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font mêlées de substances calcaires en grande quantité, & cependant il affure qu'elles ne perdent rien de leur poids lorfqu'elles font grillées par le feu, & qu'il ne s'en élève pas la moindre fumée ou vapeur pendant la calcination; ces affertions font difficiles à concilier; car il eft certain que toute fubftance calcaire perd beaucoup de fon poids lorfqu'elle eft calcinée, & que par conféquent cette mine d'Annaberg, dont parle M. de Jufti, doit perdre en poids à proportion de ce qu'elle contient de fubftance calcaire. Ce favant Minéralogiste, affure qu'il existe un très-grand nombre de mines d'argent minéralisé par l'alkali, mais cette opinion doit être interprétée, car l'alkali feul ne pourroit opérer cet effet; tandis que le foie de foufre, c'est-à-dire, les principes du soufre réunis à l'alkali peuvent le produire; & comme M. de Jufti ne parle pas du foie de foufre, mais de l'alkali fimple, fes expériences ne me paroiffent pas concluantes; car l'alkali minéral feul n'a aucune action fur l'argent en maffe: & nous pouvons très-bien entendre la formation de la mine blanche de Schemnitz par l'intermède du foie

d'une loupe.... Dès le commencement elle rendoit une, deux « & trois livres d'argent par quintal; à peine les Ouvriers eurent-ils «<< creusé à une brasse & demie de profondeur, que la mine rendoit « jusqu'à vingt-quatre marcs par quintal.... On y rencontre même « des morceaux de mines d'argent blanches & rouges, & il se trouve « auffi de l'argent maffif ». Nouvelles vérités à l'avantage de la Phyfique, par M. de Jufti; Journal étranger, Octobre 1754.

A

de foufre la Nature ne paroît donc pas avoir fait cette opération de la manière dont le prétend M. de Jufti (d); car quoiqu'il n'ait point reconnu de foufre dans

(d) Cette mine eft extrêmement riche; car la mine commune contient ordinairement trois, quatre, jufqu'à fix marcs d'argent par quintal; la bonne en rend jufqu'à vingt marcs, & l'on en tire encore davantage de quelques morceaux; on a même trouvé à cette mine d'Annaberg, des maffes d'argent natif, du poids de plufieurs livres M. de Jufti prétend que tout ce qui n'eft pas d'argent natif dans cette mine, a été minéralisé par un fel alkalin, & voici fes preuves.

....

Les plus riches morceaux de la mine font toujours ceux qui, tirant fur le blanc, font mous & caffans, qui paroiffent compofés par-tout de parties homogènes, & dans lefquels, ni la fimple vue ni le fecours du microfcope, ne font apercevoir aucune particule d'argent fenfible. Il faut donc que l'argent y foit mêlé intimement avec une substance qui le prive de fa forme métallique, & comme il n'y a dans cette mine ni foufre ni arfenic, mes expériences démontreront que ce ne peut être que l'alkali minéral.

Dans les parties de la mine qui font moins riches, la dureté de la matière eft à peu-près égale à celle du marbre commun, & l'on y voit des parcelles d'argent dans leur forme de métal.

Et ce qui démontre que cette mine riche & molle a été véritablement produite par l'union de l'alkali avec l'argent, c'eft qu'on obtient un vrai foie de foufre, lorsqu'à une partie de la mine en question, on ajoute la moitié de foufre, & que l'on fait fondre ces deux matières dans un vaiffeau feriné....

Depuis que j'ai été convaincu par la mine d'Annaberg, qu'il y a dans la Nature des mines véritablement alkalines, j'en ai encore découvert dans d'autres endroits à Schemnitz en Hongrie, on a trouvé depuis long-temps que les mines riches qu'on y exploite,

étoient

dans cette mine, le foie de foufre qui est, pour ainsi dire, répandu par-tout, doit y exifler comme il exifte non - feulement dans les matières terreufes, mais dans les fubftances calcaires, & autres matières qui accompagnent les mines de feconde formation.

En Bohème, les principales mines d'argent font celles de Saint-Joachim; les filons en font affez minces, & la matière en eft très-dure, mais elle eft abondante en métal; les mines de Kuttenberg sont mêlées d'argent & de cuivre, elles ne font pas fi riches que celles de Saint-Joachim (e). On peut voir dans les Ouvrages

étoient accompagnées d'une substance minérale, molle, blanche, & de la nature de la craie. Cette fubstance qui, à cause de la subtilité de fes parties & du peu de folidité de fa maffe, blanchit les mains comme de la craie, a été pendant très-long-temps jetée comme une matière inutile; on s'eft enfin avifé de l'essayer, & on a trouvé, par les effais ordinaires qu'elle contenoit, dix marcs d'argent par quintal.... Et fi l'on y veut faire attention on trouvera peut-être fréquemment cette mine alkaline dans le voifinage des carrières de marbre & de pierre à chaux ..

M. Lheman m'a

Toute la montagne où fe trouve la mine d'Annaberg, n'eft compofée que d'une pierre à chaux ou d'une espèce de marbre commun, & l'on m'a envoyé de Siléfie, une espèce de marbre qui venoit de la montagne appelée le Zotemberg, & dont j'ai tiré par l'analyse, deux onces & demie d'argent par quintal afsuré avoir vu un marbre qui contenoit jufqu'à trois onces & demie, d'argent par quintal. Nouvelles vérités à l'avantage de la Phyfique, par M. de Jufti; Journal étranger, mois de Mai 1756, pages 71 & suiv. (e) Grifelius, dans les Éphémérides d'Allemagne depuis l'année 1670 à 1686.

Minéraux, Tome III

des Minéralogiftes Allemands, la description des mines de plufieurs autres provinces, & notamment de celles de Tranfilvanie, de la Heffe & de Hongrie; celles de Schemnitz (f), contiennent depuis deux jusqu'à cinq gros d'argent, & depuis cinq jufqu'à fept deniers d'or par marc, non compris une once & un gros de cuivre qu'on peut en tirer auffi (g).

Mais il n'y a peut-être pas une mine en Europe, où l'on ait fait d'auffi grands travaux que dans celle de Salsberg en Suède, fi la description qu'en donne Regnard n'eft point exagérée; il l'a décrit comme une ville fouterraine, dans laquelle il y a des maisons, des écuries & de vastes emplacemens (h).

(f) Par les Mémoires de M. Ferber, fur les mines de Hongrie, il paroît que la mine de Schemnitz eft fort riche; que celle de Kremnitz a fourni, depuis 1749 jufqu'en 1759, en or & en argent, la valeur de 42,498,009 florins, c'est-à-dire, plus de 84 millions de notre monnoie; & que depuis 1648, celle de Felfobania fournit par an environ 100 marcs d'or, 3000 marcs d'argent, 3000 quintaux de plomb, & 1500 quintaux de litharge, fans compter les mines de cuivre & autres. Mémoires imprimés à Berlin en 1780, in-8. Extraits dans le Journal de physique, Août 1781, page 161. (g) Traité de la fonte des Mines de Schlutter, tome II, page 3 04. (h) Regnard ajoute à la defcription des excavations de la mine, la manière dont on l'exploite. « On fait, dit-il, fécher les pierres » qu'on tire de la mine fur un fourneau qui brûle lentement, & » qui fépare l'antimoine, l'arfenic & le foufre d'avec la pierre, le plomb & l'argent reftent ensemble. Cette première opération » est suivie d'une feconde, & ces pierres féchées, font jetées dans

<< En Pologne, dit M. Guettard, les forêts de Leibirz font riches en veines de métaux, indiquées par les travaux qu'on y a faits anciennement; il y a au pied de ces montagnes, une mine d'argent découverte du temps de Charles XII (i).

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Le Danemarck, la Norwège (k) & prefque toutes

des trous où elles font pilées & réduites en boue, par le moyen « des gros marteaux que l'eau fait agir; cette boue eft délayée dans une eau qui coule inceffamment fur une planche mise en glacis, « & qui emportant le plus groffier, laiffe l'argent & le plomb dans «< le fond fur une toile. La troifième opération fépare l'argent d'avec « le plomb qui fond en écume, & la quatrième fert enfin à le per- « fectionner, & à le mettre en état de fouffrir le marteau..... On « me fit, dit l'Auteur, préfent d'un morceau d'amiante, dont on « avoit trouvé plufieurs dans cette mine. » Œuvres de Regnard; Paris, 1742, tome I, pages 204 & fuiv.

(i) Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris, année 1762, page 319.

(k) En Norwège, il y a plufieurs mines d'argent où il se trouve quelquefois des morceaux de ce métal qui font d'une grandeur extraordinaire: on en conferve un dans le Cabinet du roi de Danemarck, du poids de onze cents vingt marcs. On tire des pièces entières d'argent pur des mines de Kongsberg. La profondeur perpendiculaire d'une de ces mines, eft de cent trente toises; ces mines font fans suite, & néanmoins il n'y a peut-être que celles du Potofi qui rendent davantage. Hiftoire Naturelle de Norwège, par Pontoppidan; Journal étranger, mois d'Août 1755. M. Jars vient de donner une description plus détaillée de ces mines de Kongsberg; elles ont été découvertes par des filets d'argent qui se manifestoient au jour.... On évalue le produit annuel de toutes les mines de ce département, à 32 ou 33 mille marcs d'argent..... Tous les

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