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inventés par Butade de Sicyone pour masquer le vide produit par les dernières tuiles s'appellent protypes ou antéfixes1.

2. Dans les temples et les édifices publics, les toits ont des frontons, surfaces triangulaires de la toiture sur les deux petits côtés de l'édifice. Les Romains ont aiguisé l'angle des frontons en augmentant la hauteur du tympan3. Aux trois angles du fronton s'élèvent les acrotères, piédestaux sans base où l'on posait de grands antéfixes, souvent des figures d'hommes et d'animaux 4.

ÉCLAIRAGE.-On a beaucoup discuté sur l'éclairage des temples grecs, à cause d'un passage corrompu de Vitruve (3, 1, 8). Winckelmann pensait qu'ils étaient éclairés par des lampes, ce qui eût rendu les peintures à peu près invisibles. Il paraît établi aujourd'hui que les temples périptères, diptères et pseudo-diptères étaient hypèthres, c'est-à-dire qu'une partie de la cella était sans toiture6; mais les détails de cet aménagement sont encore mal connus. POLYCHROMIE. Encore une question litigieuse. Des traces incontestables ont obligé les archéologues à reconnaître que les triglyphes des temples grecs étaient peints en bleu, le fond des métopes en rouge, les frises souvent dorées, les colonnes en ocre jaune, les tympans azurés. Ces résultats sont dus à Hittorff et à de Luynes7; on les a beaucoup exagérés récemment.

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ARC. L'arc est l'élément caractéristique de l'architecture romaine, qui l'a reçu d'Étrurie. On en trouve quelques exemples, dérivant de la construction dite en encorbellement (par assises superposées faisant saillie), en Asie et en Égypte 8.

1. Au Parthénon, les antéfixes so nt des tuiles verticales taillées en palmettes. 2. En grec, ketós, aigle aux ailes déployées.

3. Triangle compris entre les trois corniches. Dans le dorique primitif (Paestum), le tympan restait lisse. Dès le vi° siècle, le fronton d'Égine se couvrait de sculptures en ronde-bosse. Le plus ancien fronton connu est celui du trésor des Mégariens (Olympie). 4. Au temple de Jupiter, à Olympie, l'acrotère du sommet était une Victoire en bronze doré reposant sur un piédestal orné d'un masque de la Méduse; chaque angle portait un vase. 5. Raoul-Rochette, Journal des Savants, 1846. La question a été reprise par Chipiez, Rev. archéol., 1878. Il n'admet pas un même système pour tous les temples, et croit que dans celui d'Égine, par exemple, la lumière arrivait par des ouvertures du toit, entre les colonnes intérieures et les murs du naos. Cf. Fergusson, Hy paethron of the Greeks, 1877. 6. C'est ce qui explique l'histoire contée par Pausanias: la foudre tombe aux pieds de Phidias, dans le temple d'Olympie, devant la statue de Jupiter, qui témoignait ainsi son contentement à l'artiste.

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7. Hittorff, Archit. polychrome des Grecs, 1830; de Luynes, Metaponte, 1856; Durm, Polychromie, 1880 (all.). Les anciennes statues (d'Égine, par exemple), portent aussi destraces de peinture. (Voy. Blanc, p. 253.) La polychromie, qui choque notre goût ou nos préjugés, était en usage dans tout l'Orient, à Rome, à Byzance, et dans l'architecture arabe. Beulé dit ingénieusement qu'elle tire son orgine des vernis peints appliqués sur le bois pour le conserver. La polychromie perdit du terrain avec les progrès de l'art.

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8. L'arc romain est en plein cintre, c'est-à-dire qu'il a la forme d'une demi-circonférence. Il se compose de pierres en forme de coins, dits claveaux ou voussoirs, ajustés en nombre impair avec une clef de voûte ou maître claveau au milieu. Les moulures qui encadrent l'arcade composent l'archivolte. Arc et voûte sont à peu près synonymes, arc désignant plutôt le profil géométrique. L'arc a engendré la coupole, voûte hémisphérique ou ovoïde reposant sur une base circulaire et dont l'extérieur s'appelle généralement dôme. Le monument choragique de Lysicrate en offre un exemple isolé en Grèce la coupole appartient à l'architecture romaine, qui l'a transmise à l'architecture romane.

TEMPLES.

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DIFFÉRENTES SORTES DE TEMPLES1. - 1. Vitruve distingue, d'après les proportions de l'entre-colonnement, cinq sortes de temples, qu'il appelle Pycnostyles (1 1 diamètre entre les colonnes), Systyles (2 diamètres), Diastyles (5 diamètres), Aréostyles 2 (4 ou 5 diamètres), Eustyles (21/ diamètres), proportion qui facilitait la promenade sous le péristyle. Les monuments grecs classiques sont pycnostyles.

2. Le mode de classement le plus important est selon la distribution des colonnes, qui peuvent être engagées dans le mur ou former colonnade“. ÉDIFICES PROFANES 5. - 1. Théâtre, comprenant l'orchestre avec la thymèle (autel de Bacchus) au milieu; la scène, les gradins, et plus tard une colonnade dominant les gradins, qui servait à l'ornementation et à l'acoustique.

2. Odéon, petit théâtre circulaire réservé à l'audition des œuvres de musique. La toiture était soutenue par des rangées de colonnes.

3. Stade, théâtre réservé aux exercices athlétiques, surtout à la course, sorte de large avenue fermée, arrondie à une extrémité.

4. Hippodrome, pour les courses de chars et de chevaux. Très simple chez les Grecs, l'hippodrome ou cirque des Romains devint un monument colossal, ayant la forme d'un parallelogramme très allongé, avec des gradins sur trois côtés. On y distinguait : les remises ou carcères, où les chevaux attendaient le signal du départ; l'épine, stylobate en maçonnerie au milieu de l'arène, aux

1. Un temple grec comprend ordinairement : 1° le soubassement avec degrés, suggestus, xis; 2° le sanctuaire, cella, vaós, onzós, où est placée la statue du dieu; 3° le vestibule, πρóvαos; 4o la partie postérieure, posticum, óñolódoμos; 5° la colonnade, alae, «τéρwμa. Les sacrifices se font dans le vestibule. L'entrée du temple est à l'est.

2. Ces proportions rendaient impossible l'emploi d'architraves de pierre ou de marbre : on se servait de plates-bandes de bois, que l'on ornait de statuettes en cuivre doré.

3. Selon le nombre des colonnes de la façade, un temple peut être tétrastyle, hexastyle (temple de Minerve à Égine), octastyle (temple d'Éphèse et Parthénon), décastyle (rare, style romain). Voy. en général Nissen, le Temple, 1869 (all.).

4. On distingue les modèles suivants : 1° TEMPLE IN ANTIS. Le vestibule est formé par les murs latéraux de la cella terminés en antes, entre lesquelles sont espacées deux colonnes (temple de Minerve Suniade). 2° TEMPLE PROSTYLE. A chaque ante on a substitué une colonne isolée, de manière à laisser sur le devant un vestibule porté sur quatre colonnes (temple de Cérès à Éleusis). — 3° Temple AMPHIPROSTYLE. Temple prostyle avec la même accommodation sur la face postérieure (temple de la Victoire Aptère sur l'Acropole). — 4° TEMPLE PÉRIPTÈRE. Par analogie avec les précédents, on ajoute sur les flancs des ailes de colonnes (Madeleine, Bourse de Paris). — 5° TEMPLE PSEUDO-PÉRIPTÈRE. Pour élargir la cella, on a engage les colonnes dans les murs latéraux (Maison Carrée à Nîmes). — 6° TEMPLE DIPTÈRE. Colonnade double sur les flancs de l'édifice (temple de Diane à Éphèse). 7° TEMPLE PSEUDO-DIPTÈRE, inventé au temps d'Alexandre par Hermogène, qui, dans la construction du temple de Diane, à Magnésie, supprima le premier rang des colonnes latérales du diptère. 8° TEMPLE ROND, MONOPTÈRE. Certaines allégories religieuses, notamment le culte du soleil, imposaient la forme ronde à quelques temples (temple d'Esculape à Épidaure, par Polyclète). Quand le temple rond n'avait ni cella ni mur, et se composait d'une simple colonnade à jour supportant une coupole (06λos), il était monoptère. 9° TEMPLE ROND PERIPTÈRE. Le temple rond était fermé par un mur et entouré de colonnes (temple de Vesta à Tivoli). 10° TEMPLE ROND PSEUDO-PÉRIPTÈRE. Temple rond ayant ses colonnes engagées dans le mur circulaire (Monument de Lysicrate). Pour tous les détails de cette note, voy. Ch. Blanc, p. 220 5. Voy. pour les détails, les Dictionnaires d'antiquités, de Saglio, Smith, Lübker; Donaldson, Théâtre des Grecs, 1875 (angl.), surtout Wieseler, Monum. Théâtraux, 1851 (all.). 6. xepxides, cunei, formant la cavea, thos, et divisée en compartiments par les xλipaxç (escaliers). Le premier rang est réservé aux grands personnages (prêtres, archontes).

sqq.

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extrémités duquel étaient les bornes (metae) qu'il fallait doubler; l'euripe, petite rivière séparant l'arène des gradins; le podium, soubassement des gradins s'élevant au-dessus de l'euripe, etc. Il y avait trois portes et des loges officielles couvertes (suggestus, cubicula).

5. Amphithéâtre, construction propre aux Romains 2, avec une arène elliptique; un podium, plate-forme élevée contenant les sièges d'honneur; plusieurs rangs de gradins (maeniana), séparés par des précinctions ou terrasses; les vomitoires, portes conduisant aux gradins, et une colonnade circulaire dominant les gradins et soutenant, au besoin, une immense toile tendue. On y donnait des jeux, des combats de gladiateurs, des naumachies, etc. 6. Gymnases, avec des stades couverts, des stades hypèthres ou xystes, des colonnades pour les promeneurs (porticus ou cryptoporticus), une piscine, etc. 7. Thermes, avec bains froids (frigidarium), tièdes (tepidarium) et chauds (caldarium), un bassin pour nager ou piscine, des xystes, des exèdres, des salles de conversation (scholae), des bibliothèques, etc.

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Maisons privées. 1. Dans la maison grecque (alexandrine) que décrit Vitruve, on trouve : la loge du portier, l'habitation des hommes, l'appartement des femmes 5, les logements des étrangers 6, séparés de la maison principale par de petites cours 7, et les chambres des esclaves.

2. La maison romaine, combinaison de la maison grecque avec le modèle italique, comprend le vestibule 8, l'atrium ou cavaedium, les chambres voisines de l'atrium, le péristyle, les salles à manger 10, les salons divers 11, de conversation 12, etc.; pinacothèques et bibliothèques, bain avec palestre, chambres à coucher 15, chambres des esclaves et greniers 14, caves 15, jardins 16. 3. La maison antique se ferme discrètement vers le dehors, d'où la rareté et la hauteur des fenêtres. Les maisons de campagne étaient dites villas rus

1. Elle avait, au Grand Cirque, 5 mètres de large et autant de profondeur.

2. Il en reste environ une centaine dans l'Empire, surtout à Rome (Colisée), Vérone, Pola, Capoue, Arles, Nimes. Cf. Maffei, Degli Amfiteatri, 1728.

3. θυρωρείου.

4. &vdpwvitis, comprenant des salles & manger, des bibliothèques, des exèdres.

5. γυναικωνίτις, avec un petit prostyle (comprenant le θάλαμος).

6. ξενώνες, hospitalia.

7. μeσú. — Maison grecque à Délos découverte par Homolle, Athenaeum, 18 déc. 1880. 8. Aulu-Gelle (16, 52) dit que de son temps on ne s'entendait plus sur le sens de vestibulum on s'en servait alors pour désigner la grande salle d'entrée de la maison ou atrium. A l'origine, le vestibule était l'espace laissé libre devant la porte d'entrée par un renfoncement du bâtiment dont les ailes s'avançaient jusqu'à la rue. Après l'incendie de Néron, on rebâtit les maisons avec des portiques en façade, si bien que les vestibules disparurent et le sens précis du mot se perdit. Étym. très obscure: oría, vestis, ve-stabulum (ve comme dans Vejovis)?

9. Soit toscan, sans colonnes, soit télrastyle, soit corinthien, soit couvert, testudinatum. Il n'est pas certain qu'atrium et cavaedium soient tout à fait synonymes.

10. Triclinia. Le tablinum, touchant à l'atrium, contenait les archives de la famille. 11. Occi. Vitruve en distingue quatre espèces (6, 5).

12. Exedrae (Cic., de Nat. Deor., 1, 6; de Orat., 3, 5).

13. Cubicula, dormitoria. On distinguait les cubicula diurna et nocturna (Plin. Ep. 1, 5). 14. Cellae familiae.

15. Hypogea concamerata.

16. Viridaria, ambulationes. Les terrasses, parfois converties en jardins, se nommaient solaria. L'art des jardins s'appelle opus topiarium.

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tiques, quand elles n'étaient destinées qu'à loger leur propriétaire; ou villas urbaines, quand elles servaient à de grandes réceptions'.

Hôtels et Auberges, très souvent mal famés; les voyageurs de condition élevée descendaient chez des hôtes ou amis, auprès desquels ils étaient introduits par des tessères d'hospitalité.

Arcs de Triomphe, portiques avec ouvertures, particuliers aux Romains Les Tombeaux étaient de simples pierres tumulaires, ou des monuments tumulaires, tels que mausolées, hypogées, colombaires, etc. V. l'Appendice.

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Préliminaires. 1. Le nom de l'art en grec indique assez que l'essence de l'art est la création des formes. Dans les arts du dessin, que nous étudions ici, la forme se distingue par une fixité plus grande, et parce qu'elle est sensible aux yeux.

2. Le sens de la mesure, l'instinct de l'ordre et de la proportion, joints à un esprit logique et précis autant qu'élevé, font l'o- '

1. Voy. dans Pline le Jeune (2, 17 et 5, 6), la description de son Laurentinum et de son Tuscum. Cf. Castell, Villas des anciens, 1728 (angl.); Boissier, R. D. M., 15 juin 1883. 2. zataɣwɣtov (de Platées, Thucyd., 3, 68); Diversoria. Cf. Aristide, iɛpol hóɣot, 5. 5. cúpboda (C. I. G., 5496; Ephem. epigr., I, p. 45; Plaute, Poenulus, 5, 1, 25). 4. Columbaria, tombeaux d'origine étrusque, où l'on voyait dans des niches les urnes cinéraires d'une famille, ou de ses esclaves et affranchis.

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5. BIBLIOGR. Coll. de gravures: Winckelmann, Millin, Visconti, ont publié d'importants recueils, qu'il faut consulter en même temps que ceux d'0. Müller et Esterley, Lübke, Je éd., 1876, surtout Clarac, Musée de sculpture, 1826-33, véritable encyclopédie de l'art antique, et Rayet, Mon. de l'art ant., 1881 sq. L'immense ouvrage de Montfaucon, l'Antiquité expliquée, est la première tentative pour éclairer la civilisation antique par les œuvres d'art. Hist. gén. de l'art: Schnaase, Hist. de l'art, 2° éd., 1866 (all.); Müller, Archéol. de l'art, trad. fr. 1842; Kugler, Man. de l'hist. de l'art, 5 éu. par Lübke, 1872 (all.), dépassé; Sillig, Catalogue des artistes anciens, 1827 ; Overbeck, Schriftquellen (textes), 1868. Brunn, Ilist. des artistes grecs, 1855-9 (all.), l'ouvrage capital avec les deux livres d'Overbeck, Hist. de la plastique gr., 3° éd. 1882 (all.), et Mythol. de l'art (inach.). Penrose, Archit. athénienne, 1851 (angl.), très ingénieux; Choisy, Art de bâtir chez les Romains, 1873; Vinet, Esquisse d'une hist. de l'archit. classique, 1875; Durm, Archit. des Grecs, 1881 (all.). Sur la peinture, les ouvrages classiques sont : Raoul-Rochette, Peint. inédites et Lettres archéol., 1836 et 1840; Letronne, Lettre d'un antiq. à un artiste, 1837; Woermann et Woltmann, Hist. de la peinture, t. I, 1880 (all. et angl.); Klein, Euphronios, 1879 (all.). V. une bibliogr. étendue à l'appendice.

6. tén, dont la rac. tex se retrouve dans tixto, tignum, lela. L'école d'Aristote distingua les arts en apotélestiques ou pratiques, les premiers étant l'architecture, la plastique et la peinture, les seconds la musique, l'orchestique (danses d'ensemble) et la poésie. Les œuvres de l'architecture et de la sculpture, une fois produites, sont et restent sensibles par ellesmêmes celles des musiciens et des poètes ont besoin d'être exécutées ou récitées. Une autre division repose sur la qualité des formes de l'art, qui peuvent appartenir au temps (musique, rhythmique), à l'espace (arts plastiques), à l'espace et au temps (orchestique, mimique). Sur le caractère et le but des différents arts, d'autant plus nobles qu'ils ont moins besoin de la matière (la poésie au sommet, l'architecture au dernier degré), voy. l'Esthétique de Hegel, paraphrase de Bénard; Ch. Blanc, Grammaire, p. 1-60; Cousin, du Vrai, du beau et du bien, 1853; Lasaulx, Phil. des beaux-arts, 1860 (all.); Töpffer, Essai sur le Beau, 1865; Lévêque, Science du beau, 1873; Taine, Philos. de l'art en Grèce, 1868.

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riginalité du génie des Grecs et la grandeur de leur rôle dans l'histoire de l'art 1.

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La critique d'art chez les Anciens2. Il ne reste presque rien de la littérature artistique des anciens. Nous savons que Théod. de Samos avait écrit sur le temple de Junon à Samos, Chersiphron et Métagène sur le temple de Diane, Ictinus et Carpion sur le Partbénon, Philon sur la construction des temples, Varron sur l'architecture (dans son Encyclopédie); Silanion, Euphranor, Apelles, sur les proportions du corps humain; Adéus de Mitylène, Artémon, Pamphile, Juba (roi de Mauritanie), sur l'hist. générale de l'art. D'autre part, les Périégètes, auteurs de Guides à l'usage. des voyageurs, avaient décrit les anciens monuments. Outre Pausanias, que nous avons, on cite Pasitélès (50 avant J.-C.), dont Pline a consulté le livre sur les OEuvres d'art du monde entier, et Polémon dit Stélocopas (200 avant J.-C.), qui écrivit sur l'Acropole, les tableaux des Propylées, les trésors de Delphes, etc. 4.

1. On n'explique rien en attribuant ces qualités au milieu où elles se sont développées. Par ex. on répète que les Grecs ont été de grands sculpteurs parce qu'ils voyaient des éphébes nus dans les gymnases; mais il est des peuples d'Afrique chez qui le vêtement est chose inconnue, et qui n'ont pas produit de Phidias. De trois conditions de l'art, le milieu, la race et le moment, la plus importante est la seconde, qu'a pourtant exagérée Olfr. Müller; Taine exagère la première ; D. Nisard a mis en relief la troisième (théorie du point précis). -«Le caractère qui rend les œuvres humaines chères et précieuses à tous, qui par là les défend de l'oubli et les fait immortelles, c'est la beauté. Or l'antiquité (grecque) fut par excellence le temps de la beauté. » (Ravaisson.) Élien parle d'une loi des Béotiens qui frappait d'une amende le peintre convaincu d'avoir enlaidi son modèle. C'est un conte fondé sur une idée vraie. Cf. Chassang, Spiritualisme dans l'art grec, 1868.

2. CHEZ LES MODERNES, Müller distingue trois périodes : la période artistique, 1450-1600; découverte des antiques, imitations enthousiastes; la période des antiquaires, 1610-1750; la période savante ou critique, Winckelmann, Millin, Millingen [surtout O. Müller].

Les premiers qui firent connaître exactement les monuments d'Athènes furent Spon et Wheler (1674). Caylus, dans son Recueil d'antiq., donna l'exemple, brillamment suivi par Winckelmann, de la méthode historique appliquée aux œuvres d'art. Celles de la Grèce furent surtout révélées (Winck. ne cite guère que des œuvres romaines) par les Anglais Stuart et Revett, Antiq. d'Ath., 1762-1816. Un nouveau voyage, fait aux frais de la Société des dilettantes de Londres par Revett et Chandler, donna de très beaux résultats (Antiq. Ioniennes, 1769-97; Attiques, 1817). Les voyages de Brönstedt, Cockerell et Stackelberg, 1811, surtout l'expédit. fr. de Morée (relatée par Blouet, 1831-8); les recherches de Leake, Ulrichs, Ross, Conze et des membres de notre École d'Athènes (Heuzey, Beulé, Foucart, Perrot, Mézières, de la Coulonche, Bertrand, Rayet, Homolle), ont beaucoup avancé la topographie de l'art dans le monde grec. (Bon résumé dans Isambert, Itin. de l'Orient, 1873.) La Sicile a été étudiée par Serra di Falco et Hittorff; l'Asie Mineure par Texier, Fellows, Newton, Perrot, Guillaume, Wood, Rayet, Ramsay, etc. Cf. p. 31 et l'Appendice.

3. Pausanias est souvent clair et méthodique, ce qui se voit en le suivant sur l'Acropole, où il décrit les monuments dans l'ordre où ils se présentent. Mais 1° par sentiment national, il néglige souvent de nommer les monuments d'époque romaine; 2° comme il est surtout préoccupé de signaler des statues et des tableaux, il commet des omissions graves (le Pnyx); 3° il décrit parfois de seconde main (Hirschfeld, Arch. Zeit., 1882, p. 97).

4. Les sources antiques dont nous disposons sont : 1° Le guide en Grèce de Pausanias, en dix livres; Pausanias est plus archéologue qu'artiste. 2° Les cinq derniers livres de l'Hist. nat. de Pline, compilation d'une importance capitale. 3° L'ouvrage de Vitruve (30 av. J.-C.?) sur l'architecture, en 10 livres, difficiles à comprendre à cause de la perte des figures. Ce livre a été l'objet d'un véritable culte jusqu'au jour où l'on a pu étudier l'art grec sur place. On s'est aperçu alors que l'auteur parle presque toujours de ce qu'il

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