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& réduit en fcories toutes les autres matières métalliques (p), dont ils peuvent être mêlés; & le plomb lui-même se scorifiant avec les autres métaux dont il s'eft faifi, il les fépare de l'or & de l'argent, les entraîne, ou plutôt les emporte & s'élève avec eux à la furface de la fonte où ils fe calcinent, & fe fcorifient tous ensemble par le contact de l'air, à mesure qu'on remue la matière en fusion, & qu'on en découvre fucceffivement la furface qui ne se scorifieroit ni ne fe calcineroit, fi elle n'étoit inceffamment expofée à l'action de l'air libre ; il faut donc enlever ou faire écouler ces fcories à mesure qu'elles fe forment, ce qui fe fait aifément, parce qu'elles furnagent & furmontent toujours l'or & l'argent en fusion: cependant on a encore trouvé une manière plus facile de se débarraffer de ces fcories, en se servant de vaiffeaux plats & évafés qu'on appelle coupelles, & qui étant faits d'une matière sèche, poreuse & résistante au feu, abforbe dans fes pores les fcories, tant du plomb que des autres minéraux métalliques à mefure qu'elles fe forment, en forte que les coupelles ne retiennent & ne confervent dans leur capacité extérieure, que le métal d'or ou d'argent, qui, par la forte attraction de leurs parties conftituantes, fe forme & fe

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(p) Nota. Il n'y a que le fer qui comme nous l'avons dit à l'article de l'or, ne fe fépare pas en entier par le moyen du plomb, il faut, fuivant M. Poerner, y ajouter du bifmuth pour achever de fcorifier le fer.

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présente toujours en toujours en une maffe globuleuse appelée bouton de fin; il faut une plus forte chaleur pour tenir ce métal fin en fufion que lorsqu'il étoit encore mêlé de plomb; car le bouton de fin fe confolide prefque fubitement au moment que l'or ou l'argent qu'il contient, font entièrement purifiés; on le voit donc toutà-coup briller de l'éclat métallique, & ce coup de lumière s'appelle corufcation dans l'art de l'Afineur dont abrégeons ici les procédés, comme ne tenant pas directement à notre objet.

nous

On a regardé comme argent natif tout celui qu'on trouve dans le fein de la terre fous fa forme de métal; mais dans ce fens il faut en diftinguer de deux fortes, comme nous l'avons fait pour l'or; la première forte d'argent natif, eft celle qui provient de la fusion par le feu primitif, & qui fe trouve quelquefois en grands morceaux (q), mais bien plus fouvent en filets

(q) « Il y a dans le Cabinet du Roi de Danemarck, deux très» grands morceaux de mine d'argent, tous deux dans une pierre » blanche, plus dure que le marbre (c'eft-à-dire dans du quartz). Le » plus grand de ces morceaux a cinq pieds fix pouces de longueur, » & le fecond quatre pieds, tous deux en forme de folives; on » eftime qu'il y a trois quarts d'argent, fur un quart de pierre, & le premier morceau pèfe 560 livres ». Journal étranger, mois de juin 1758. — On affure que dans le Hartz, on a trouvé un morceau d'argent fi confidérable, qu'étant battu on en fit une table autour de laquelle pouvoient fe tenir vingt-quatre perfonnes. Dictionnaire d'Hifloire Naturelle, par M. de Bomare, article Argent.

ou en petites masses feuilletées & ramifiées dans le

quartz

& autres matières vitreuses; la seconde forte d'argent natif, eft en grains, en paillettes ou en poudre, c'est-à-dire, en débris qui proviennent de ces mines primordiales, & qui ont été détachés par les agens extérieurs, & entraînés au loin par le mouvement des eaux : ce font ces mêmes débris raffemblés, qui, dans certains lieux, ont formé des mines fecondaires d'argent, où fouvent il a changé de forme en fe minéralifant.

L'argent de première formation eft ordinairement incrusté dans le quartz; fouvent il eft accompagné d'autres métaux & de matières étrangères en quantité fi confidérable, que les premières fontes, même avec le fecours du plomb, ne fuffifent pas pour le purifier.

Après les mines d'argent natif, les plus riches font celles d'argent corné & d'argent vitré; ces mines font brunes, noirâtres ou grifes, elles font flexibles, & même celle d'argent corné eft extenfible fous le marteau, à peu-près comme le plomb; les mines d'argent rouge au contraire, ne font pas extenfibles, mais caffantes; ces dernières mines font comme les premières, fort riches en métal.

Nous allons fuivre le même ordre que dans l'article de l'or, pour l'indication des lieux où fe trouvent les principales mines d'où l'on tire l'argent. En France on connoiffoit affez anciennement celles des montagnes des

Vofges ouvertes dès le dixième siècle (r), & d'autres dans plufieurs provinces, comme en Languedoc (S),

en

(r) « Dès le dixième siècle, il y avoit plus de trente puits de mines » ouverts dans les montagnes des Vofges, depuis les fources de la Mo» felle jufqu'à celles de la Sarre; on en tiroit de l'argent & du cuivre : » on a renouvelé avec succès, en différentes époques, plufieurs de » ces anciennes mines; loin d'être épuifées, elles paroiffent encore » très-riches. On peut croire que dans toute cette chaîne de mon»tagnes, tous les rochers renferment également dans leur fein ces » riches minéraux, puifque ces rochers font généralement de la même > nature & la plus analogue aux productions métalliques. Mais pour» quoi offrir aux hommes les vaines & cruelles richesses que recèle » la terre; les vrais trésors font fous nos pas; tel qui fauroit ajouter » un grain à chaque épi qui jaunit dans nos champs, feroit à l'œil » du Sage un plus beau préfent au monde, que celui qui découvrit le Potofi ». Hiftoire de Lorraine, par M. l'Abbé Bexon, page 64. - La mine de Saint-Pierre qui n'eft pas éloignée de Giromagny, préfente de grands travaux; le minéral eft d'argent mêlé d'un peu de. cuivre.... Vis-à-vis la mine de Sainte-Barbe, dans la montagne dụ Balon, il y a un filon de mine d'argent.... On connoît aussi deux filons de mine d'argent dans la vallée de Saint - Amarin, celui de Vercholtz & celui de Saint-Antoine. Exploitation des mines, par M. de Genfanne; Mémoires des Savans étrangers, tome IV, pages 141 &fuivantes,

(Dans le douzième fiècle les mines d'argent du Languedoc étoient travaillées très-utilement par les Seigneurs des terres où elles fe trouvoient; toutes ces mines, ainfi que plufieurs autres qui font abandonnées, ne font néanmoins pas entièrement épuisées, d'autant plus que les Anciens n'ayant pas l'usage de la poudre, ne pouvoient pas faire éclater les rochers durs; ils ne pouvoient que les calciner à force de bois qu'ils arrangeoient dans ces fouterrains, & auquel ils

mettoient

.en Gévaudan & en Rouergue (1), dans le Maine & dans

mettoient le feu; & lorfque le rocher trop dur, ne fe brifoit pas après cette calcination, ils abandonnoient le filon..... Il paroît auffi par les Annales de l'abbaye de Villemagne, & par d'anciens titres des feigneurs de Beaucaire, qu'à la fin du quatorzième fiècle, les mines de France étoient encore auffi riches qu'aucune de l'Europe. Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1756, pages 134 fuivantes. -« Sur les montagnes noires en Languedoc, il y a, dit Coefar Arcon (en 1667), une mine d'argent, à laquelle le feigneur de « Cannette fit travailler jufqu'à ce qu'elle fût inondée. Il y en a une «< autre à Lanet, dont fept quintaux de minérai donnoient un quintal « de cuivre & quatre marcs d'argent; mais au bout de cinq ans on <<< l'abandonna à caufe de la mauvaife odeur. Il y a d'autres filons «< dans la même montagne; il y a auffi une mine à Davefan, dont « on tiroit par quintal de matières, dix onces d'argent & un peu de «< plomb.... On a fait autrefois de grands travaux dans le pays de «< Corbières, pour cultiver des minerais de cuivre, de plomb & « d'antimoine.... On y a trouvé quelques rognons métalliques de «< fix à sept quintaux chacun, qui donnoient dix onces d'argent par « quintal, avec un peu de plomb & de cuivre ». Barba; Métallurgie, tome II, pages 268 & 276.

que

(t) On voit par les regiftres de l'Hôtel-de-ville de Ville-franche en Rouergue, qu'il y a eu anciennement des mines d'argent ouvertes aux environs, auxquelles on a travaillé jufque dans le feizième fiècle. Defcription de la France, par Piganiol; Paris, 1718, tome IV, page 208. Strabon, qui vivoit du temps d'Augufte, dit les Romains tiroient de l'argent du Gévaudan & du Rouergue, & qu'ils creufèrent auffi dans les Pyrénées, pour en tirer ce métal ainsi que l'or. Il ajoute que le pays fitué entre les Pyrénées & les Alpes, avoit fourni beaucoup de ce dernier métal, & que l'or devint plus commun à Rome après la conquête des Gaules.... Céfar, dans Les Commentaires, dit que les mines avoient été travaillées même avant Minéraux, Tome III. C

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