Obrázky na stránke
PDF
ePub

lieues de Pisco au Pérou (e). Les veines du cinabre y

pieds.... les énormes morceaux de rochers de grès qui compofent l'intérieur de la montagne, font divifés par des fentes verticales.... Deux veines de ces rochers plus ou moins pourvus de cinabre, coupent la colline prefque verticalement, lefquelles, comme nous l'avons dit, ont depuis trois jusqu'à quatorze pieds de largeur; ces deux veines se réuniffent en s'éloignant jusqu'à cent pieds, & c'est de-là qu'on a tiré la plus riche & la plus grande quantité du minéral. Hiftoire Naturelle d'Espagne, par M. Bowles, pages 5 jufqu'à 29.

(e) Guancavelica eft une petite ville d'environ cent familles, éloignée de Pisco de foixante lieues; elle est fameuse par une mine de vif-argent, qui feule fournit tous les moulins d'or & d'argent du Pérou.... Lorsqu'on en a tiré une quantité suffifante, le Roi fait fermer la mine.

La terre qui contient le vif-argent eft d'un rouge blanchâtre comme de la brique mal cuite; on la concaffe & on la met dans un fourneau de terre dont le chapiteau eft une voûte en cul-defour, un peu fphéroïde; on l'étend fur une grille de fer recouverte de terre, fous laquelle on entretient un petit feu avec de l'herbe Icho qui eft plus propre à cela que toute autre matière combuftible, & c'est pourquoi il est défendu de la couper à vingt lieues à la roņde; la chaleur de ce feu volatilife le vif-argent en fumée, & au moyen d'un réfrigérent on le fait tomber dans l'eau. Frezier, voyage à la mer du fud, pages 164 & 165.... Ces mines de Guanca-velica font abondantes & en grand nombre; mais, fur toutes ces minės, celle qu'on appelle d'Amador de Cabrera, autrement des Saints, eft belle & remarquable; c'est une roche de pierre très-dure, toute femée de vif-argent, & de telle grandeur qu'elle s'étend à plus de quatre-vingt vares de longueur, & quarante en largeur, en laquelle mine on a fait plufieurs puits & foffes de foixante-dix ftades de profondeur.... La feule mine de Cabrera eft fi riche en mercure, qu'on en a estimé la valeur à plus de cinq cents mille ducats. C'est

font ou dans une argile durcie & blanchâtre, ou dans de la pierre dure. Ainfi ces trois mines de mercure giffent également dans des ardoises ou des grès, c'està-dire, dans des collines ou montagnes à couches, formées par le dépôt des eaux, & toutes trois font fi abondantes en cinabre qu'il femble que tout le mercure du Globe y foit accumulé (f); car les petites mines de ce minéral que l'on a découvertes en quelques autres endroits, ne peuvent leur être comparées ni pour l'étendue ni pour la quantité de la matière, & nous n'en ferons ici mention que pour démontrer qu'elles fe trouvent toutes dans des couches dépofées par les eaux de la mer, & jamais dans les montagnes de quartz ou des rochers vitreux, qui ont été formés par le feu primitif.

En France, on reconnut en 1739, à deux lieues

de cette mine de Guanca-velica dont on porte le mercure, tant au Mexique qu'au Potozi, pour tirer l'argent des matières qu'on appeloit raclures & qu'on rejetoit auparavant comme ne valant pas la peine d'être traitées par la fonte. Acosta, Hiftoire naturelle & morale des Indes, pages 150 & fuivantes.

(f) La Nature a prodigué les mines de mercure en si grande quantité à Idria, qu'elles pourroient non-feulement fuffire à la confommation de notre partie du monde, mais encore en pourvoir toute l'Amérique fi on le vouloit, & fi on ne diminuoit pas l'extraction de la mine, pour foutenir le mercure à un certain prix. Lettres für la Minéralogie, par M. Ferber, page 14.... On tire tous les ans de la mine d'Almaden cinq ou fix mille quintaux de vif-argent pour le Mexique. Hiftoire naturelle d'Espagne, par M. Bowles, pages fuivantes,

de

de Bourbonne-les-bains, deux espèces de terre qui rendirent une trois centième partie de leur poids en mercure, elles giffoient à quinze ou feize pieds de profondeur fur une couche de terre glaise (g). A cinq lieues de Bordeaux près de Langon, il y a une fontaine au fond de laquelle on trouve assez souvent du mercure coulant (h); en Normandie, au village de la Chapelle, élection de Saint-Lo, il y a eu quelques travaux commencés pour exploiter une mine de mercure, mais le produit n'étoit pas équivalent à la dépenfe, & cette mine a été` abandonnée (i): enfin dans quelques endroits du Languedoc, particulièrement à Montpellier, on a vu du mercure dans l'argile à de petites profondeurs,. & même à la surface de la terre (k).

(g) Traité de la fonte des mines de Schlutter, tome I, page 7. (h) Lettres de M. l'abbé Belley à M. Hellot. Traité de la fonte des mines de Schlutter, tome I, page 51.

(i) Traité de la fonte des mines, &c. tome I, page 68.

(k) La colline fur laquelle eft bâtie la ville de Montpellier, renferme du mercure coulant auffi-bien que les terres des environs; il fe trouve dans une terre argileufe jaunâtre & quelquefois grife. Hiftoire naturelle du Languedoc, par M. de Genfanne, tome I, page 252.- Depuis le Mas-de-l'Églife jufqu'à Oulargues & même jufqu'à Colombières, on trouve une grande quantité d'indices de mines de mercure, & on affure qu'on en voit couler quelquefois d'affez groffes gouttes fur la furface de la terre. La qualité du terroir, au pied de ces montagnes, confifte en roches ardoifées blanchâtres; elles font entre-mêlées de quelques bancs de granit fort talqueux, Idem, tome II, page 214.

Minéraux, Tome III.

Ff

En Allemagne, il fe trouve quelques mines de mercure dans les terres du Palatinat & du duché de DeuxPonts (1); & en Hongrie, les mines de cinabre, ainsi que celles d'Almaden en Espagne, font souvent accompagnées de mine de fer en rouille, & quelquefois le fer, le mercure & le foufre y font tellement mêlés qu'ils ne font qu'un même corps (m).

Cette mine d'Almaden eft fi riche qu'elle a fait négliger toutes les autres mines de mercure en Espagne; cependant on en a reconnu quelques-unes près d'Alicante & de Valence (n); on a auffi exploité une mine

(1) Lettres fur la Minéralogie, par M. Ferber, page 12. (m) Hiftoire naturelle d'Espagne, par M. Bowles, pages jufqu'à 29.

(n) A deux lieues de la ville d'Alicante.... en une montagne de pierre calcaire.... en fouillant du côté du vallon, on trouva une veine de cinabre; mais quand je vis cette veine difparoître à cent pieds de profondeur, je fis fufpendre l'excavation.

Dans cette ouverture de la roche, on trouva treize onces de fable de belle couleur rouge, qui par l'effai rendit plus d'une once de vif-argent par livre. Ce fable, par fa dureté & fa figure angulaire, reffembloit tout-à-fait à celui de la mer.... A la fuperficie de cette montagne, & près d'un banc de plâtre couleur de chair, il y avoit des coquilles de mer, de l'ambre minéral & une veine comme un fil, de cinabre..... Je fis creufer au pied d'une montagne près de la ville de Saint Philippe en Valence, & à la profondeur de vingt-deux pieds, il fe trouve une terre très-dure, blanche & calcaire, dans laquelle on aperçoit plufieurs gouttes de vif- argent fluide; & ayant fait laver cette terre, il en fortit vingt-cinq livres

*

de ce minéral en Italie, à fix milles de la Valle imperina près de Feltrino, mais cette mine eft actuellement abandonnée (o); on voit de même des indices de mines de mercure en quelques endroits de la Pologne (p).

En Afie, les Voyageurs ne font mention de mines de mercure qu'à la Chine (1) & aux Philippines (r), & ils ne disent pas qu'il y en ait une feule en Afrique; mais en Amérique, outre la grande & riche mine de Guanca-velica du Pérou, on en connoît quelques autres;

de mercure vierge.... Un peu au-deffus de l'endroit où se trouve le mercure, il y a des pétrifications & du plâtre. La ville de Valence eft traversée par une bande de craie fans pétrifications, qui, à deux pieds de fa fuperficie, eft remplie de gouttes de vif-argent..... Hiftoire naturelle d'Espagne, par M. Bowles, pages 34 & fuivantes.

(0) Lettres fur la Minéralogie, par M. Ferber, page 48.

(p) Nota. Rzaczynski dit, d'après Belius, que la partie des monts Karpacs qui regarde la Pologne, renferme du cinabre & peut-être des paillettes d'or.... & il dit, d'après Bruckmann, que le comté de Spia renferme auffi du cinabre. M. Guettard, Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1762, page 318.

(q) Le Tchacha eft probablement le cinabre; le meilleur vient de la province de Houquang; il eft plein de mercure, & l'on affure que d'une livre de cinabre on en tire une demi-livre de mercure coulant.... Lorsqu'on laiffe ce cinabre à l'air il ne perd rien de sa couleur & il fe vend fort cher. Le Père d'Entrecolles, Lettres édifiantes, 22. recueil, page 358.

(r) L'île de Panamao aux Philippines eft prefque contiguë à celle de Leyte.... elle est montagneuse, arrofée de plusieurs ruisseaux, & pleine de mines de foufre & de vif-argent. Gemelli Carreri, Voyage autour du monde; Paris, 1719, tome V, page 19.

« PredošláPokračovať »