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Architecture1. C'est un excès où l'on tombe souvent de faire dériver toutes les formes de l'architecture d'une construction primitive en charpente, et de condamner, comme inutiles ou absurdes, tous les ornements qui n'ont pas leur prototype dans l'art ligneux primitif. En réalité, les Grecs ont su respecter, dans leurs constructions en pierre, les conditions générales de solidité qui s'imposent dans les constructions plus fragiles; mais leur mérite a plutôt été de se dégager du type ligneux primitif que d'y rester servilement fidèles.

MATÉRIAUX.- 1. Les matériaux, que l'on divise en naturels ou artificiels, sont la pierre, les métaux, le bois, l'argile, la chaux, la brique, le béton, le ciment, etc.

1. Pour les détails techniques sur les autres arts, voyez le texte et les notes en tête de leur histoire dans ce livre. BIBLIOGR.: Ch. Blanc, Gramm. des arts du dessin, 3° éd., 1876. Collignon, Manuel d'Archéol. grecque, 1882. — Otfr. Müller, Manuel de l'Archéol. de l'art, traduit par Nicard, 1842, avec un album bien gravé. — bötticher, Tectoniques des Hellènes, 1873 (all.). — Lübke, Hist. de l'Architect., 1875 (all.). — Normand, continué par Mauch, Parallèle des ordres d'architecture, 1832 sq. (all.). — Stark, Man. de l'Archéol. de l'art (all.), I vol., 1878.- Perrot et Chipiez, Hist. de l'art antique, t. I et II, 1882-3.

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2. Voyez Boutmy, Philos. de l'archit. en Grèce, p. 168 : « Chose étrange, dans cet entablement où l'on croit voir la reproduction servile d'un comble, je crois apercevoir une préoccupation toute contraire celle d'atténuer l'idée du comble. » Hittorff (Archit. de la Sicile, 1830) a développé la théorie du système ligneux primitif.

3. La pierre ordinaire s'appelait λã, le marbre λi0og λeuxos et quelquefois papμápivos. Le marbre venait surtout de l'Hymette, du Pentélique, de Paros, d'Éphèse, de Proconnèse. Le marbre de Paros est d'une teinte plus unie que celui du Pentélique, celui-ci d'un grain plus serré et plus fin. Le marbre de Carrare (Luni) ressemble à du sucre pilé et a souvent

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SUPPORTS - ORDRES.

2. Les anciennes constructions grecques, dites cyclopéennes, sont formées de pierres non taillées unies sans ciment'. Plus tard, on les tailla et on les disposa de diverses manières. Le bois, à l'époque classique, ne sert plus guère que pour la toiture. Les briques, très usitées à Ninive et à Babylone, servirent en Grèce à quelques constructions: les Romains en firent un grand usage. Les métaux étaient employés anciennement, en Grèce, à l'ornementation extérieure des temples, aux portes, etc. A Rome, ils servent dans les grandes voûtes.

SUPPORTS.-1. Le support le plus simple s'appelle poteau s'il est en bois, pilier s'il est en pierre. Quand le pilier, au lieu d'être isolé, est engagé dans le mur, il se nomme pilastre. Quand il est arrondi et isolé, il est dit colonne3.

2. La colonne, comme le tronc d'arbre, s'élargit à sa base pour porter son propre poids, et à son faîte pour porter les parties qu'on lui impose. Cet évasement de la colonne à sa partie supérieure est le chapiteau, le reste est le fût ou la tige. Plus tard, on ajouta à la colonne une troisième partie, la base, plateau plus large sur lequel porte le fût. La colonne comprend donc trois parties: la base, le fût et le chapiteau".

ORDRES. Il y a cinq ordres classiques dans l'architecture ancienne, le Dorique, l'lonique, le Corinthien, le Toscan et le Composite, ou ordre Romain. Les trois premiers sont d'origine grecque,

des teintes bleuatres: celui de l'Hymette est bleuâtre aussi. On cite encore les marbres verts de Macédoine, jaunes de Lesbos, noirs de Milet et d'Alabanda, servant aux statues d'Isis et de nègres - roses et rouges (rosso antico) pour les têtes de Bacchus, les baignoires, etc. On voit à Rome, depuis Claude, des statues de porphyre, des bustes de Sérapis en basalte, etc. Dans les premiers temps, Rome se servit du lapis albanus, tuf volcanique de couleur grise (peperino) ou du lapis tiburtinus (travertino); puis des marbres de Grèce et de Luna, en Étrurie, souvent aussi des granites (d'Ilva, d'Igilium, de Philé).

1. En ajoutant le ciment, on obtient la disposition dite appareil polygonal, opus incertum. La disposition la plus fréquente à la bonne époque est l'opus isodomum (pierres égales avec des assises de hauteur égale) qu'on rencontre au Parthénon et au temple de la Victoire Aptère. Si les assises sont alternativement hautes et basses, on a l'opus pseudisodomum. L'opus reticulatum (maçonnerie maillée), formé de petites pierres posées sur un angle qui donnent au mur l'aspect d'un réseau, est particulier à l'architecture romaine. 2. Encore à Athènes est-elle le plus souvent en pierre.

3. Murs de Mantinée et d'Athènes (partie sud); mausolée d'Halicarnasse. (Vitruve, 2, 8.) 4. Le ciment (mortier fait avec des débris de tuiles, de briques, de terre cuite mêlée avec de la chaux) devint chez les Romains un élément de construction. On le trouve combiné avec la brique en quantités égales dans les Thermes de Julien (Cluny).

5. Ch. Blanc, Gramm. des arts du dessin, p. 150 sqq., passim.

6. « Le Parthénon, posé sur des colonnes sans base, semble avoir émergé tout construit des entrailles de l'Acropole. » (Blanc.)

7. Les colonnes grecques se rétrécissent au sommet du fût et s'enflent au milieu (entasis). Les fûts peuvent être ornés de canaux verticaux dits cannelures, séparés par des renflements nommés listeaux. Ces tiges sont rassemblées au sommet par plusieurs anneaux, réduits plus tard à un seul nommé astragale. L'astragale manque dans le dorique grec.

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les deux autres italiens 1. Ils impriment un caractère particulier à toutes les parties de la construction, mais surtout à la colonne, et, dans la colonne, au chapiteau 2.

DORIQUE. 1. L'ordre dorique, trouvé par hasard, selon Vitruve, par Dorus, constructeur du temple d'Argos, est le plus ancien des trois ordres grecs3. La colonne dorique n'a pas de base : elle est conique, renflée, à cannelures, avec échine évasée (cuvette) el, sur l'échine, une dalle carrée, dite tailloir ou abaque. En Grèce, elle a moins de six diamètres de haut à l'époque classique. 2. La partie supportée par la colonne (entre la colonne et le fronton) s'appelle entablement et comprend trois parties: l'architrave 4, la frise et la corniche. Le larmier est un plafond faisant saillie au-dessus de la frise, à la partic inférieure de la corniche. Dans la frise dorique, le bout des solives que rappelle la pierre est accusé par une table saillante, portant trois entailles en biseau ou glyphes, nommées triglyphes. Les intervalles entre les triglyphes restaient anciennement vides: ce sont les métopes, bouchées plus tard par une dalle, qui, lisse encore dans les temples de Paestum, porta plus tard des figures. La frise est séparée de l'architrave par une moulure plate, dite ténia, avec six petits cônes rappelant les chevilles (?) nommés gouttes.

3. La corniche dorique se compose de trois parties : la mutule, perpendiculaire aux triglyphes; le larmier et la cymaise, moulure qui termine la corniche".

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1. Chipiez, Hist. crit. des origines des ordres grecs, 1876. Trois théories étaient en présence: 1° Une cabane en bois primitive, dont les parties se seraient développées progressivement (Vitruve, la Renaissance, Quatremère). 2° L'art grec dérive des nécessités de la construction de la pierre (Viollet-le-Duc, Klenze). 3° L'art grec est d'origine orientale (Champollion cite les colonnes proto-doriques de Beni-Hassan; Longpérier, les monuments d'Assyrie; Perrot, ceux d'Asie Mineure et l'art lydo-phrygien). - Enfin, Chipiez offre une quatrième théorie. Il remarque que l'architecture métallique, avec supports en métaux, se rencontre dès les plus anciens temps de l'Égypte (tombeaux de Saqqarah). L'emploi primitif du métal explique seul la sveltesse des colonnes et la longueur des architraves. La colonne ne dérive pas du pilier, mais est faite à l'imitation des supports en bois couronnés de têtes de métal. Le système primitif d'architecture, métallique et ligneux, a donné naissance à l'architecture de pierre. Quant aux éléments des ordres grecs, ils sont venus indirectement d'Égypte, de Chaldée et d'Assyrie (R. C., t. XX, p. 574.).

2. Il faut distinguer plusieurs périodes dans le développement de chaque ordre en général, après la période classique, on voit le diamètre des colonnes diminuer, leur chapiteau se charger d'ornements et la distinction des différents ordres tendre à s'effacer, ce qui se produit surtout à l'époque romaine. Les Grecs n'ont pas connu le style composite, qui, à proprement parler, est plutôt la négation du style.

3. On a voulu en reconnaître le modèle en Egypte (tombeaux des Beni-Hassan). 4. Pierre horizontale en plate-bande, primitivement la maitresse-poutre.

5. C'est par ces métopes primitives qu'Oreste et Pylade, dans l'Iphigénie en Tauride d'Euripide, se proposent d'entrer dans le temple de Diane (explication contestée à tort). 6., La métope figure un carré que les Athéniens firent un peu plus haut que large pour qu'il produisit, par la perspective, l'impression d'un carré parfait.

7. Ce modèle du dorique n'a été connu que tard des modernes sur la foi de Vitruve (qui semble n'avoir pas vu le Parthénon) et de Vignole, qui altéra encore le modèle romain, on s'en faisait une idée fort différente. Dans le dorique romain, la colonne s'augmente d'une base que l'on peut faire reposer sur une plinthe carrée (p. ex. au Colisée), et la hauteur de l'architrave est réduite à un demi-diamètre.

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ORDRE IONIQUE.

IONIQUE1. 1. L'ionique a une base ronde sans plinthe. La base ionique dite allique se compose de deux tores ou renflements séparés par une moulure en creux (scolie). La hauteur normale est de neuf diamètres (Érechthéion).

2. Le chapiteau contient le trait caractéristique de l'ordre, la volute, où Vitruve voit l'image de deux boucles de cheveux encadrant la coiffure d'une femme dont la tête serait représentée par le chapiteau. Entre le fût et l'abaque, le coussinet est orné de palmettes, tresses, oves et perles. Les cannelures sont plus nombreuses et plus profondes que dans le dorique. L'architrave, pour éviter la lourdeur, est divisée en trois faces, dont la plus haute est surmontée d'une moulure en talon, sculptée en fleurons et feuilles d'eau. La frise n'a ni triglyphes ni métopes.

3. La corniche est composée d'un larmier et d'une cymaise avec oves*. 4. La ligne qui relie les volutes est une courbe fléchissante (Victoire Aptère), ou surélevée (Phigalie), ou droite (en Asie Mineure).

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CORINTHIEN 5. - 1. La colonne corinthienne a dix diamètres de haut, une base attique (ronde sans plinthe), des cannelures terminées en feuilles d'eau; le chapiteau se compose de deux rangs de quatre feuilles. L'abaque est orné d'une palmette ou fleuron au milieu de son échancrure. L'architrave a trois bandes, la frise est très légère, et la corniche porte des denticules rappelant les chevrons.

2. Le corinthien a été le triomphe de l'architecture romaine qui a poussé jusqu'aux derniers raffinements l'ornementation des chapiteaux7.

1. On croit que l'ordre ionique est d'origine asiatique on a reconnu à Ninive ct en Phénicie le type dit proto-ionique.

2. La base est asiatique ainsi que les valutes. En Inde, elle est quelquefois plus haute que le fût. (Blanc.)

3. Selon d'autres, les volutes rappellent les cornes de bélier suspendues aux cippes funéraires, les copeaux de bois enlevés en équarrissant le poteau primitif, etc.

4. Les Grecs d'Asie commirent la faute de donner à l'ordre ionique des proportions colossales (temples d'Éphèse, de Cybèle à Sardes, Heraeum de Samos). Ils posèrent les colonnes sur une plinthe carrée qu'adoptèrent les Romains et Vignole. La base de Vitruve repose sur un socle carré et se compose de deux scoties séparées par deux astragales : la scotie supérieure est surmontée d'un gros tore, de manière que le faible porte ie fort, disposition déraisonnable qui se retrouve dans les colonnes de Phil. Delorme au Louvre. (Ch. Blanc.) 5. Dans le temple d'Apollon Épicurios, à Bassæ près de Phigalie, Ictinus avait placé une colonne corinthienne, sans doute dans un sanctuaire intérieur (450). Vers 590, Scopas appliqua l'ordre corinthien à la colonnade intérieure du temple d'Athéa Aléna à Tégéc. Ces premiers essais sont isolés. Selon Vitruve, l'ordre corinthien fut inventé en 440 par Callimaque, ciseleur de Corinthe. Les Égyptiens avaient déjà imité sur le calice de leurs colonnes la végétation du lotus et du paimier. L'ordre corinthien fut appliqué pour la première fois à Athènes dans le monument choragique de Lysicrate, construit en 335. Dans la Tour des Vents, qui est postérieure, les colonnes corinthiennes sont employées sans base. Il faut remarquer que les Romains ont les premiers donné de grandes dimensions au corinthien, ce qui, à parler rigoureusement, est un contresens, les délicatesses du travail échappant au spectateur éloigné. L'origine du chapiteau corinthien paraît être la ciselure et le caractère de sa décoration est resté métallique.

6. Les premières sont lisses comme des feuilles d'eau, les secondes ressemblent à des feuilles d'acanthe alternant avec des fleurs à corolle étoilée. Au-dessus du deuxième rang des feuilles, le cratère du chapiteau avec volutes, hélices, caulicoles.

7. Sous l'Empire, on donna des plinthes aux colonnes, faute de goût dont les Athéniens étaient incapables. A la feuille d'acanthe sauvage, on substitua l'acanthus mollis, la feuille

CORINTHIEN

TOSCAN.

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3. L'entablement corinthien, égal au cinquième de la hauteur des colonnes1, diffère de l'ionique par le degré d'ornementation 2.

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TOSCAN 3. C'est une sorte de dorique, où la colonne, haute de sept diamètres, est d'un quart plus étroite au haut du fût qu'à la base.

COMPOSITE. Il ne diffère du corinthien que par le chapiteau, où l'on a superposé aux feuilles d'acanthe les volutes ioniques et une échine en oves. Employé pour la première fois dans l'arc de Titus, il a servi particulièrement pour les arcs de triomphe. La colonne a neuf diamètres et demi1.

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CARYATIDES. - Outre les colonnes et les piliers, l'antiquité a employé, comme supports, des figures humaines dites Atlantes, Télamons, Caryatides, que l'on trouve même au temps de Périclès 5.

COMBLES, FRONTON.-1. Les édifices de luxe ont des plafonds lambrissés (lacunaria), parfois dorés ou chryséléphantins. La toiture se compose de tuiles plates (tegulae) combinées avec des tuiles creuses (imbrices). Les ornements

d'olivier, dont les refends sont plus accusés (Panthéon, Maison Carrée), des trophées, des victoires, des dauphins (villa d'Adrien), des chevaux ailés, etc., et des ornements fantastiques qui présagent de loin l'avènement du style gothique. Pour plus de solidité, on remplit les cannelures des colonnes corinthiennes, jusqu'au tiers de leur hauteur, de moulures en forme de rubans dites rudentures. Ces colonnes sont dites rudentées.

1. Les Romains ont toujours orné la bande supérieure d'une moulure, qui la sépare nettement de la frise; la frise corinthienne ne se distingue pas de l'ionique. Entre la frisc et le larmier, on trouve souvent des consoles à double volute nommées modillons, parfois placées à contre-sens, la panse tournée vers le spectateur (Maison Carrée, Arc d'Orange).

2. Dans le corinthien, la frise est bordée de feuillages enroulés appelés rinceaux ou de bucranes (têtes de bœufs décharnés ou non), de têtes de bélier, de guirlandes, de bandelettes, rarement de figures humaines.

3. Il ne nous est connu que par Vitruve.

4. Dans les plus anciens temples grecs, on trouvait des colonnes isolées sur lesquelles on plaçait les images des dieux, pour les élever au-dessus de la foule des adorateurs. C'est là l'origine des grandes colonnes romaines comme la colonne Trajane, imitées par les modernes (colonnes Vendôme, de Trafalgar). Quant aux colonnes torses, pastorales, rustiques, marines, ovales, serpentines, etc., ce sont des caprices ou des aberrations dont le goût classique a su se préserver

5. Caryatides du Pandrosion d'Athènes; télamons du temple de Jupiter Olympien, à Agrigente. Autres parties de la construction. SOUBASSEMENT. C'est le piédestal de la construction. Il est dit stylobate, quand il porte une colonnade. Les degrés sont toujours en nombre impair, soit pour que le soubassement ait un milieu sensible, soit pour qu'en mettant le pied droit sur le premier on le mette aussi sur le dernier. (Vitruve.)— MURS. Le mur est la continuation du pilier et offre souvent, comme lui, un pied, un fût et une sorte de chapiteau. Presque toujours en isodomum dans la Grèce classique. - ANTES. Ce sont des piliers carrés peu saillants qui fortifient l'extrémité des murs. Ils s'appellent pieds-droits quand ils épaississent les angles d'une porte, pilastres quand ils font saillie sur la face d'un mur, antes quand ils ont trois faces et terminent les murs d'un tempie, prolongés jusqu'à l'alignement de la façade. PORTES. On distinguait les portes doriques, ioniques et attiques. Les battants (valvae) étaient parfois d'or et d'ivoire. La forme des portes, à l'époque classique, est légèrement pyramidale. Le débordement du linteau (fixé sur les pieds-droits par une double mortaise) rachetait exactement la diminution supérieure de l'ouverture. Le petit ressaut formé par ce débordement se nomme crosette. Le principe du rétrécissement des portes, respecté à Rome dans le temple de Vesta (Tibur), fut abandonné au siècle d'Auguste. Les jambages et le linteau réunis forment le chambranle, qui est souvent sculpté. - FENÊTRES. Les fenêtres grecques sont pyramidales. A Pompéi, elles sont très petites et percées très haut. Elles se fermaient au moyen de volets, ou de substances transparentes (lapis specularis, ahog, lapis phengites). Il n'y a pas de cheminées.

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