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LIVRE II

BIBLIOGRAPHIE DE LA BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOTHÈQUES, MUSÉES, RÉPERTOIRES

Je me propose de traiter ici des bibliothèques, des musées et de leurs catalogues je terminerai par une esquisse générale de la bibliographie classique, en indiquant l'usage des répertoires qui sont des instruments de travail indispensables.

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Les manuscrits importants appartiennent aux grandes bibliothèques de l'Europe; le catalogue est loin d'en être fait. Il y a plus d'un siècle, Montfaucon l'essaya, et sa Bibliothèque des bibliothèques des manuscrits, 1739, est encore aujourd'hui le meilleur guide. On peut le compléter et le contrôler à l'aide de Haenel, Catalogue des Bibliothèques de France, Suisse, Espagne, Belgique et Angleterre, 1850; cf. Vogel, Bibliogr. des bibliothèques, 1840 (all.).

L'histoire des manuscrits de l'Italie est exposée dans Blume, Iter Italicum, 1824. Le catalogue de la Laurentienne de Florence (fondée en 1444), par Pandini, est le modèle du genre (11 vol., 1764-93). Les mss de cette bibliothèque sont désignés par leurs no d'ordre dans chaque pupitre ou pluteus. Ainsi, le manuscrit cru archetype d'Eschyle est coté Laurentianus plutei XXXII cod. 9. La Riccardiana a été cataloguée par Lami, 1756.

La Biblioth. Vaticane, à Rome, créée par Nicolas V (1447-1455), renferme des trésors en partie peu explorés. C'est là que se trouvent la plupart des mss du couvent de Bobbio, fondé par saint Colomban en 612, et qui était, au moyen âge, avec ceux de Fulde et de Corvey, le plus riche en mss anciens. Là aussi, sont 3000 mss de la biblioth. d'Heidelberg, enlevés en 1623. A défaut de catalogue général, on se sert de Montfaucon, p. 1–155o.

Même absence de catalogue à l'Ambrosienne de Milan, ouverte en 1609 par le Ca1 Borromée, également fort riche en mss de Bobbio (palimps. de Plaute, etc.)

1. Je ne parle que de leurs mss. Pour les imprimés, voy. les ouvr. généraux cités plus loin. 2. Le catalogue des mss grecs est sur le point de paraitre.

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PARIS, OXFORD, HEIDELBERG.

La Biblioth. de Venise, fondée par Bessarion en 1468 (Biblioth. Marciana), a été cataloguée par Zanetti, Morelli et par Valentinelli (mss latins), 1873.

A Naples (Biblioth. Borbonica), où Pertz découvrit en 1822 des palimpsestes de Lucain et du Digeste originaires de Bobbio, le Musée national possède les volumina d'Herculanum dont le déchiffrement a causé bien des déceptions. Les mss grecs de la Borbonica ont été catalogués par Cyrillus, 1826.

Sur les Biblioth. de l'Europe occidentale, voy. Haenel, op. cit. Le catalogue de la Biblioth. nationale de Paris, une des plus riches en mss latins (voy. la fin du liv. III), a été médiocrement fait par Anicet Mellot, 1739-44: mais Léop. Delisle a donné un très bon catalogue des mss latins1.

En Angleterre, à côté de la Biblioth. modèle du musée Britannique, la Biblioth. d'Oxford, dite Bodléienne du nom de son fondateur sir Bodley, †1612, contient 35 000 mss catalogués en dernier lieu de 1812 à 1821. Quelques collections privées (sir Philipps à Cheltenham) sont très importantes.

En Espagne, les Biblioth. sont presque dépourvues de catalogues. Celui de l'Escurial a été fait par un Français, Miller, en 1848. Madrid, Tolède, riches aussi en mss grecs, ont été explorées par Graux 5 et Ruelle.

Parmi les Biblioth. allemandes, la plus importante était autrefois la Palatine d'lleidelberg, fondée en 1390, qui avait hérité de 1000 mss appartenant aux Fugger. Mais pendant les campagnes de Tilly dans le Palatinat, Grégoire XV se fit promettre par le duc Maximilien de Bavière qu'après la prise d'Heidelberg les 3500 miss de la biblioth. seraient envoyés à Rome. En octobre 1622, Léon Allatius emmena la Palatine dans la Captivité du Vatican. Après Tolentino, 1797, 38 de ces mss vinrent à Paris, et furent restitués à Heidelberg en 1815, sauf 48 feuillets de l'Anthologie grecque, contenant les Anacreontea, qui sont restés à Paris. En 1816, la Vaticane rendit à Heidelberg les mss germaniques, mais garda les autres. Sylburg a catalogué l'ancien fonds grec, 1701.

En Russie, en Turquie (particulièrement au mont Athos, exploré par Minas, Miller, Lambros, etc.), à Patmos, en Asie Mineure (Trébizonde), beaucoup de couvents renferment des bibliothèques dont le contenu est mal connu.

La bibliothèque la plus riche en imprimés est celle de Paris; mais c'est à Goettingue et à Berlin qu'il faut chercher les travaux de détails allemands9.

Les cabinets les plus riches en médailles sont ceux de Paris, Londres, Berlin, Rome, Florence et Vienne (catal. de Londres, en publication).

1. Depuis 1849 a paru le Catalogue des Biblioth. départementales de France (terminé). 2. Catalogue de Smith, Nares, Forshall, etc. V. Gardthausen, Paléographie, p. 455.

3. Iriarte, Mss. grecs de la Bibl. nacional de Madrid, 1869.

4. Voy. surtout Graux, Essai sur les origines du fonds grec de l'Escurial. 1880; Serapeum, VIII, p. 273; Philologus, XIII, 192; XIV, 161, 373.

5. Arch. des Missions, t. II, p. 497; t. V, p. 111.

6. Jos. Scaliger écrivait à Gruter, biblioth. de la Palatine : « Indicem biblioth. vestrae sedulo legi completior est et meliorum librorum quam Vaticana. »

7. Bähr, Transfert de la Biblioth. d'Heidelberg, 1845. — Il faut encore nommer celles de Leyde (Catal. 1716, complété par Geel, 1852), Berne (Hagen, 1875), Cologne (Jaffé et Wattenbach, 1874), Munich (Monacensis, Halm, 1876-81), Vienne (Lambecius, Endlicher), SaintGall, Bamberg, Copenhague (Hafnia), Moscou (Matthæi), Saint-Pétersbourg (Muralt).

8. Sakkélion y a fait récemment d'importantes trouvailles (Scholies de Démosthène). 9. A Paris, les Bibl. de la Sorbonne, de l'Institut, de l'École des beaux arts, de l'École normale, sont les mieux pourvues pour l'antiquité classique.

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La Grèce ne possède pas le plus grand nombre des chefs-d'œuvre qu'elle a produits et que Paris, Rome, Florence, Londres, Munich, etc., se sont partagés. Le musée d'Athènes, toutefois, s'est beaucoup enrichi depuis quelques années Bernardakis a fait les frais d'un bel édifice où l'on a transporté les marbres autrefois au Théséion, les trouvailles de Mycènes, des vases et des terres cuites, etc. Les Tombeaux du Céramique forment une belle collection de bas-reliefs funéraires. — Il y a des musées bien ou mal installés à Olympie, Tégée, Argos, Sparte, Tanagre, Myconos (statues de Délos), Delphes.

A Rome, les musées les plus riches en objets d'art anciens sont le musée Capitolin, des Conservateurs, le musée Pio-Clementino3 (Apollon du Belvé– dère, Laocoon, Sarcophage de Scipion Barbatus, Discobole de Myron, etc., catalogué par Visconti); le musée Chiaramonti; le Bras nouveau (Braccio Nuovo), ouvert en 1820; le musée Grégorien étrusque, surtout riche en vases et en sarcophages; le musée Kircher, fondé par le jésuite Athan. Kircher, † 1680; le musée du Latran profane, et les collections particulières des villas Albane, Borghèse, Ludovisi3, Torlonia, etc.

A Naples, le musée royal Bourbon possède, outre un nombre immense d'objets provenant de Pompéi et d'Herculanum, la collection Farnèse (Taureau Farnèse, Hercule de Glycon, Vénus de Capoue, Callipyge, etc.)

A Florence, la galerie des Offices contient (dans le petit salon appelé Tribune) la Vénus de Médicis, l'Apollino, les Lutteurs, le Satyre, le Rémouleur (serait de Michel-Ange, selon Kinkel); et, dans une salle spéciale, le groupe des Niobides.

Le Louvre, qui doit sa richesse à François Ier et aux deux Napoléons (mar bres de la villa Borghèse, achetés en 1806; collection Campana, acquise en 1862) contient, outre un grand nombre d'inscriptions, parmi lesquelles les célèbres marbres de Choiseul et de Nointel, la Vénus de Milo, la Vénus Falerone, la Diane à la biche, la Diane de Gabies, la Polymnie, la Melpomène, l'Hermaphrodite, le Lutteur Borghèse, la Victoire de Samothrace, le Tibre, l'Autel des douze dieux, des fragments des sculptures du Parthenon, du temple d'Olympie, du temple d'Assos en Mysie (style grec oriental), etc.; une remarquable collection de terres cuites (Tanagra, Myrina) et de vases

1. « Les Musées demeurèrent presque inconnus à l'antiquité; tant l'art se trouvait alors intimement uni au reste de la vie. » (Otfr. Müller.)

2. Catalogues de Sybel, 1880; Milchhofer, 1880; Martha, 1880; Collignon, 1878.

3. Le plus riche du monde, avec le musée Britannique. Le catal. Visconti est illustré. 4. Reste de la collection acquise par Napoléon en 1806. Catal. de Canina, 1810.

5. Catal. Schreiber, 1879. Cf. Duhn, Catal. des Mus. de Rome hors le Vatican, 1882 (all.). 6. Real museo Borbonico, 1824-1855 (16 vol.); Heydemann, Vases antiques, 1872; Piranesi, Antiq. d'Herculanum, 1804-6, 6 vol.; Zahu, Ornem. et Peintures de Pompéi, 500 planches, 1828 (all.); Helbig, Les peintures murales de Campanie, 1876 (all.).

7. Compte des dépenses faites en 410-9 par les trésoriers du Parthénon et liste des guerriers de la tribu Érechthéide tombés à la guerre en 456.

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LOUVRE, MUSÉE BRITANNIQUE.

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peints grecs et étrusques1. Le musée de Marseille contient beaucoup d'an tiquités, ainsi que ceux d'Arles, Nimes, Avignon, Vienne, Lyon, Bordeaux, etc.

Le musée Britannique à Londres renferme les marbres Phigaliens (du temple d'Apollon à Phigalie), acquis en 1815; les marbres d'Elgin3, avec les dépouilles du Parthénon; les marbres Xanthiens ou Lyciens, rapportés par Fellows; les marbres d'Halicarnasse, provenant du Mausolée (Newton). Millingen, Ellis, Fellows et Newton ont consacré d'excellents travaux aux diverses parties de cette collection, la première du monde avec celle du Vatican (il y a de bons catalogues de chaque section).

La Glyptothèque de Munich possède les fameuses statues d'Égine, et une collection de 1300 vases très importante (catalogues de Brunnet Jahn).

Berlin possède les magnifiques trouvailles de Pergame et de Troie; des vascs et des terres cuites décrits par Gerhard, Levezov, Panofka, Furtwaengler. Dresde et Cassel renferment quelques marbres estimés; Vienne est d'une richesse particulière en bronzes (Sacken, 1871-73), et Saint-Pétersbourg en vases et en bijoux (musée de l'Ermitage).

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Le musée Métropolitain de New-York s'est formé des découvertes de Cesnola à Chypre (catalogue illustré par Cesnola et Gibson).

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Lorsqu'on entreprend une étude sur un point spécial de philologie, il est nécessaire, ne fût-ce que pour s'épargner de refaire des découvertes anciennes, de se mettre au courant des travaux déjà publiés sur ce point. Le grand nombre de Revues savantes qui ont paru dans notre siècle, la multitude des centres universitaires en Allemagne, ont eu pour résultat d'éparpiller à l'infini une innombrable quantité d'études de détail, presque toujours utiles à connaître comme réunions de textes, souvent d'une importance capitale. Pour se guider dans un tel labyrinthe, il faudrait un catalogue méthodique et complet, tâche immense réservée aux bénédictins de l'avenir. Mais, en attendant, il existe d'utiles recueils qui, consultés comme je vais l'indiquer, peuvent renseigner en quelques heures sur la littérature d'un sujet donné; ceux que je marque de l'astérisque méritent de figurer dans toute bibliothèque de collège.

1. Catalogues partiels par Clarac, Frochner, Longpérier, Heuzey. Sous le premier Empire, le Louvre contenait, en outre, les trésors de la Tribune et du Vatican, repris aussi déloyalement qu'ils avaient été brutalement conquis.

2. Réunion des coll. Sloane (fondateur de la Biblioth.), Hamilton, Townley, Elgin, etc. 3. Un des vaisseaux d'Elgin, chargé de marbres antiques, fit naufrage près de Cerigo, et sa cargaison se perdit. Toute la coll. fut vendue au musée pour 800 000 fr. Il faut reconnaitre que la frise du Parthenon était plus en sûreté à Londres qu'à portée des boulets turcs et qu'il serait facile, à Athènes, de remplacer les objets enlevés par des moulages. 4. La table de bronze du sénatus-consulte des Bacchanales, etc.

5. « Les communications intellectuelles sont moins avancées que les communications matérielles, et notre réseau scientifique est loin d'être achevé encore. » (Paris, R. C., I, 2, 88.)

MANUELS, ENCYCLOPÉDIES.

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Ces recueils sont de quatre sortes des Manuels, des Encyclopédies, des Tables et des Ouvrages bibliographiques spéciaux1.

Les MANUELS à consulter tout d'abord sont, outre celui de Freund* et l'Encyclopédie philologique de Boeckh*, les manuels spéciaux d'Overbeck (Plast. grecque); O. Müller et la refonte de Stark, Ier vol. (Archéol. de l'art); Teuffel* (Litt. lat.); Nicolaï (Litt. gr.); Lenormant (Monnaie dans l'antiq.); Decharme* (Mythol.); Maury (Relig. gr.); Ueberweg* (Philosophie); Hermann* (Antiq. grecques); Becker et Marquardt, avec la refonte de Mommsen* (Antiq. romaines); Kiepert* (Géogr. anc.); Gardthausen (Paléographie); Kühner (Gramm. grecq. et Gramm. lat., amples compilations)2.

Parmi les ENCYCLOPÉDIES, nommons d'abord celles qui ne sont pas exclusivement réservées à l'antiquité : le Dictionnaire de Bayle (toujours utile); l'Encyclopédie moderne, publiée de 1845 à 1851 sous la direction de Léon Renier, en partie très soignée : la Biographie Didot; la dernière édition de la Biographie Michaud; l'Encyclopédie des gens du monde, du Dix-neuvième siècle, le Dictionnaire de la conversation, trois ouvrages à consulter avec précaution; enfin l'immense Dictionnaire de Larousse, dont quelques articles (Art, Droit, Mythologie, etc.) témoignent de recherches personnelles; la bibliographic est parfois excellente, souvent nulle.- En Angleterre, l'Encyclopedia britannica, dont la dernière édition est très remarquable. En Allemagne, la vaste Encyclopédie (inachevée) d'Ersch et Gruber, où des savants illustres (Lassen, Otfr. Müller, Bernhardy, Bergk) ont inséré quelques articles de premier ordre (Grèce, formant 4 vol. in-4°! Indo-germaniques (langues), Attika, Art grec, etc.); les Dictionn. de la conversation de Brockhaus et Meyer, ce dernier avec un supplément annucl.

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La France a des dictionnaires de biographie et d'antiquités par Bouillet, Grégoire, Dézobry et Bachelet, Rich (trad. de Chéruel), surtout le bel ouvrage (inachevé encore) de Daremberg et Saglio*, dont la rédaction est confiée à des savants spéciaux et la partie bibliographique tout à fait au courant; il faudra toujours y recourir. L'Allemagne a l'excellente Encyclopédie réelle de Pauly, deuxième édition (A et B seulement) par Teuffel, 1864, remplie de faits, mais d'une lecture pénible. L'Angleterre en ce genre a produit de vrais chefsd'œuvre la collection des Dictionnaires classiques de Smith* (Biogr. et mythol., 3 vol., Géogr., 2 vol. les meilleurs; Antiquités, 1 vol.), et le Dictionnaire de Rich (plus. éd.), avec de bonnes figures et d'un prix accessible. La bibliographie est défectueuse dans tous ces ouvrages, écrits avec agrément et imprimés avec luxe.

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Pour Byzance et les commencements du christianisme, voyez Martigny, Dict. des Antiquités chrétiennes; Lichtenberger, Encycl. des sciences religieuses; et surtout Smith*, Dictionnaire des antiquités chrétiennes et de Biographie chrétienne, qui doit beaucoup à Martigny, son devancier.

1. V. la bibliographie des bibliographies (revue générale) dans Petzhold, Index crit. de Bibliogr. 1866 (all.); Handlist... du British Museum, 1881 (angl.); Vallée, 1885.

2. Les cinq livres de Hübner (all.), Esquisses d'une Encyl. de la Philologie, de la gramm. latine, de la littérature latine (en anglais et mis au courant par Taylor, 1875), de l'épigr. romaine, de la syntaxe gr., donnent des bibliogr excellentes.

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