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fous cette forme, on en trouve en Hongrie, en Bohème & en Saxe, où il y a des mines qui offrent à la fois l'argent natif, l'argent rouge, l'argent vitré & l'argent corné (k): lorfque cette dernière mine n'eft point altérée, elle eft demi demi - transparente & d'un gris - jaunâtre ; mais fi elle a été attaquée par des vapeurs fulfureufes ou par le foie de foufre, elle devient opaque & d'une couleur brune; l'argent minéralisé par l'acide marin, se coupe prefque auffi facilement que de la cire; dans cet état il est très-fusible, une partie fe volatilise à un certain degré de feu, ainfi que l'argent corné fait artificiellement, & l'autre partie qui ne s'est point volatilisée se revivifie très-promptement (1).

Le foufre diffout l'argent par la fufion & le réduit en une maffe de couleur grife, & cette masse ressemble

:

(k) Les mines riches de Saint-Andreaßberg, font composées d'argent natif ou vierge, de mine d'argent rouge, & de mine d'argent vitré on vend fur le pied de la taxe ou évaluation, ce qu'on trouve d'argent vierge & fans mélange; ou bien on le fait imbiber dans le plomb d'un affinage. Comme ces fortes de mines riches fe trouvent auffi fort fouvent mêlées avec des mines ordinaires, & qu'un quintal de ce mélange contient jufqu'à cinquante marcs d'argent, on fe contente de piler ces fortes de mines à fec, & on les fond enfuite crues ou fans les griller...... A Joachimstal en Bohème, on trouve de temps en temps parmi les mines, des lamines d'argent rouge, & de l'argent vierge. Traité de la fonte des mines de Schlutter, traduit par M. Hellot, tome II, in-4 pages 273 & 296.

(1) Lettres de M. Demefte, tome II, page 432..

beaucoup

beaucoup à la mine d'argent vitré, qui, comme celle de l'argent corné, eft moins dure que ce métal, & peut fe couper au couteau (1). L'or ne fubit aucun de ces changemens; on ne doit donc pas être étonné qu'on le trouve si rarement sous une forme minéralisée, & qu'au contraire dans toutes les mines de feconde formation, où les eaux & les fels de la terre ont exercé leur action, l'argent fe préfente dans différens états de minéralisation & sous des formes plus ou moins altérées; il doit même être fouvent mêlé de plufieurs matières étrangères métalliques ou terreuses, tandis que dans fon état primordial il n'est allié qu'avec l'or, ou mêlé de cuivre & de plomb; ces trois métaux font ceux avec lefquels l'argent paroît avoir le plus d'affinité; ce font du moins ceux avec lesquels il fe trouve plus fouvent uni dans fon état deminerai (m); il eft bien plus rare de trouver

(1) Élémens de Chimie, par M. de Morveau, tome I, page 264.

(m) « La mine d'argent grise ou blanche, n'eft, dit M. Demeste, qu'une mine de cuivre tenant argent ». Cette affertion est trop générale, puifque dans le nombre des mines d'argent grifes, il y a peut-être plus de mines de plomb que de cuivre tenant argent. « Il y a de ces mines grifes & blanches, continue-t-il, qui font d'un « gris-clair & brillant, répandues en petites maffes lamelleuses, rarement bien distinctes dans les gangues quartzeuses, souvent « mêlées de pyrites aurifères; dans les mines de Hongrie, on en tire <<< 20 à 25 marcs d'argent par quintal ». Lettres de M. Demefte, tome II, page 442.

Minéraux, Tome III.

B

l'argent uni avec le mercure, quoiqu'il ait auffi avec ce fluide métallique une affinité très-marquée.

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Suivant M. Geller, qui a fait un grand travail fur l'alliage des métaux & des demi-métaux, celui de l'or avec l'argent n'augmente que très-peu en pefanteur fpécifique; il n'y a donc que peu ou point de pénétration entre ces deux métaux fondus enfemble; mais dans l'alliage de l'argent avec le cuivre, qu'on peut faire de même en toute proportion, le compofé de ces deux métaux devient fpécifiquement plus pefant, tandis que l'alliage du cuivre avec l'or l'eft fenfiblement moins; ainfi dans l'alliage de l'argent & du cuivre, le volume diminue & la maffe fe refferre, au lieu que de volume augmente par l'extenfion de la maffe dans celui de l'or & du cuivre. Au refte, le mélange du cuivre rend également l'argent & l'or plus fonores & plus durs, fans diminuer de beaucoup leur ductilité ; on prétend même qu'il peut la leur conferver lorsqu'on ne le mêle qu'en petite quantité, & qu'il défend ces métaux contre les vapeurs du charbon qui, felon nos Chimistes, en attaquent & diminuent la qualité ductile; cependant, comme nous l'avons déjà remarqué à l'article de l'or, on ne s'aperçoit guère de cette diminution de ductilité caufée par la vapeur du charbon; car il est d'ufage dans les monnoies, lorfque les creufets de fer, qui contiennent jufqu'à 2500 marcs d'argent, font presque pleins de la matière en fusion, il est, dis-je, d'usage

d'enlever les couvercles de ces creufets pour achever de les remplir de charbon, & d'entretenir la chaleur par de nouveau charbon dont le métal eft toujours recouvert, fans que l'on remarque aucune diminution de ductilité dans les lames qui résultent de cette fonte (n).

L'argent allié avec le plomb ainfi qu'avec l'étain, devient fpécifiquement plus pefant; mais l'étain enlève à l'argent comme à l'or, fa ductilité: le plomb entraîne l'argent dans la fufion & le fépare du cuivre; il a donc plus d'affinité avec l'argent qu'avec le cuivre. M. Geller, & la plupart des Chimistes, après iui, ont dit que le fer s'allioit aufli très-bien à l'argent: ce fait m'ayant paru douteux, j'ai prié M. de Morveau de le vérifier; il s'eft affuré par l'expérience qu'il ne se fait aucune fe union intime, aucun alliage entre le fer & l'argent, & j'ai vu moi-même, en voulant faire de l'acier damaffé, ces deux métaux ne peuvent contracter aucune union.

que

On fait que tous les métaux imparfaits peuvent fe calciner & fe convertir en une forte de chaux, en les tenant long-temps en fufion, & les agitant de manière que toutes leurs parties fondues fe présentent fucceffivement à l'air; on fait de plus, que tous augmentent de volume & de poids en prenant cet état de chaux. Nous avons dit & répété (0), que cette augmentation

(n) Obfervation communiquée par M. Tillet, en Avril 1781. (0) Voyez le Difcours qui fert d'introduction à l'Histoire des Minéraux,

de quantité provenoit uniquement des particules d'air fixées par le feu, & réunies à la substance du métal qu'elles ne font que masquer, puisqu'on peut toujours tut rendre fon premier état en préfentant à cet air fixé quelques matières inflammables avec lesquelles il ait plus d'affimité qu'avec le métal; dans la combustion cette matière inflammable dégage l'air fixé, l'enlève, & laisse par conféquent le métal fous fa première forme. Tous les métaux imparfaits & les demi-métaux peuvent ainfi fe convertir en chaux; mais l'or & l'argent fe font toujours refufés à cette espèce de conversion, parce qu'apparemment ils ont moins d'affinité que les autres avec l'air, & que malgré la fusion qui tient leurs parties divifées, ces mêmes parties ont néanmoins entr'elles encore trop d'adhérence pour que l'air puisse les féparer & s'y incorporer: & cette réfiftance de l'or & de l'argent à toute action de l'air, donne le moyen de purifier ces deux métaux par la feule force du feu, car il ne faut pour les dépouiller de toute autre matière, qu'en agiter la fonte, afin de présenter à fa furface toutes les parties des autres matières qui y font contenues, & qui bientôt par leur calcination ou leur combustion, laifferont l'or ou l'argent feuls en fufion & fous leur forme métallique. Cette manière de purifier l'or & l'argent étoit anciennement en usage, mais on a trouvé une façon plus expéditive en employant le plomb qui, dans la fonte de ces métaux, détruit, ou plutôt fépare

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