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Lapidaires, doit être rejetée par les Naturalistes, puif qu'on pourroit la croire fondée fur une différence effentielle de climats, tandis qu'elle ne l'eft que fur la différence accidentelle de l'éclat ou de la beauté.

Au refte, l'opale eft certainement une pierre vitreufe de feconde formation, & qui a été produite par l'intermède de l'eau: fa gangue eft une terre jaunâtre qui ne fait point d'effervefcence avec les acides; les opales renferment fouvent des gouttes d'eau. M. Fougeroux de Bondaroy, l'un de nos favans Académiciens, a sacrifié à fon inftruction quelques opales, & les a fait caffer pour recueillir l'eau qu'elles renfermoient; cette eau s'eft trouvée pure & limpide comme dans les cailloux creux & les enhydres (m). Il fe trouve quelquefois des

(m) Je me fuis trouvé à portée d'obferver ce fait dans des opales.... Celles que j'ai obfervées ont été tirées du mont Berico dans le Vicentin, dont le terrein offre des traces de volcan dans plufieurs endroits. Je n'affure cependant pas que ces opales doivent leur origine à des volcans; beaucoup de ces pierres n'offrent point de bulles mobiles, & ce n'eft que dans la quantité, lorsqu'on les a polies, que la bulle fe voit dans quelques-unes.

Ces efpèces d'agates perdent avec le temps la bulle qui fixe. maintenant notre attention; on pourroit croire que celles-là avoient quelques fentes ou qu'il s'y eft formé quelques crevaffes qui donnant iffue à l'eau, empêchoient la bulle d'air de s'y mouvoir comme elle le faifoit auparavant.

J'ai expofé ces opales où l'on n'apercevoit plus le mouvement de la bulle, à une douce chaleur; je les ai laiffées dans de l'eau que j'ai fait long-temps bouillir, j'ai fait chauffer une de ces opales

opales dans les pouzzolanes & dans les terres jetées par les volcans. M. Ferber en a obfervé, comme M. de Bondaroy, dans les terreins volcanifés du Vicentin (n) ; ces faits fuffisent pour nous démontrer que les opales font des pierres de feconde formation, & leurs reflets chatoyans nous indiquent que c'eft aux ftalactites dų feld-fpath qu'on doit les rapporter.

Quoique plufieurs Auteurs aient regardé le girafol comme une forte d'opale, nous nous croyons fondés à le féparer, non-feulement de l'opale, mais même de toutes les autres pierres vitreufes; c'eft en effet unc pierre précieuse dont la dureté & la denfité font presque doubles de celles de l'opale, & égales à celles des vraies pierres précieuses (o).

& l'ai jetée dans l'eau fans être parvenu à faire reparoître la bulle............. J'ai caffé une de ces opales qui avoit eu une bulle & qui l'avoit perdue, & j'ai obfervé qu'elle étoit creufe & qu'il y avoit dans l'intérieur une jolie cristallisation, mais point d'eau & aucun conduit ni fente par lesquels cette eau auroit pu s'échapper.

J'ai rompu une seconde opale où je voyois aisément le mouvement d'une bulle, & je me fuis affuré qu'elle étoit presque remplie d'une eau claire, limpide, & qui m'a paru infipide, Mémoires de M. Fougeroux de Bondaroy, dans ceux de l'Académie des Sciences, année 1776, pages 628 & fuiv.

(n) Lettres fur la Minéralogie, pages 24 & 25.

(0) Voyez l'article de Girafol dans le volume fuivant de cette

hiftoire des minéraux.

PIERRES IRISÉES. APRÈS ces pierres chatoyantes dont les couleurs font flottantes, & dans lesquelles les reflets de lumière paroiffent uniformes, il s'en trouve plufieurs autres dont les couleurs variées ne dépendent ni de la réflexion extérieure de la lumière, ni de fa réfraction dans l'intérieur de ces pierres, mais des couleurs irifées que produifent tous les corps lorsqu'ils font réduits en lames extrêmement minces: les pierres qui préfentent ces couleurs font toutes défectueuses; on peut en juger par le cristal de roche irifé qui n'est qu'un cristal fêlé; il en est de même du feld-spath irisé; les couleurs qu'ils offrent à l'œil, ne viennent que du reflet de la lumière fur les lames minces de leurs parties conftituantes, forfqu'elles ont été féparées les unes des autres par la percuffion ou par quelqu'autre caufe. Ces pierres irifées font étonnées, c'eft-à-dire, fêlées dans leur intérieur; elles n'ont que peu ou point de valeur, & on les diftingue aifément des vraies pierres chatoyantes par le foible éclat & le peu d'intensité des couleurs qu'elles renvoient à l'œil: le plus fouvent même la fêlure ou féparation des lames eft fenfible à la tranche, & vifible jufque dans l'intérieur du morceau. Au refte, il y a auffi du cristal irisé feulement à fa furperficie, & cette iris fuperficielle s'y produit par l'exfoliation des petites lames de fa furface,

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'de même qu'on le voit dans notre verre factice longtemps exposé aux impreffions de l'air.

Au refte, la pierre iris de Pline, qui fembleroit devoir être spécialement notre cristal irisé, n'est pourtant que le criftal dans lequel les Anciens avoient obfervé la réfraction de la lumière, la divifion des couleurs, en un mot, tous les effets du prisme (a), fans avoir fu en déduire la théorie.

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(a) Nota. Seulement il eft fingulier que Pline, pour nous décrire cet effet, ait recours à un criftal de la mer rouge, tandis que la première aiguille de cristal des Alpes pouvoit également le lui offrir. Iris effoditur in quâdam insulâ maris rubri quæ diftat a Berenice urbe fexaginta millia, cæterâ fuâ parte criftallus, itaque quidam radicem criftalli effe dixerunt. Vocatur ex argumento iris. Nam fub tecto percuffa fole Species colores arcus cæleftis in proximos parietes ejaculatur, fubinde mutans magnâque varietate admirationem fui augens. Sexangulum effe, ut criftallum, conftat.... Colores verò non nifi ex opaco reddunt nec ut ipfæ habeant, fed ut repercuffu parietum elidant: optimaque quæ maximos arcus facit, fimillimofque cæleftibus. Lib. XXXVII, n° 2.

STALACTITES CRISTALLISÉES

DU SCHOR L.

LE fchorl diffère du quartz, & ressemble au feldfpath par fa fufibilité, & il furpaffe de beaucoup en denfité les quatre autres verres primitifs; nous rapporterons donc au schorl les pierres transparentes qui ont ces mêmes propriétés; ainsi nous reconnoîtrons les produits du fchorl par leur denfité & par leur fufibilité, & nous verrons que toutes les matières vitreuses qui sont spécifiquement plus pefantes que le quartz, les jafpes, le mica & le feld - fpath, proviennent du fchorl en tout ou en partie. C'est fur ce fondement que je rapporte au schorl plutôt qu'au feld - fpath les émeraudes, les péridots, le faphir du Brefil, &c.

J'ai déjà dit que les couleurs dont les pierres transparentes font teintes, n'influent pas fenfiblement fur leur pefanteur spécifique; ainfi l'on auroit tort de prétendre que c'est au mélange des matières métalliques qui font entrées dans la compofition des péridots, des émeraudes & du faphir du Brefil, qu'on doit attribuer leur denfité plus grande que celle du cristal, & dès-lors nous fommes bien fondés à rapporter ce furplus de densité au mélange du fchorl qui eft le plus pefant de tous les verres primitifs.

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