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Tom. 2.

hommes. C'est cette fageffe que Platon attribue aux anciens Egyptiens, lorfqu'il les loue de pag. 656. ne laiffer entendre, ni apprendre aux enfans que des Vers & des Cantiques propres à infpirer la vertu, & qu'il affure qu'il n'y a rien de plus admirable & de plus digne d'un bon Legislateur,que d'avoir réglé & fixé les Danfes &les Chants de leurs Fêtes & de leurs Sacrifices, & toutes les chofes qui ont raport au plaifir, & particulierement ce qui regarde la Mufique. C'eft, dit-il, l'ouvrage ou de Dien ou de quelque homme divin. Ainfi toutes leurs Danfes, toutes leurs Poéfies, toutes leurs Chanfons étoient fanctifiées, & on n'y fouffroit pas la moindre chofe qui ne repondit au deffein de la Religion reçue, & qui ne fût digne des Fétes que Pon celebroit. Ce grand éloge eft fi manifeftement dû aux Hebreux, Egyptiens

a 7

Hebreux

appellez

par Platon.

qu'il

qu'il eft vrai-femblable que c'eft d'eux que Platon a parlé. Il les a appellez Egyptiens, à caufe du long séjour qu'ils avoient fait en Egypte, qui les a fait confondre avec ces Peuples. Et cet Homme Divin,auquel il attribue cette fageffe de gouvernement, n'est autre que Moyfe. Les Grecs ne purent profiter terent pas de l'exemple de cette grande de l'exem- Poéfie Lyrique, qui leur étoit Hebreux, inconnu, à caufe du peu de zent leur commerce qu'ils avoient en Equ'à eux gypte avant la xxx. Olympiamêmes. de, & il y avoit alors plufieurs

Les Grecs

ne profi

ple des

& ne dû

Poéfic

roïque

fiécles, que s'étant abandonnez à leur genie, ils avoient produit ces premiers effais dont Ariftote a parlé, & qui bientôt après furent partagez en deux efpeces differentes.

Vers He- Le Vers Heroïque fut d'abord employé employé pour la premiere, qui chantoit les louanges des Dieux

d'abord

dans la

Poéfie Ly- & des Heros. Et le Vers Iambe pique.

fut

fut employé pour la feconde, qui ne contenoit que des invec tives & des railleries.

Partage

vers

Lyrique

tous, hors

Après que l'experience euts enfeigné à donner à chaque ef chaque ef pece de Poéfie le vers qui leur Poëme. étoit le plus propre, la Poéfie La Poéfie Lyrique changea de ton: mais les reçut plus libre que toutes les autres, le Pentaelle reçut prefque toutes les for- mere, tes de Vers, & n'abandonna pas même tellement le Vers Heroïque au Poëme Epique, qu'elle ne le retînt aufli en le mêlant avec ceux qui lui étoient affectez comme fon partage naturel, & qui fembloient le plus conftituer fon effence.

forme en

On ne connoît pas les Poëtes La Poéfic qui furent les premiers Auteurs Lyrique de ces changemens; mais dès la véritable XXVII. Olympiade, on voit que Grece, dès cette Poéfie Lyrique avoit déja olympia pris fa veritable forme dans les de.. Ouvrages du Poëte Alcman, ou Alcmæon, qui eft le plus an

la xxvii.

-Elle s'a

baiffa dès

ce temps

fujets moins grands,

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cien Poëte Lyrique, dont on nous ait confervé quelque fragment. Il vivoit du temps des derniers Rois de Lydie, quelque cent ans avant Crefus, vers FOlympiade xxvII. comme je l'ai déja dit, DCLXX. ans avant Notre Seigneur.

On peut affurer que ce fut dès ce temps-là même que cette

là à des Poéfie commença à ne fe plus renfermer dans les grands fujets, qui lui avoient donné la naiffance, je veux dire dans les éloges des Dieux & des Heros, & qu'elle defcendit à des matieres moins ferieufes & moins graves, comme à peindre les jeux, les ris, les amours, les danfes, les feftins & tout ce qu'entraînent la débauche & la galanterie.

Il étoit difficile, ou plûtôt impoffible, qu'une Nation auffi portée aux plaisirs que celle des Grecs, demeurât long-temps

dans

quarante

dans cette fage regularité de ne chanter que les louanges des Dieux & celles des Heros. On voit déja ce changement dans les Poéfies de Sapho & d'Alcée, qui vivoient ou cinquante ans après Alcman. Mais il ne faut pas croire qu'ils en fuffent les auteurs, & le reproche que Quintilien fait à Alcée n'en eft pas une marque. Alcaus, dit-il, in parte operis aureo plectro merito donatur quia tyrannos infectatur. Multùm etiam moribus confert: in eloquendo quoque brevis & magnificus, & diligens, plerumque Homero fimilis, fed in lufus & amores defcendit, majoribus tamen aptior.

ALCE'E eft justement honoré d'un plectre d'or dans la partie de fes ouvrages, où il s'acharne fur les Tyrans. Il eft I même très-utile aux mœurs. Il eft ferré, nombreux & ma

gnifi

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