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par M. J. Pierrot, dans sa collection des classiques latins, nous nous devons de mentionner celle de M. B***, en prose, et celles en vers de MM. Raoul, Méchin et Fabre de Narbonne, la première, celle de M. B***, publiée en 1823, celle de M. Raoul en 1811, de M. Méchin en 1817, et de M. Fabre en 1

1825.

SATIRA I.

CUR SATIRAS SCRIBAT.

Semper ego auditor tantum? nunquamne reponam, Vexatus toties rauci Theseide Codri?

Impune ergo mihi recitaverit ille togatas,
Hic elegos? impune diem consumpserit ingens
Telephus, aut summi plena jam margine libri
Scriptus, et in tergo, necdum finitus, Orestes,

Nota magis nulli domus est sua, quam mihi lucus
Martis, et Æoliis vicinum rupibus antrum
Vulcani. Quid agant venti, quas torqueat umbras
Eacus, unde alius furtivæ devehat aurum
Pelliculæ, quantas jaculetur Monychus ornos,
Frontonis platani, convulsaque marmora clamant
Semper, et assiduo ruptæ lectore columnæ.
Exspectes eadem à summo minimoque poëta.

Et nos ergo manum ferulæ subduximus: et nos Consilium dedimus Syllæ, privatus ut altum Dormiret. Stulta est clementia, quum tot ubique Vatibus occuras, perituræ parcere charta.

Cur tamen hoc potius libeat decurrere campo, Per quem magnus equos Auruncæ flexit alumnus, Si vacat, et placidi rationem admittitis, edam.

SATIRE I.

POURQUOI JUVÉNAL ÉCRIT DES SATIRES.

Toujours écouter! ne répliquerai-je jamais, tant de fois fatigué de la Théséide de l'enroué Codrus ! Impunément donc l'un m'aura récité ses comédies, l'autre ses élégies? Impunément il m'aura consume un jour entier, l'immense Télèphe ou cet Oreste qui rouvre tant de pages, et leurs marges et leurs revers, et n'est point achevé?

Nul ne connaît mieux sa maison, que je ne connais, moi, le bois consacré à Mars, et l'antre de Vulcain Voisin des roches Eoliennes. Quelles tempêtes soulevent les vents, quelles ombres torture Eaque, d'où fuit cet autre avec le misérable larcin d'une toison d'or, quels ormes prodigieux lance le centaure Monychus; les platanes, les marbres, les colonnes de Fronfon, tout est ébranlé, tout retentit de ce continuel refrain du lecteur, refrain qu'il faut essuyer du meilleur comme du plus mauvais poète.

Et nous aussi nous avons tremblé sous la férule; êt nous aussi nous avons conseillé à Sylla de goûter; citoyen privé, un sommeil profond. C'est un sot scrupule, lorsqu'on rencontre partout des poètes sur ses pas, de se refuser un papier qui doit périr.

Mais pourquoi préférer la carrière ou l'illustre fourrisson d'Auronce lança ses coursiers ? — Avez-vous le oisir, le calme nécessaire pour apprécier mes raisons Ecoutez:

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Quum tener uxorem ducat spado, Mævia Tuscuni Figat aprum, et nuda teneat venabula mamma : Patricios omnes opibus quum provocet unus, Quo tondente gravis juveni mihi barba sonabat : Quum pars Niliacæ plebis, quum verna Canopi Crispinus, Tyrias humero revocante lacernas, Ventilet æstivum digitis sudantibus aurum, Nec sufferre queat majoris pondera gemmæ : Difficile est satiram non scribere. Nam quis iniquæ Tam patiens urbis, tam ferreus, ut teneat se, Causidici nova quum veniat lectica Mathonis, Plena ipso? post hunc magni delator amici, Et cito rapturus de nobilitate comesa

Quod superest, quem Massa timet, quem munere palpat
Carus, et à trepido Thymele submissa Latino?
Quum te submoveant, qui testamenta merentur
Noctibus, in cœlum quos evehit, optima summi
Nunc via processus, vetulæ vesica beatæ ?

Unciolam Proculeius habet, sed Gillo deuncem :

Partes quisque suas, ad mensuram inguinis heres.
Accipiat sane mercedem sanguinis, et sic
l'alleat, ut nudis pressit qui calcibus anguem,
Aut Lugdunensem rhetor dicturus ad aram.

Quid referam quanta siccum jecur ardeat ira, Quum populum gregibus comitum premat hic spoliator Pupilli prostantis? et hic damnatus inani

Judicio (quid enim salvis infamia nummis ?)

Exul ab octava Marius bibit, et fruitur dis

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Quand un tendre éúnuque se marie; quand Mævia attaque un sanglier étrusque, la gorge nue et le javelot en main; quand seul il défie les fortunes de tous les patriciens, celui dont le ciseau me dépouillait dans ma jeunesse d'une barbe importune; quand un misérable, le rebut du peuple égyptien, esclave né dans Canope, Crispinus, rejetant sur l'épaule la pourpre tyrienne, évente ses doigts tout suant sous une ba gue d'été, et ne saurait endurer le lourd' fardeau d'un anneau plus pesant, il est difficile de se refuser à la satire. He, quel homme, au sein d'une ville si dépravée, quel homme est assez impassible, d'une trempe assez dure, pour se contenir en voyant l'avocat Mathon venir dans une litière qu'il possède d'aujourd'hui, litière toute pleine du personnage? en voyant à sa suite le délateur d'un illustre patron', prêt à consommer la ruine des nobles qu'il dévora, que Massa redoute, que Carus s'efforce d'apaiser par ses présents, à qui le tremblant Latinus 10 fait les honneurs de sa Thymèle?" et lorsque tu es supplanté par des gens qui ravissent, la nuit, un testament, gens qu'élèvent aux nues, excellent moyen de parvenir aujourd'hui, les lubri ques fureurs d'une vieille opulente? Proculeius obtient un douzième, mais Gillon tout le reste. Tel est le partage il se fait au prorata de la virilité de chacun. Qu'ils trafiquent de leur sang, à la bonne heure, et qu'ils deviennent aussi pâles que celui qui a mis le pied n sur un serpent, que le rhêteur 11 qui s'avance vers l'autel de Lyon.

Dirai-je quel brûlant accès de fureur me dévore, quand je vois ce ravisseur des biens d'un pupille réduit au dernier opprobre, presser le peuple des flots de son cortège? quand je vois cet autre, vainement condamné (hé qu'importe l'infamie si l'argent reste?), ce Marius 12, boire dans son exil dès la huitième heure,

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