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Dieu, & s'il avoit pu remonter jusqu'aux véritables fources.Par exemple, dans ce beau vers du troifiéme Livre de l'Iliade, qui eft auffi répeté dans le xix.

Ζεύς, ὅς' ανθρώπων ταμίης πολέμοιο τέτυκται.

Jupiter qui tire de fes tréfors les Guerres, qui affligent les miferables mortels. Plutarque trouve que c'est une erreur & une impieté, parceque Dieu n'eft point l'auteur du mal: comme s'il y avoit rien de plus vrai, ni de plus marqué que ce principe, que Dieu envoye les Guerres & tous les autres fleaux pour châtier les hommes. L'Ecriture Sainte eft pleine d'exemples qui prouvent cette verité. C'est par le même aveuglement que dans le premier Livre de l'Iliade où Homere dit que la colere d'Achile préci

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précipita dans les Enfers les ames de tant de Heros, qu'ainfi s'accomplisfoient les decrets de Jupiter, ce grand homme s'imagine encore que c'est une fauffe opinion, fi on entend cela de Jupiter même, parcequ'il n'eft pas vrai-femblable que Dieu machine du mal aux hommes. C'eft pourquoi il veut qu'Homere ait mis là Jupiter pour la fatale Deftinée. Ce font des erreurs de Plutarque; mais ces erreurs marquent la grande attention qu'il croit qu'on doit avoir à munir l'esprit de la jeuneffe contre toutes les fauffes opinions que la Poéfie peut débiter.

le le men

La Poéfie, pour rendre fes Poésie mêpréceptes plus agréables, mêlefonge avec toujours le menfonge avec lala verité. verité; car il n'y a point de Poéfie fans menfonge: la verité eft comme le fimple trait, ou comme le deffein, & le men

fonge,

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fonge, ou la fiction, eft comme la couleur qui donne le relief à ce deffein, & qui le rend capable d'arrêter, de toucher & de plaire.

Horace eft certainement un grand Philofophe. Je ne parlerai ici que de fa Poéfie Lyrique qu'il a enrichie des préceptes de la Philofophie la plus profonde. Rien n'est si charmant que cette Muse Philofophe, qui nous présente les fruits de la fageffe utilement cachez fous les plus belles fleurs du ParUtilité de naffe. Elle enfeigne aux partid'Horace. culiers à être contents de leur

la Poéfie

condition, à ne pas troubler la tranquillité de leur vie, par une ambition déreglée, à obéir aux Loix, à être foumis à leurs fuperieurs, & à fuir l'avarice; à être moderez en tout, & à n'appeller & ne croire heureux que ceux qui favent user fagement des préfens des Dieux, & crain

dre

dre la honte plus que la mort. Elle enseigne au Magiftrat à furmonter fes paffions, & à rendre la justice avec fermeté & avec constance.

Elle donne aux jeunes guerriers des préceptes très-utiles. Elle leur fait voir que pour réusfir dans ce métier fi brillant & fi pénible, il faut renoncer à la molleffe, paffer fa vie dans les hazards fupporter les plus grandes fatigues, & que bien loin de porter dans les camps la molleffe & le luxe des Villes, il faut apprendre à y souffrir la plus étroite pauvreté.

les Gene

mée.

Et elle donne aux Generaux Grand préun précepte admirable, en leur cepte pour apprenant par un exemple fen-raux d'Arfible, qu'à la protection du Ciel ils doivent joindre de leur côté les foins vigilans & prévoyans, qui font la plus fûre ressource des Armées dans toutes les operations de la Guerre, & qui as

fûrent

fûrent aux entreprises les plus hazardeufes un heureux fuccès. Ses paroles font remarquables: Nil Claudia non efficient

manus

Quas & benigno numine

Jupiter

Defendit,& cura fagaces

Expediunt per acuta belli.

Liv. III.
Qde IV.

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Il n'y a rien de fi difficile & de fi grand que les Nerons ,, ne puiffent executer. Jupiter les accompagne de fa protection, & leurs foins vigilants & prévoyants les tirent heureusement de tous », les dangers de la Guerre.

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Sans cette prudence & cette vigilance les plus grandes forces fe confument d'elles-mêmes, & s'anéantissent par leur propre poids:

Vis confili expers mole ruit fua.

Car

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