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2. A Rome, les danses du choeur sont remplacées par des soli mimiques 1; une grande place est donnée à la pantomime, surtout depuis Auguste 2, au grand détriment de la moralité et de l'art 3.

Grecs (all.) 1873. . — « Pour étudier l'orchestique, dit Bockh, il faudrait être un excellent maître de ballet et un bon philologue : deux conditions qui se trouvent rarement réunies. » 1. Pseudolus, 1274.

2. Boissier (Rev. archéol., 1861, p. 342) remarque que, sous l'Empire, on trouve les expressions saltare ou cantare (mais non agere) tragoediam. Or le pantomime est nommé à Rome saltator, et Athénée et Zozime affirment que la pantomime est née sous Auguste. Selon Boissier, la pantomime est sortie naturellement de l'exécution des cantica, partagée, depuis Livius Andronicus, entre l'acteur, le joueur de flûte, et un musicien disant les paroles. Les pantomimes n'étaient qu'une série de cantica successifs sur un des thèmes mythologiques qui faisaient le fond de la tragédie. Le chœur chanté, canticum, caractérise la pantomime romaine et la distingue de la danse des Grecs, qui n'est accompagnée que par une musique d'instruments; les gestes, d'ailleurs, étaient l'important. Saltare tragoediam, c'est jouer une pantomime, et cantare tragoediam, exécuter une tragédie chantée, un drame lyrique composé de monologues scindés. D'après Suétone (ap. Diom. Putsch, p. 489), ce fut par la vanité des trois artistes qui collaboraient aux pièces de théâtre que l'accord des gestes, des paroles et du chant, qui avaient fait des anciens cantica un spectacle complet, se brisa dès les premiers temps de l'Empire: chaque auteur préféra briller pour son compte, et ainsi naquirent la tragoedia saltata ou pantomime, la tragoedia cantata ou drame lyrique, enfin la musique de la flûte seule exécutée par le pythaules. La vieille tragédie périt de la dislocation des parties qui la composaient. - Il peut paraître singulier de faire naître par une sorte d'abstraction un jeu aussi simple que la pantomime; quoi qu'il en soit, le travail de Boissier mérite d'être signalé comme le modèle d'une discussion archéologique serrée et élégante. Comp, Grysar, le Mime romain, 1854 (all.).

3. Pantomimes sous le Bas-Empire: Procope, 'AvexS., IX, 4.

MANUEL DE PHILOLOGIE.

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LIVRE IX

MÉTRIQUE DES ANCIENS1

La RHYTHMIQUE, dont la métrique fait partie, est la science de l'ordre des mouvements successifs dans les trois arts musicaux, la poésie, la musique et l'orchestique; elle diffère de la symétrie, qui est la science de l'ordre des parties juxtaposées dans les trois arts plastiques, l'architecture, la statuaire et la peinture 2.

Rhythme. « Le rhythme, disait Aristoxène, est l'ordre des temps. » Le

1. BIBLIOGRAPHIE. Le Manuel d'Héphestion est un extrait en 1 livre d'un autre extrait en 5 livres abrégé lui-même d'un extrait en 11 livres tiré d'un ouvrage en 48 livres megi μétρwv: cela donne une idée de la manière de travailler des Byzantins, où le précis copiait le précis en l'abrégeant. Tous les autres métriciens grecs, Moschopule, Dracon, Isaac, Tzetzès, etc., sont inférieurs à Héphestion (V. Westphal, Scriptores metrici Graeci, 1866). Le plus important des métriciens latins est Terentianus Maurus (V. Gaisford, Script. Latini rei metricae, 1837; Keil, Grammat. Latini, t. VI et VII. Il faut ajouter beaucoup de scholiastes, et les auteurs cités plus haut sur la musique. On fait actuellement peu de cas des témoignages des métriciens anciens, dont les systèmes sont très compliqués et arbitraires (cf. Riemann, Préf. aux Mètres d'Horace de Schiller). La métrique moderne date de Bentley, de Metris Terentianis oxediaopa, 1726, qui contient encore beaucoup d'idées fausses: le de Metris d'Hermann, 1799, et ses Elementa doctrinae metricae, 1816, sont les fondements de l'enseignement actuel. Mais le premier travail décisif sur la métrique des lyriques grecs est celui de Backh, Mètres de Pindare, 1808 et 1825 (all.). Après les ouvrages d'ensemble fort méritoires d'Apel, 1834-8 et de Leutsch, 1841, l'apparition des deux volumes de Rossbach et Westphal (2 édit., 1867-68, 1° édit., 1854-65) ouvrit une ère nouvelle dans les études de métrique et de musique. Le bon manuel de métrique de Christ (2° édit., 1879) contient peu de choses originales. Les 4 vol. de Schmidt, 1868-72, sont au contraire d'une hardiesse excessive. L. Müller a publié un travail très détaillé, écrit dans un latin bizarre et obs cur, sur la Métrique des poètes latins, sauf Plaute et Térence, 1861. La métrique des comiques latins a surtout été étudiée par Ritschl et son école : voy. K. F. W. Müller, Prosodie de Plaute, 1869 (complém. en 1872); Conradt, de Versuum ap. Terentium structura, 1869. Citons encore la dern. édit. du Traité de versification latine de Quicherat, 1881, ouvrage écrit avec beaucoup de goût; Schiller, Mètres lyriques d'Horace, trad. Riemann, 1882; Köpke, même suj., 1883 (all.); L. Müller, Métrique grecque et latine (abrégé), trad. Legouëz, 1882 (mal conçu et impropre à l'enseignement); Orthogr. et prosodiae Lat. summarium, 1878. Je dois beaucoup au cours de métrique professé par Weil aux Hautes-Études en 1878-79, cours resté malheureusement inédit.

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2. pulμós, de şu, couler. Aristide Quintilien reconnaît le rhythme dans tous les arts. Sur le rhythme en général, voy. Benloew, Précis d'une théorie des rhythmes, 1862.

RHYTHME, MÈTRE.

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temps est la mesure du mouvement rhythmique. L'unité de temps est le temps simple ou point, égal à la durée de la note, de la syllabe ou de la figure de danse la plus courte1. Le temps double est la syllabe longue ordinaire, égale à deux brèves 2.

Pied. Le pied est une partie du rhythme qui fait connaître la nature du tout, comme l'intervalle entre deux barres, dans notre notation musicale, permet de reconnaître si une mesure est à 3 temps, 6/8, etc. Le pied se compose de plusieurs syllabes dont l'une est marquée par une inflexion plus forte. Le temps fort s'appelait anciennement basis ou thésis, parce qu'on abaisse la main et le pied en le marquant; le temps faible se nommait arsis*. Mais, comme en général la voix s'élève avec le temps fort et s'abaisse avec le temps faible, les grammairiens postérieurs prirent la déplorable habitude d'appeler arsis le temps fort et thésis le temps faible. Les modernes se sont partagés entre ces deux systèmes 5, et il en est résulté une confusion qui n'a pas légèrement servi à compliquer l'étude déjà si difficile de la métrique ancienne.

Genres de rhythme. — D'après le rapport numérique entre les deux parties du pied (la thésis et l'arsis), Aristoxène distingue trois genres rhythmiques : 1° le genre égal ou dactylique (2 : 2); 2o le genre double ou iambique (2 : 1); 3o le genre sesquialtère ou péonique (3 : 2)7. Un quatrième genre d'un emploi rare est l'épitrite (4:3).

Mètre.

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En musique, on peut toujours remplacer une noire par deux croches; dans un vers, on ne peut pas remplacer partout une longue par deux brèves. Le rhythme n'a rapport qu'à la somme des temps; le mètre dépend, en outre, de leur disposition relatives.

1. χρόνος πρῶτος, σημεῖον. σημεῖον καλεῖται διὰ τὸ ἀμερὲς εἶναι (Arist. Quintilien).

2. La durée du temps simple est une more; elle n'a rien d'absolu et dépend du mouveLongam esse duorum temporum, brevem unius, etiam pueri sciunt »

ment ou tempo.

(Quint., 9, 4, 5).

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5. Πούς ἐστι μέρος τοῦ παντὸς ρυθμοῦ δι ̓ οὗ τὸν ὅλον καταλαμβάνομεν. τούτου δὲ μέρη δύο ἄρσις xat béots (Aristide, p. 49).

4. Le pied est la réunion d'une thésis et d'une arsis (en latin: positio, elevatio).

5. Isid., Orig., 1, 16 : « Arsis et thesis, id est, vocis elevatio et positio. >>

6. Bentley et Hermann suivent les grammairiens latins: Rossbach et Westphal sont revenus à l'ancienne mode, et Christ à la nouvelle, sauf à écrire arsis et thésis en grec quand il les prend au sens ancien. Cette dernière invention paraît peu heureuse, et je me conforme, dans ce qui suit, aux acceptions anciennes.

7. γένος ἴσον, διπλάσιον, ἡμιόλιον. I. Au 1 genre se rattachent les pieds suivants : le procéleusmatique simple ou pyrrhique: uu; le double procéleusmatique: uuuu; le dactyle où anapeste a majori : - uu; l'anapeste a minori: uu ; le spondée simple: - - ; le spondée double: où l'arsis et la thésis comprennent chacune une syllabe longue

de 4 mores.

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II. Au 2 genre appartiennent: l'iambe: u ; le trochée : u; le tribraque: uuu, et les pieds composés : l'ionique majeur: - - Uu, et l'ionique mineur: uu - - . III. Au 3 genre se rattachent: les péons: - UUU (et les permutations); le crélique:- u le bacchius: u--; l'antibacchius: -- U.

IV. A ces rhythmes il faut ajouter ceux qu'Aristide appelle puxtol: le dochmius: U --U-; le choriambe: - UU- (doit être rattaché à l'ionique); l'antispaste : u --u, etc.

S. Quint., 9, 4, 46: « Rhythmi, id est numeri, spatio temporum constant, metra etiam ex ordine, ideoque alterum esse quantitatis videtur, alterum qualitatis.

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VERS ET PÉRIODES.

Quantité1. On distingue les syllabes en longues2, brèves et communes. Le frappé rhythmique (ictus), marqué chez les Grecs par un point, est remplacé (à tort) chez quelques modernes par le signe de l'accent aigu. L'accent rhythmique est distinct de l'accent tonique : ainsi, dans le deuxième vers de l'Enéide, l'accent rhythmique est sur la première syllabe de Italiam et l'accent tonique sur la deuxième.

La PROSODIE, étude de la quantité des syllabes, est la préface nécessaire de la métrique. Comme on l'apprend, ou comme on devrait l'apprendre dans les classes, je n'en exposerai pas les règles ici 5.

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Cola, Périodes. La réunion de plusieurs pieds forme un cólon (xãλcv) ou membre métrique. La réunion de plusieurs côla formant un système métrique (par exemple une strophe alcaïque), s'appelle période. Un vers ou une période est catalectique lorsque le dernier pied est incomplet, ou acatalecte lorsque tous les pieds sont complets 7; la catalexe correspond généralement à un silence dans notre musique.

Mais, outre les vers catalectiques qui se complètent par un silence, il y a ceux qui se complètent par des tenues. On doit admettre une tenue quand le temps fort tomberait sur le silence; ainsi, dans le vers d'Horace : mea renidet in domo lacunar, qui est iambique, il faut attribuer à la syllabe cu une valeur de trois brèves (1 1/2), parce que sans cela le temps fort tomberait après nar et le vers n'aurait que 5 temps forts pour 6 temps faibles. Aristide Quintilien parle du spondée double, et l'anonyme papi Mouo.xñs, publié par Bellermann, nous donne les signes indiquant les longueurs de 3 temps, de 4 temps et de 5 temps (). Il est impossible de scander les lyriques grecs, Pindare surtout et les chœurs d'Eschyle, sans admettre très fréquemment des longues de plus de 3 temps.

La dernière syllabe du vers est indifférente; chez Homère, principalement à la césure, une brève peut être considérée comme longue devant une voyelles.

1. Il faut distinguer la quantité des voyelles et celle des syllabes. Dans or la voyelle est naturellement brève, mais la syllabe et est longue, parce que la prononciation d'une consonne prenant la moitié du temps qu'occupe celle d'une voyelle, la durée totale de tot est égale à 2 temps, c'est-à-dire à une voyelle longue (Règle de position).

2. μακραί, productae.

3. Boaxetat, correptae.

4. xoval, ancipites. Il vaudrait mieux les appeler douteuses.

5. Quicherat, Prosodie latine, dern. édit., 1882; Thurot et Chatelain, Prosodie lat. et grecque, 1882 (excellent). Pour la prosodie grecque, qui est beaucoup plus simple, voy. aussi la prosodie de Passow traduite par Longueville, 1848; l'étude de la quantité de et de est la seule difficulté sérieuse.. Cf. le Thesaurus de Quicherat (édit. de 1875), et les Gradus grecs de Morell, 2° éd. 1815, et de Prasse, éd. allem. 1810.

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6. Le pentamètre est une période dicatalecte, parce qu'il comprend deux côla catalectiques. Un vers composé de deux cola de rhythme différent, où la dernière syllabe du premier est douteuse, s'appelle asynartète. (Hor., Épod., 11.) Cf. Héphestion, ch. 15.

7. Par ex. le vers iambique sénaire.

8. δεῦρο μαχησόμενος· ἐπεὶ οὔτι μοι αἴτιοί εἰσιν. (ΙΙ., I, 153.) Mais, très souvent, cet allongement peut s'expliquer par un ancien Ƒ ou un j disparu. Pindare et les tragiques ont imité cette licence homérique, qui n'était peut-être pas une licence pour Homère. L'allongemeni est cinquante fois environ plus rare devant des consonnes, pour des voyelles frappées da ictus : τόξ ̓ ὤμοισιν ἔχων ἀμφηρεφέα τε φαρέτρην (Ι., Ι, 45).

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Tous les mètres se rapportent à un des trois genres dactylique ou égal, double et sesquialtère.

Au genre égal ou dactylique appartiennent le dactyle et l'anapeste. L'arsis et la thésis y sont d'égale durée. De là, le caractère sérieux et grave du genre dactylique.

MÈTRES DU Genre égal.

Mètre dactylique. Les dactyles se rencontrent sous forme de dipodies, tripodies, tétrapodies, pentapodies et hexapodies. La tripodie était la plus anciennement usitée d'elle dérivent le vers élégiaque et l'hexamètre. La pentapodie est rare.

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HEXAMETRE1. Aristote (Poét., 24, 5) appelle le mètre héroïque ou hexamètre le plus grave et le plus majestueux des mètres 2. Les anciens (Paus., 10, 5, 4) attribuaient à la prêtresse Phémonoé, de Delphes, l'invention de l'hexamètre, qui aurait d'abord servi pour les réponses d'oracle.

1. Ludwich a compté dans Homère

1. Nature des pieds de l'hexamètre3. 1 vers spondaïque sur 18 hexamètres. Dans Ennius, on trouve 16 spondaïques sur 430 hexamètres qui nous restent de lui. Les Alexandrins et, à leur exemple, Catulle, abusèrent de l'hexamètre spondaïque, au point d'importuner Cicéron3. Il devient rare dans les poètes de la décadence.

3. Le dactyle prédomine dans les quatre premiers pieds de l'hexamètre.

:

HIATUS, ÉLISION. Les grands prosateurs, Démosthène, Isocrate, Théopompe, ont évité l'hiatus qui, en poésie, est tout à fait proscrit; la chute du F a produit dans Homère beaucoup d'hiatus qui ne sont qu'apparents. Les remanieurs et interpolateurs de ses poèmes, constatant ces hiatus sans en connaître l'origine, se permirent dans leurs imitations des hiatus réels, là où un ancien F est inadmissible de là, l'embarras de la critique, et le triomphe très peu justifié des adversaires du F, chaque fois qu'un pareil vers se rencontre. Dans l'élision ou synalèphe, Ahrens a démontré que la voyelle élidée ne disparait point, mais sonne comme une petite note (appoggiature) devant la voyelle suivante. - Quand une voyelle longue finale rencontre une voyelle initiale, il se produit une crase, si la fusion est exprimée dans l'écriture (iyoda), et une synizèse ou synccphonèse, si elle ne l'est pas (♪ dμporipuftv). L'aphérèse, ou suppression d'une voyelle initiale à la suite d'une voyelle longue, se trouve surtout chez les poètes attiques ('va). Le plus souvent (dans le genre dactylique, La voyelle longue finale est abrégée par la voyelle qui suit: elle perd un temps, comme la voyelle brève dans l'élision (vdpa μor čvvene). Les diphthongues s'abrègent en général au lieu de s'élider: les finales en at (sauf l'infinitif) sont les plus exposées à la synalèphe : βούλομ ̓ ἐγώ. Parmi les voyelles, v ne s'élide jamais, toujours, sauf dans idé chez Homère, et ne s'élide jamais aux datifs de la 5° déclinaison et dans ti, öti, πepi.

1. L'hexamètre est une hexapodie dactylique catalectique.

2. τὸ γὰρ ηρωικὸν στασιμώτατον καὶ ὀγκωδέστατον τῶν μέτρων ἐστίν.

3. Voy. dans Quicherat, Versification latine, le chap. Cadence.

4. On trouve déjà, dans Homère, le spondée employé en vue d'un effet, surtout à la fin des discours (Il., 24, 775). Virgile en a fait un très bel usage: Constitit, atque oculis Phrygia agmina circumspexit » (Aen., 2, 68).

5. Cic., ad Att., 7, 2, 1. Selon L. Müller, Perse, qui n'a pas un seul vers spondaïque, en a raillé l'abus dans le vers : « Et costam longo subduximus Apennino. »

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