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s'en exhale, & la fumée du bitume qu'il contient, peuvent contribuer à donner à la chaux de plomb, la bellé couleur rouge.

Toutes ces chaux de plomb, blanches, grifes, jaunes & rouges, font non - feulement très - aifées à vitrifier; mais même elles déterminent promptement & puiffamment la vitrification de plufieurs autres matières; feules; elles ne donnent que de la litharge ou du verre jaune très - pcu folide; mais fondues avec le quartz, elles forment un verre très-folide, affez tranfparent, & d'une belle couleur jaune.

Confidérant maintenant les propriétés particulières du plomb dans fon état de métal, nous verrons qu'il est le moins dur & le moins élastique de tous les métaux, que quoiqu'il foit très-mou, il est auffi le moins ductile; qu'il eft encore le moins tenace, puifqu'un fil d'un dixième de pouce de diamètre, ne peut foutenir un poids de 30 livres fans fe rompre; mais il eft, après l'or, le plus pefant; car je ne mets pas le mercure ni la platine au nombre des vrais métaux; fon poids fpécifique eft à celui de l'eau diftillée comme 113523 font à 10000, & le pied cube de plomb pur, pèse 794 livres 10 onces 4 gros 44 grains (z). Son odeur eft moins forte que celle du cuivre, cependant elle fe fait fentir défagréablement lorfqu'on le frotte; il est

(3) Voyez la Table des pefanteurs spécifiques, par M. Brisson.

d'un affez beau blanc quand il vient d'être fondu, ou lorfqu'on l'entame & le coupe; mais l'impreffion de l'air ternit en peu de temps fa furface qui fe décompofe en une rouille légère de couleur obfcure & bleuâtre ; cette rouille eft affez adhérente au métal, elle ne s'en détache pas auffi facilement que le vert-de-gris fe détache du cuivre, c'est une espèce de chaux qui se revivifie aussi aifément que les autres chaux de plomb; c'eft une céruse commencée; cette décompofition par les élémens humides, fe fait plus promptement lorfque ce métal est exposé à de fréquentes alternatives de fécheresse & d'humidité.

Le plomb, comme l'on fait, fe fond très-facilement, & lorfqu'on le laiffe refroidir lentement, il forme des criftaux qu'on peut rendre très-apparens par un procédé qu'indique M. l'abbé Mongez; c'est en formant une géode dans un creufet, dont le fond eft environné de charbon, & qu'on perce dès que la furface du métal fondu a pris de la confiftance: on obtient de cette manière, des cristaux bien formés en pyramides trièdres ifolées, & de trois à quatre lignes de longueur. Je me fuis fervi du même moyen pour cristallifer la fonte de fer.

Le plomb expofé à l'air dans fon état de fufion, fe combine avec cet élément, qui non-feulement s'attache à fa furface, mais fe fixe dans fa fubftance, la convertit en chaux, & en augmente le volume & le poids (a);

(a) Selon M. Chardenon, un quintal de plomb donne jusqu'à

cet air fixé dans le métal eft la feule caufe de fa con version en chaux, le phlogistique ne fait rien ici, & il eft étonnant que nos Chimiftes s'obstinent à vouloir expliquer par l'absence & la présence de ce phlogistique, les phénomènes de la calcination & de la revivification des métaux; tandis qu'on peut démontrer que le changement du métal en chaux, & fon augmentation de volume ou pefanteur absolue, ne viennent que de l'air qui y eft entré, puisqu'on en retire cet air en même quantité, & que rien n'est plus fimple & plus aisé à concevoir que la réduction de cette chaux en métal, puifqu'on peut également démontrer que l'air ayant plus d'affinité avec les matières inflammables qu'avec le métal, il l'abandonne dès qu'on lui préfente quelqu'une de ces matières, & laisse par conféquent le métal dans l'état où il l'avoit trouvé. La réduction de la chaux des métaux n'est donc au vrai qu'une forte de précipitation, auffi aifée à entendre, auffi facile à démontrer que toute

autre.

Nous obferverons en particulier, que le plomb & l'étain font les deux métaux avec lesquels l'air fe fixe & se combine le plus promptement dans leur état de fusion, mais que l'étain le retient bien plus puissamment;

'cent dix livres de chaux; & de tous les métaux, le plomb & l'étain font ceux qui acquièrent le plus de pefanteur dans la calcination, Mémoires de l'Académie de Dijon, tome I, pages 303 & fuiv.

la

la chaux de plomb fe réduit beaucoup plus aifément en métal que celle de l'étain par l'addition des matières inflammables; ainfi l'affinité de l'air s'exerce d'une manière plus intime avec l'étain qu'avec le plomb.

Si nous comparons encore ces deux métaux par d'autres propriétés, nous trouverons que le plomb approche de l'étain, non-seulement par la facilité qu'il a de fe calciner, mais encore par la fufibilité, la molleffe, la couleur, & qu'il n'en diffère qu'en ce que, comme nous venons de le dire, la chaux du plomb est plus aisément réductible, & quoique ces deux chaux foient d'abord de la même couleur grife, la chaux d'étain, par une plus forte calcination, devient blanche & reste blanche, tandis que celle de plomb devient jaune, puis rouge par une calcination continuée; de plus, celle de l'étain ne fe vitrifie que très-difficilement, au lieu que celle du plomb se change en un vrai verre transparent & pefant, & qui devient au feu fi fluide & fi actif, qu'il perce les creusets les plus compacts; ce verre de plomb dans lequel l'air fixe de fa chaux s'eft incorporé, peut encore fe réduire facilement en métal coulant, il fuffit de le broyer & de le refondre en y ajoutant une matière inflammable, avec laquelle l'air ayant plus d'affinité qu'avec le plomb, fe dégagera en faififfant cette matière inflammable qui l'emporte, & il laiffera par conféquent le plomb dans fon premier état de métal coulant. Le plomb peut s'allier avec tous les métaux, Minéraux, Tome III.

Cc

l'exception du fer avec lequel il ne paroît pas qu'il puiffe contracter d'union intime (b); cependant on peut les réunir de très-près en faifant auparavant fondre le fer. M. de Morveau a dans fon Cabinet, un culot formé d'acier fondu & de plomb, dans lequel à la vérité, ces deux métaux ne fcnt pas alliés, mais fimplement adhérens de si près, que la ligne de séparation n'eft prefque pas fenfible.

La chaux de cuivre & celle du plomb mélangées, s'incorporent & fe vitrifient toutes deux enfemble; le plomb entraîne le cuivre dans fa vitrification, & il rejette le fer fur les bords de la coupelle; c'est par cette propriété particulière qu'il purge l'or & l'argent de toute matière métallique étrangère; perfonne n'a mieux décrit tout ce qui se passe dans les coupellations que notre favant Académicien, M. Sage, dans fes Mémoires fur les Effais.

On a obfervé que le plomb & l'étain mêlés ensemble,

(b) « Ce métal s'unit affez facilement avec tous les métaux, » excepté le fer avec lequel il refufe opiniâtrément tout alliage; fon affinité avec l'argent & fon antipathie avec le fer eft fi grande, » que fi l'on fait fondre dans du plomb de l'argent allié avec un ≫ peu de fer, le plomb s'empare auffi-tôt de l'argent, mais rejette » le fer qui vient nager à fa furface ». Dictionnaire de Chimie, par M. Macquer; article plomb. Nota. J'obferverai qu'il eft douteux que le fer s'allie réellement avec l'argent, il ne s'unit avec ce métal que comme l'acier s'unit avec le plomb par une forte adhésion, nais fans mélange intime.

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