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le vert-de-gris, & il prend l'étamage auffi facilement. Pour faire du beau & bon laiton, il faut trois quarts de cuivre & un quart de zinc, mais tous deux doivent être de la plus grande pureté. L'alliage à cette dose est d'un jaune brillant, & quoiqu'en général tous les alliages foient plus ou moins aigres, & qu'en particulier le zinc n'ait aucune ductilité, le laiton néanmoins, s'il eft fait. dans cette proportion, eft auffi ductile que le cuivre même; mais comme le zinc tiré de fa mine par la fusion, n'est presque jamais pur, & que pour peu qu'il foit mêlé de fer ou d'autres parties hétérogènes, il rend le laiton aigre & caffant; on fe fert plus ordinairement & plus avantageusement de la calamine qui eft une des mines du zinc; on la réduit en poudre, on en fait un cément en la mêlant avec égale quantité de poudre de charbon humectée d'un peu d'eau; on recouvre de ce cément les lames de cuivre, & l'on met le tout dans une caisse ou creufet que l'on fait rougir à un feu gradué, jusqu'à ce que les lames de cuivre foient fondues. On laiffe enfuite refroidir le tout & l'on trouve le cuivre changé en laiton & augmenté d'un quart de fon poids fi l'on a employé un quart de calamine fur trois quarts de cuivre, & ce laiton fait par cémentation a tout autant de ductilité à froid que le cuivre même: mais comme le dit très-bien M. Macquer (n), il n'a pas la même

(n) Dictionnaire de Chimie, à l'article du Cuivre jaune.

malléabilité à chaud qu'à froid, parce que le zinc fe fondant plus vite que le cuivre, l'alliage alors n'est plus qu'une espèce d'amalgame qui eft trop mou pour souffrir la percussion du marteau. Au reste, il paroît par le procédé & par le produit de cette forte de cémentation, que le zinc contenu dans la calamine eft réduit en vapeurs par le feu, & qu'il eft par conféquent dans fa plus grande pureté lorfqu'il entre dans le cuivre; on peut en donner la preuve en faifant fondre à feu ouvert le laiton, car alors tout le zinc s'exhale fucceffivement en vapeurs ou en flammes, & emporte même avec lui une petite quantité de cuivre.

Si l'on fond le cuivre en le mêlant avec l'arfenic, on en fait une espèce de métal blanc qui diffère du cuivre jaune ou laiton, autant par la qualité que par la couleur, car il est aussi aigre que l'autre eft ductile; & fi l'on mêle à différentes dofes le cuivre, le zinc & l'arfenic, l'on obtient des alliages de toutes les teintes du jaune au blanc & de tous les degrés de ductilité du liant au caffant.

Le cuivre en fusion forme, avec le foufre, une espèce 'de matte noirâtre, aigre & caffante, affez semblable à celle qu'on obtient par la première fonte des mines pyriteufes de ce métal: en le pulvérifant & le détrempant avec un peu d'eau, on obtient de même par fon mélange avec le foufre auffi pulvérifé, une malle folide affez femblable à la matte fondue.

Un fil de cuivre d'un dixième de pouce de diamètre,

peut foutenir un poids d'environ trois cents livres avant de fe rompre; & comme fa denfité n'eft tout au plus que de fix cents vingt-une livre & demie par pied cube, on voit que fa ténacité eft proportionnellement beaucoup plus grande que fa denfité. La couleur du cuivre pur eft d'un rouge-orangé, & cette couleur quoique faufse, est plus éclatante que le beau jaune de l'or pur. Il a plus d'odeur qu'aucun autre métal, on ne peut le fentir fans que l'odorat en foit désagréablement affecté, on ne peut le toucher fans s'infecter les doigts, & cette mauvaise odeur qu'il répand & communique en le maniant & le frottant, eft plus permanente & plus difficile à corriger que la plupart des autres odeurs. Sa faveur plus que répugnante au goût, annonce fes qualités funeftes; c'est dans le règne minéral le poison de nature le plus dangereux après l'arfenic.

Le cuivre est beaucoup plus dur & par conféquent beaucoup plus élastique & plus fonore que l'or, duquel néanmoins il approche plus que les autres métaux imparfaits, par fa couleur & même par sa ductilité, car il eft prefque auffi ductile que l'argent on le bat en feuilles auffi minces & on le tire en filets très-déliés.

Après le fer, le cuivre est le métal le plus difficile à fondre; expofé au grand feu il devient d'abord chatoyant & rougit long-temps avant d'entrer en fusion; il faut une chaleur violente & le faire rougir à blanc pour qu'il fe liquéfie, & lorsqu'il eft bien fondu il bout &

diminue de poids s'il eft expofé à l'air, car fa furface fe brûle & fe calcine dès qu'elle n'est pas recouverte, & qu'on néglige de faire à ce métal un bain de matières vitreuses, & même avec cette précaution il diminue de masse & fouffre du déchet à chaque fois qu'on le fait rougir au feu : la fumée qu'il répand est en partie métallique, & rend verdâtre ou bleue la flamme des charbons, & toutes les matières qui contiennent du cuivre donnent à la flamme ces mêmes couleurs vertes ou bleues: néanmoins sa substance est affez fixe, car il réfifte plus longtemps que le fer, le plomb & l'étain à la violence du feu avant de fe calciner; lorfqu'il eft expofé à l'air libre & qu'il n'eft pas recouvert, il fe forme d'abord à fa furface de petites écailles qui furnagent la maffe en fufion; ce cuivre à demi-brûlé, a déjà perdu fa ductilité & fon brillant métallique, & fe calcinant enfuite de plus en plus il se change en une chaux noirâtre qui, comme les chaux du plomb & des autres métaux, augmente très-considérablement en volume & en poids par la quantité de l'air qui fe fixe en se réuniffant à leur substance. Cette chaux eft bien plus difficile à fondre que le cuivre en métal, & lorfqu'elle fubit l'action d'un feu violent, elle fe vitrifie & produit un émail d'un brun chatoyant qui donne au verre blanc une très-belle couleur verte; mais fi l'on veut fondre cette chaux de cuivre feule en la pouffant à un feu encore plus violent, elle fe brûle en partie & laisse un résidu qui n'est qu'une

espèce de scorie vitreuse & noirâtre, dont on ne peut enfuite retirer qu'une très-petite quantité de métal.

En laiffant refroidir très - lentement & dans un feu gradué le cuivre fondu, on peut le faire criftallifer en cristaux proéminens à sa surface & qui pénètrent dans son intérieur; il en est de même de l'or, de l'argent & de tous les autres métaux & minéraux métalliques; ainsi la cristallisation peut s'opérer également par le moyen du feu comme par celui de l'eau ; & dans toute matière liquide ou liquéfiée il ne faut que de l'espace, du repos & du temps pour qu'il fe forme des cristallisations par l'attraction mutuelle des parties homogènes & fimilaires.

Quoique tous les acides puiffent diffoudre le cuivre, il faut néanmoins que l'acide marin & fur-tout l'acide vitriolique foient aidés de la chaleur, fans quoi la diffolution feroit exceffivement longue, l'acide nitreux le diffout au contraire très-promptement, même à froid; cet acide a plus d'affinité avec le cuivre qu'avec l'argent, car l'on dégage parfaitement l'argent de fa diffolution, & on le précipite en entier & fous fa forme métallique par l'intermède du cuivre. Comme cette diffolution du cuivre par l'eau-forte, fe fait avec grand mouvement & forte effervefcence, elle ne produit point de cristaux, mais seulement un fel déliquescent, au lieu que les difsolutions du cuivre par l'acide vitriolique ou par l'acide marin fe faisant lentement & fans ébullition, donnent de

gros

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