de cet ufage qu'il a reçu le nom d'étain de glace.

Les expériences que l'on a faites fur fes propriétés relatives à la Médecine, n'ont découvert que des qualités nuisibles, & fa chaux prise intérieurement produit des effets femblables à ceux des chaux de plomb, & auffi dangereux; on en abuse de même pour adoucir les vins trop acides & défagréables au goût.

Quelques Minéralogiftes ont écrit que la mine de bifmuth pouvoit fervir comme celle du cobalt, à faire de verre bleu d'azur: Elle laiffe, difent-ils (h), fuinter

faire couler le bifmuth à la furface du verre; ce qu'il y a de certain, c'est que l'adhérence est bien plus forte que celle de nos feuilles d'étain..

Il me femble que le bifmuth entre auffi dans l'amalgame dont on fe fert pour étamer la furface intérieure des globes. Note communiquée par M. de Morveau.

(h) La mine de bifinuth fert auffi à faire le bleu d'azur; à feu ouvert & doux, elle laifle aifément fuinter une fubftance femimétallique que l'on nomme bismuth ou étain de glace, & elle laiffe une pierre ou une terre grife & fixe.

Il faut féparer, autant qu'il eft poffible, cette mine, fi elle est pure, du cobalt véritable, pour en raffembler le bifmuth; mais le mélange de ces deux matières minérales eft ordinairement fi intime dans la mine, que cette féparation eft prefque impoffible; c'est pourquoi l'on trouve fouvent, dans les pots à vitrifier, une fubitance réguline qui s'eft précipitée ordinairement d'une couleur blanchâtre tirant fur le rouge. Cette fubftance n'eft prefque jamais un véritable bifmuth, & tel qu'on le retire de fa mine par la fonte; mais elle est toujours mêlée avec une matière étrangère qui eft la

» aisément une substance semi-métallique, que l'on nomme bifinuth ou étain de glace, & enfuite elle laiffe une terre grife & fixe, qui par fa vitrification donne le bleu d'azur ». Mais cela ne prouve pas que le bifimuth fournisse ce bleu; car dans fa mine il eft très-fouvent mêlé de cobalt, & ce bleu provient fans doute de cette dernière matière:' la terre grife fixe n'eft pas une terre de bifmuth; mais la terre du cobalt qui étoit mêlé dans cette mine, & auquel même le bifmuth n'étoit pas intimement lié, parce qu'il s'en fépare à la première fonte & à un feu très-modéré; & nous verrons qu'il n'y a aucune affinité entre le cobalt & le bifmuth, car quoiqu'ils fe trouvent très-fouvent mêlés ensemble dans leurs mines, chacun y conferve fa nature, & au lieu d'être intimement uni, le bismuth n'eft qu'interpofé dans les mines de cobalt, comme dans prefque toutes les autres où il fe trouve, parce qu'il conferve toujours fon état de pureté

native.

terre fixe du cobalt. Ainfi on la pulvérife de nouveau pour la joindre à d'autres mélanges de mine, de table & de fel alkali, qu'on met dans les pots pour les vitrifier. Traité de la fonte des mines de Schlutter, tome I, page 248.

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DU ZINC (a).

LE Zinc ne fe trouve pas comme le bifmuth, dans un état natif de minéral pur, ni même comme l'antimoine, dans une feule espèce de mine; car on le tire également de la calamine ou pierre calaminaire & de la blende, qui font deux matières différentes par leur compofition & leur formation, & qui n'ont de commun que de renfermer du zinc: la calamine se présente en veines continues comme les autres minéraux ; la blende fe trouve au contraire, difperfée & en maffes féparées dans prefque toutes les mines métalliques: la calamine eft principalement compofée de zinc & de fer (b); la blende contient ordinairement d'autres minéraux avec le zinc (c). La calamine eft d'une couleur

(a) Paracelle eft le premier qui ait employé le nom de zinc. Agricola le nomine contre-feyn; on l'a appelé ftannum indicum, parce qu'il a été apporté des Indes en assez grande quantité dans le fiècle dernier; les auteurs Arabes n'en font aucune mention, quoique l'art de tirer le zinc de fa mine existe depuis long-temps aux Indes orientales. Voyez la Differtation de M. Bergman fur le zinc.

(b) M. Berginan a foumis à l'analyse la calamine de Hongrie, & il a trouvé qu'elle tenoit au.quintal quatre-vingt-quatre livres de chaux de zinc, trois livres de chaux de fer, douze de filex & une d'argile, fur quoi j'observerai que la matière de l'argile & ceile du filex ne font qu'une feu'e & même substance, puifque le filex se réduit en argile en fe décompofant par les élémens humides.

(c) M. Bergman a trouvé que la blende noire de Danemora

jaune ou rougeâtre, & affez aisée à diftinguer des autres minéraux; la blende au contraire, tire fon nom de fon apparence trompeuse & de fa forme équivoque (d): il y a des blendes qui reffemblent à la galène de plomb (e); d'autres qui ont l'apparence de la corne,

&

tenoit au quintal quarante-cinq livres de zinc, neuf de fer, fix de plomb, une de régule d'arfenic, vingt-neuf de foufre, quatre de filex & fix d'eau.

(d) Ce mot blende fignifie dans le langage des Mineurs Allemands une substance trompeufe, parce qu'il y en a qui ressemble à la galène de plomb. Dictionnaire d' Hiftoire Naturelle, par M. de Bomare, article Blende (blind, éblouir, tromper les yeux).

(e) On a donné à la mine de zinc blanchâtre le nom de fausse galène; mais quoique le tissu de cette dernière foit à peu près feuilleté comme celui de la galène; les feuillets qui la compofent font cependant moins diftincts & moins éclatans que ceux de la mine de plomb fulfureufe; fa pefanteur fpécifique eft d'ailleurs beaucoup moins confidérable; au refte il est aisé de diftinguer la blende d'avec la galène, car fi l'on gratte avec un couteau le morceau dont l'apparence eft équivoque, il s'en dégagera, fi c'est une blende, une odeur de foie de foufre des mieux caractérisées.... M. de Born nous a fait connoître une blende transparente, d'un vert- jaunâtre qui fe trouve à Ratieborzis en Bohème. J'en ai vu des échantillons qui avoient la tranfparence & la couleur de la topafe & de la cryfolite. Enfin, quoique le tiflu de la blende foit prefque toujours lamelleux ou feuilleté, il s'en rencontre quelquefois des morceaux qui, par leur tiflu fibreux ou ftrié, imitent affez bien la mine d'antimoine grife; on les en diftingue facilement à leur couleur d'un gris-fombre & à l'odeur de foie de foufre qu'on en dégage par le frottement.... Cette dernière forte de blende

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eft

& que les Mineurs Allemands appellent horn - blende ; d'autres qui font noires & luifantes comme la poix, auxquels ils donnent le nom de pitch-blende, & d'autres encore qui font de différentes couleurs grifes, jaunes, brunes, rougeâtres, quelquefois criftallifées, & même transparentes, mais plus fouvent opaques & fans figure régulière. Les blendes noires, grifes & jaunâtres sont mêlées d'arfenic, les rougeâtres doivent cette couleur au fer; celles qui font tranfparentes & criftallifées, font chargées de foufre & d'arsenic; enfin toutes contiennent une plus ou moins grande quantité de zinc.

Non-feulement ce demi-métal fe trouve dans la pierre calaminaire & dans les blendes, mais il exifte auffi en affez grande quantité dans plufieurs mines de fer concrètes ou en grains, & de dernière formation; ce qui prouve que le zinc eft difféminé presque par-tout en molécules infenfibles, qui fe font réunies avec le fer, dans la pierre calaminaire & dans les mines fecondaires de ce métal, & qui fe font auffi mêlées dans les blendes avec d'autres minéraux & avec des matières pyriteuses; ce demi-métal ne peut donc être que d'une formation poftérieure à celle des métaux, & même postérieure à leur décompofition, puisque c'est presque

eft commune dans les mines de Pompćan; elle a moins d'éclat que la manganèfe, & ne tache point les doigts comme cette fubftance. Lettre du Docteur Demefie, tome II, pages 176, 180 & 181. Minéraux, Tome III.

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