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il cherche la nouveauté & la no, bleffe, & fait un grand choix de fes ornemens.

L'élegant, le gracieux, le noble, le grand, le sublime, les images riantes ou majestueu fes, les figures, les sentences, voilà fon partage. S'il s'éleve au deffus des nues, il a la force de fe foutenir dans cette élevation & d'en defcendre fans tomber, & s'il defcend à terre, c'eft pour y cueillir les plus belles fleurs.

A

Comme un Peintre n'attrape point toute la perfection de la peinture, s'il n'eft propre qu'à imiter les plus grands fujets, un Poëte Lyrique n'attrape pas non plus toute celle de fon art, s'il ne fait représenter que les fujets les plus nobles, il faut que l'un & l'autre obligapoffedent toutes les manieres, poete Ly& qu'ils puiffent imiter le ten,rique & dre, le leger, le gracieux, le

1

tions du

Poëte

du Peintre,

Le Poëte Lyrique

ne garde

de, ni or

ble, &

pourquoi.

délicat, afin

que

la belle natu

re foit bien représentée dans toutes fes differentes formes. III. Que le Poëte Lyrique ne garde ni ordre, ni methode ni metho- fenfible, & que fes pieces ne dre fenfi- font pas un fyllogisme fuivi. L'infpiration ne fouffre point de mouvemens fi compaffez & fi reglez; elle a des alleures plus franches & plus libres. Mais il ne faut pas inferer de-là que le jugement en foit banni: le jugement eft caché fous ce beau desordre. Il y a dans le Poëte Lyrique quelque chofe de divin, qui a fait dire qu'il eft poffedé par un Dieu, & un Dieu a plus de jugement qu'un homme.

plets ne

Epigram

Ses cou- IV. Que fes ftrophes, fes font point ftances, fes couplets ne font aiguilez en point aiguifez en Epigrammes, ni en Madrigaux: il n'y a rien de plus éloigné de l'Оde, & qui fente moins l'inspiration.

mes.

Dans

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Dans l'homme véritablement
infpiré, on ne fent point l'es-
prit, on ne fent que le genie,
& cela eft très-different, com-
me il feroit aifé de le faire voir
par des exemples très-fenfibles
& très-respectables.

font fes

ment elles

être em

V. Que les moralitez, qui Quelles font l'ame de la Poéfie, ne font moralitez, point des moralitez triviales && comfroides ; mais des moralitez doivent profondes; & qui brillent de ployées. tout le feu de la Poéfie, & elles ne font pas enchassées comme un or de raport, mais fondues & incorporées avec le fonds de l'ouvrage.

bre &

fa compo

VI. Enfin, que dans tous fes. Le nom vers on fent un nombre & une l'harmonic harmonie qui charment l'oreil-quidoile. Je dis un nombre & une gner dans harmonie differents des pieds fition. & des rimes, & qui résultent du beau choix & de la magni&ficence des termes, de leur liaifon, & de leur arrangement,

es

STO M. L.

e

qui

qui leur donnent quelque chofe de mufical, & qui par-là caufent à l'ame un transport & un raviffement admirable. C'eft cette harmonie qu'Homere a le premier enfeignée, & qui regne fouverainement dans les Odes de Pindare & d'Horace. Il n'y a point de musique plus parfaite, ni qui faffe plus de plaifir. Fauffe Voilà ce que c'eft que la Poé Poufe Lyfie Lyrique. Tout Poëme où

rique.

cela ne fe trouve point, n'est pas Lyrique, il le contrefait. Voilà pourquoi cette Poéfie a été très-rare dans tous les temps.. Pour y réuflir il faut un heureux genie, & ce genie même ne fuffit pas, s'il n'est nourri par la lecture & par la méditaLa con- tion des anciens, & s'il ne fait & l'admi-connoître & admirer les beauanciens, tez dont ils brillent.cd the Dans le dernier fiecle on a

noiffance

ration des

néceffaires

pour réus

fr dans le commencé à enfeigner une rou

Lyrique.

te

modernes

erronnée

& dange

te toute contraire; & un hom-Méthode de quelme de beaucoup d'esprit, dont ques le Public a reçu favorablement combien les effais Lyriques, pour la rendre plus capable de nous atti- reuse, rer, vient aujourd'hui nous la montrer toute couverte des fleurs de la Poéfie.

Mais pour ne pas nous laiffer furprendre aux fons de cette Sirene, attachons-nous fortement àda Raifon,comme Ulyffe à fon mât, & examinons le fens de fes paroles, & la force de fon raifonnement. Homere & Virgile, dit-il, Pindare & Horace étoient hommes, nous le fommes comme eux, & la Nature n'eft pas notre maratres donc les anciens peuvent être effacez. Dépouillons feulement le respect fervile que l'on-rend aux fiecles antiques, & fecouons le joug de l'admi

ration.

Il feroit à fouhaiter que cette

e 2

route

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