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premiers temps, après la chute des eaux, toutes les furfaces des blocs du cuivre primitif ou des roches vitreufes dans lesquelles il étoit incorporé & fondu, auront plus ou moins fubi cette altération; la rouille verte aura coulé avec les eaux, & fe fera difféminée fur la terre ou dépofée dans les fentes & cavités où nous trouvons le cuivre fous cette forme de verdet. L'eau, en s'infiltrant dans les mines de cuivre, en détache des parties métalliques, elle les divise en particules fi ténues que fouvent elles font invisibles, & qu'on ne les peut reconnoître qu'au mauvais goût & aux effets encore plus mauvais de ces eaux cuivreuses, qui toutes découlent des endroits où giffent les mines de ce métal, & communément elles font d'autant plus chargées de parties métalliques qu'elles en font plus voifines: ce cuivre diffous par les fels de la terre & des eaux, pénètre les matières qu'il rencontre; il se réunit au fer par cémentation, il fe combine avec tous les fels acides & alkalins; & fe mêlant auffi avec les autres fubftances métalliques, il se présente sous mille formes différentes, dont nous ne pourrons indiquer que les variétés les plus conftantes.

Dans fes mines primordiales, le cuivre est donc fous fa forme propre de métal natif, comme l'or & l'argent vierge; néanmoins il n'eft jamais auffi pur dans fon état de nature qu'il le devient après avoir été raffiné par notre art; dans cet état primitif il contient ordinairement une petite quantité de ces deux premiers métaux ; ils

paroiffent tous trois avoir été fondus enfemble ou fublimés prefque en même temps dans les fentes de la roche du Globe; mais de plus, le cuivre a été incorporé & mêlé, comme le fer primitif, avec la matière vitreufe: or, : or, l'on fait que le cuivre exige plus de feu que l'or & l'argent pour entrer en fufion, & que le fer en exige encore plus que le cuivre; ainfi ce métal tient entre les trois autres le milieu dans l'ordre de la fusion primitive, puisqu'il se présente d'abord coinme l'or & l'argent, fous la forme de métal fondu, & encore comme le fer, fous la forme d'une pierre métallique. Ces pierres cuivreufes font communément teintes ou tachées de vert ou de bleu, la feule humidité de l'air ou de la terre donne aux particules cuivreufes cette couleur verdâtre, & la plus petite quantité d'alkali volatil la change en bleu; ainfi ces maffes cuivreufes qui font teintes ou tachées de vert ou de bleu, ont déjà été attaquées par les élémens humides ou par les vapeurs alkalines.

Les mines de cuivre tenant argent, font bien plus communes que celles qui contiennent de l'or; & comme le cuivre est plus léger que l'argent, on a observé que dans les mines mêlées de ces deux métaux, la quantité d'argent augmente à mesure que l'on defcend; en forte que le fond du filon donne plus d'argent que de cuivre, & quelquefois même ne donne que de l'argent (b),

(b) Le cuivre le forme près de l'or & de l'argent, dans des pierres minérales de différentes couleurs, quoique toujours marquées de

tandis que dans fa partie fupérieure il n'avoit offert que

du cuivre.

En général, les mines primordiales de cuivre font affez souvent voifines de celles d'or & d'argent, & toutes font fituées dans les montagnes vitreufes produites par le feu primitif; mais les mines cuivreuses de seconde formation & qui proviennent du détriment des premières, giffent dans les montagnes schisteuses, formées comme les autres montagnes à couches, par le mouvement & le dépôt des eaux. Ces mines fecondaires ne font auffi riches que les premières: elles font toujours mélangées de pyrites & d'une grande quantité d'autres matières hétérogènes (c).

pas

bleu & de vert. En fuivant les veines de cuivre pur, on rencontre quelquefois de riches échantillons d'or très - fin; mais il eft plus ordinaire de trouver de l'argent: quand on aperçoit quelqu'échantillon d'argent fur la superficie des veines de cuivre, le fond a coutume d'être riche en argent.... La fuperficie de la mine d'Oftologué au pays de Lipès, étoit de cuivre pur; mais à mefure qu'on creufoit elle fe transformoit en argent, jufqu'à devenir argent pur. Métal lurgie d'Alphonfe Barba, tome I, page 107.

(c) Dans les montagnes à couches, le cuivre eft ordinairement dans un compofé d'ardoise gris, noir ou bleuâtre, dans lequel il y a fouvent des pyrites cuivreuses, du vert-de-gris, ou du bleu de cuivre parfemé très-finement..... Les ardoifes cuivreufes, qu'on trouve communément dans les montagnes à couches, font puiflantes depuis quelques pouces jusqu'à un pied & demi, & rarement plus; elles font auffi très-pauvres en métal, ne donnent que deux ou trois livres de cuivre par quintal; mais ce cuivre est très-bon. Inftruction fur les mines, par M. Delius, tome I, pages 87 & 88.

Les mines de troisième formation giffent, comme les fecondes, dans les montagnes à couches, & fe trouvent non-seulement dans les fchiftes, ardoises & argiles, mais auffi dans les matières calcaires; elles proviennent du détriment des mines de première & de feconde formation, réduites en poudre ou difsoutes & incorporées avec de nouvelles matières. Les Minéralogistes leur ont donné autant de noms qu'elles leur ont préfenté de différences. La chryfocolle ou vert de montagne, qui n'est que du vert-de-gris très-atténué, la chryfocolle bleue qui ne diffère de la verte que par la couleur que les alkalis volatils ont fait changer en bleu; on l'appelle auffi azur, lorsqu'il eft bien intense, & il perd cette belle couleur quand il eft exposé à l'air, & reprend peu peu fa couleur verte, à mesure que l'alkali volatil s'en dégage; il reparoît alors, comme dans fon premier état, fous la forme de chryfocolle verte, ou fous celle de malachite: il forme auffi des criftaux verts & bleus fuivant les circonftances, & l'on prétend même qu'il en produit quelquefois d'auffi rouges & d'auffi tranfparens, que ceux de la mine d'argent rouge: nos Chimiftes récens en donnent pour exemple, les criftaux rouges qu'on a trouvés dans les cavités d'un morceau de métal enfoui depuis plufieurs fiècles dans le fein de la terre; ce morceau est une partie de la jambe d'un cheval de bronze, trouvée à Lyon en 1771; mon favant ami, M. de Morveau, m'a écrit qu'en examinant au microscope

les

à

les cavités de ce morceau, il y a vu non-feulement des cristaux d'un rouge de rubis, mais auffi d'autres cristaux d'un beau vert d'émeraude & tranfparens dont on n'a pas parlé, & il me demande qu'est-ce qui a pu produire ces criftaux (d)? M. Demefte dit à ce fujet, que l'azur & le vert du cuivre, ainfi que la malachite & les cristaux rouges qui fe trouvent dans ce bloc de métal, anciennement enfoui, font autant de produits des différentes modifications que le cuivre, en état métallique, a fubies dans le fein de la terre (e); mais cet habile Chimiste me paroît se tromper, en attribuant au cuivre feul l'origine de ces petits cristaux qui font, dit-il, très-éclatans, & d'une mine rouge de cuivre transparente, comme la plus belle mine d'argent rouge: car ce morceau de métal n'étoit pas de cuivre pur, mais de bronze, comme il le dit lui-même,

(d) Lettres de M. de Morveau à M. de Buffon. Dijon, le 28 Août 1781.

(e) a Rien n'est plus propre, dit-il, à démontrer le paffage du cuivre natif aux mines fecondaires, que la jambe d'un cheval « antique de bronze, trouvée dans une fouille faite à Lyon en 1771: « cette jambe qui avoit été dorée, offroit non-feulement de la mala- « chite & de l'azur de cuivre; mais on y remarquoit auffi plufieurs « cavités dont l'intérieur étoit tapissé de petits cristaux très-éclatans, de mine rouge de cuivre, tranfparente comme la plus belle mine «< d'argent rouge..... On peut donc avancer que l'azur & le vert « de cuivre, ainsi que les cristaux rouges qui s'y rencontrent, font «< autant de produits des différentes modifications que le cuivre en « état métallique, a fubies dans le fein de la terre ». Lettres de M. Demefte, &c. tome II, pages 357 358.

Minéraux, Toune III.

H

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