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INSCRIPTIONS CÉLÈBRES.

les traités, testaments, lois1, plébiscites 2, sénatus-consultes, discours de l'empereur, édits impériaux ; 3° les fastes consulaires; 4° les actes diurnes, sorte de journal officiel quotidien6; 5° les donations, quittances, et actes hypothécairess; 6° les inscriptions sur objets d'art, meubles, boucliers; les tessères ou billets de théâtre9; 7° les inscriptions des balles de

1. Les lois les plus importantes que l'on ait conservées sont : le S. C. de Bacchanalibus, la loi dite (à tort) Thoria, la loi Galliae Cisalpinae, la table de Bantia, la loi Julia municipalis, les tables de Salpensa et de Malaga, la loi Regia de imperio (voy. l'Index), etc. Le S. C. de Bacch. (176 av. J.-C.) est une table de bronze conservée à la Bibl. de Vienne; la loi faussement dite Thoria est une loi agraire (Saglio, Dict. Ant., t. I, p. 163; Comment. de Mommsen, C. I. L., 198, 200). La table de Bantia est une table de bronze trouvée en 1790 à Oppido, en Lucanie, près de l'anc. Bantia: elle contient deux textes de lois, l'un latin, l'autre o que, qui ne sont pas la traduct. l'un de l'autre. La loi osque (de l'époque des Gracques) est une loi per saturam, traitant de matières diverses (intercession, cens, etc.). Voy. le mém. de Bréal, Acad. des inscr., mai 1879. La loi Julia municipalis, un des grands actes de la vie publique de César, n'a été mentionnée par aucun historien ancien. Elle donne à toute ville une assemblée du peuple, un conseil municipal de décurions nommant des censeurs municipaux (quinquennales), des édiles, etc. Ce texte a été retrouvé à Héraclée du Bruttium, sur une table de bronze. Les tables de Salpensa et de Malaga sont deux lois municipales, dont l'authenticité a été combattue, à tort, par Laboulaye (découv. en 1851). Rédigées sous Domitien en 82 et 84, elles constituent le droit de latinité accordé à ces cités, qui possèdent des assemblées publiques, des magistrats particuliers, un conseil municipal de décurions, veillant à la police, aux travaux publics, à la justice, sans l'intervention du pouvoir central (C. I. L., 1963, 1964; Mommsen, Acad. de Saxe, 1857).

2. Plebiscitum de Thermensibus, conférant le titre d'alliés et amis aux habitants de Thermesse en Pisidie (C. I. L., I, 204).

3. Discours de Claude sur le droit de cité des Gaulois, retrouvé à Lyon (bronzes de Lyon). Voyez (p. ex. dans le Conciones de Girard) la comparaison du discours authentique avec celui qu'a composé Tacite (Boissieu, Inscr. de Lyon, p. 152).

4. Édit du maximum de Dioclétien, fixant le prix des vivres et des salaires (de Pretiis rerum). 5. Des fragments des fastes consulaires officiels ont été retrouvés à Rome au xvr et au XIX siècle, et étudiés par Mommsen, Borghesi, etc. Voy. l'app. au livre XI.

6. Acta Diurna. Voy. Leclerc, Journaux chez les Romains, 1838; Boissier, Rev. de Philol., 1879, p. 15. Les Acta Diurna étaient rarement publiés sous forme de libelli et répandus dans le public; le plus souvent, depuis César (Suét., Caes., 20), on les affichait comme l'Officiel à la porte des mairies. On en faisait des copies qu'on envoyait aux absents: Cicéron, proconsul, était informé de cette manière par Caelius. Outre des documents officiels, les journaux contenaient les scandales et bruits du jour (fabulae, rumores). Cf. Cic., ad Fam., 8, 1; 7; 2, 15. Daus Juvénal (7, 104), acta legens est celui qui rassemble ces faits divers, reporter (Boissier, l. c.). Voy. encore Egger, Mém. d'hist. anc., p. 286).

7. En juillet 1876 on a retrouvé à Pompéi tout le portefeuille commercial du banquier Cécilius Jucundus, 127 quittances sur cire délivrées à Cécilius soit par des particuliers pour lesquels il avait fait procéder à des enchères, soit par la commune de Pompéi dont il avait pris à ferme des biens-fonds (Mommsen, Hermès, t. XII; Boissier, Prom. archéol., p. 298). 8. Par ex. la plus grande table de bronze connue, dite Table alimentaire de Trajan, trouvée à Véleia en 1774, auj. à Parme. Une semblable fut trouvée à Campolattaro en 1842. Trajan prête sur sa cassette privée 1044 000 sesterces contre hypothèque pour que l'intérêt annuel de cette somme subvienne à la nourriture des enfants pauvres de Véleia; il fait ce prêt à cinquante-deux propriétaires qui en verseront les intérêts au trésor de la cité, laquelle l'emploiera à nourrir les enfants. A Véleia, l'empereur prête à 5 p. 100; Campolattaro, où la terre est moins riche, à 2 1/2 p. 100 (l'intérêt commercial était 12 p. 100). L'instruction trajane est donc une admirable combinaison du crédit foncier avec l'assistance publique; l'empereur, tout en soulageant la misère, venait en aide à la petite propriété (Desjardins, R. D. M., 1er déc. 1874; Thèse lat. du même, 1855).

9. La plus connue, portant le nom de la Casina de Plaute, est de fabrication très moderne. Les tesserae gladiatoriae sont des décorations décernées aux gladiateurs qui se

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fronde; 8° les tables de congé des légionnaires ou diplômes militaires2; les inscriptions constatant le séjour des légions, des flottes, et permettant de refaire leur histoire; 9° les inscriptions sur les maisons privées, sur les murs (graffiti de Pompéi, du Palatin), les réclames et affiches électorales (de Pompéi), etc.; 10° les signatures d'artistes et de potiers (plus de 3000).

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La Paléographie proprement dite se distingue de la Diplomatique en ce qu'elle étudie les caractères extrinsèques des manuscrits, tandis

sont distingués. Légende: Spectatus, le nom des consuls, le nom de l'esclave, le nom du maître au génitif. Parmi les objets d'art portant des inscriptions, on peut citer des gobelets d'argent trouvés à Vicarello (30 milles S. O. de Rome), l'ancienne station thermale Aquae Apollinares. Quatre de ces gobelets ont été fabriqués et vendus à Cadix: ils servaient de livrets-poste, car ils portent gravés à l'extérieur les noms de toutes les stations postales de Cadix à Rome avec la distance en milles. Ce sont des ex-voto. (Desjardins, R. D. M., 1er déc. 1874, p. 627.) Voy. aussi le trésor de Bernay au cabinet des Médailles.

1. Glandes missiles d'Ascoli. Ces balles ont été trouvées à Asculum (Picenum) dans la vase du Tronto. Plusieurs sont palimpsestes, en caractères latins ou samnites, et se rapportent à la guerre Sociale, la guerre Servile, la guerre de Pérouse. Desjardins en a publié 600 (1872) que le musée de Berlin a achetées. Aussitôt l'authenticité en a été violemment niée et une polémique s'est engagée entre Zangemeister, Bergk, Mommsen, Desjardins et Longpérier. Les légendes des balles sont très expressives: Feri Italos, Fricat Romanos, Pete c...m Octaviani, Peristis servi! etc. D'autres, comme Debellare superbos, M. Coriolanus, expliquent les soupçons de quelques archéologues (Garucci en croit la moitié fausses), Sur les balles de fronde grecques, voy. Vischer, Petits écrits, 1877 (all.).

2. Tabulae honestae missionis, dont une collection a été publiée par L. Renier, 1876. Dans les camps romains du Rhin et du Danube, on a souvent trouvé dans les tombes deux plaques de bronze accouplées portant l'extrait d'un décret impérial qui accorde aux soldats leur congé légalisé, le droit de cité et la faculté de communiquer ce droit en épousant des étrangères. Ces copies sont des extraits des originaux, qu'on expédiait aux intéressés. Les tables de congé sont autant de témoignages d'une institution ayant pour but de romaniser les frontières militaires de l'Empire pour les rendre plus fortes contre les Barbares. C'est ce qui explique que la Dacie, après deux siècles d'occupation, était assez assimilée pour avoir conservé, dans le roumain, la langue de ses vainqueurs. Cf. Desjardins, art. cité. — Les diplômes pédestres sont des sortes de passeports que recevaient les tabellarii ou coureurs à pied. Cf. Havet, Rev. de Philol., t. III, p. 88.

3. Notamment celle de la flotte de Misène (Ferrero, Armate Romane, 1878). Les inscriptions ont fait connaître les canabae, petits établissements commerciaux établis près des camps aux frontières, qui formaient le noyau d'un municipe et servaient ainsi à propager l'influence romaine (R. C., I, 170.)

4. Pancartes, annonces commerciales. Wilmanns, 1951 et suiv.

5. On trouve à Pompéi beaucoup de vers d'Ovide, de Properce, pas un d'Horace. Le plus fameux graffito du Palatin est celui de la salle des gardes du palais représentant un åne en croix, adoré par un personnage debout avec la légende : « Alexamène adore Dieu. » Il y a là sans doute un blasphème contre le roi des Juifs, les Juifs passant pour adorer l'âne (Tacite, Hist., 5, 3). Cf. Aubé, Perséc. de l'Église, II, p. 96.

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6. Un maître d'école recommande un candidat, etc. (Boissier, Prom. archéol., p. 368). Il est assez difficile parfois de reconnaître les documents faux. En général, les grands noms (Sertorius, César, etc.) sont rares dans les inscriptions, et il ne faut admettre qu'après examen celles qui en contiennent. Les faussaires espagnols ont prodigué le nom de Sertorius. (R. C., 1866, t. II, p. 267.) Les tessères et diplômes militaires ont été l'objet de falsifications nombreuses, surtout en Italie.

7. Bibliographie. -Montfaucon, Paléographie grecque, 1708; Bast, Commentatio pa

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PAPYRUS, PARCHEMIN.

que la Diplomatique se préoccupe surtout de leurs caractères intrinsèques, de la critique des documents, des chartes, etc. La Diplomatique est la province des médiévistes.

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Matière subjective. On appelle ainsi la substance sur laquelle on écrit, les instruments dont on se sert pour écrire.

Les substances sont le Papyrus, le Parchemin, le Vélin, le Papier de coton et le Papier de chiffe : les instruments sont les encres, les plumes, etc.

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Le PAPYRUS est une plante rampante pourvue d'une tige membraneuse. En superposant transversalement deux de ces membranes, on obtenait un tissu assez compact 3. La tige s'élevant à plus de deux coudées au-dessus de l'eau, les manuscrits en papyrus peuvent avoir de grandes dimensions (5 pieds et plus). L'usage en est fort ancien on montra au consul Mutianus, en Lycie, une lettre écrite sur papyrus par Sarpédon au temps de la guerre de Troie! (Pline, H. N., XIII, 27, 3.)

2. Le PARCHEMIN 5, fait avec des peaux préparées, a été perfectionné à Per

laeographica, dans l'édit. de Grégoire de Corinthe par Schæfer, 1811 (Cobet: Quicumque Bastii scripta novit non iisdem quibus vulgus eruditorum oculis codd. scripturas et crilicorum sententias spectare solet); Kopp, Palaeogr. critica, 4 vo!. 1817-29; Silvestre, Paléogr. univ., 1841 (grand luxe); Gardthausen, Paléogr. grecque (all.), 1879 (très utile). De Wailly, Paléogr. latine, 1838; Chassant, Dict. des Abrév. latines, 1816; Sickel, Monum. graphica medii aevi (tirés des archives de Vienne), 1858 (magnifique publication); Tischendorf, Préf. au Nouv. Testam., 1859 (études sur l'onciale); ChampollionFigeac, Paléogr. des classiques latins, 1837; Egger, Hist. du Livre, 1881; Hist. du papier dans l'antiq., 1866; Fac-simile de la Paleographical Society, 200 pl. en 1881. Il y a deux excellents manuels: Wattenbach, Paléogr. grecque, 2° éd., 1877 (all.); Paléogr. latine, 1878.- Tableaux pour apprendre soi-même, par Arndt, 1874 (all.). — L'habitude de la lecture étant indispensable, on recommande de déchiffrer quelques manuscrits d'auteurs anciens en s'aidant des textes imprimés.

1. On possède quelques tablettes d'ivoire appelés diptyques ou polyptyques suivant le nombre des feuilles. Voy. Gori, Thesaurus diptychorum, 1759.

2. Cyperus papyrus (Linné). Cf. Bauhin, Acad. des sciences, 1854; Gardthausen, p. 30. 3. xáptns, codex chartaceus.

4. Depuis Alexandre, l'usage s'en répandit en Grèce. Pline en compte huit espèces, dont la plus fine s'appelait charta Claudia et la plus grossière charta emporetica (papier d'emballage). La fabrication diminua peu à peu, et dès le vII° siècle le papyrus ne sert plus que pour la correspondance. Il nous reste beaucoup de papyrus grecs, surtout les volumina d'Herculanum, qu'on déroule avec peine et sans grand profit (vers de Rabirius; œuvres de Philodème, épicurien du temps de Cicéron; quelques fragments d'Épicure, etc.) depuis un siècle; les premiers ont été découverts en 1753. (Voy. Murr, Comment. de Papyris, 1804; Jorio, Real Museo Borbonico, 1825; Castrucci, Tesoro litte-rario di Ercolano; Ville main, préf. de la trad. de la République de Cicéron.) En 1821, Bankes a trouvé dans l'ile d'Éléphantine un rouleau de papyrus contenant les vers 127-804 du XXIV• ch. de l'Iliade en onciale grecque, de 8 pieds de long sur 10 pouces de haut. Le Louvre possède, sur un papyrus semblable, l'ouvrage astronomique d'Eudoxe; le revers est occupé par des actes de 164 et 165. Il faut ajouter les discours d'Hypéride, trouvés en Égypte (1847), des fragm. d'Alcman (1855), etc. Weil a publié (Monuments grecs, 1879) 40 vers inéd. d'Euripide et plusieurs d'Eschyle, lus par lui sur un papyrus de Didot. Cf. en général Egger, Mém. de philol., p. 141. — Le papyrus était si nécessaire aux anciens, qu'une mauvaise récolte sous Tibère fit craindre des désordres (Pline, 13, 89). [Bibliogr. des papyrus ap. Gardthausen, p. 36; ajoutez plusieurs publications d'Egger, et Blass, Hermès, 3o livr., 1880.] 5. δέρμα, διφθέρα, περγαμηνη; plus tard, d'après le nom latin, μεμβράνα (membrana, pergamena). Sur la fabrication du parchemin, voy. Gardthausen, p. 41.

ENCRES, FORME DES MANUSCRITS.

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- Le vélin

game du temps d'Eumène1. En cousant ensemble plusieurs peaux, on formait, même au moyen âge, des rouleaux énormes : l'enquête contre les Templiers a 70 pieds de long. La blancheur jointe à la finesse indique un parchemin ntérieur au douzième siècle. Les parchemins pourprés étaient fabriqués dès e temps de Pline: le secret s'en est perdu au neuvième siècle. n'est qu'un parchemin plus fin, préparé avec des peaux de veaux. Le PAPIER DE CHIFFE, introduit au treizième siècle, devient d'un usage courant au quatorzième. Le PAPIER DE COTON ne paraît guère qu'au treizième. ENCRES. L'encre pâle n'indique pas toujours un manuscrit ancien : les lettres de Voltaire sont jaunes et l'encre de Pascal n'a pas changé. L'encre d'argent et l'encre d'or s'employaient souvent sur les vélins pourprés 3.

INSTRUMENTS. Pour espacer les raies horizontales qui portent l'écriture, le scribe se sert d'un compas à l'aide duquel il perce dans le parchemin des trous qui fixent la position de la règle; deux raies verticales marquent les extrémités des lignes. Les raies se traçaient avec le style, plus tard au crayon ou à l'encre. L'encrier, le pupitre, le canif, la pierre à aiguiser, la boîte à poudre, l'éponges (pour enlever l'encre encore humide), n'ont pas besoin d'être décrits (cf. Gardthausen, Paléographie, p. 66 et suiv.).

On écrivit d'abord avec la canne (calamus) ou le roseau (arundo, juncus) 6. Les plumes d'oie, de paon, etc., remontent aux premiers siècles de notre ère. On a découvert quelques plumes en métal à bec fendu.

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Forme des manuscrits. La forme la plus ancienne est le rouleau. L'écriture est divisée en colonnes perpendiculaires aux longs côtés. Dans la colonne du titre ou à la fin du rouleau, on écrit le nombre des lignes, sans doute pour servir à fixer le prix dû aux copistes (?). Les scribes postérieurs ont répété ces chiffres, ce qui est fort important pour découvrir les interpolations.

1. Pline raconte (13,70) que lorsque Eumène II, roi de Pergame (197-159) formait sa bibliothèque en concurrence avec Ptolémée, celui-ci, par jalousie, défendit d'exporter le papyrus. Alors, selon Varron, le parchemin fut inventé; ce n'est pas exact, car l'habitude d'écrire sur des peaux d'animaux était ancienne en Perse et en Ionie (Hérod., 5, 58). Cf. Peignot, Hist. du parchemin et du vélin, 1812, et Géraud, les Livres dans l'antiquité, 1840. Le parchemin avait sur le papyrus l'avantage de recevoir l'écriture des deux côtés. Par là, on pouvait réunir dans un seul tome (os, codex) des ouvrages considérables (Martial, 14, 90). Ces cahiers remplacèrent de bonne heure les anciens rouleaux.

2. Surtout en vogue à l'époque impériale. Capitolin raconte (Maxim., 4) que lorsque Maximin fut confié à son premier maître, une parente lui fit don d'un exemplaire d'Homère écrit en lettres d'or sur parchemin pourpré. On montre à Vienne une partie de la Genèse sur parchemin pourpré, en lettres grecques capitales d'or et d'argent, avec 48 images. Le Codex argenteus (Upsal), contenant une partie de la traduction de l'Évangile par Ulphilas, est écrit de même en caractères d'argent sur parchemin pourpré. Il a été relié en argent massif. Cf., sur l'encre d'or, Graux, Rev. de Philol., 1881, p. 117.

3. L'encre est généralement noire (μéhav, atramentum librarium) et d'une très bonne composition jusqu'au x siècle, où elle pâlit souvent. L'encre rouge (μehávov XÓXXIVOV, minium) servait d'abord pour l'ornementation des manuscrits et les initiales.

4. μehavdoyerov, Bpozis, atramentarium. V. l'art. de Graux dans Saglio, D. Ant., p. 528. 5. oóryos, spongia deletilis.

6. κάλαμος, δόναξ, γραφεύς, σχοίνος. Le calame était un roseau que l'on taillait comme une plume d'oie avec le scalprum librarium. — Pour polir le parchemin, on se servait de la pierre ponce, zioɛpis, pumex.

7. Toutefois, l'usage des plumes d'oie est mentionné pour la première fois dans Isidore. 8. Tizo. Voy. sur la Stichométrie, Ritschl, Opusc., et Graux, Rev. Philol., 1878, p. 97.

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Le format des

Le bord de la dernière feuille est collé sur une mince baguette1 autour de laquelle on roulait le volume à mesure qu'on le lisait. ivres était en général l'in-quarto (quaterniones).

Palimpsestes 3. -On grattait déjà les manuscrits dans l'antiquité. Après la conquête de l'Égypte par les Arabes, le parchemin renchérit, et l'usage de gratter les manuscrits pour y récrire de nouveaux textes se répandit de plus en plus, surtout dans les cloîtres de Bobbio et de Grotta Ferrata, d'où proviennent la plupart de nos palimpsestes. Mais voir là, avec Michelet, une « SaintBarthélemy des chefs-d'œuvre de l'antiquité » faite au profit de la littérature de l'Église, c'est déclamer: car l'on trouve aussi des textes classiques récrits par-dessus des textes ecclésiastiques grattės 3.

Au dix-huitième siècle, le théologien Knittel découvrit sur un manuscrit de Wolfenbüttel des fragments de la Bible d'Ulphilas.

1. dupaλós, umbilicus; de là l'expression ad umbilicum adducere = lire jusqu'au bout. 2. A la fin de beaucoup de manuscrits latins et grecs on lit le mot Explicit (abréviation de Explicitus), signifiant que le vol. est complètement déroulé. D'autres fois, on trouve Feliciter, Amen, Detur pro poena scriptori pulcra puella, Ludere scriptor eat, etc.

PRIX DES LIVRES DANS L'ANTIQUITÉ (Lettres d'Egger et Didot, Rev. contemp., 15 sept. 1856). Rangabé a publié en 1842 l'inventaire des dépenses de l'Erechthéion, où sont mentionnées deux feuilles de papier au prix de 1 drachme 2 oboles (1 fr. 20), destinées à recevoir des copies des comptes officiels, que l'on transcrivait au jour le jour sur des tablettes de bois blanchi, et, définitivement, sur du marbre du Pentélique. En valeur actuelle, la feuille de papyrus achetée en 407 vaut 4 fr. 80, prix d'une feuille de peau vélin auj., et 500 fois le prix d'une feuille de papier couronne. On comprend dès lors la cherté des livres anciens Caton paya 9000 fr. trois traités de Philolaüs; Aurélien imposa à l'Égypte un tribut de papier et de verre. (Vopisc., Aurél., 41.) Le prix du papier de chanvre et de lin fut d'abord si élevé, que les premières impressions se firent sur vélin. Didot ajoute, en 1856, qu'avec ses seules machines de Sorel et du Mesnil, il se charge en moins d'un an d'envelopper la circonférence du globe d'une feuille de papier de deux mètres de large !

3. Cf. la préf, de l'édit. de la République par Maï, 1822 (très curieuse); Fréd. Mone, de Palimpsestis, 1856, bien résumé dans l'Encyclop. moderne de Didot; J. V. Leclerc, préf. du XXXV vol. de l'édition de Cicéron; Gardthausen, p. 45.

- En

4. Cicéron écrit à Trébatius, qui lui avait écrit sur un papyrus gratté : « J'espère que vous ne grattez pas mes lettres pour récrire les vôtres par-dessus. » Cf. Catulle, 22, 4. 691, un synode défendit expressément de gratter les écrits des Pères et les Écritures.

5. Par ex. l'Iliade de Breslau, écrite sur un opuscule de théologie byzantine, et bien d'autres. On ne peut nier cependant que les moines du Mont-Cassin et de Bobbio n'aient détruit quantité de textes anciens; au quatorzième siècle, un chroniqueur (ap. Michelet) dit des moines du Mont-Cassin : « Ils grattaient un quaternion et en faisaient de petits psautiers qu'ils vendaient aux enfants. » Mais, en général, les manuscrits que l'on grattait étaient déjà fort endommagés. Beaucoup de nos palimpsestes sont bis rescripti (Granius Licinianus, Gaïus). Lorsqu'il existe dans la marge d'un manuscrit des points autres que ceux qui fixent la direction des lignes de l'écriture actuelle, il y a de fortes présomptions que l'on a sous les yeux un palimpseste. Il faut alors, si la seconde écriture est trop effacée, recourir à des réactifs chimiques, ce qui n'est jamais sans dangers. Wattenbach (Écriture au moyen âge, 1871) remarque que les modernes, avec leurs réactifs, ont proportionnellement plus détruit de manuscrits que les pauvres moines si décriés. Ritschl accuse Angelo Maï d'avoir presque abimé le précieux Plaute palimpseste de Milan. Pour faire revivre les anciennes écritures, enduire le papier de tannin dilué, arroser d'eau et faire sécher à 50° à 60° Réaumur (Bibra, Journal de chimie prat., [all.], 1878). Autres formules, Gardthausen, p. 45.

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