par fes talens autant que par fes vertus, il fe confa cra aux Miffions de l'Inde, dont il est aujourd'hui Supérieur Général. Les deux Lettres fuivantes, font des RR. PP. Lauréati & Bourgeois. Le premier, homme d'un rare mérite au rapport de tous les Voyageurs qui l'ont connu à la Chine, eft mort depuis plufieurs années. Sa Lettre eft un tiffu d'anec dotes & de fages obferva tions; quoiqu'un peu ancienne, on a cru devoir la placer dans ce Recueil, à caufe de la fingularité & de la nouveauté des matières qu'il y traite. Le fecond eft actuellement à Pékin, où il jouit de la plus haute confidération. La cinquième & la sixième Lettres, font encore de ce Miffionnaire, dont les talens, le zèle & la piété font trop connus pour en faire ici l'éloge. Le R. P. Nuntius de Horta, eft Auteur de la quatrième Lettre. Ce Miffionnaire a été arrêté au Tonquin & jetté dans les fers en 1766. Le P. Bourgeois en fait un grand élomais il ne nous dit rien ge, de pofitif fur fon fort; peut-être a-t-il fcellé de fon fang, les vérités évangéliques qu'il prêche aux Infidèles depuis dix ans. Je crois devoir terminer cet Avertiffement, par prier les perfonnes qui font dépofitaires de quelques Lettres des Miffionnaires, de vouloir bien m'en donner communication. Le 30 & 31° Recueil, font fous preffe, même format & caractère que celui-ci, qui font ceux des vingthuit premiers. La fuite paroîtra fucceffivement. LETTRES MONSIEUR & refpectable AMI, JE croirois manquer essentiel Ꮽ Ꭼ lement aux bontés dont vous m'avez toujours comblé, & à l'amitié fincère qui nous unit depuis fi long-tems, fi je ne Tom. I, 29 Rec. A rempliffois la promeffe que je vous ai faite, en quittant peutêtre pour toujours l'Europe. Vous n'ignorez pas combien doit coûter un facrifice qui nous fépare de tout ce que nous avons de plus cher au monde; vous connoiffez mon cœur jugez quelle dut être fa fituation au moment de l'embarquement; il ne fallut rien moins, je vous l'avoue, que la volonté de Dieu pour le tranquillifer, & lui rendre une paix qu'un peu trop de pufilfanimité lui avoit peut-être fait perdre. Je m'embarquai à l'Orient le huit Mars 1754, dans le vaiffeau le Duc d'Orléans avec un compagnon dont le mérite, le zèle & le caractère ne laiffoient rien à defirer. Notre vaiffeau renfermoit en |