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trois livres fur cent, & quelquefois jusqu'à cinq livres. « Le milieu du faumon eft plus dur, & ne peut porter « que deux livres de cuivre, & le fond eft fi aigre qu'il « y faut joindre du plomb pour le travailler. L'étain ne « fort point d'Angleterre dans fa pureté naturelle ou tel « qu'il a coulé dans le fourneau; il y a des défenses trèsrigoureuses de le tranfporter dans les pays étrangers, avant qu'il ait reçu l'alliage porté par la loi (c)

Quelques-uns de nos habiles Chimistes, & particulièrement M." Bayen & Charlard, ont fait un grand nombre d'expériences fur les différens étains qui font dans le commerce; ils ont reconnu que l'étain d'Angleterre en gros faumons, ainfi qu'en petits lingots, mis dans une retorte, ou dans un vaiffeau clos pour fubir l'action du feu, laiffe échapper une petite quantité de matière blanche qui s'attache au col de la retorte, & qui n'eft point du tout arfenicale, ils ont trouvé que cet étain n'est pas allié de cuivre pur, mais de laiton; car ils en ont tiré non-feulement un fel à base de cuivre, mais un nitre à bafe de zinc: cette dernière remarque de M." Bayen & Charlard, s'accorde très - bien avec l'observation de M. Jars, qui dit, qu'outre le plomb & le cuivre, les Ouvriers mêlent quelquefois du zinc avec l'étain, & qu'ils préfèrent la limaille du laiton,

(c) Recherches chimiques fur l'étain, par M." Bayen & Charlard,, pages 99 & 1....

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qu'il n'en faut qu'une demi-livre fur trois cents pefant d'étain, pour le dégraiffer, c'est-à-dire, pour le rendre facile à planer (d); mais je ne puis me perfuader que cette poudre blanche, que l'étain laiffe échapper, ne foit point du tout arsenicale, puisqu'elle s'eft fublimée, & que ce n'eft point une fimple chaux; & quand même ce ne feroit qu'une chaux d'étain, elle contiendroit toujours de l'arfenic; d'ailleurs, en traitant cet étain d'Angleterre avec l'eau régale, ou feulement avec l'acide marin, ces habiles Chimistes ont trouvé qu'il contenoit une petite quantité d'arfenic; ceci paroît donc infirmer leur première affertion fur cette matière blanche qui s'attache au col de la retorte, & qu'ils difent n'être nullement arfenicale. Quoi qu'il en foit, on leur a obligation, d'avoir recherché quelle pouvoit être la quantité d'arfenic contenue dans l'étain dont nous faisons usage; ils fe font affurés qu'il n'y en a tout au plus qu'un grain fur une once, & l'on peut en fuivant leurs procédés (e),

connoître

(d) Mémoires de M. Jars; Académie des Sciences, année 1770. (e) Le vrai moyen de bien connoître la portion de l'arfenic mêlé à l'étain, eft de faire diffoudre ce dernier métal dans l'acide marin très-pur; s'il ne refle rien lorfque la diffolution eft faite, l'étain eft fans arfenic; s'il refte un peu de poudre noire, il faut la séparer avec foin, la laver, la faire fécher & en jeter fur des charbons ardens pour reconnoître fi elle eft arfenicale ou non: L'eft-elle qu'on l'expose à un degré de feu capable d'opérer la fublimation de l'arfenic; fi elle s'exhale en entier, elle est de pur régulé d'arfenic; s'il reste

un

connoître au juste la quantité d'arfenic que tout étain

contient.

Les mines d'étain de Saxe, de Mifnie, de Bohème & de Hongrie, giffent, comme celles d'Angleterre, dans les montagnes à couches, & à une médiocre profondeur; elles ne font ni auffi riches ni auffi étendues que celles de Cornouailles; l'étain qu'on en tire cst néanmoins auffi bon, & même les Allemands prétendent qu'il eft meilleur pour l'étamage; on peut douter que cette prétention foit fondée, & le peu de commerce qui fe fait de cet étain d'Allemagne, prouve affez qu'il n'eft pas fupérieur à celui d'Angleterre.

Les cantons où fe trouvent les meilleures mines de Saxe, font les montagnes de Masterberg vers Boles-fchau; les veines font à vingt-quatre toifes de profondeur dans des rochers d'ardoife, elles n'ont qu'une toise en largeur. Une de ces mines d'étain eft couchée fur une mine très riche de cuivre, que l'on en fépare en la caffant; une autre à Breytenbrun vers la ville de Georgenftat, qui eft fort riche en étain, eft néanmoins mêlée

un peu de poudre dans le test qu'on emploie à l'opération, qu'on la pèfe s'il eft poffible, ou qu'on l'évalue, & on faura ce qu'une quantité donnée d'étain quelconque contient réellement d'arfenic fous forme réguline.... On dit fous forme réguline, parce qu'en effet la chaux d'arfenic ne peut le combiner avec l'étain, tandis qu'au contraire fon régule s'y unit avec la plus grande facilité. Recherches fur l'étain, par M. Bayen & Charlard, pages 118 & suiv.

Minéraux, Tome III.

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d'une grande quantité de fer, que l'on en tire au moyen de l'aimant après l'avoir réduite en poudre: le canton de Furftemberg eft entouré de mines d'étain, & dans le centre de cette même contrée, il y a des mines d'argent (f). Les mines d'étain d'Eibenstok, s'étendent dans une longueur de quelques lieues, & fe fouillent à dix toises de profondeur; elles font mêlées de fer, & on y a quelquefois trouvé des paillettes d'or. Toute la montagne de Goyer eft remplie de mines d'étain; mais le roc qui les renferme eft fi dur, qu'on est obligé de le faire calciner par le feu avant d'en tirer les blocs. On trouve auffi des mines d'étain à Schneeberg; enfin à Anerfberg, la plus haute montagne de toute la Saxe, il y en a une à vingt-huit toifes de profondeur fur trois toifes de largeur, dans un rocher d'ardoise ; cette mine a produit en 1741, cinq cents quintaux d'étain (g).

En Bohème, à trois quarts de lieue de Platen, il fe trouve une mine d'étain voifine d'une mine de fer, qui toutes deux font dans un banc de grès à gros grains (h); & comme le minérai d'étain est mêlé de parties ferrugineufes, on le fait griller après l'avoir broyé pour en féparer le fer au moyen de l'aimant;

(f) Traité de la fonte des mines de Schlutter, traduit par M. Hellot, tome II, page 585.

(g) Idem, ibid. page 588.

(h) Voyages métallurgiques de M. Jars, page 71.

il fe trouve auffi des mines d'étain dans le district d'Ellebagen & dans celui de Salznet; une autre à SchlacKenwald, qui s'enfonce affez profondément (i). Enfin, il y a auffi quelques veines d'étain dans les mines de Hongrie (k); on affure de même qu'il s'en trouve en Pologne; mais nous n'avons aucune notice affez circonftanciée de ces mines pour pouvoir en parler.

L'Asie eft peut-être plus riche que l'Europe en étain; il s'en trouve en abondance à la Chine (1), au

(i) Ephémérides d'Allemagne, année 1686.

(k) On trouve des mines d'étain dans plufieurs contrées de l'Europe, en Saxe, en Mifnie, comme à Stolberg, Goyer, Anneberg, Altemberg, Freiberg, dans la montagne de Saint-André de la forêt noire. En Bohème, dans les mines de Groupe près de Toplitz, dans celles d'Aberdam, de Schoufeld, &c. Dans la Hongrie, aux mines de Schonmitz & du comté de Lyptow. M. Geoffroi; Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1738, page 103. — L'une des plus fameuses de toutes les mines d'Allemagne, eft celle d'Attemberg; on n'en trouve point de femblables dans toute l'hiftoire des mines... elle fournit de la mine d'étain, depuis la fuperficie jufqu'à cent cinquante toifes de profondeur perpendiculaire. Ces fortes de filons en masses n'ont que rarement une direction réglée, mais ils ont leurs bornes qui quelquefois eft une pierre sèche, quelquefois un roc que les mineurs appellent le Séparateur. Traité de la fonte des mines de Schlutter, tome II, pages 585 & fuivantes.

(1) On tiroit autrefois à la Chine beaucoup d'étain aux environs de la ville d'U-f.... L'étain eft fi commun dans cet empire, que le prix en eft fort modique. Hiftoire générale des Voyages, tome VI, page 484.- On voit à Dehly aux Indes, un certain métal appelé utunac, qui approche de l'étain, mais qui eft beaucoup plus beau &

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