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& de Dévon en Angleterre, & néanmoins ces mines paroiffent être de seconde ou de troisième formation (s);

d'un brun-noirâtre en-dehors, fort durs & d'un vert chatoyant intérieurement comme le fpath vitreux & écailleux. Minéralogie de Bomare, tome II, pages 111 & fuivantes.

(S) L'étain eft fi abondant dans le pays de Cornouailles, qu'il eft répandu presque par-tout, & que même les filons de cuivre les plus abondans contiennent de l'étain dans leur partie supérieure, c'est-à-dire, proche la furface de la terre; ce métal y eft même affez abondant pour mériter l'extraction. D'autres fois le minéral de cuivre & celui d'étain fe trouvent dans le même filon, quoique féparément, ce qui ne continue pas ordinairement dans la profondeur.

Prefque joignant la ville de Redrath, on exploite une mine d'étain très-considérable, nommée peduandrea. Cette mine fut d'abord commencée comme mine de cuivre; on y a extrait une très-grande. quantité de minéral; on y travailloit alors deux filons parallèles qui fe touchoient prefque l'un l'autre, de forte qu'ils n'en formoient qu'un feul; l'un produifoit du minéral jaune de cuivre ou pyrite cuivreuse, & l'autre du minéral d'étain. Le premier étoit joignant le toit, & le fecond joignant le mur ou rocher inférieur; mais en allant dans la profondeur le minéral de cuivre a ceffé, de forte qu'il ne refte plus que le filon d'étain qui eft fort abondant: cette mine a de cinquante à foixante toifes de profondeur.

A Godolphin-ball se trouve la mine d'étain la plus étendue qu'il y ait dans le pays de Cornouailles.... La direction des filons eft toujours de l'eft à l'oueft comme dans toutes les mines de ce pays, & fon inclinaison au nord-est d'environ 70 degrés. Cette mine a, dit-on, quatre-vingt-dix toifes de profondeur perpendiculaire... On compte cinq filons parallèles fur cinquante à foixante toifes d'étendue, mais qui ne font point exploités également.. il n'y a que le principal qu'on exploite en totalité..

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car on y a trouvé des débris de végétaux, & même des arbres entiers (t); elles font en couches ou veines très-voisines, & d'une longue étendue, toutes dans la même direction de l'eft à l'oueft (u), comme font auffi toutes les veines de charbon de terre & autres matières anciennement entraînées & dépofées par le

Ces filons font renfermés dans un granit à gros grains, très-dur, mais il n'en est pas ici comme en Saxe & en Bohème; l'étain ne fe trouve jamais réuni & confondu dans cette pierre, mais dans une efpèce de roche bleuâtre qui paroît être la matrice générale du plus grand nombre des mines d'étain de Cornouailles. On rencontre communément le long du filon, joignant le inur, ce qu'on nomme le guide; c'est un quartz mêlé quelquefois de mica, lequel le rend peu folide. Le filon confifte lui-même en un quartz fort dur, qui n'est pas toujours parfaitement blanc, mais qui a un œil bleuâtre; il est réuni à la roche bleue dans laquelle fe trouve le minéral d'étain, mais presque toujours en petits grains cristallifés comme des grenats. On y trouve auffi quelquefois du quartz cristallisé en hexagone; il y a des endroits du filon qui font très-riches, mais fort tendres: ce minéral eft parfemé de beaucoup de mica & de petits grains de minéral d'étain, comme de grenats; ce filon a 2, 3, 4, 5 pieds de large, plus ou moins. Obfervations fur les mines, par M. Jars; Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1770.

(t) Voyages historiques de l'Europe; Paris, 1693, tome IV, page 104.

(u) Les veines d'étain de Cornouailles ont une direction trèsétendue, puisqu'on rencontre plusieurs mines d'étain dans les îles de Seilly, qui font fituées dans les mêmes direction & latitude que la province de Cornouailles. M. Jars; Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1770, page $54.

mouvement des mers; & ces veines d'étain courent pour la plupart à la furface du terrein, & ne defcendent guère qu'à quarante ou cinquante toises de profondeur; elles giffent dans des montagnes à couches de médiocre hauteur, & leurs débris entraînés par les eaux pluviales, fe retrouvent dans les vallons en fi grande quantité, qu'il y a souvent plus de profit à les ramaffer qu'à fouiller les mines dont ils proviennent (x). Ces veines très-longues en étendue, n'ont que peu de largeur; il y en a qui n'ont que quelques pouces, & les plus larges n'ont que fix ou fept pieds (y); elles font dans un roc

(x) Dans les environs de la ville de Saint-Auflle, province de Cornouailles, on a travaillé anciennement beaucoup de mines d'étain; mais il y en a peu en exploitation aujourd'hui, on fe contente de prendre les terreins qui font dans le fond des vallons, & de les laver pour en retirer les morceaux de minéral d'étain qui y font répandus & dont les angles font arrondis comme ayant été roulés, & probablement détachés des filons d'étain des montagnes voifines; ces minéraux d'étain font répandus dans les vallons fur de grandes étendues; ils peuvent provenir auffi des détrimens ou déblais des mines anciennement exploitées, & qui auront été entraînées & dépofées par les eaux des pluies..... Il y a toujours des filons fur les éminences voisines, dont le minérai eft de la même nature que celui que l'on trouve répandu dans les vallons. . . . Il eft fi commun dans les mines. d'étain que le minéral fe préfente jufqu'à la furface de la terre; en a qui font en pierre très-dure, mais il y en a auffi près de SaintAuftle qui est en roche très-tendre. M. Jars; Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1770, pages 540 & fuiv.

il y

(y) Merret qui a écrit en 1678, dit que les pierres du pays de Cornouailles, d'où l'on tire l'étain, fe trouvent quelquefois à un ou

'dur, dans lequel on trouve quelquefois des cristaux blancs & tranfparens, qu'on nomme improprement diamans de Cornouailles. M. Jars & M. le baron de Dietrich, qui ont obfervé la plupart de ces mines, ont reconnu qu'elles étoient quelquefois mêlées de minérais de cuivre (z), & que fouvent les mines de cuivre font voifines de celles d'étain (a); & on a remarqué de plus, que, comme

deux pieds au-deffous de la surface de la terre, le plus fouvent disposées en veines entre deux murs de rocher, couleur de rouille, qui ne paroiffent avoir que très-peu d'affinité avec l'étain. Les veines ont depuis quatre jufqu'à dix-huit pouces environ de largeur, & elles font le plus fouvent dirigées de l'eft à l'oueft.... Les foffes ont quarante, cinquante & quelquefois foixante braffes de profondeur. Collection académique, partie étrangère, tome II, pages 480 & fuiv.

(z) M. le baron de Dietrich qui a féjourné pendant plufieurs mois en Cornouailles, dit que la Nature elle-même a niêlé enfemble le cuivre & l'étain. . . . qu'il n'y a guère que les mines d'étain roulées par les torrens, & celles qui fe trouvent dans le quartz granuleux qui renferme du fchorl, qui ne foient pas mêlées avec de la mine de cuivre. Journal de Phyfique, mai 1780, page 382.

(a) Aux environs de la ville de Marazion, on exploite plusieurs filons de minéral de cuivre & de celui d'étain, à peu-près de la nature & dans la même roche fchifteufe, nommée killas, que ceux des environs de la ville de Redenth.... Il y a auffi des minéraux d'étain dans le granit, entr'autre dans le rocher qui compofe le Mont Saint-Michel, qui n'eft féparé de Marazion que par un petit bras de mer on aperçoit dans ce rocher une fort grande quantité de filons d'un fort bon minéral d'étain....

On eftime le produit en étain de cette province à la valeur de cent quatre-vingt-dix à deux cents mille livres fterling chaque année,

toutes les mines d'étain contiennent de l'arfenic, les vapeurs qui s'élèvent de leurs foffes font très-nuisibles, & quelquefois mortelles (b).

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De temps immémorial, les Anglois ont fu tirer grand parti de leurs mines d'étain; ils favent les traiter pour le plus grand profit, ils ne font pas de commerce, ni peut-être d'usage de l'étain pur; ils le mêlent toujours avec une petite quantité de plomb ou de cuivre. Lorfque la mine d'étain, dit M. Geoffroy, a reçu » toutes les préparations qui doivent la difpofer à être fondue, on procède à cette dernière opération dans » un fourneau à manche.... on refond cet étain, qui » est en gâteaux, pour le couler dans des moules de pierre quarrés & oblongs, & c'est ce qu'on appelle faumons..... Ces faumons font plus ou moins fins, » fuivant les endroits où l'on en coupe pour faire des épreuves; le deffus ou la crême du saumon est très-douce » & fi pliante qu'on ne peut la travailler feule; on est obligé d'y mêler du cuivre dont elle peut porter jusqu'à

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& qu'il se vend du minéral de cuivre pour cent quarante mille livres fterling. Obfervations fur les mines, par M. Jars; Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1770, pages 540 & fuivantes.

(b) Lorfque la mine eft riche, on trouve la veine à dix brasses de profondeur, & au-deffous on trouve une cavité vide ou fente de quelques pouces d'ouverture; il fort de ces fouterrains des vapeurs nuifibles & même mortelles. Collection académique, partie étrangère, tome II, pages 480 fuivantes.

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