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bien distincte, parce que son nom est resté un appellatif. -- La surabondance de sève qui caractérise les idiomes jeunes leur fait employer pour désigner un même objet une quantité souvent surprenante de synonymes. Le soleil, dars les Védas, est nommé de plus de vingt façons différentes. Cette polyonymie est une des grandes sources de la mythologie'. Quand il fallut réduire cette abondance d'expressions, désignant et personnifiant les forces naturelles, comme toutes ces figures avaient entre elles un air de parenté, on se tira d'embarras en les réunissant dans une même famille, suivant certains rapports généalogiques. C'est ainsi que naquit la théogonie, dont Ilésiode en Grèce passait pour le créateur 4.

L'étymologie a été, de son côté, la source d'un grand nombre de mythes. Le peuple est un philologue naïf qui veut se rendre compte des noms qu'il entend et qui trouve aisément une histoire pour expliquer un nom propre 5. Ainsi, chez les Grecs, Minerve s'appelle Tritogénéia. Le dieu Triton, qui a disparu de la mythologie grecque (il se retrouve dans le composé Amphitrite), est identique à Trita, qui règne sur l'air dans les Védas. Or les Eoliens appelaient dans leur dialecte tritô la tête quand Tritogénéia devint intelligible, on imagina le mythe d'Athéné sortant de la tête de Jupiter 6.

Panthéon indo-européen". - Le nombre des identifications certaines de divinités gréco-latines avec les divinités védiques correspondantes est encore assez restreint. Le ciel, dans les Védas, s'appelle dyâus (Zɛú;, deus3). Les génics

1. Kuhn: « La polyonymie et l'homonymie sont les facteurs les plus essentiels de la mythologie. >>

2. Bréal dit que « les Métamorphoses d'Ovide pourraient être appelées le répertoire des homonymes mythologiques. >>

ainsi l'éclair atûr, est, dans Ptolémée

3. Quelquefois, c'est l'arme d'un personnage qui devient son fils paraît comme le fils d'Ahura-Mazda (Ormuzd); la massue, pózaλov, Héphestion, le fils d'Hercule (Clermont-Ganneau, R. C., XXII, 407.) 4. Dans la Grèce primitive, il n'y a pas d'autre activité intellectuelle que la création des mythes. Dans la Grèce sur le déclin, à Byzance, cette tendance reparaît; c'est encore l'activité religieuse qui hérite de toutes les autres.

5. Bréal, Hercule et Cacus. Voy. des exemples amusants, empruntés à notre temps, dans Max Müller, Nouv. Leçons, t. II. Le peuple anglais appelle beef-eaters (mangeurs de bœuf) les gardiens de la Tour de Londres, dont le nom historique est le français buvetier. En 1871, on entendait dire en France cachemates pour casemates, langues vertes pour landwehr, etc. 6. D'autres voient dans Athéné l'éclair qui déchire le crâne du ciel. Le verbe ¿toow, s'élancer, a produit d'une part le substantif at, chèvre; de l'autre zarati, tempête. De là une série de fables où la chèvre joue le principal rôle. L'égide, avant d'être un boucl erfait en peau de chèvre, était le ciel au moment de l'orage; Jupiter alyioyos était le dieu qui envoie la tempête, avant d'être le dieu qui porte l'égide. - PROMETHEE est, selon Kuhn, le védique Pramantha, c'est-à-dire celui qui introduit et tourne un bâton dans le creux d'une pièce de bois pour produire le feu par le frottement. Mais la racine math, manth, qui désigne un mouvement physique, a été détournée de son sens pour marquer le mouvement de l'esprit (cf. cogitare = agitare consilia). Une fois que pa0, 0 signifia penser, savoir, Prométhée devint le dieu qui connaît l'avenir, le Titan-prophète d'Eschyle. Voy. Baudry, Revue germanique, 1861, d'après Kuhn, la Descente du feu, 1859.

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7. Voy. le cinquième volume des Textes sanscrits de Muir, 1870 (angl.), admirable publication qui place son auteur au nombre des bienfaiteurs de la science.

8. La racine div, selon Ch. Ploix (Soc. Linguist., t. II), a donné presque toutes les divinités latines (Janus, Juno, Diana, etc.). Un des surnoms du dydus védique, sthatar (lui qui se tient debout sur son char), a passé dans le latin stutor, épithète de Jupiter

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HERCULE ET CACUS.

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des éléments s'appellent Indra (l'air), Agnis (le feu), Varunas (le ciel) 1. Le jour (plus tard le soleil) se nomme Mitra, la terre Prithivi. Toutes les divinités lumineuses, ou dêvas, ont pour mère Aditi (l'Infini, selon Max Müller), et sont en lutte avec les Asuras, ou démons des nuages. Les divinités de la tempête sont les Maruts, au nombre de 180. On a proposé d'identifier Hermès et Saramêyas 2, Athéna et Ahânâ 3 (?), Erinnys et Saranyûs 4, Bellérophon et Vritrahân, les Centaures et les Gandharvas, etc.

Hercule et Cacus. - Dans les Védas, Indra est le berger d'un troupeau de vaches célestes de couleur éclatante. Vritra, monstre à trois têtes, à forme de serpent", attire à lui le troupeau et l'enferme dans son antre. Indra, s'apercevant de la fraude, poursuit le brigand, force l'entrée de la caverne, la frappe des coups répétés de la foudre, et ramène au ciel les vaches dont le lait tombe à flots sur la terres. Tel est le drame védique de l'orage, et l'origine du mythe italique de Cacus rapporté par Virgile. Aristote, cité par Aulu-Gelle, parle d'un vent nommé Caecias, qui a la propriété d'attirer à lui les nuages par une

que les Romains expliquaient par un événement supposé du règne de Romulus. - Héra, la Junon grecque, ne se rattache pas étymologiquement au latin hera (primitiv. esa), ni à épa, terre, ni à e, mais au sanscrit svar, ciel.

1. C'est le grec oupavós. Hésiode dit de lui (Théog., 127) qu'il couvre tout, návτa xahúttel. Or Varunas vient de var, couvrir. Dans les Védas, Varunas est surtout le firmament nocturne, opposé au jour, Milra. — Bergaigne (R. C., XIII, 404) met en doute l'identification de Varunas et d'où pavós.

2. Quand Indra s'aperçoit que les vaches célestes lui ont été dérobées, il envoie à leur recherche la chienne Sarama (le vent qui hurle dans la tempête). Sarama a deux petits, les Saraméyau, dont l'un s'appelle Cabalas (le tacheté, de carvara, noir). Kuhn a reconnu dans le chien Saramêyas, qui découvre les retraites cachées, conduit les âmes aux enfers, préside au sommeil et guérit les maladies, le dieu grec Hermès. Quant à Çabalas, il se retrouve sous le nom de Cerbère dans le royaume de Pluton. Welcker avait déjà rapproché 'Epus de opun, et Kuhn voit dans Saramâ l'orage; mais Max Müller veut y reconnaître l'Aurore.

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3. La brûlante, dans les Védas, épithète de l'Aurore. (Max Müller, Nouv. leç., II, p. 252.) 4. L'aurore qui fait paraitre les crimes, selon Max Müller (R. C., XVII, 84; Centralblatt, 21 nov. 1874). Voy. Rosenberg, les Erinnyes, 1874 (all.).

5. Le meurtrier de Vritra, c'est-à-dire Indra. Max Müller explique celui qui tue le (monstre) velu (péλepos = velu).

6. Les Gandharvas, êtres velus et voluptueux, séduisant les femmes mortelles; mais l'identification est très contestée. (Muir, op. cit., t. V, p. 309.) S. Colvin (Journ. of Hell. Stud., t. I) considère les Centaures comme des torrents dévastateurs.

7. Le serpent védique Ahi se retrouve dans les livres persans sous le nom d'Aji, où il donne naissance au principe du mal, Ahriman, qui attaque et tue Gayomert, le premier homme. Ormuzd est la forme iranienne de Varuna, de Zeus, de Jupiter. - Bréal et d'autres mythologues reconnaissent dans le troisième chapitre de la Genèse une infiltration des idées iraniennes le serpent, le paradis, l'arbre de la vie, sont des représentations familières aux livres zends, et étrangères au reste de l'Écriture. Cf. Darmesteter, op. cit. Satan (le serpent) est encore assimilé à la foudre dans St Luc, 10, 18.

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8. Gó, en sanscrit, signifie à la fois vache et nuage. Les écuries d'Augias (Ayeía;, nom du soleil brillant), qu'un fleuve détourné nettoie, ne sont autres que le ciel chargé de nuages qui redevient pur après la pluie. Bien des légendes sont le produit de confusions plus évidentes encore ainsi la fable des tables dévorées par les coinpagnons d'Énée (Aen., 7,116) s'explique parce que le mot mensae en ombrien signifie une sorte de gâteau. (Bréal.) — Le mot arktas (de ar, briller) désignait à l'origine l'ours (aux yeux brillants?) et les étoiles. particulièrement la Polaire de là cette idée qu'il y a des ours dans le ciel, et leur représentation sur les cartes célestes. (Max Müller)

MANUEL DE PHILOLOGIE.

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sorte de remous: ce vent est identique au brigand Caecius, qui attire les bœufs d'Hercule. Virgile a raconté l'histoire d'Hercule et de Cacus, comme l'aurait pu faire un poète védique: il n'est pas jusqu'au grondement des nuages qui ne soit rendu dans le vers: discessu mugire boves*.

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Le Mythe d'Edipe. 1. Le sphinx de la fable d'Edipe est une variété locale de l'espèce des génies orageux dont Typhon est le principal représentant: en se précipitant de son rocher et en se brisant, ce monstre figure le nuage qui éclate et tombe en pluie sur la terre. ŒEdipe est un héros lumineux, comme Zeus, Apollon, Héraclès, Bellérophon ; OEdipe a tué le sphinx est l'expression populaire et locale qui marque cet événement de l'atmosphère.

2. En outre, dans le nom d'Oidipous le peuple a cru reconnaître le verbe je sais (cida), et pour expliquer la seconde partie du mot, il a fait entrer dans la légende une énigme qui circulait sans doute depuis longtemps: << Quel est l'animal qui a quatre pieds le matin, deux à midi, trois le soir? » OEdipe devint ainsi l'homme qui connaît le mot de l'énigme des pieds.

3. Pourquoi Edipe est-il le meurtrier de Laïus? C'est que le nom de Laïus n'est autre qu'une altération de datos, signifiant l'ennemi, le dasyus védique. La lutte du dieu lumineux contre le démon s'est conservée sous une double forme dans l'histoire d'Edipe, puisqu'il est successivement vainqueur du sphinx et de Laïus.

4. Un des incidents ordinaires de la lutte d'un dieu védique contre le démon des ténèbres est la délivrance des nuées qui sont figurées comme des jeunes filles. Pendant leur captivité, elles s'appellent dâsapatnîs, les femmes de

1 Ce nom est devenu Cacus par l'analogie avec le grec xaxó;, et Évandre a été créé de toutes pièces ( vę) pour faire le pendant de Cacus.

2. Cette conception a produit des mythes dans toutes les mythologies. Vritra enlève les nymphes célestes (les eaux) et les renferme dans sa caverne (le nuage): Indra les délivre en tuant Vritra. De là, Andromède, Perséphone, Hélène; si le célèbre enlèvement de Sitâ, l'épouse de Råma, par le géant Råvana, qui fait le sujet de l'épopée de Valmiki, n'est que la vicille légende védique déguisée en événement historique, les Indous auraient pris pour sujet de l'un de leurs anciens poèmes la même fiction qui a fourni aux Grecs leur Iliade. (Bréal, op. cit.) 3. Ainsi, les phénomènes célestes ont commencé par prendre la forme et les attributs d'animaux. L'anthropomorphisme n'est qu'un cas du zoomorphisme. (Voy. Bergaigne, R. C., XIII, 209, à propos de la Mythologie zoologique de Gubernatis, 1873.) Les positivistes veulent voir dans le fétichisme la religion primitive: mais Max Müller leur répond justement : « Les religions ne commencent pas par le fétichisme; il est plus juste de dire qu'elles y aboutissent. » Par cela seul que la forme supérieure des religions est un monothéisme conscient, on peut inférer que leur forme primitive a du être un monotheisme inconscient et vague, une adoration sans objet précis et personnifié, assez voisine de l'athéisme passif. La seconde phase est celle du polydémonisme et du zoomorphisme, la troisième celle du polythéisme, la quatrième celle du monothéisme conscient, qui confine à l'athéisme actif des positiviste, 4. Le nuage fait entendre de sourds grondements qui sont regardés comme une voix prophétique. De là les énigmes attribuées au sphinx. - Le récit du Vendidad appelé Tentation de Zoroastre est une lutte par énigmes entre Ahriman, le témoin ténébreux, et le sage. Or on lit dans le Rig-Véda : « Indra, de sa voix, couvre la voix furieuse du démon qui réplique. Il y a un Edipe dans Zoroastre (héros lumineux, selon Darmesteter), ainsi qu'un sphinx, un logicien ténébreux dans Ahriman. Pour Dante, Satan aussi est un logicien : Tu non pensavi che loïco fossi. (Inferno, 27.) Cf. St Matthieu, 16, 22.

5. Nous avons encore ce jeu de mots dans Sophocle: undèv eldwg Oldinous. 6. Comme λzó; de Saós, le latin lingua de dingua (tongue), etc.

7. Andromède, Perséphone, Hésione.

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POLYTHEISME GREC.

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l'ennemi; délivrées, elles deviennent dêvapatnîs, les femmes du dieu. On comprend dès lors ce que voulait dire le langage populaire, quand il parlait de Jocaste, la femme de Laïus qu'Edipe avait épousée.

5. Edipe est devenu aveugle, disait le peuple quand le soleil avait disparu; le même mot qui marque l'obscurcissement sert aux idiomes primitifs pour désigner la cécité. Le nom même d'Edipe vient peut-être de l'idée qu'un peuple enfant se faisait du soleil couchant, dont le volume semble augmenter à son déclin, par l'effet des vapeurs qui flottent dans les couches inférieures de l'atmosphère (?).

6. Les crimes qui rendent l'histoire d'Edipe si tragique appartiennent à l'inspiration du second âge de la Grèce, qui voulut tirer un enseignement de la légende et expliquer un châtiment dont on ne pouvait comprendre les motifs.

§ II.

IDÉE GÉNÉRALE DU POLYTHÉISME GREC®.

1. Le caractère essentiel de la mythologie grecque est l'anthropomorphisme. Le Grec fait les dieux à son image et ne connaît guère les puissances abstraites (numina) qui encombrent la mythologie latine. Les divinités helléniques ont en général un caractère souriant, une auréole de beauté et de jeunesse, qui les distinguent de celles de l'Asie et de l'Italie, et des créations congénères de l'Inde. Chaque peuple aryen a modifié le fonds mythologique commun suivant l'idéal et le génie qui lui sont propres. La mythologie comparée, en insistant sur les ressemblances, ne doit pas empêcher de reconnaitre l'originalité poétique du polytheisme grec, qui lui doit sa durée et son éternelle fraîcheur.

2. Quoique moins hospitalier que le Panthéon romain, le Panthéon grec

1. Caecus, en sanscrit andha.

2. οἱ δέω.

3. Voy. une critique de l'ingénieux essai de Bréal par Comparetti, Edipo e la Mitologia comparata, 1867, et la réponse de Bréal, R. C., IX, 48.

4. Je me contente de quelques indications sur l'esprit de la mythologie hellénique et les principales étymologies proposées aux noms des divinités.

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5. C'est cet anthropomorphisme qui blessait le sens religieux des philosophes grecs: « Si les bœufs, disait Xénophane, avaient des mains, ils feraient des dieux à leur image. On racontait que Pythagore avait vu aux enfers l'âme d'Homère pendue à un arbre et déchirée par des serpents, en punition des fables qu'il avait débitées sur les dieux.

6. Bréal a fait remarquer combien la Grèce a su transformer et purifier les sombres visions de l'Orient. A la fois inventive et fidèle, elle n'a pas oublié le chien Cabalas, mais elle l'a relégué au plus profond du Tartare. Elle a conservé Saraméyas, le fils de la Tempête, mais elle en a fait un dieu. Pendant que les Indous et les Perses amènent un chien au lit des mourants, pour qu'il les escorte dans le noir séjour, les Grecs ont confié la conduite des âmes à la figure ailée et souriante d'Hermès psychopompe. L'idée de l'immortalité de l'âme, tel est le patrimoine de la race hellénique, sou apport dans l'œuvre collective de la civilisation antique, la so rce la plus haute de ses supériorités incontestées. C'est elle qui a fondé la morale, qui a ouvert les yeux des Grecs à la splendeur de l'éternelle beauté, qui a sanctifié et ennobli par elle jusqu'à la souffrance, jusqu'à la moit.

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s'est enrichi et altéré au contact des races étrangères1. Sur le sol même de la Grèce, l'Aryen a trouvé les vieilles divinités pélasgiques, auxquelles il a dù créer une place à côté des siennes. La grande invasion des dieux de l'Asie en Grèce ne date que du quatrième siècle; mais elle s'est annoncée de très bonne heure, et l'âge d'or du polythéisme grec est l'époque d'Homère. La mythologie d'Hésiode est déjà savante : l'esprit d'abstraction a construit des généalogies, tracé des cadres fixes et rempli par des noms nouveaux les vides laissés par le silence de la tradition2.

Dieux et déesses3.

- 1. Zeus Jupiter (rac. div, briller) n'est pas seulement la plus puissante des forces naturelles : il est le principe d'ordre et d'équité dans le monde. Son plus ancien sanctuaire est Dodone. 2. HERA (Junon), dont le nom dérive du sanscrit svar, ciel. — 3. HÉPHAISTOS (Vulcain), dérivé tantôt de φάω, φαίνω, tantot de ἄπτω. 4. ATHÉNÉ (Ahânâ, Minerve) a pour demeure l'Acropole d'Athènes : il y avait deux traditions sur sa naissance. Les uns la faisaient naître de l'Océan, d'où le culte particulier dont elle était l'objet sur le bord des fleuves et des lacs, comme à l'ancienne Alalcomène, sur le lac Copaïs. La deuxième légende, qui la fait naître de Jupiter, est racontée dans Hésiode et surtout dans l'hymne homérique à Minerve. 5. APOLLON (forme archaïque 'Añλcũν, en Thessalie) est le dieu de la lumière et diffère de Hélios (rac. us, brûler), le dieu du soleil, avec lequel il s'est bientôt confondu1. 'Améλhwv est probablement synonyme de Αλεξίκακος (ἀπέλλω = ἀπείργω). Φοίβος se rattache à la racine de os, lumière. Les Romains reçurent cette divinité des Grecs, et le premier temple d'Apollon ne fut élevé à Rome qu'en 430 (Tite Live, 4, 25, 29). 6. POSEIDON (Neptune) est identique au sanscrit idaspati = le maître des eaux. 7. Déméter (Cérès) est la Terre-Mère=yñ μ.ńτng : elle appartient au culte pélasgique. 8. ARTEMIS (Diane), d'un caractère lunaire à l'origine; le nom ne semble pas aryen3. — 9. ARÈS, dérivé de ar, atteindre (?), parent du

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1. On considère le Panthéon grec, tel qu'il est connu des mythologues, comme la réunion des différents cultes particuliers aux tribus helléniques. Mars est le dieu thrace, Apollon est dorien, Hermès est arcadien, Junon argienne. - Voy. Alex. Bertrand, les Dieux protecteurs dans l'Iliade, 1858. Le système unitaire de l'Olympe s'est peut-être formé sous l'influence de l'amphictyonie de Delphes. (Otfr. Müller.)

2. Homère ne connaît que deux Titans, Japet et Cronos, et ne les nomme qu'une fois (Il., 14, 278); Hésiode en connaît douze. Les Cyclopes ne sont pour Homère qu'un peuple de géants pasteurs, sans rapports avec Vulcain. Mnémosyne, la Victoire (Niké), Némésis, la Pudeur, divinités d'un caractère un peu vague, n'existent pas pour Homère ou ne sont encore que des abstractions. Il ne sait pas les noms des Heures, des Grâces, des Moïres, des Parques, etc. Voy. Naegelsbach, Théologie homérique, 2 éd., 1861 (all.).

3. Il y a douze grands dieux et déesses, mais on n'est pas d'accord sur leurs noms. L'autel Borghese, dont l'original peut remonter aux guerres médiques, les représente groupés par couples comme il suit: Jupiter et Junon, Neptune et Cérès, Apollon et Artémis, Vulcain et Minerve, Mars et Vénus, Hermès et Hestia.

4. Suivant Otfr. Müller; on a soutenu depuis que la nature primitive d'Apollon était solaire. En ce cas, Lycurgue (λux-Fegros), héros lumineux, serait à Apollon ce que Zoroastre cst à Ormuzd, c'est-à-dire un doublet. Latone enfante Apollon près d'un palmier (potviĘ); mais ce mot signifie aussi rouge, ainsi que la teinte purpurine dont le ciel se colore à l'Orient. (?) Le jeune dieu s'avance sur les rochers comme la lumière du soleil levant sur les cimes, etc. Voy. Lebègue, Recherches sur Délos, 1876.

5. Donaldson prétend (Varronianus, p. 59-63) qu'on peut l'expliquer par le scythique. "Αρτεμις == Aptinaca, la Vénus scythique selon Hérodote, 4, 59; or tami doit signi—

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