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Le zinc eft attaqué par tous les acides, & même la plupart le diffolvent affez facilement; l'acide vitriolique n'a pas besoin d'être aidé pour cela par la chaleur, & le zinc paroît avoir plus d'affinité qu'aucune autre fubftance métallique avec cet acide; il faut feulement pour que la diffolution s'opère promptement, lui présenter le zinc en petites grenailles ou en lames minces, & mêler l'acide avec un peu d'eau, afin que le fel qui fe forme n'arrête pas la diffolution par le dépôt qui s'en fait à la furface. Cette diffolution laiffe après l'évaporation, des criftaux blancs; ce vitriol de zinc est connu fous le nom de couperofe blanche, comme ceux de cuivre & de fer, fous les noms de couperofe bleue & de couperofe verte. Et l'on doit obferver que les fleurs de zinc, quoiqu'en état de chaux, offrent les mêmes phénomènes avec cet acide que le zinc même, ce qui ne s'accorde point avec la théorie de nos Chimistes, qui veulent qu'en général les chaux métalliques ne puiffent être attaquées par les acides. Ce vitriol de zinc ou vitriol blanc, fe trouve dans le fein de la terre (y), rarement en cristaux réguliers, mais plutôt en ftalactites, & quelquefois en filets blancs; il fe couvre d'une efflorescence bleuâtre s'il contient du cuivre.

(y) On n'a point encore trouvé, dit M. Bergman, d'autres fels de zinc, dans le fein de la terre, que celui qui vient de l'açide vitriolique; & le vitriol natif de zinc eft rarement pur, mais mêlé au cuivre ou au fer, & fouvent à tous deux. Differtation fur le zinc. Minéraux, Tome III. Rr

L'acide nitreux diffout le zinc avec autant de rapidité que de puiffance, car il peut en diffoudre promptement. une quantité égale à la moitié de fon poids; la difsolution faturée n'eft pas limpide comme l'eau, mais un peu obfcure comme de l'huile, & fi le zinc eft mêlé de quelques parties de fer, ce métal s'en fépare en se précipitant, ce qui fournit un autre moyen que celui du foufre pour purifier le zinc. L'on doit encore obferver que la chaux & les fleurs de zinc, fe diffolvent dans cet acide & dans l'acide vitriolique, & que par conféquent cela fait une grande exception à la prétendue règle, que les acides ne doivent pas diffoudre les chaux ou terres métalliques.

L'acide marin diffout auffi le zinc très facilement, moins pleinement que l'acide nitreux, car il ne peut en prendre que la huitième partie de fon poids; il ne fe forme pas de criftaux après l'évaporation de cette dissolution, mais feulement un fel en gelée blanche & très-déliquefcent, dont la qualité eft fort corrofive.

Le zinc, & même les fleurs de zinc, fe diffolvent auffi dans l'acide du vinaigre, & il en réfulte des crif taux; il en eft de même de l'acide du tartre; ainfi tous les acides minéraux ou végétaux, & jusqu'aux acerbes, tels que la noix de gale, agiffent fur le zinc: les alkalis, & fur tout l'alkali volatil le diffolvent auffi, & cette dernière diffolution donne, après l'évaporation, un fel blanc & brillant, qui attire l'humidité de l'air & tombe en déliquefcence.

Voilà le précis de ce que nous favons sur le zinc : on voit qu'étant très - volatil, il doit être difféminé par-tout; qu'étant fufceptible d'altération & de diffolution par tous les acides & par les alkalis, il peut se trouver en état de chaux ou de précipité dans le sein de la terre; d'ailleurs, les matières qui le contiennent en plus grande quantité, telles que la pierre calaminaire & les blendes, font compofées des détrimens du fer & d'autres minéraux; l'on ne peut donc pas douter que ce demi-métal ne foit d'une formation bien poftérieure à celle des métaux.

B

DE LA

A PLATINE.

Il n'y a pas un demi-fiècle qu'on connoît la Platine

en Europe, & jamais on n'en a trouvé dans aucune région de l'ancien continent; deux petits endroits dans le nouveau Monde, l'un dans les mines d'or de Santafé, à la nouvelle Grenade; l'autre dans celle de Choco, province du Pérou, font jufqu'ici les feuls lieux d'où l'on ait tiré cette matière métallique, que nous ne connoiffons qu'en grenailles mêlées de fablon magnétique, de paillettes d'or, & fouvent de petits criftaux de quartz, de topaze, de rubis, & quelquefois de petites gouttes de mercure; j'ai vu & examiné de très-près, cinq ou fix fortes de platine que je m'étois procurée par diverses perfonnes & en différens temps; toutes ces fortes étoient mêlées de fablon magnétique & de paillettes d'or; dans quelques-unes il y avoit des petits cristaux de quartz, de topaze, &c. en plus ou moins grande quantité; mais je n'ai vu de petites gouttes de mercure que dans l'une de ces fortes de platine (a); il fe pourroit donc que cet état de grenaille, fous lequel nous connoiffons la platine, ne fût point fon état naturel, & l'on pourroit

(a) M. Lewis & M. le Comte de Milly ont tous deux reconnu des globules de mercure dans la platine qu'ils ont examinée. M. Bergman dit de même qu'il n'a point traité de platine dans laquelle il n'en ait trouvé. Opufcules, tome II, page 183.

croire qu'elle a été concaffée dans les moulins où l'on broie les minérais d'or & d'argent, & que les gouttelettes de mercure qui s'y trouvent quelquefois, ne viennent que de l'amalgame qu'on emploie au traitement de ces mines; nous ne fommes donc pas certains que cette forme de grenaille foit fa forme native, d'autant qu'il paroît, par le témoignage de quelques Voyageurs, qu'ils indiquent la platine comme une pierre métallique très-dure, intraitable, dont néanmoins les naturels. du pays avoient, avant les Efpagnols, fait des haches & autres inftrumens tranchans (b), ce qui fuppofe néceffairement qu'ils la trouvoient en grandes maffes, ou qu'ils avoient l'art de la fondre fans doute avec l'addition de quelqu'autre métal; car par elle-même la platine eft encore moins fufible que la mine de fer qu'ils n'avoient pas pu fondre. Les Espagnols ont auffi fait

(b) Dans le Gouvernement du Marannon, les habitans affuroient que dans le canton des mines d'or, ils tiroient fouvent d'un lieu nommé Picari, une autre forte de métal plus dur que l'or, mais blanc, dont ils avoient fait anciennement des haches & des couteaux, & que ces outils s'émouffant facilement, ils avoient ceflé d'en faire. Hiftoire générale des voyages, tome XIV, page 20..... M. Ulloa dans fon Voyage imprimé à Madrid en 1748, dit expreffément, qu'au Pérou, dans le Bailliage de Choco, il fe trouve des mines d'or que l'on a été obligé d'abandonner à caufe de la platine dont le minérai eft entre-mêlé; que cette platine est une pierre (Piedra), fi dure qu'on ne peut la brifer fur l'enclume, ni la calciner, ni par conféquent en tirer le minérai qu'elle renferme, fans un travail infini.

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