Obrázky na stránke
PDF
ePub

mal; aussi est-ce la femelle seule de l'œstre qui jette le désordre dans les troupeaux.

La larve qui sort de l'œuf ainsi abrité occasionne les tumeurs que l'on remarque particulièrement sur le dos des bœufs et des vaches, et que quelques-uns regardent, à tort, comme un signe de vigueur et de santé. Les tumeurs, d'abord grosses comme un pois, puis comme une noisette, et enfin comme une noix, ont à leur sommet une petite ouverture qui permet la respiration de la larve et que l'on peut apercevoir en écartant les poils. La larve est un ver blanchâtre, plus gros à son extrémité antérieure; elle séjourne sous la peau jusqu'au mois de juin et juillet de l'année suivante; arrivée alors au terme de sa croissance et mesurant une longueur de 25 à 27 millimètres, elle sort de sa demeure, tombe sur le sol et se cache dans l'herbe pour se transformer en nymphe; six ou sept semaines après, sa dernière métamorphose s'est accomplie, et un nouvel œstre s'envole, qui, presque aussitôt, poursuit les bêtes bovines pour déposer sous leur peau les œufs destinés à perpétuer son espèce.

On peut tuer cette larve avec une alène introduite par le petit trou qui existe au sommet de la tumeur; on comprime préalablement celle-ci avec les doigts, afin d'en resserrer la cavité intérieure, d'immobiliser la larve, et de faire, s'il est possible, saillir à l'entrée du trou le derrier anneau de son abdomen. Une fois percée, la larve se vide, meurt, et est éliminée par la suppuration.

Un autre procédé consiste à asphyxier la larve en obstruant avec un peu de térébenthine le trou dont il vient d'être parlé. Enfin, on peut encore extraire directement la larve en pressant la tumeur à sa base; il peut être utile dans ce cas d'agrandir préalablement l'ouverture de la tumeur avec un canif ou un couteau pointu et tranchant.

L'œstre atteint dans sa reproduction par les moyens qu'on vient de signaler ne tarderait pas à devenir aussi rare que l'hypoderma equi, cestre des animaux de l'espèce chevaline, dont les conditions d'existence sont identiques et que beaucoup de nos éleveurs ne connaissent mêm plus; avec lui disparaîtraient ces accidents dont les propriétaires de bêtes à cornes, les bouviers et les pâtres sont souvent les premières victimes.

(Communication du ministère de l'Agriculture.)

QUESTION CHEVALINE.

I

Les derniers évènements de l'année 1870 ont démontré clairement que le pays manquait de chevaux. On le croirait à peine si le fait n'était attesté par la faible quantité que les besoins de l'armée ont pu en réunir à cette époque. Il résulte en effet de documents officiels que sur 3 millions de têtes de chevaux que possédait le pays, on n'a pu en disposer que de 20,000, alors que les armées ennemies envahissaient le territoire avec 300,000.

Si le cheval d'armes, qui est aussi celui qui est nécessaire aux travaux agricoles, fait défaut, si le pays est dans un état regrettable d'infériorité, à quelles causes faut-il faire remonter cette pénurie?

Sans entrer dans l'ensemble des considérations que comporte un tel sujet, reconnaissons d'abord que l'élevage a subi depuis longtemps une notable diminution, soit que la production n'ait pas trouvé un débouché rémunérateur dans les remontes, soit que les extraits obtenus n'aient pas été reconnus propres à

ce service.

Ce ne sont assurément pas les ressources fourragères qui ont changé. Les progrès de l'agriculture les ont, au contraire augmentées; mais la plupart des spéculations se sont dirigées du côté des animaux de boucherie, et, il faut le dire aussi, les appareillements, ce point de départ de toutes les améliorations sérieuses, n'ont pas toujours été faits dans le sens des besoins réels; de là, confusion, désorganisation des races, et création de produits de tout genre, excepté celui que réclament les nécessités du pays.

La France possédait autrefois des races parfaitement distinctes et des plus recommandables; et, à cette époque contemporaine d'Olivier de Serres, nos races d'animaux domestiques, pures de tout mélange, excitaient l'admiration des connaisseurs et l'envie des étrangers.

Le Limousin fournissait le cheval de selle par excellence. Souple, liant et d'une grande sûreté de jambes, il joignait à ces brillantes qualités, celles d'une grande sobriété, d'un fond inépuisable, ce qui a fait dire que ce cheval était bon jusqu'à la corde. On a vu du temps des guerres de la Répu

blique et de l'Empire, certains régiments composés de chevaux de cette race, qui n'avaient pas moins de vingt-huit à trente ans Les vieux soldats connaissant leur ardeur à se lancer sur les bataillons ennemis, les avaient surnommés mangeurs de baionnettes.

A une époque peu éloignée encore, le roi de Wurtemberg, grand amateur de chevaux, montait ordinairement pour les chasses à courre, un cheval limousin âgé de trente ans, de préférence aux chevaux de pur sang de ses écuries, et il défiait avec ce vétéran des forêts, tous les chevaux de sa suite.

Le cheval limousin se faisait encore remarquer par la douceur de ses réactions, ce qui permet au cavalier de rester longtemps en selle sans éprouver de fatigue.

La plaine de Tarbes est un centre de production chevaline qui mérite l'attention des éleveurs à cause des précieux éléments qui y existent pour l'élevage. Les chevaux qu'on y rencontre le plus généralement ont pour souche commune, sous le nom de chevaux de Tarbes, la race navarrine qui ellemême descend en ligne directe d'étalons arabes. Ce cachet s'est conservé jusqu'à un certain point malgré les croisements essayés et qui tendent à l'effacer. Il serait à jamais regrettable qu'une telle race ait à subir de telles modifications qui n'auraient pour résultat que d'amoindrir ses qualités. La taille du cheval navarrin n'est pas élevée, mais chercher à l'augmenter serait l'exposer à perdre la régularité de ses proportions. Souple, ardent et courageux, il résiste bien à la fatigue; sobre et d'un entretien facile, il vit longtemps quoique son extérieur chétif et délicat soit à son désavantage. Il rachète cependant ce qui lui manque sous ce rapport, par un ensemble et une certaine harmonie qui n'échappent pas à un examen sérieux. Si ses membres sont un peu légers et sa poitrine serrée, il a une remarquable sûreté de jambes, un garrot élevé, et il laisse moins à désirer qu'autrefois dans ses membres postérieurs.

Ce cheval est l'expression vraie du climat pyrénéen dont les herbages rares et maigres, prédisposent à la frêle organisation qui est particulière aux produits de ces contrées. Plusieurs plaines et vallées concourent d'une manière différente à faire des chevaux qui ont leur place dans les remontres et dans le commerce. La cavalerie légère et celle de ligne même, trouvent. encore là d'assez nombreux sujets qui ont prouvé par leur séjour en Afrique, ce qu'on pouvait attendre de leur énergique rusticité. On voyait, non sans quelque étonnement, il y a quelques années, dans les environs de Pau, des voitures publiques attelées de chevaux de Tarbes, et qui, malgré leur usure et leurs graves causes de réforme, franchissaient de grandes distances avec une rapidité sans exemple.

Nos possessions africaines nous font un devoir de conserver

cette utile race de chevaux. On y parviendra en évitant de la défigurer par des croisements intempestifs, et en la soumettant à un régime alimentaire moins parcimonieux.

La race auvergnate était, comme celle des montagnes, douée d'énergie et de souplesse, d'un entretien facile, sachant se contenter d'aliments médiocres et peu abondants.

La Camargue élevait des chevaux à demi sauvages, témoignant d'une origine orientale et rappelant la présence des africains quand ils envahirent le Midi vers le huitième siècle.

On trouvait dans les départements de la Vienne, des DeuxSèvres et de la Vendé, plusieurs variétés de chevaux dont la conformation rappelait l'importation quoique éloignée, des alons normands et danois. Les unes offraient des animaux aux pieds et aux articulations solides, une poitrine large et de trèsbelles épaules, d'où résultaient des mouvements souples et rapides. Les autres, celles du Bocage, avaient plus de distinction et d'énergie, et devenaient une importante ressource pour la cavalerie légère. Aujourd'hui les cinq sixièmes des juments sont employées à la production lucrative du mulet.

La race bourbonnaise avait pour caractère une taille élevée, des membres courts, forts et gros ces chevaux appartiennent aux riches provinces du nord de la France, la Flandre, l'Artois et la Picardie dont l'agriculture, de plus en plus industrielle et progressive, demande un serviteur robuste, vigoureux et résistant. Pour transporter en toute saison les masses d'engrais réclamés par une culture épuisante, pour tracer dans un sillon de trente centimètres et plus, pour faire rouler sur d'énormes mottes de terre le pesant crosskill ou la puissante herse norwégienne, pour charrier d'abondantes récoltes de racines sur un sol détrempé par des pluies d'automne et par des chemins souvent en mauvais état, il faut des chevaux fortement membrés, bien étoffés, capables de seconder de tout leur poids l'impulsion donnée par leurs efforts musculaires.

C'est avec raison que les admirateurs de ce cheval l'ont surnommé le percheron du nord.

Le boulonnais de race pure que l'on retrouve encore aujourd'hui, est le type irréprochable du cheval de gros trait, fortement charpenté et en même temps bien proportionné. Son tempérament, au moins autant sanguin que lymphatique, lui permet de déployer une grande énergie musculaire; son pas est ferme et allongé; son trot, un peu trop raccourci peut-être, mais plein de régularité et d'assurance, ne manque pas d'un certain caractère qu'on pourrait presque appeler de la distinction et de l'élégance. Le boulonnais a d'ailleurs fait ses preuves et démontré que la force et la résistance n'excluaient pas en lui l'activité et même la rapidité. Une telle race mériterait

d'être conservée pure puisqu'elle peut fournir tout à la fois d'indispensables chevaux de gros trait à l'agriculture, et de très-utiles chevaux de remonte à l'Etat pour le transport du matériel des armées.

et

La Bretagne offrait des chevaux propres à tous les services, et ce n'est pas sans raison que les Anglais ont constamment envié cette race de chevaux, sachant trouver dans l'ajonc, cette luzerne des terrains pauvres et nus, et de maigres bruyères, des éléments propres à favoriser son développement; c'est pourquoi ces animaux étaient réputés si nerveux si résistants à la fatigue. Si on lui reprochait son manque de taille, on on trouvait dans l'ampleur de la poitrine," dans la soudure des jarrets, dans un système musculaire fortement accusé, dans la sûreté de la jambe, des qualités qui tempéraient ce petit défaut. Le régime du panais et de la feverolle transformait ces animaux et contribuait à faire ressortir leurs excellentes qualités. Plus que dans toute autre contrée, l'amour du cheval existe dans ce pays, et en bannissant quelques erreurs routinières et certaines croyances superstitieuses, la Bretagne reproduirait non-seulement le superbe destrier destiné à porter le chevalier le jour de la bataille, et le palefroi souple et élégant qui brillait dans les carrousels, mais aussi le cheval propre au trait et à la selle.

La race percheronne était une des plus remarquables, et c'est pour cette raison qu'elle jouissait et jouit encore d'une réputation méritée dans l'esprit de nos voisins, parce qu'ils n'en ont aucune qui puisse lui être comparée. Bien rond de formes et fortement membré, mais non grossier; actif et mème ardent, mais non fougueux; bien marchant et bien trottant, ce cheval passait pour sans pareil, affecté au service des diligences, des omnibus, du roulage accéléré, de l'artillerie et du train des équipages. C'est qu'en effet, il eût été difficile de trouver une épaule mieux inclinée, des jarrets plus forts, plus évidés et plus exempts de tares.

Toutes ces qualites avaient rendu le percheron célèbre bien loin de son pays natal. Voici, au reste, ce qu'en disait, il y a quelques années, l'un des plus illustres agronomes d'OutreManche, M. Évelyn Denison, président de la Société royale d'Angleterre : « Les percherons sont forts, bien musclés, robustes, puissants et actifs, dignes à tous égards de l'attention des éleveurs anglais; ils ont le pas plus rapide que les lourds chevaux de gros trait de la Grande-Bretagne. »

Cette race si eminemment française, si estimée des étrangers qu'ils ne reculaient, ni devant les embarras, ni devant les frais pour nous la venir enlever au poids de l'or sur nos marchés, aurait dû être maintenue, comme bien d'autres, dans son état de pureté, pour rester comme un puissant foyer d'alimentation pour tous les services publics.

« PredošláPokračovať »