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le précipite de fa diffolution dans l'acide nitreux, & la furface de la liqueur fe couvre en même temps d'une pellicule à reflets rouges & verts.

Les alkalis fixes & volatils, non plus que les terres abforbantes, ne font pas des effets bien fenfibles fur le plomb dans quelqu'état qu'il foit; néanmoins ils ont avec ce métal, une affinité bien marquée dans certaines circonftances, par exemple ils le précipitent de fa diffolution dans l'acide marin, fous la forme d'une poudre blanche qui fe ternit bientôt à l'air comme le métal même (g).

En comparant les mines primordiales des fix métaux, nous voyons que l'or feul fe trouve prefque toujours en état de métal dans le fein de la terre, que quoiqu'il n'y soit jamais pur, mais allié de plus ou moins d'argent ou de cuivre, il ne fe présente que rarement fous une forme minéralisée, & qu'il recouvre & défend l'argent de toute

(g) L'alkali cauflique n'a prefque point d'action fur le plomb, mais il diffout, pendant l'ébullition, une quantité très-fenfible de minium qui n'en eft pas féparé par le filtre, qui fe dépofe avec le temps dans le flacon, fous forme d'une poudre blanche, & qui est précipitée sur le champ par l'eau forte, Élémens de Chimię, par M. de Morveau, tome III, page 28.

L'alkali volatil cauftique digéré fur la limaille de plomb, prend dans les premiers jours une couleur légèrement ambrée, qui difparoît enfuite entièrement; une partie du métal eft réduite à l'état de chaux, une autre partie eft tenue en diffolution au point de paffer par le filtre, elle eft précipitée par l'acide nitreux. Idem, ibid. page 256.

altération;

altération; on affure cependant que l'or eft vraiment minéralisé dans la mine de Naghiac (h), & dans quelques pyrites nouvellement trouvées en Dauphiné; mais ce métal ne doit néanmoins fubir aucun changement, aucune altération, que par des combinaisons qui ne peuvent fe trouver que très-rarement dans la Nature; & nous verrons en traitant de la platine, que l'or, qui fait le fonds de fa fubftance, y eft encore plus altéré, & presque dénaturé; ces deux exemples font les feuls qu'on puiffe donner d'un changement d'état dans l'or, & l'on ne doit pas les regarder comme des opérations ordinaires de la Nature, mais comme des accidens fi rares, qu'ils n'ôtent rien à la vérité du fait général, que l'or fe préfente par-tout dans l'état de métal, & feulement plus ou moins divifé & non minéralisé.

L'argent fe trouve affez fouvent, comme l'or, dans l'état de métal pur; mais il eft encore plus fouvent mêlé avec le plomb ou minéralifé, c'est-à-dire, altéré par les fels de la terre; le cuivre résiste beaucoup moins à l'impreffion des élémens humides, & quoiqu'il se trouve quelquefois en état de métal, il se présente ordinairement fous des formes minéralisées & variées, pour

(h) Nota. M. Bergmann, à qui M. Tungberg a envoyé un. morceau de cette mine de Naghiac, s'eft affuré qu'il contenoit du quartz blanc, une pierre arénaire blanchâtre, le coupant au couteau, faifant effervescence avec les acides, & de la manganaife. La formation de cette mine ne doit donc être regardée que comme accidentelle. Minéraux, Tome III.

Dd

ainfi dire, à l'infini: ces trois métaux, l'or, l'argent & le cuivre, font les feuls qui aient pris dès les premiers temps, & confervé plus ou moins jusqu'à ce jour, leur état métallique; le fer, le plomb & l'étain ne se trouvent nulle part, & même n'ont jamais été dans cet état métallique; le feu primitif les a fondus ou calcinés; le fer par fa fufion s'est mêlé à la roche vitreufe, & le plomb & l'étain, après leur calcination, ont été faifis par l'acide & réduits en minérais pyriteux, ainsi que les cuivres qui n'ont pas confervé leur état de métal: tous ces métaux ont fouvent été mêlés les uns avec les autres, & dans les mines primordiales comme dans les mines fecondaires, on les trouve quelquefois tous réunis enfemble.

RIEN

DU MERCURE

IEN ne ressemble plus à l'étain ou au plomb, dans leur état de fufion, que le Mercure dans fon état naturel; auffi l'a-t-on regardé comme un métal fluide auquel on a cherché, mais vainement, les moyens de donner de la folidité; on a feulement trouvé que le froid extrême pouvoit le coaguler, fans lui donner une folidité conftante, ni même auffi permanente, à beaucoup près, que celle de l'eau glacée; & par ce rapport unique & fingulier, le mercure femble fe rapprocher de la nature de l'eau, autant qu'il approche du métal par d'autres propriétés, & notamment par fa denfité, la plus grande de toutes après celle de l'or (a); mais il diffère de tout métal, & même de tout minéral métallique, en ce qu'il n'a nulle tenacité, nulle dureté, nulle solidité, nulle fixité, & il fe rappoche encore de l'eau par fa volatilité, puifque, comme elle, il fe volatilife & s'évapore à une médiocre chaleur. Ce liquide minéral est-il donc un métal ou n'eft-il pas une eau qui ressemble aux métaux parce qu'elle eft chargée des parties les plus denses de la terre, avec lesquelles ellè

(a) La pefanteur spécifique de l'or à 24 karats eft de 192581, & celle du plomb de 113523. La pefanteur spécifique du mercure coulant el de 135681, & celle du cinabre d'Almaden eft de 102185. Voyez les Tables de M. Briffon.

s'eft plus intimement unie que dans aucune autre matière? On fait qu'en général, toute fluidité provient de la chaleur, & qu'en particulier le feu agit sur les métaux comme l'eau fur les fels, puifqu'il les liquéfie, & qu'il les tiendroit en une fluidité conftante s'il étoit toujours au même degré de violente chaleur, tandis que les fels ne demandent que celui de la température actuelle pour demeurer liquides; tous les fels se liquéfiant dans l'eau comme les métaux dans le feu, la fluidité du mercure tient, ce me femble, plus au premier élément qu'au dernier; car le mercure ne fe folidifie qu'en se glaçant comme l'eau; il lui faut même un bien plus grand degré de froid, parce qu'il est beaucoup plus dense; le feu eft ici en quantité prefque infiniment petite, au lieu que ce même élément ne peut agir fur les métaux, comme liquéfiant, comme diffolvant, que quand il leur eft appliqué en quantité infiniment grande, en comparaison de ce qu'il en faut au mercure pour demeurer liquide.

De plus, le mercure fe réduit en vapeurs par l'effet de la chaleur, à peu-près comme l'eau, & ces deux vapeurs sont également incoërcibles, même par les résistances les plus fortes; toutes deux font éclater ou fendre les vaiffeaux les plus folides avec explosion; enfin, le mercure mouille les métaux, comme l'eau mouille les fels ou les terres, à proportion des fels qu'elles contiennent; le mercure ne peut-il donc pas être considéré

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