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calcinées & leurs vapeurs fublimées, fe feront mutuellement faisies, & ont formé les mines primordiales dans lesquelles l'étain n'est mêlé qu'avec l'arfenic feul; celles qui contiennent des parties pyriteufes font de feconde formation, & ne fe font établies qu'après les premières; elles doivent, comme toutes les mines pyriteufes, leur formation & leur pofition à l'action & au mouvement des eaux: les premières mines d'étain se trouvent par cette raison en filons dans les montagnes quartzeufes produites par le feu, & les fecondes dans les montagnes à couches formées par le dépôt des eaux.

Lorfque l'on jette la mine d'étain au fourneau de fusion, il faut tâcher de la faire fondre le plus vîte qu'il eft poffible, pour empêcher la calcination du métal (e) qu'on doit aussi avoir soin de couvrir de poudre

(e) Les Anglois font rôtir trois fois la mine d'étain, & la lavent jufqu'à ce qu'il n'y paroiffe plus rien de terreux ; enfuite ils la chauffent une quatrième fois jufqu'à la faire bien rougir. Ils la pèfent pour favoir ce qu'elle a perdu au lavage & à la calcination : à une partie de cette mine, ainsi préparée, ils joignent trois parties de flux noir; ils mettent ce mélange dans un creufet & le couvrent de fel commun. Ils fondent à un feu vif & prompt, & n'y laissent le creuset que le temps néceffaire pour faire fondre l'étain; tant parce qu'il se brûle aisément, que parce que les fels en fufion le rongent & en dérobent.

Quelquefois ils fubftituent au flux noir la même quantité de charbon de terre en poudre; ils le mêlent & conduisent la fonte comme par le flux noir. Traité de la fonte des mines de Schlutter, traduit par M. Hellot, tome I, page 221.

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de charbon au moment qu'il est réduit en fonte; car à peine eft-il en fufion que fa furface fe change en chaux grife, qui devient blanche en continuant le feu. Cette chaux, dans le premier état, s'appelle cendre d'étain, & dans le fecond on la nomme potée. Lorfque cette dernière chaux ou potée d'étain a été bien calcinée, elle est aussi réfractaire au feu que les os calcinés; on ne peut la fondre seule qu'à un feu long & très - violent, elle s'y convertit en un verre laiteux femblable par la couleur à la calcédoine, & lorsqu'on la mêle avec du verre, elle entre à la vérité, dans l'émail qui résulte de cette fusion, mais fans être vitrifiée (f); c'eft avec cette potée d'étain, mêlée de matières vitrifiables, que l'on fait l'émail le plus blanc de nos belles faïences.

Lorsque les mines d'étain contiennent beaucoup 'd'arfenic, & qu'on eft obligé de les griller & calciner à plufieurs reprises, on recueille l'arfenic en faifant paffer la fumée de cette mine en calcination, par des cheminées fort inclinées. Les parties arfenicales

(f) Si on mêle la potée d'étain, au moyen de la fusion, avec du verre blanc tranfparent, bien-tôt il devient opaque, & paffe à l'état d'émail par l'interpofition des molécules de cette chaux invitrifiable, même par l'intermède du verre de plomb; auffi empêche-t-elle la coupellation en nageant à la furface du plomb fondu ; & lorsqu'on veut coupeller quelque matière métallique qui contient de l'étain, il faut par une calcination préliminaire en extraire ce dernier métal, Lettre de M. Demefte à M. Bernard, tome II, page 406.

Minéraux, Tome III.

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s'attachent aux parois de ces cheminées, dont il eft enfuite aifé de les détacher en les raclant.

On peut imiter artificiellement ces mines d'étain (g), en mêlant avec ce métal de l'arfenic calciné, & même ce minéral ne manque jamais d'opérer la calcination de l'étain, & de fe mêler intimément avec fa chaux lorfqu'on le traite au feu avec ce métal (h), ce qui nous prouve que c'eft de cette manière que la Nature a produit ces mines d'étain, & que c'est à la calcination de ces deux fubftances, par le feu primitif, qu'eft dûe leur origine; les parties métalliques de l'étain se seront réunies avec l'arfenic, & de la décomposition de ces mines par les élémens humides, ont réfulté les mines de feconde formation, qui toutes font mêlées de pyrites décomposées & d'arfenic; ainfi, dans toutes ces mines, l'étain n'eft ni dans fon état de métal, ni même minéralife par les principes du foufre; il est toujours dans fon état primitif de chaux, & il eft fimplement uni avec

(g) M. Monnet fait entrer du fer en quantité dans la compofition de la mine artificielle d'étain. On pourroit donc croire, avec quelque fondement, qu'il en eft de l'étain comme du cuivre, & que l'arfenic ne leur adhère si fortement que par le fer que les mines de ces deux métaux contiennent.

(h) Une demi-once de rognures de feuilles d'étain, acquit par cette calcination, dans une cucurbite de verre, vingt-fix grains d'augmentation de poids, quoique la chaleur eût été affez modérée, pour que l'arfenic fe fublimât fans faire entrer le métal en fufion. Élémens de Chimie, par M. de Morveau, tome II, page 330.

l'arfenic. Dans les mines de feconde formation, la chaux d'étain eft non-feulement mêlée d'arfenic, mais encore de fer & de quelques autres matières métalliques, telles que le cuivre, le zinc & le cobalt.

La Nature n'ayant produit l'étain qu'en chaux, & point du tout fous fa forme métallique, c'est uniquement à nos recherches & à notre art que nous devons la connoiffance & la jouiffance de ce métal utile; il est d'un très-beau blanc, quoique moins brillant que l'argent; il a peu de dureté, il est même, après le plomb, le plus mou des métaux; on est obligé de mêler un peu dé cuivre avec l'étain, pour lui donner la fermeté qu'exigent les ouvrages qu'on en veut faire; par ce mélange, il devient d'autant plus dur qu'on augmente davantage la proportion du cuivre; & lorsqu'on mêle avec ce dernier métal une certaine quantité d'étain, l'alliage qui en réfulte, auquel on donne le nom d'airain ou de bronze, est beaucoup plus dur, plus élastique & plus fonore que le cuivre même.

Quoique tendre & mou lorsqu'il eft pur, l'étain ne laiffe pas de conferver un peu d'aigreur, car il eft moins ductile que les métaux plus durs, & il fait entendre lorfqu'on le plie, un petit cri ou craquement qui n'eft produit que par le frottement entre fes parties conftituantes, & qui femble annoncer leur défunion; cependant on a quelque peine à le rompre, & on peut le réduire en feuilles affez minces, quoique la ténacité ou la

cohérence de fes parties ne foit pas grande; car un fil d'étain d'un dixième de pouce de diamètre, se rompt sous moins de cinquante livres de poids; fa denfité, quoique moindre que celle des cinq autres métaux, eft cependant proportionnellement plus grande que fa ténacité; car un pied cube d'étain pèse 510 ou 511 livres. Au reste Ja pefanteur spécifique de l'étain qui eft dans le commerce, varie fuivant les différens endroits où on le fabrique; celui qui nous vient d'Angleterre est plus pefant que celui d'Allemagne & de Suède.

L'étain rend par le frottement une odeur défagréable; mis fur la langue fa faveur est déplaisante: ces deux qualités peuvent provenir de l'arfenic dont il est très-rare qu'il foit entièrement purgé; l'on s'en aperçoit bien par la vapeur que ce métal répand en entrant en fufion; c'est une odeur à peu près femblable à celle de l'ail, qui, comme l'on fait, caractérise l'odeur des vapeurs arfenicales.

L'étain résiste plus que les autres métaux imparfaits à l'action des élémens humides; il ne fe convertit point en rouille comme le fer, le cuivre & le plomb, & quoique fa furface fe terniffe à l'air, l'intérieur demeure intact, & sa superficie fe ternit d'autant moins qu'il est plus épuré; mais il n'y a point d'étain pur dans le commerce, celui qui nous vient d'Angleterre est toujours mêlé d'un peu de cuivre, & celui que l'on appelle étain fin ne laiffe pas d'être mêlé de plomb.

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