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promontoire de Rutupe; du premier coup d'oeil, il pouvait dire de quels parages venait un hérisson de mer.

Chacun se lève le conseil est fini, et l'on fait sortir tous ces grands que leur sublime maître avait forcés d'accourir en désordre et pleins d'effroi dans sa citadelle d'Albe, comme s'il se fût agi des Cattes ou des Sicambres; comme si de fâcheuses nouvelles fussent arrivées subitement des quatre points du globe. Que n'a-t-il consumé dans ces extravagances la durée d'un règne qui ravit impunément à la patrie, et sans qu'il s'élevât un vengeur, tant de citoyens illustres et généreux ! Mais il périt à son tour, et ce fut quand les derniers artisans de Rome 39 commencèrent à le craindre; voilà ce qui purgea la terre d'un monstre couvert du sang des Lamia 4o.

V.

LES PARASITES.

SATIRA V.

Parasiti.

S1

te propositi nondum pudet, atque eadem est mens, Ut bona summa putes aliena vivere quadra;

Si

potes illa pati, quæ nec Sarmentus iniquas Cæsaris ad mensas, nec vilis Galba tulisset, Quamvis jurato metuam tibi credere testi.

VENTRE nihil novi frugalius: hoc tamen ipsum
Defecisse puta, quod inani sufficit alvo;
Nulla crepido vacat? nusquam pons? et tegetis pars
Dimidia brevior? tantine injuria cœnæ?

Tam jejuna fames? quum possis honestius illic
Et tremere, et sordes farris mordere canini?
PRIMO fige loco, quod tu discumbere jussus
Mercedem solidam veterum capis officiorum.
Fructus amicitiæ magnæ cibus: imputat hunc rex,
Et, quamvis rarum, tamen imputat. Ergo duos post
Si libuit menses neglectum adhibere clientem,

Tertia ne vacuo cessaret culcita lecto ;

Una simus, ait. Votorum summa: quid ultra
Quæris? Habet Trebius propter quod rumpere somnum
Debeat, et ligulas dimittere, sollicitus ne

Tola salutatrix jam turba peregerit orbem,

SATIRE V.

Les Parasites1.

ww

FAIRE consister le souverain bien à vivre aux dépens d'autrui; souffrir des affronts que Sarmentus et le vil Galba 2 n'eussent point endurés, même à la table injurieuse de César 3; et m'assurer, Trebius, que ce genre de vie n'a rien qui te répugne, quand tu le jurerais, je ne t'en croirais pas.

Peu de chose suffit pour vivre; mais quand ce peu te manquerait, n'est-il plus de ponts, plus de quais, où tu puisses mendier sur une natte de joncs en lambeaux 4 ? Attaches-tu tant de prix aux outrages que tu essuies à ces repas? quelle inconcevable avidité te les fait endurer, quand tu vivrais plus honorablement grelottant de froid et mangeant le pain grossier qu'on jette aux chiens?

D'abord, persuade-toi bien qu'en te permettant de t'asseoir à sa table, un patron te croit assez payé de tes anciens services. Le fruit de l'amitié des grands se borne à quelques repas. Ton monarque les compte; quoique rares, il te les fait valoir. Après t'avoir négligé pendant deux mois, s'il s'avise enfin de t'inviter, toi, son client 5, afin qu'il n'y ait point de place vide sur le troisième lit; s'il te dit: Soupons ensemble, tes vœux sont comblés : que pourrais-tu désirer de plus? C'en est assez pour que Trebius se réveille en sursaut, et s'élance, sans prendre le temps de renouer sa chaussure 6, de crainte d'être pré

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