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4. Objet de la logique selon nous. Pour nous conformer au point de vue moderne, qui d'ailleurs nous paraît le plus rationnel, nous considèrerons la logique comme ayant pour objet les lois de la vérité de la pensée.

Nous devrons done y étudier les lois de la pensée, non pas en tant qu'elle est une modification de l'âme, ce qui est du ressort de la psychologie, mais en tant qu'elle est la conception de ce qui est. On exprime cette idée en disant que la vérité est l'objet formel de la logique, tandis que la pensée en est l'objet matériel.

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5. Diverses définitions. — On a défini la logique de différentes manières, non pas selon les différents objets qu'on lui supposait: car l'objet de cette science n'a presque pas varié; mais selon le plus ou moins de sagacité que l'on a su mettre à donner une définition. Ratio disserendi (CICERON).

Scientia entis rationis directivi operationum intellectus (SCOLASTIQUE).

Art de penser (PORT-ROYAL).

Art de bien conduire sa raison dans la connaissance des choses, tant pour s'instruire soi-même que pour instruire les autres. (PORTROYAL).

Règles pour la direction de l'esprit (DESCARTES).

Règles de l'entendement (BACON).

Science des lois de la pensée et de l'usage légitime de l'entendement (KANT).

Science des lois de la pensée (PLUSIEURS CONTEMPORAINS). Etude des formes abstraites de la pensée et du raisonnement (BENARD).

6. Notre définition.

Pour nous, considérant que le but que l'on se propose en logique est de déterminer les conditions auxquelles une pensée est vraie, nous définirons la logique :

LA SCIENCE DE LA VÉRITÉ DE LA PENSÉE.

7. Remarque.

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Observons à ce propos que la pensée a d'autres lois que celles dont s'occupe la logique. Elle a d'abord comme tout être ses lois métaphysiques, sans lesquelles elle ne serait pas la pensée; elle a de plus ses lois physiques ou psychologiques, sans lesquelles elles n'existerait pas; elle a ses lois logiques, sans lesquelles elle ne serait pas vraie enfin, elle a ses lois morales, sans lesquelles elle ne serait pas bonne. Nous aurons à revenir sur ces distinctions.

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8. Logique naturelle. Tout homme possède une somme de principes, d'après lesquels il juge de la vérité ou de l'erreur d'une pensée, sans avoir besoin de raisonner ni d'apprendre ces principes. C'est la logique naturelle. Mais ces principes naturels, qui servent dans les cas simples, sont insuffisants dans les cas complexes, où l'erreur et la vérité sont moins faciles à discerner.

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6. Logique artificielle. — Aussi il est important de compléter la logique naturelle par une étude raisonnée des conditions auxquelles une pensée est vraie. C'est la logique artificielle.

10. Importance de la logique artificielle. La science de la logique est donc la seule garantie contre l'erreur; elle est donc de la plus haute importance, puisque sans elle on court sans cesse risque de se tromper, et on ne peut jamais être assuré de posséder la vérité, si ce n'est dans les choses les plus simples.

IV. DE LA MÉTHODE QUI CONVIENT A LA LOGIQUE

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11. But à atteindre. Ce que l'on veut obtenir par la logique c'est de savoir distinguer une pensée vraie d'une pensée fausse.

12. Rapport entre l'âme et ce but Or, dans certains cas,

l'âme voit naturellement et sans effort la vérité ou la fausseté d'une

pensée, et dans d'autres elle ne peut voir cette distinction qu'en se servant de certaines règles de vérité.

13. Inutilité de la méthode d'observation. Ce n'est pas par l'observation de ses pensées que l'âme peut induire les lois de la vérité d'une pensée, puisque ses pensées peuvent être fausses, et qu'elle n'a, dans certains cas, d'autre moyen que ces mêmes lois pour s'assurer de la vérité de ses pensées. Si donc nous n'avions que l'observation pour découvrir ces lois comme dans les sciences physiques, nous resterions toujours dans le doute.

14. Utilité et suffisance de la méthode de raison pure. Heureusement nous trouvons dans nous-mêmes les lois de la vérité d'une pensée ;sans quoi la logique serait impossible. C'est d'ailleurs ce que nous constaterons dans le cours de ce traité. Nous suivrons donc en logique la méthode de raison pure, seule capable de nous découvrir les lois selon lesquelles une pensée est certainement vraie. Cependant, chemin faisant, nous constaterons, par des faits universels, que les conditions de la vérité de la pensée se trouvent, en effet, réalisées dans les pensées que nous tenons pour vraies.

V. - DIVISION DE LA LOGIQUE

15. Divisions anciennes.

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Depuis Aristote jusqu'à Port

Royal, on a à peu près toujours divisé la logique ainsi :

1o Des termes, qui sont les expressions des idées;

2o Des propositions, qui sont les expressions des jugements; 3o Des arguments, et en particulier du syllogisme, comme expression du raisonnement.

16. Division de Port-Royal.- Le livre de Port-Royal, l'Art de penser, divise ainsi la logique :

1° De l'opération de concevoir, ou des idées, où il est question des termes;

2o De l'opération de juger, où il est question des propositions; 3o De l'opération de raisonner, où il est question du syllogisme et de ses diverses espèces:

4° De l'opération d'ordonner, ou de la méthode.

17. Divisions contemporaines. — Les philosophes contemporains ont adopté une multitude de divisions différentes, qui s'écartent assez des précédentes. Tous font entrer dans la logique la question de la certitude et celle du langage.

18. Notre division. - Quant à nous, tout en gardant le point de vue spécial de la vérité sous lequel nous voulons étudier les lois de la pensée, nous passerons en revue toutes les relations de la pensée pour en déterminer toutes les lois.

Or, la pensée est en relation :

1° Avec elle-même, ou avec d'autres pensées.

2o Avec celui qui pense, qui en est le sujet.

3o Avec ce à quoi l'on pense, c'est-à-dire l'objet.

4o Avec celui à qui on veut la communiquer, que l'on peut appeler le terme.

De là, quatre branches dans la logique :

1° Logique abstraite, science de la vérité de la pensée, considérée dans ses rapports avec elle-même et avec les autres pensées, et, par conséquent, abstraite;

20 Logique subjective, science de la vérité de la pensée, dans ses rapports avec le sujet pensant;

30 Logique objective, science de la vérité de la pensée, dans ses rapports avec son objet;

4° Logique démonstrative, science de la vérité de la pensée, dans ses rapports avec celui à qui on la communique.

Telle est la division naturelle qu'une étude attentive découvre dans la logique. De ces quatre branches, la première était presque seule traitée dans les logiques anciennes et dans celles du moyen âge; elle est la plus négligée aujourd'hui; la deuxième et la troisième sont traitées sous un seul point de vue par les modernes, dans les questions sur la certitude; la quatrième, dont on disait quelque chose dans les dialectiques anciennes, est entièrement oubliée dans les traités des auteurs modernes et contemporains.

VI. — DE LA VÉRITÉ

19. Objet formel de la logique.

Nous avons dit plus haut que l'objet formel de la logique c'est la vérité de la pensée. En effet : On peut voir, dans la pensée, sa nature comme modification de l'âme et les conditions de son existence dans l'àme; à ce point de vue la pensée est l'objet de la psychologie.

On peut y voir encore les relations essentielles et nécessaires des diverses conceptions qui constituent les pensées; c'est l'objet de la métaphysique.

On peut y voir les relations de la pensée avec le bien ou le mal; c'est l'objet de la morale.

Enfin on peut y voir les conditions auxquelles une pensée est vraie; c'est l'objet de la logique.

C'est pour remplir ce but que la logique étudie: 1° la vérité abstraite d'une pensée seule ou d'une pensée par rapport à une autre ; car une pensée peut être vraie parce qu'une autre est vraie : c'est la vérité connexe; 2° les conditions auxquelles le sujet qui pense est certain de la vérité de sa pensée; 3° les conditions auxquelles la pensée est la conception exacte de l'objet que l'on a en vue; 4° les conditions auxquelles la pensée se transmet à un autre avec la même vérité qu'elle a dans celui qui la transmet.

20. Etude préalable de l'objet formel de la logique. Avant donc d'entrer dans les détails des lois logiques de la pensée, nous ferons une étude préalable de la Vérité, sur laquelle nous devons avoir sans cesse les yeux fixés dans ce Traité.

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21. De la vérité. Le mot vrai, dans son sens premier, s'applique exclusivement à la pensée. Il n'y a que la pensée qui puisse être vraie ou non. On dit qu'une pensée est vraie quand elle est la conception exacte de l'objet que l'on a en vue. On peut donc définir la vérité la conformité de la pensée avec son objet.

Par extension, cependant, on appelle le vrai l'objet même de la pensée, et dans ce sens on dit : La vérité c'est ce qui est. Veritas est id quod est.

22. Sens plus précis du mot vérité.

Mais il est à remar

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