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Il y a auffi plufieurs mines d'argent au Chili, furtout dans le voisinage de Coquimbo (k), & au Brefil, à quelque distance dans les terres voifines de la baie de tous les Saints (1); l'on en trouve encore dans plufieurs autres endroits du continent de l'Amérique & même dans les Ifles les anciens Voyageurs citent en

côté du nord, ne l'eft pas moins par les fiennes, les fiennes, avec onze autres dans ce même canton; & dans la province de Guaxaga, il y en a un auffi grand nombre. Les mines de Guanaxati & de Talpuyaga font deux autres mines célèbres, la première eft à vingthuit lieues de Valladolid au nord, & l'autre à vingt-quatre lieues de Mexico. Une montagne fort haute & inacceffible aux voitures, & même aux bêtes de charge, qui est placée dans la province de Guadalajara, vers les Zacatèques, renferme quantité de mines d'argent & de cuivre mêlées de plomb. La province de Xalifco, conquife en 1554, est une des plus riches de la nouvelle Espagne, par fes mines d'argent, autour defquelles il s'eft formé des habitations nombreuses, avec des fonderies, des moulins, &c. ... Celle de Calnacana contient auffi des mines d'argent. Les Zacatèques ou Zacutecas, font un grand nombre de petits cantons qui forment, fous ce nom commun, la plus riche province de la nouvelle Efpagne; on y compte douze ou quinze mines d'argent, dont neuf ou dix font fort célèbres, fur-tout celle del Frefnillo qui paroît inépuifable. La province de la nouvelle Bifcaię, contient les mines d'Eude, de Saint-Jean & de Sainte-Barbe, qui font d'une grande abondance, & voifines de plufieurs mines de plomb. Les montagnes qui féparent le Honduras de la province de Nicaragua, ont fourni beaucoup d'or & d'argent aux Espagnols. La province de Costa Ricca, fournit auffi de l'or & de l'argent. Hiftoire générale des Voyages, tome XII, pages 648 & fuiv. (k) Idem, tome XIII, page 412.

(1) Voyages de M, de Gennes; Paris, 1698, page 145.

particulier celle de Saint-Domingue (m), mais la culture & le produit du fucre & des autres denrées de confommation que l'on tire de cette île font des tréfors bien plus réels que ceux de fes mines.

Après avoir ci-devant expofé les principales propriétés de l'argent, & avoir enfuite parcouru les différentes contrées où ce métal se trouve en plus grande quantité, il ne nous reste plus qu'à faire mention des principaux faits, & des obfervations particulières que les Phyficiens & les Chimistes ont recueillis en travaillant l'argent & en le foumettant à un nombre infini d'épreuves; je commencerai par un fait que j'ai reconnu le premier. On étoit dans l'opinion que ni l'or ni l'argent mis au feu & même tenu en fufion, ne perdoient rien de leur fubstance; cependant il est certain que tous deux se réduisent en vapeurs & fe fubliment au feu du foleil à un degré de chaleur même affez foible. Je l'ai obfervé, lorsqu'en 1747 j'ai fait usage du miroir que j'avois inventé pour brûler à de grandes distances (n); j'exposai à 40, 50 & jufqu'à 60 pieds de distance, des plaques & des affiettes d'argent, je les ai vues fumer long-temps avant de fe fondre, & cette fumée étoit assez épaisse pour faire une ombre très-fenfible qui fe marquoit fur le terrein. On s'eft depuis pleinement convaincu que cette fumée

(m) Hiftoire générale des Voyages, tome XII, page 218. (n) Voyez les Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1747.

étoit vraiment une vapeur métallique, elle s'attachoit aux corps qu'on lui présentoit & en argentoit la surface, & puisque cette fublimation se fait à une chaleur médiocre par le feu du foleil, il y a toute raison de croire qu'elle fe fait auffi & en bien plus grande quantité par la forte chaleur du feu de nos fourneaux, lorfque non-feulement on y fond ce métal, mais qu'on le tient en fufion pendant un mois, comme l'a fait Kunckel : j'ai déjà dit que je doutois beaucoup de l'exactitude de fon expérience, & je fuis perfuadé que l'argent perd par le feu une quantité sensible de sa substance, & qu'il en perd d'autant plus que le feu eft plus violent & appliqué plus long-temps.

L'argent offre dans fes diffolutions différens phénomènes dont il est bon de faire ici mention; lorfqu'il eft diffous par l'acide nitreux, on obferve que fi l'argent est à peu-près pur, la couleur de cette diffolution, qui d'abord eft un peu verdâtre, devient enfuite très-blanche, & que quand il est mêlé d'une petite quantité de cuivre elle est constamment verte.

Les diffolutions des métaux font en général plus corrofives que l'acide même dans lequel ils ont été diffous, mais celle de l'argent par l'acide nitreux, l'est au plus haut degré, car elle produit des cristaux fr cauftiques, qu'on a donné à leur maffe réunie par la fufion, le nom de Pierre infernale. Pour obtenir ces criftaux, il faut que l'argent & l'acide nitreux aient

été employés purs; ces criftaux fe forment dans la diffolution par le feul refroidiffement; ils n'ont que peu de confistance, & font blancs & aplatis en forme de paillettes; ils fe fondent très-aisément au feu & longtemps avant d'y rougir; & c'eft cette maffe fondue & de couleur noirâtre qui eft la pierre infernale.

Il y a plusieurs moyens de retirer l'argent de fa diffolution dans l'acide nitreux: la feule action du feu, long-temps continuée, fuffit pour enlever cet acide; on peut auffi précipiter le métal par les autres acides, vitrio, lique ou marin, par les alkalis & par les métaux qui, comme le cuivre, ont plus d'affinité que l'argent avec l'acide nitreux.

L'argent, tant qu'il eft dans l'état de métal, n'a point d'affinité avec l'acide marin; mais dès qu'il eft diffous, il fe combine aifément, & même fortement avec cet acide; car la mine d'argent cornée paroît être formée par l'action de l'acide marin (o); cette mine fe fond très-aisément, & même se volatilise à un feu violent (p),

(0) Élémens de Chimie, par M. de Morveau, tome I, page 113, (p) « On retire de la Lune-cornée, l'argent bien plus pur que celui » de la coupelle; mais l'opération eft laborieuse, & présente un phénomène intéreffant, L'argent qui, comme l'on fait, eft une » fubftance très-fixe, y acquiert une telle volatilité qu'il est capable » de s'élever comme le mercure, de percer les couvercles des creufets, &c.... Il faut auffi qu'il éprouve dans cet état, une » forte d'attraction de transmission au travers des pores des vaisseaux

L'acide vitriolique attaque l'argent en masse au moyen de la chaleur; il le diffout même complètement, & en faifant diftiller cette diffolution, l'acide paffe dans le récipient, & forme un fel qu'on peut appeler vitriol d'argent.

Les acides animaux & végétaux, comme l'acide des fourmis ou celui du vinaigre, n'attaquent point l'argent dans fon état de métal, mais ils diffolvent très-bien fes précipités (q).

Les alkalis n'ont aucune action fur l'argent, ni même fur ses précipités; mais lorsqu'ils font unis aux principes du foufre, comme dans le foie de foufre, ils agiffent puiffamment fur la substance de ce métal qu'ils noirciffent & rendent aigre & caffant.

Le foufre qui facilite la fufion de l'argent, doit par conféquent en altérer la fubftance; cependant il ne l'attaque pas comme celle du fer & du cuivre qu'il transforme en pyrite; l'argent fondu avec le foufre peut en être féparé dans un inftant, par l'addition du nitre qui, après la détonation, laiffe l'argent fans perte fenfible ni diminution de poids. Le nitre réduit au contraire le fer & le cuivre en chaux, parce qu'il a une action directe fur ces métaux & qu'il n'en a point fur l'argent.

les plus compactes, puifque l'on trouve une quantité de grenailles « d'argent difféminées jusque dans la tourte qui fupportoit le creuset ». Élémens de Chimie, par M. de Morveau, tome 1, page 220.

(q) Idem, tome II, page 15; & tome III, page 19.

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