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langues à construction fixe. Ces dernières, où la construction est réglée par la syntaxe, peuvent se répartir entre quatre systèmes, celui du français, de l'allemand, du turc et du chinois. Le français, qui place le complément après le terme complété (donner un soufflet), est diamétralement opposé au turc, qui place le mot régi le premier1. L'allemand suit l'ordre français dans les propositions principales, l'ordre turc dans les subordonnées. Le chinois, presque identique sur ce point à l'anglais, se classe entre le français et l'allemand 2. La construction qui fait précéder le complément est dite ascendante (caeli filius). La construction descendante convient à l'analyse, et se trouve souvent dans Aristote. Le français est essentiellement descendant, l'allemand presque toujours ascendant: de là, la différence de clarté entre ces deux langues. Le turc est absolument asservi à la construction ascendante 4 : le latin et le grec tempèrent ces deux constructions l'une par l'autre, et en tirent les effets les plus heureux 5.

1. Padissae filii equos subripuit (ordre turc).

2. Comparez la phrase chinoise: Caeli filius potest designare virum ad caelum, et l'anglais Heaven's son can design a man to heaven.

3. Hermogène la nomme hayaopós (de Formis, 1, 5).

4. On la trouve aussi dans quelques vieux textes de lois romaines.

5. La construction descendante est accompagnée de l'accentuation ascendante, et réciproquement. Dans les langues anciennes, à la fin des périodes descendantes, après les mots les plus significatifs, arrivent encore un ou deux mots qui, en achevant la construction grammaticale, n'ajoutent pas grand'chose au sens et forcent la voix à descendre. De là résulte l'harmonie de ces terminaisons, qui sont comme les derniers tintements d'une cloche Esse existimetis, esse videatur. Weil se rencontre avec Nisard (Littér. franç., 1, p. 412) pour ne voir dans l'harmonie de la phrase « qu'une suprême convenance d'un style qui réunit tous les autres. » Il pense que « le jugement de l'oreille cache souvent un jugement de l'esprit », et par suite que nous pouvons sentir, en général, le charme qui résulte de l'arrangement de la phrase chez un Cicéron ou un Démosthène. Ces vues très séduisantes sont combattues par Benloew (Accent indo-européen, p. 216 sqq.), qui n'admet point l'existence de l'accent oratoire, c.-à-d. d'un appui de la voix portant sur un mot dans chaque proposition et sur une proposition de chaque période (Weil, p. 74-75.)

LIVRE VII

HISTOIRE POLITIQUE ET LITTÉRAIRE, PHILOSOPHIE ET SCIENCES
DE L'ANTIQUITÉ (BIBLIOGRAPHIE)

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Je ne donne ici qu'une bibliographie, dont le but est d'indiquer les livres de fonds dont une bonne bibliothèque philologique doit être pourvue. On pourra la compléter au moyen des catalogues cités au livre II, notamment de la Bibliotheca scriptorum classicorum d'Engelmann-Preuss, 1880-82.

§ I. - HISTOIRE POLITIQUE.

Histoires générales. Histoires universelles de Cantù (19 vol., trad. fr. 1867 et suiv.), Schlosser (18 vol., l'Hist. de l'antiquité trad. par Golbéry, 1828), Weber (14 vol., trad. abrégée 1870-75). L'excellente Hist. de l'antiquité par Duncker, 5o édit. 1882, a été trad. en anglais sur la 4o éd., 18771. L'Histoire universelle de M. Fontanes (1880 et suiv.) n'est pas un ouvrage d'érudition. Dans l'Histoire universelle en monographies que publie Oncken, 1880 et suiv., l'histoire de la Grèce et de Rome est due à Hertzberg (1881, all.). L'Histoire universelle de Jean de Müller, trad. fr. 1835, contient plus de phrases que d'idées et plus d'idées que de faits. Celle de Ranke (18801886) s'arrête aux Croisades; il ne faut pas y chercher un précis détaillé des événements, mais des vues d'ensemble élevées et des études originales sur certains points.

PREMIÈRES CIVILISATIONS.

Lubbock, les Origines de la civilisation, 1881; Heeren, Idées sur la politique et le commerce des principaux peuples de l'antiq., trad. fr. 1829-443; Niebuhr, Leçons sur l'hist. ancienne, trad. angl. 1855; Chabas, Études sur l'antiq. historique d'après les sources égyptiennes,

1. Il y a des Mémentos d'histoire universelle en 1 vol. par Duruy, Chevalier, Cortambert, etc. L'llist, générale de l'antiq. en 1 vol., par Doublier, 1874 (all.) laisse désirer des renvois aux sources. Boeckh qualifie d'« excellente » l'Histoire universelle de Gatterer, 1792, et recommande Bredow, Manuel d'hist. anc., 5° édit. par Otfr. Müller, 1816.

2. Holzwarth, Hist. universelle, 7 vol. 1881 (all.), est un bon précis.
3. Le Manuel d'hist. ancienne de leeren a été trad. par Thurot, 1827.

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HISTOIRES GÉNÉRALES.

1873; F. Lenormant, les Premières civilisations, 1873 et suiv.; Maspéro, Histoire ancienne des peuples de l'Orient, 2° édit., 1876.

HISTOIRE GRECQUE. L'ouvrage capital reste celui de Grote (jusqu'à la mort d'Alexandre), trad. par Sadous en 19 vol., 1864-67. - Curtius, Hist. grecque, trad. par Bouché-Leclercq, 5 vol., 1882; l'Histoire d'Alexandre et de ses successeurs, par Droysen, trad. par le même, 1883 et suiv., fait suite à l'histoire de Curtius. C'est un très beau livre, mais « écrit à un point de vue moderne » (Fustel de Coulanges). Otfr. Müller, Histoire des races helléniques (all.), malheureusement inachevé, 1820-24. Thirlwall, Hist. de Grèce, 5 vol., rad. 1847. Kortüm, Hist. des Grecs, 3 vol., 1854 (all.); Leonh. Schmitz, ibid., 1859 (all.); Hertzberg, Histoire de la Grèce, dans la coll. Oncken, 1881; Cox, Histoire de Grèce (jusqu'à la fin de la guerre du Péloponnèse), 1874 (angl.); Duruy, Hist. de la Grèce, 1874, 2 vol. (il existe plusieurs abiégés); Schaefer, Esquisse de la connaissance des sources de l'hist. gr. jusqu'à Polybe, 3 éd., 1882, all. (excellentes indications sur les historiens)3; Clinton, Fasti Hellenici, 3° éd., 1841; Peter, Tableaux chronoi. de l'hist. grecque, 1878; Roth, Hist gr. d'après les sources, 3o éd., 1882 (all.).

HISTOIRE BYZANTINE. Ouvrages généraux de Lebeau (continué par Ameilhon, 27 vol., 1756-1811), Gibbon (trad. par Guizot, 1812-29, et dans le Panthéon littéraire, 2 vol., 1845); Paparrigopoulo (en grec moderne, 1874, précieux pour la période byzantine; résumé par l'auteur en français, Hist. de la civil. hellénique, 1878); Bikélas, les Grecs au moyen âge, 1878; Finlay, l'Empire byzantin, 1851 (angl.); Histoire de la Grèce depuis la conquête romaine, 7 vol., 1877 [angl.]); Gfrörer, Histoires byzantines, 1872-77 (all.); Muralt, Essai de chronogr. byzantine, 1855-73 (capital). Les anciens livres de Ducange et de Banduri (voy. le livre I) sont toujours indispensables; voyez aussi Le Quien, Oriens Christianus, 1740.

HISTOIRE ROMAINE. Lenain de Tillemont, Hist. des empereurs, 1720-38 (chef-d'œuvre d'exactitude); Rollin et Crevier, Histoire romaine, 1742 et suiv. (compilation); Gibbon, Déclin et chute de l'empire romain, trad. fr., 1812-29; Niebuhr, Hist. romaine, trad. fr. par Golbéry, 1830-405; Lectures sur l'histoire romaine, 4° éd. en anglais, 1873; Arnold, Histoire de Rome, 1820 (angl.); Kortüm, Hist. romaine jusqu'à la chute de l'empire d'Occident, 1843 (all.); Hoeck, Hist. rom. depuis la chute de la rép. jusqu'à la mort de Néron, 1841-50 (all.); Peter, Hist. rom., 3o éd., 1870-71; Schwegler, Hist. romaine (ouvrage critique d'une haute valeur), 3 vol., 1853-58 (all.), continuée par Clason, 2 vol., 1873-76; 0. Jäger, Hist. des Romains, 3o éd.,

1. Mitford, Histoire de la Grèce, trad. 1809, est encore utile.

2. Du même, Histoire générale de Grèce, 1 vol., 1878 (angl.). Parmi les précis, on peut encore citer Van den Berg, Petite hist. des Grecs, 1880, avec renvois aux sources; Stoll, Hist. des Grecs, 2 vol., 1871 (all.); Herbst et Baumeister, 2° édit. 1871 (all.); Jaeger, 3 édit., 1877 (all.).

3. Eichhorn, Antiq. historia ex ipsis script. Graec. narrationibus contexta, 1811-13, est une mosaïque qui peut servir à l'étude des sources.

4. Hertzberg, Hist. de Grèce depuis Arcadius jusqu'à la Croisade latine, 1877 (all.); cf. l'art. Griechenland dans Ersch et Gruber.

5. Gerlach et Bachofen, Hist. des Romains, 1831, et Kobbe, Hist. romaine, 1841, oat maintenu contre Niebuhr l'authenticité de la tradition primitive.

HISTOIRE GRECQUE.

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1874 (all.); Ampère, Hist. rom. à Rome, 5° éd., 1874 (pittoresque); Ihne, Hist. rom., 4 vol., 1868-77, trad. angl. 1878; Clinton, Fasti Romani, 184550; Peter, Tableaux d'hist. rom., 1881 (all.), trad. angl. 1882.

Les deux ouvrages capitaux sont Mommsen, Hist. romaine (jusqu'à l'empire), trad. par Alexandre, 8 vol., 1869 et suiv.; Duruy, Hist. des Romains1, dont il existe aussi une grande édition avec cartes et gravures; une des meilleures et la plus complète des histoires romaines.

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II. Ouvrages spéciaux relatifs à la Grèce. L'histoire des races a été inaugurée avec éclat par O. Müller (les Doriens, trad. angl. de Lewis, 1830; Aegineticorum liber, 1817; Orchomène et les Minyens, 1820; les Macédoniens, 1825). Abel, la Macédoine avant Philippe, 1847 (all.) 2; Hoeck, la Crète, 3 vol., 1823-29 (all., excellent); Engel, Hist. de Chypre, 2 vol., 1841 (all.); Manso, Hist. de Sparte, 1800-1805 (all.).

L'histoire de la Sicile a été écrite par Lloyd, 1871 (angl.) et Holm, 187074 (all). Voy. Holm dans le Jahresbericht de Bursian, 1874 et suiv.

Wecklein, Sur la tradition des guerres médiques, 1876 (all.); Devaux, Mém. sur les guerres médiques, 1876; Gobineau, Hist. des Perses, 1869; Busolt, la Fin des guerres médiques, 1882 (all., dans le Journ. de Sybel, p. 385); Bauer, Thémistocle, 1881 (all.).

Oncken, Athènes et l'Hellade (Cimon, Éphialte, Périclès, Cléon), 1865-66 (all.); Filleul, Hist. du siècle de Périclès, 1873 (même suj. par Lloyd, 1875 [angl.] et Schmidt, 1880 [all.]); Houssaye, Hist. d'Alcibiade, 1875.

Büdinger, Cléon, 1880 (all.); Emminger, même suj., 1882 (all.); Boehnecke, Démosthène, Hypéride, Lycurgue, 1864; Études sur les orateurs attiques et leur temps, 1843; Schaefer, Démosthène et son temps, 2e éd., 1882 (all., ouvrage de premier ordre); Hartel, Études sur Démosthène, 1878; Zolling, Campagne d'Alexandre en Asie centrale, 2° éd., 1875 (all.); Droysen, Hist. d'Alexandre et de ses successeurs, trad. fr. par Bouché-Leclercq, 1883 et suiv.; Athènes et l'Ouest avant l'expéd. de Sicile, 1881 (all).; Busolt, Recherches sur l'hist. grecque, 1880 (all.; Sparte et Olympie, Histoire d'Argos, etc.); Holzapfel, l'Hist. gr., de 489-413, 1879 (all.); Sailet, Contrib. à l'histoire des rois du Bosphore et du Pont, 1866; Lachmann, Hist. de la Grèce de la fin de la guerre du Péloponnèse jusqu'à l'avènement d'Alexandre, 1840 (all.); A. Léon, Hist. de la campagne de Cyrus, 1825 (all.); Rennell, même suj., 1816 (angl.); Robiou, l'Itinéraire des Dix Mille, 1874 (travaux sur le même sujet de Koch, 1850; Strecker et Kiepert, 1870); Cartault, de Causa Harpalica, 1881; Olivier, Hist. de Philippe de Macédoine, 1740 (même suj. par Leland, 1761, angl., et Bruckner, 1857, all.); Grauert, Hist. d'Athènes de la mort d'Alexandre au ren vellement de la ligue achéenne, 1833 (all.); Rehdantz, Vitae Iphicratis, G..abriae, Timothei, 1845; L. Morell, Vita Phocionis, 1869; Vischer, Epaminondas (t. Il de ses Petits

1. L'auteur en a fait un résumé en un vol. Comme précis d'hist. romaine, on peut encore consulter ceux de Fernique, 1882; Maréchal, 1882; Poirson, 1824-26; Merivale, 4° édit. 1877 (angl.); Weidner, 2° édit. 1875 (all.); Stoll, 2° édit. 1871 (all.); Berkeley, 1876 (angl.); Jaeger, 4 édit. 1877 (all.). Un précis de Guiraud et Lacour-Gayet est sous presse (1883). 2. Cf. Flathe, Histoire de la Macédoine, 1831 (all.).

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OUVRAGES SPÉCIAUX.

écrits, 1871, all.); Schorn, Hist. de la Grèce depuis le comm. de la ligue étolienne jusqu'à la ruine de Corinthe, 1833 (all.); Mannert, Hist. des success. d'Alexandre, 1787 (all.); même sujet par Poirson et Cayx, 18282; Parthey, Ptolémée Lagus, 1860 (all.); Guiraud, de Lagidarum cum Romanis societate, 1880; Freeman, Hist. du gouvernement fédératif, t. I, 1863 (angl.); Neumeyer, Agis et Cléomène, 1881 (all.); Fustel de Coulanges, Polybe ou la Grèce conquise par les Romains, 1858; Finlay, Hist. de la Grèce sous la domin. romaine, 2° éd., 1857 (angl.).

Hertzberg, la Grèce sous la domination rom., 1866-74 (all.); Petit de Julleville, même suj., 1875; Brunet de Presle, la Grèce depuis la conquête romaine (coll. de l'Univ. pittoresque); Hopf, Hist. de la Grèce au moyen âge, dans Ersch et Gruber, t. LXXXVI (all.).

III. Ouvrages spéciaux relatifs à Byzance. Krause, les Byzantins du moyen âge, 1869 (all.), bon précis ; Rambaud, Constantin Porphyrogénète, étude sur l'administration byzantine au xe siècle, 1870 (excellent); Gregorovius, Athenaïs, 1882 (all.); Debidour, De Theodora, 1877; Marrast, la Vie byzantine au vi° siècle, 1881; Hirsch, Byzantinische Studien, 1876 (all.); Drapeyron, Héraclius, 1869; Hopf, Chroniques gréco-romanes, 1873; Schlosser, Hist. des empereurs iconoclastes, 1812 (all.); Muralt, Essai de chronographie byzantine, 1855-1873.

IV. Ouvrages spéciaux relatifs à Rome. Cornwall Lewis a écrit une Enquête sur la crédibilité de l'hist. primitive de Rome, 1855 (angl.); il est encore plus sceptique que Niebuhr. On tend aujourd'hui, surtout en Italie, à réhabiliter dans une certaine mesure la vulgate.

1. Voy. aussi Sankey, Suprématie de Sparte et de Thèbes, 1877 (angl.); Pomtow, Vie d'Epaminondas, 1875 (all.).

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2. Schneiderwirth, les Parthes, 1874 (all.); A. Hermann, les Romains et les Parlhes, 1882; Rawlinson, la VI grande monarchie orientale, 1873; Gardner, préface des Monnaies parthes dans la coll. des Numismata Orientalia, 1878. Bayer, Historia regni Graecorum Bactriani, 1738; Sallet, les Successeurs d'Alexandre en Bactriane et en Inde, 1879 (all.); F. W. L. Reuss, Études sur l'histoire des Diadoques, 1876 (all.). 3. Cf. Paparrigopoulo, Bull. de Corr. Hellén., I, 17 ; I, 274.

4. Les premiers doutes sur l'histoire romaine traditionnelle, ou sur la vulgate légendaire popularisée par Tite Live, ont été exprimés par Cluvier (Italia antiqua, 1624), qui signala le passage décisif où Tite Live, au commencement du vi livre, avoue lui-même que les anciens documents ont péri lors de l'incendie de Rome par les Gaulois. Périzonius (Animadv. historicae, 1685) devança Niebuhr en supposant que l'histoire romaine provenait en grande partie de compositions poétiques aujourd'hui perdues. Montesquieu (Grandeur et décadence des Romains, 1731) ne manifeste aucun scepticisme; mais Lévesque de Pouilly, surtout Beaufort (Incertitude des cinq premiers siècles de Rome, 1738, 2° édit. par Blot, 1866), enfin Charles Lévesque (Hist. crit. de la républ. romaine, 1807), ouvrirent la voie à la critique allemande. Le premier volume de l'Histoire romaine de Niebuhr parut en 1811 il y exprima sa grande et paradoxale idée, analogue à celle de Wolf sur Homère, que les légendes de Tite Live sont les restes d'épopées perdues; et, plus poète lui-même que les poètes latins, il reconstruisit l'histoire de Rome à sa manière. Peter (Hist. romaine, 1811) défendit la tradition contre Niebuhr; il fut suivi dans cette voie par Gerlach et Bachofen, 1851. Par contre, Cornwall Lewis nia qu'il y eût quoi que ce fût à tirer des anciennes légendes de Rome, et déclara inutile l'hypothèse de Niebuhr. Mommsen ne croit pas à la tradition plus que Niebuhr, mais il s'écarte de lui en ne faisant aucun cas des mythes. On considère généralement Rome comme une colonic latine, soumise longtemps à la domination, puis à l'influence des Étrusques. A défaut d'autres do

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