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titre, une étiquete, une petite préface, un fommaire, qui fait connoître en peu de mots ce que l'on veut.

10. MAIS AUJOURD'HUI QUE JE ME VOIS ACCABLE D'AFFAIRES, ET INFIRME] Augufte fut toujours fort valetudinaire; mais fes infirmitez augmenterent confiderablement après la Guerre d'Espagne. Ce fut donc après cette Guerre qu'il écrivit cette Lettre à Mecenas, & qu'il offrit à Horace la Charge de Secretaire du Cabinet.

10. DE CETTE TABLE OÙ IL N'EST QUE PARASITE] Car Horace n'étoit pas de la maifon de Mecenas, & il n'avoit point de Charge qui l'attachât à lui. C'est ce qui fonde la raillerie d'Augufte, qui le regarde comme le Parafite de Mecenas, parcequ'il mangeoit ordinairement chez lui.

II. IL NE FUT NULLEMENT CHOQUE DU REFUS QU'HORACE FIT DE CETTE CHARGE, ET N'EN FUT PAS MOINS DE SES AMIS] Cette remarque de Suetone eft fort judicieufe. Il y a peu de Princes capables de cette moderation. Il faut avouer auffi qu'ils ne trouvent pas beaucoup d'occafions de la faire paroître: car ils font très-peu fujets à trouver des gens qui refufent les Charges dont ils veulent les ho

norer.

12. SI VOTRE SANTE L'EÛT PERMIS] Ces paroles marquent qu'Horace se fervit du prétexte de fa fanté pour refufer l'honneur qu'Auguste vouloit lui faire. I1

étoit donc déja vieux & par conféquent cette offre ne lui fut faite qu'après la Guerre d'Espagne, comme je l'ai déja remarqué.

13. NOTRE AMI SEPTIMIUS] C'est le même Septimius à qui Horace adreffe l'Ode VI. du Livre II. & dont il fait l'éloge dans la troifiéme Epître du Livre I. & le même qu'il recommande à Tibere dans l'Epître IX. du même Livre.

14. IL L'APPELLE SOUVENT LE PETIT DE BAUCHE'] Les mots Latins ne peuvent être traduits en notre Langue. Je me fuis contenté d'en exprimer à peu près le fens.

15. IL LE COMBLA DE BIENS PAR DEUX FOIS] Je ne me fouviens pas qu'Horace ait parlé de ces biens qu'il avoit reçus de la liberalité d'Augufte. D'où vient cela? Ce n'étoit pas fon vice que l'ingratitude. Il a fi fouvent parlé des biens que Mecenas lui avoit faits, qu'il n'y a pas d'apparence qu'il eût oublié de parler de ceux qu'il avoit reçus d'Auguite, & qui lui faifoient tant d'honneur. Peut-être auffi qu'il s'eft perdu quelques Ouvrages de ce Poëte, & que nous ne l'avons pas entier. Peut-être auffi qu'il a cru qu'un remerciment de fa part n'ajouteroit rien aux éloges qu'il donne à ce Prince. Il n'y a point de Prince qui ne faffe du bien à des particuliers; mais il y en a peu, qui, comme Augufte, en faffent à tous leurs Sujets. A quoi bon faire des remercimens pour foi-même, quand il en faut faire pour tout le monde? Ces derniers font g 2

les

les feuls qui faffent honneur aux Princes, & qui méritent d'être confervez à la posterité. Et c'eft à quoi Horace a donné bon ordre : car il n'a rien oublié pour faire connoître que l'Empire devoit à Augufte toute fa félicité, & qu'il n'y avoit pas un Romain qui ne tînt de lui fon repos & fa vie.

16. MAIS AUSSI DE CHANTER LA VICTOIRE DE TIBERE ET DE DRUSUS] C'eft ce qu'il fait dans l'Ode IV. & dans l'Ode XIV. du Livre IV.

17. QU'IL L'OBLIGEA PAR CETTE RAISON D'AJOUTER UN QUATRIEME LIVRE AUX TROIS AUTRES QU'IL AVOIT DE JA DONNEZ DEPUIS LONG-TEMPS] 11 ne faut pas s'imaginer qu'Horace ait compofé toutes les Odes du Livre IV. après ce commandement qu'il reçut d'Augufte, car cela feroit faux. Suetone a voulu dire feulement qu'Augufte l'obligea de donner ce Livre au Public, & de joindre les Odes qu'il venoit de compofer par fon ordre, à celles qu'il avoit faites depuis long-temps, & qu'il n'avoit pas publiées. On peut voir ce qui a été remarqué fur la premiere Ode du Liv. IV.

18. IL ETOIT PETIT ET GROS, COMME IL SE PEINT LUI-MEME

DANS SES SATIRES] Comme dans la Satire III. du Livre II. où il dit qu'il n'a pas deux pieds de haut:

ab imo

Ad fummum totus moduli bipedalis.

19. ET RIEN N'EMPECHE QUE VOUS PUISSIEZ TENIR ET ECRIRE DANS

UN BOISSEAU] Le Latin dit in fextariolo, dans un petit demi fextier: mais c'eft toujours, à mon avis, le même sens: Augufte veut dire à Horace qu'il pourroit faire fon cabinet d'un boiffeau & y tenir avec fes Ouvrages.

20. IL PASSA LA PLUS GRANDE PARTIE DE SA VIE] Il alloit quelquefois paffer l'hyver à Tarente; mais fon féjour le plus ordinaire étoit à fa maifon de Tibur, qu'il aimoit plus que Tarente, com me il paroît par l'Ode VI. du Livre II.

21. DU PAIS DE SABINE OU DE TIBUR Il ne faut pas croire que Suetone parle ici de deux maifons differentes. La maifon d'Horace étoit entre le Païs de Sabine, & celui de Tibur; de manière que les uns la donnoient aux Sabins, & les autres aux Tiburtins; comme cela arrive aux maifons, aux Villes & aux Montagnes, qui font justement entre deux Provinces. Par exemple, Venuse paffoit pour être de la Lucanie & de la Pouille. Horace le dit lui-même dans la premiere Satire du Livre II.

Lucanus an Appulus, anceps, Nam Venufinus arat finem fub utrumque co lonus.

Et dans l'Ode IV. du Livre III. il met par la même raison la montagne Vultur dans la Pouille, & hors de la Pouille. Mais voici g. 3

un

un paffage entierement conforme à celui de Suetone: Catulle, en parlant de fa maison de campagne, qui étoit dans le même Païs que celle d'Horace, dit:

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"

O fande nofter feu Sabine, seu Fiburs, Nam te effe Tiburtem autumant, quibus non eft

Cordi Catullum lædere, at quibus cordi
eft,

Quovis Sabinum pignore effe contendunt.
Sed feu Sabine, feu verius Tiburs, &c.

O ma petite maison, qui es dans le Païs de Sabine, ou dans celui de Tibur! Car ceux qui n'ont pas deffein d'offenfer Ca,, tulle, prétendent que tu es de Tibur; mais fes ennemis, qui veulent le choquer, fou", tiennent & font toujours prêts à gager que tu es dans le territoire de Sabine. Soit donc que tu dépendes des Sabins, ou plûtôt des Tiburtins, &c."

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22. ET L'ON MONTRE ENCORE AUJOURD'HUI CETTE MAISON PRE'S DU PETIT BOIS CONSACRE' A' T 1BURNUS] C'eft ce bois de Tiburnus, dont il eft parlé dans l'Ode VII. du Livre Í.

Et præceps Anio, & Tiburni lucus, &

uda

Mobilibus Pomaria rivis.

" Que

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