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et les recueils de faits de toutes sortes. Petit Recueil des récits surprenants. 57 sections de Problèmes, ou questions.

OUVRAGES DE MORALE ET DE POLITIQUE.

Morale à Nicomaque, en 10 livres.

Grande morale, en 2 livres. rédigés par ses disciples.
Morale à Eudème, en 7 livres

Sur les vertus et les Vices (fragment).

Politique, en 8 livres.

Economique, en 2 livres (le 2 est apocryphe).

De la Physiognomonie.

Aristote avait composé aussi un Recueil des constitutions politiques grecques et barbarcs, dont il ne nous reste rien, et plusieurs autres ouvrages dont nous ignorons les noms, mais dont les auteurs anciens nous ont conservé des fragments. On lui attribue aussi des poésies et des lettres.

160. Histoire des ouvrages d'Aristote. Aristote, en mourant, avait légué ses écrits à Théophraste; celui-ci les légua à Nélée, son disciple. Les parents de ce dernier, en ayant hérité les portèrent à Sepsis, et les enfouilent pour les cacher. Plus tard ils les vendirent, très-endommagés, à Apellicon de Téos, qui formait une bibliothèque à Athènes, et qui en donna un grand prix. Après la prise d'Athènes, Sylla les fit transporter à Rome où ils furent revus et rétablis par un affranchi nommé Tyrannion, grammairien et philosophe très estimé, puis placés dans la bibliothèque publique d'Asinius Pollion. Plus tard Andronicus de Rhodes les publia, environ 200 ans après la mort d'Aristote.

Dès lors Cicéron les connut et les cita fort souvent; plus tard Pline ne fit guère que les traduire ou les résumer et Sénèque s'en servit aussi. Mais ils ne furent guère répandus à Rome. A Alexandrie, au contraire, ils trouvèrent des commentateurs.

Les premiers pères de l'Eglise s'attachèrent de préférence à Platon; mais, à partir de St Augustin on commença à les connaître. Cassiodore et Boëce surtout donnèrent des versions de quelques-uns.

Pendant ce temps les philosophes d'Alexandrie les portèrent

jusqu'en Perse où les Arabes les traduisirent, pour les rapporter plus tard en Afrique et en Espagne, au moment où l'Europe les avait oubliés. On les traduisit de l'arabe en hébreu et en latin, et c'est ainsi que la scholastique commença à les connaître.

Par les soins de St Thomas d'Aquin et du pape Eugène IV, une traduction complète fut faite sur le texte grec, et dès lors Aristote devint l'instituteur de l'Europe. Tout ce qu'il y eut de philosophes au moyen-âge se forma à l'école de celui qu'on appelait par excel lence le philosophe, et c'est lui qui donna à la scholastique cette logique sévère, méthodique et même pointilleuse, à force de vou loir être exacte et précise dans les termes. L'étude de la Logique et de la métaphysique fut pour tous ces hommes une gymnastique intellectuelle qui leur assura une supériorité de raison que beaucoup méprisent aujourd'hui parce qu'ils ne peuvent pas la comprendre. Mais le plus beau témoignage en faveur des écrits d'Aristote c'est qu'ils ont servi à former St Thomas d'Aquin, et que celui-ci, à la lumière de la Foi catholique, a pu, sans sortir des principes d'Aristote, élever ce grand édifice philosophique que l'esprit humain ne cessera jamais d'admirer: cette somme théologique dont les données rationnelles sont tellement exactes, que la raison se détruit elle-même chaque fois qu'elle veut les contredire; tellement profondes, que tous les progrès véritables accomplis par la philosophie jusqu'à ce jour y sont comme prévus, et qu'on s'étonne de les y voir constatés en quelques lignes, après qu'on les a découverts, là où on ne les avait jamais aperçus.

Que faut-il donc penser d'Aristote? Quelle était cette intelligence qui, avec si peu de secours antérieurs, est arrivée comme d'un seul élan à cette hauteur sublime! Cette intelligence qui a pu non-seulement embrasser d'un regard toutes les connaissances de son temps et les systématiser, mais encore pénétrer si profondément dans la vérité, que ses principes renferment et semblent lui avoir indiqué d'avance tout le fruit des efforts de l'esprit humain pendant plus de vingt siècles!

Ajoutons cependant qu'il faut bien connaître Platon pour comprendre Aristote, comme il faut bien connaître Aristote pour ne pas s'égarer avec Platon, et qu'enfin il faut étudier sérieusement St Thomas pour échapper aux erreurs où les deux premiers pour. raient conduire.

Disons mieux: Platon avait effacé l'homme et le monde; Aristote avait effacé Dieu; la Foi catholique qui affirme Dieu et ses œuvres, dirigeant une intelligence comme celle de St Thomas a fait jaillir de ces deux sources un immense fleuve de vérité.

Théorie de la connaissance. Pour Aristote comme pour Platon, la théorie de la connaissance est la base de tout le système philosophique. Nous avons déjà dit plusieurs fois en quoi consistent ces deux théories, ou plutôt en quoi elles diffèrent. Il sera pourtant utile de présenter ici celle d'Aristote sous un jour plus complet.

:

La connaissance, dont le desir est naturel à l'homme, a un double objet les choses éternelles et les choses périssables. Les premières ne tombent pas sous les sens, et les dernières se divisent en sensibles et intellectuelles.

Les choses sensibles nous sont connues par la sensation (aoo) La présence de l'objet est nécessaire à la sensation Ce qui fait que 1o la sensation ne dépend pas de nous; 2o elle ne donne que le présent; 3o elle ne donne que le particulier. Mais par suite aussi elle ne donne pas l'erreur. Les sens ne nous trompent pas.

Cependant l'imagination (pavtala) conserve les perceptions sensibles. C'est que l'objet perçu dans la sensation a laissé dans le sens l'empreinte de lui-même, sans y rien laisser de la matière qui le compose, comme le sceau laisse son empreinte dans la cire, sans y rien laisser du fer dont il est fait. Aussi une seconde perception semblable, une troisième, etc., sont bientôt reconnues pour semblables et la série de toutes ces images semblables (pavτáouata) dégagées de ce qu'elles ont de particulier, fournit à l'intelligence un genre ou une espèce (soos).

Ainsi les idées ne sont pas des êtres séparés ; les genres et les espèces n'existent que dans les individus.

Les idées ne nous sont pas innées; nous les acquérons par l'expérience, qui n'est que la série des sensations ou plutôt la série des images sensibles fournies à la sensation. Le dégagement de l'universel, le premier degré d'une connaissance supérieure à celle des animaux, se fait par le procédé dialectique (daλexтix@c) et ne donne que l'opinion (6).

La science est un degré supérieur à celui-la. Mais la science (Thun) ne se fait que par démonstration. Son objet est la conclusion nécessaire. La conclusion s'obtient par le procédé logique(oytxos) Elle repose donc sur des principes, qui doivent être aussi nécessaires que les conclusions.

Les principes sont le point de départ des démonstrations. Ils sont donc indémontrables. L'âme les tire d'elle-même, puisque les sens ne les lui donnent pas. Cependant elle ne les apporte pas en naissant, puisqu'elle ne les connaît pas avant d'avoir perçu par les sens. C'est donc l'esprit lui-même qui les possède en puissance et qui les applique dans le raisonnement. On les met à découvert par le procédé analytique (vzλutixo). Ils sont l'objet de la connaissance directe (vont); ils ne sont connus ni par la sensation, ni par la science; c'est l'intelligence (vous) qui les connaît, et cette connaissance constitue la sagesse (copia) supérieure à la pensée discursive ( φρόνησις ου διάνοια ).

Les principes sont fondés sur l'opposition des contraires : ce qui est et ce qui n'est pas. Ils se résument donc dans le principe de contradiction. «Rien ne peut, en même temps,être et n'être pas. »

Cependant les principes ne sont pas les mêmes pour toutes les sciences; car il faut distinguer les objets éternels, des objets périssables. Dans les sciences des objets éternels les principes sont ce qui est nécessaire et éternel; dans les sciences des objets périssables, les principes sont le cours ordinaire des choses. (cent to πολύ).

Ainsi la théorie d'Aristote sur la connaissance n'est nullement sensualiste, comme on l'a dit trop souvent. M. Barthelemy Saint-Hilaire, dans son analyse de la Logique d'Aristote, justifie pleinement cette théorie du reproche de sensualisme. Il remarque même qu'Aristote n'a jamais admis le fameux principe: Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu, et de plus que lorsqu'il a comparé l'intelligence à un tableau sans inscription (tabula rasa) c'était dans un tout autre sens que celui qu'on lui attribue. Aristote dit que l'entendement peut se penser lui-même, et qu'alors l'objet de la pensée, identique au principe pensant, ressemble à une tablette sur laquelle il n'y aurait aucune écriture réelle.

Tout cela est vrai, mais il ne faudrait pas en conclure que jusqu'ici

la philosophie tout entière a vu dans Aristote le contraire de ce qu'il dit. S'il n'a pas formulé expressément le principe que tout ce qu'il y a dans l'intelligence lui vient de la sensation, il a exposé une théorie qui repose sur ce principe; si c'est dans un autre sens qu'il a comparé l'intelligence à la fameuse table rase, tous ses commentateurs ont bien vu que cette expression rendait bien sa pensée sur l'intelligence naissante. (*) Car il n'admet dans l'intelligence aucune idée déterminée avant la sensation, et les principes qu'il y découvre ensuite n'y sont tout d'abord qu'en puissance et non pas en acte. Or c'est là précisément et uniquement ce qu'Aristote combat dans la théorie des idées de Platon, considérée dans l'intelligence. Il combat d'ailleurs aussi et non moins énergiquement l'existence des idées en dehors de l'intelligence, Jes genres en dehors des choses et avant les choses, parce qu'il lui semble que Platon en fait des substances à part et indépendantes.

Nous reconnaissons avec M. Barthélemy Saint-Hilaire que Leibnitz n'a rien changé à la théorie d'Aristote, qu'il croyait cependant corriger, en ajoutant au fameux principe: excipe: nisi ipse intellectus. Bien plus, nous dirons que Leibnitz lui-mème ne s'est pas exprimé plus clairement qu'Aristote sur cette question, que comme lui il semble ne reconnaître dans l'intelligence que la faculté de formuler les principes de raison, tandis qu'il aurait pu trouver le véritable sens caché d'Aristote et la vraie manière dont il faut entendre cette théorie, dans S. Thomas d'Aquin, qui dit formellement que l'intellet des principes est une habitude naturelle. Et S. Thomas, qui mieux que personne a compris Aristote, ne croyait pas, en parlant ainsi, s'écarter de la doctrine du philosophe.

162. La Logique d'Aristote. Les six ouvrages que l'on désigne sous le nom de Logique ou d'Organon, forment un tout suivi et complet. Aristote les a conçus ainsi. Mais ce n'est pas lui qui leur a donné les noms sous lesquels ils sont connus. Il les désigne quelquefois par Méthode des procédés logiques (pétodos tuv λóywv) et plus souvent il semble n'y voir autre chose que ce qu'il appelle l'Analytique. Ces deux dénominations présentent l'ouvrage à deux points de vue opposés. Le premier le désigne tel qu'il est et comme devant servir de règle à l'intelligence qui poursuit la

(*) D'ailleurs cette même comparaison se retrouve dans le traité de l'âme, où il dit « L'intellect passif est d'abord comme une table rase, comme on le voit dans la première enfance. »

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