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Mais cette agitation s'eft calmée dès 1717 que j'ai reçû la Lettre de Monfieur

le Marquis de Grimaldo, dont Co,, pie eft jointe à cet Ecrit que j'ai l'hon,,peur de remettre à votre Excellence.

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,, J'A la fatisfaction d'y avoir les raifons que le Roi mon Maître a » d'entreprendre le recouvrement de la Sardaigne à main armée,exposées » de maniére à perfuader tout le monde de la juftice de cette expédition. » Mes vûës, quoiqu'affez bornées, ne laiffoient pas d'entrevoir deja la fo»lidité de ces raisons, qui consistent » dans les infractions que la Cour de » Vienne a faites aux Traitez folennels » conclus pour l'évacuation de la Cata

logne & de Majorque, & dans l'i»nobservation des conditions aufquelles on étoit convenu de l'Amniftie d'Italie. On ne fauroit jamais oublier de pareilles contraventions. »JE remets donc entre les mains » de Votre Excellence une copie de la Lettre de M. le Marquis de Grimaldo, afin qu'elle demeure en»tierement & pleinement perfuadée » de la juftice des Armes de Sa Ma,, jefté Catholique, & qu'elle puiffs ,, en informer plus précisément la

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$717» Régence. Je ne puis rien ajoûter an
» contenu de cette Lettre, qu'une ré-
» flexion, qui eft, que le Roi mon
Maître a été jufqu'ici retenu d'atta-
»quer l'Archiduc dans les Etats qu'il
a ufurpez fur lui, par deux motifs
également fages & importans. Voilà
» pourquoi il ne le fait qu'a l'extrémi-
té, & après que l'Archiduc a violé
tous les égards dûs aux têtes Cou-
»ronnées, & après qu'il lui a fait l'af
front d'arrêter violemment le Grand
» Inquifiteur d'Espagne.

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LE premier motif eft, que le Roi
»mon Maître, dont le courage & la
grandeur d'ame font dignes de fa
naiffance & de fon Trône, reffent
bien plus vivement les manque-
mens qui bleffent fa dignité, que
» les entreprises faites principalement
contre fes intérêts. C'eft de quoi je
me propofe ici pour témoin irrépro-
chable ayant vû à quel point fon gé-
»nereux courage fut indigné lorsqu'il
entendit le recit des violences injus.
»tes,& des traitemens odieux
que les
» Allemans faifoient fouffrir dans les
» Prifons de Milan, depuis la perte du
Royaume de Naples, au Vikeroile
Marquis de Villena,& aux Officiers

Géné-

» Généraux qui avoient fervi fous 1717 lui, parmi lesquels j'ai eu la gloire » ineftimable d'être diftingué par une » attention particuliere des Ennemis du Roi à me maltraiter.

» Votre Ex. verra d'abord l'importance du fecond motif. Le dernier outrage que l'Archiduc a fait au Roi » mon Maître, dans un tems où il ne » penfoit pas en recevoir un nouveau, » a eu la force du dernier poids, dont » on charge une balance déja remplie; "'il fait d'abord pancher le baffin où >> l'on a mis ce poids. Sa Maj. Catholi » que auroit néanmoins facrifié ce ref» fentiment aux maximes faintes qui font la regle de fa conduite, & elle en » auroit fait une autre victime immolée au bien de la Chrétienté, fi elle » n'avoit pas vû les forces maritimes » des Vénitiens& des Princes leurs Al»liez,Maîtreffes de la Mer dans le Le>vant, & fi enfin elle n'avoit pas été » pleinement convaincuë, qu'elle fe trouvoit dans la néceffité de faire une entreprise d'éclat, pour prévenir » de nouveaux outrages, & afin de » confondre l'orgueil de fes Enne» mis, qui pour raffafier leur haine, » & pour épouvanter par leur perver

Tome I.

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,1717,, fité, s'en font pris à un Ecclefiaftique, ,, que fa vieilleffe & fes infirmitez devoient rendre un objet de compalfion, foulant aux pieds, dans leur acharnement fur fa perfonne, le Droit des gens & les Traitez qui devoient le mettre à l'abri de toute détention, d'autant plus que c'étoit du confentement pofitif du Miniftre de ,, l'Archiduc à Rome,qu'il paffoit par l'Etat de Milan avec un paffeport que le Pape lui avoit donné.I.'Archi duc en le violant,a bien mal respecté le Chef fuprême de cette Eglife contre les Ennemis de laquelle il fe vante tant de combattre aujourd'hui.

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Je prie D.eu, Monfieur, qu'il conferve Votre Excellence auffi long-tems que je le défire.

Signé, le Prince de CELLAMARE, CB Manifefte n'empêcha pas les Membres de la Triple Alliance de travailler à rompre les mefures des Efpagnols. Le Roi d'Angleterre mit en même-tems deux grands moyens en œuvre, une nombreufe flotte fous la conduite de l'Amiral Bing, & la voye des Négociations. L'Abbé du Bois qui avoit négocié le Traité de la Triple Alliance entre la France, l'An

gleterre & les Etats Généraux, fut en-1717 voyé à Londres, pour dreffer un Projet d'accommodement entre l'Empereur & l'Espagne. Le Marquis de Nancré & le Colonel Stanhope furent envoyez.a Madrid par les Cours de France & d'Anglererre pour y faire accepter ce Projet,Mais rien ne put vaincre la fermeté ou l'obftination duCardinal Miniftre, & la guerre continua en Italie.

incom

Le Duc Régent avoit alors une in-S, A. R commodité confidérableàl'œil gauche modé de dont il ne voyoit prefque plus, & il l'œil gauche, s'étoit remis entre les mains de Monfieur Mouffart, Chapelain d'un gros Bourg près de Paris nommé Ruel, qui avoit fait beaucoup de cures merveilleufes. Le vingt-cinq Novembre cet Oculifte entreprit Son A. R. & trois jours après, elle commença à voir un peu mieux. Cependant ce mal ne l'empêcha pas de veiller avec la même affiduité aux affaires du Royaume, & le Confeil de Régence s'affembla pendant ce tems-là au Palais Royal.

nant

Confti

la

Ecrits LEI. Décembre le Parlement con concerdamna l'impreffion de l'Acte d'appel interjetté par le Cardinal de Noailles, tution., pour avoir été fait à l'infçû & fans la participation de S. E. Le lendemain il

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