ne demandent auffi qu'un ou deux feux de grillage, & fe réduisent enfuite en métal dès la première fonte.

Enfin, les plus rebelles de toutes les mines de cuivre, les plus difficiles à extraire, les plus difpendieuses à traiter, font les mines de feconde formation, dans lefquelles le minéral est toujours dans un état plus ou moins pyriteux; toutes contiennent une certaine quantité de fer, & plus elles en contiennent plus elles font réfractaires (x) ; & .malheureusement ces mines font dans notre climat les plus communes, les plus étendues & fouvent les feules

(x) Nota. Toutes les mines de cuivre fulfureufes ou arfenicales contiennent toujours plus ou moins de fer.... L'arfenic ne reste fi opiniâtrement uni au cuivre que parce qu'il eft joint avec le fer.... II faut donc, pour avoir du bon cuivre, séparer, autant qu'il eft poffible, toutes les parties du fer qui peuvent s'y trouver, & c'est par le moyen du faffre qu'on peut faire cette féparation. Voyez Delins, cité dans le Journal de Phyfique; Juillet 1780, pages 53 & suiv.

qui fe préfentent à nos recherches: il faut, comme nous l'avons dit, plufieurs torréfactions avant de les jeter au fourneau de fufion, & fouvent encore plufieurs autres feux pour en griller les mattes avant que par la fonte elles fe réduifent en cuivre noir, qu'il faut encore traiter au feu pour achever d'en faire du cuivre rouge. Dans ces travaux, il fe fait une immenfe confommation de matières combuftibles; les foins multipliés, les dépenfes exceffives ont fouvent fait abandonner ces mines; ce n'est que dans les endroits où les combustibles, bois ou charbon de terre abondent, ou bien dans ceux où le minéral de cuivre eft mêlé d'or ou d'argent, qu'on peut exploiter.ces mines pyriteufes avec profit; & comme l'on cherche, avec raifon, tous les moyens qui peuvent diminuer la dépenfe, on a tenté de réunir les pratiques de la cémentation & de la leffive à celle de la torréfaction (y).

(y) Quand on veut avoir le cuivre des mines fans les fondre, il faut les griller & les porter toutes rouges, ou au moins très-chaudes, dans une cuve où l'on aura mis un peu d'eau auparavant, pour em pêcher qu'elles ne s'allument, ce qui arrive quand elles font fulfureuses.... Comme la mine s'y met prefque rouge, l'eau s'échauffe & elle détache mieux la partie cuivreuse dissoute par l'acide du foufre, ce qu'elle fait en moins de deux jours fi la mine a été bien grillée, car celle qui ne l'a point été n'abandonne pas fon cuivre. Pour avoir encore ce qui peut être resté de cuivre dans la mine, après cette première opération, on la grille une feconde fois & même on lui donne deux feux, parce qu'étant humide & prefque réduite en boue, un premier feu la

« PredošláPokračovať »