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fanté, & de m'avoir appris l'heureufe découverte que vous avez faite dans vos archives de pieces importantes (1) pour l'éclairciffement de la vérité.

(1) Les originaux des piéces dont on parle ici furent trouvés dans les archives du College de Peking le 30 juillet, veille de S. Ignace, de l'année 1704. Les Jéfuites de la Chine ont fait imprimer ces piéces à Peking même, après en avoir montré les originaux à un Vicaire apoftolique, & au Secrétaire de M. l'Evêque de Peking. Voici le catalogue de ces piéces, qui font écrites en Portugais.

1o. Lettre du R. P. Dominique Navarrette, Jacobin, écrite le 29 de feptembre 1669, aut R. P. Antoine de Govea, Vice-Provincial de la Compagnie de Jefus à la Chine. Cette lettre eft imprimée en François à la page 275 de la premiere édition de l'éclairciffement donné à M. le Duc du Maine, fur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius & aux morts.

2o. Copie de quelques points arrêtés dans une affemblée des Peres de la Compagnie de Jefus en la ville de Ham-tcheou, capitale de la province de Tche-kiam, au mois d'avril de l'année 1642. Cette piéce eft imprimée en François, dans le même éclairciffement, pag. 278.

3°. Réponse du R. P. Antoine de Govea, Vice-Provincial des Jéfuites de la Chine, fur les deux précédens écrits du R. P. Navarrette, Jacobin. Cette piéce eft imprimée en François dans le même éclairciffement, pag. 284.

4°. Lettre du R. P. Dominique-Marie de Saint-Pierre, Jacobin, écrite le 4 d'octobre

Pour ce qui regarde ceux qu'on appelle ici Tiao-kin-kiao, il y a deux ans que j'allai les voir, dans la pensée que c'étoient des Juifs, & dans la vue d'y chercher l'Ancien-Teftament. Mais comme je n'ai aucune connoiffance de la langue hébraïque, & que je trouvai de grandes difficultés, j'abandonnai cette entreprife, dans la crainte de n'y pas réuffir. Néanmoins depuis que vous m'avez marqué que je vous ferois plaifir de m'informer de ces gens-là, j'ailobéi à vos ordres, & je l'ai fait avec tout

1669, au R. P. Antoine de Govea, Vice-Provincial de la Compagnie de Jefus à la Chine. Cette piéce eft imprimée en François dans le même éclairciffement, page 293. On trouve cer éclairciffement à la fin de l'Hiftoire de l'Edit de l'Empereur de la Chine en faveur de la Religion chrétienne, imprimée chez Aniffon en 1698.

5. Lettre du R. P. Michel de Angelis, de l'Ordre de S. Auguftin, Gouverneur de l'Evê.... ché de Macao, au R. P. Antoine de Govea. Vice-Provincial de la Compagnie de Jefus à la Chine, fur la fuite du R. P. Navarrette de fa prifon de Canton.

6o. Attestation donnée le 16 de décembre 1680, par le Seigneur Dom Vafco Barbofa de Mello, contre quelques fauffetés rapportées dans les livres du même Pere Navarrette. Ces deux dernieres piéces n'ont point encore été traduites en François, ni imprimées en Europe,

le foin & toute l'exactitude dont je fais capable.

Je leur fis d'abord amitié, ils y répondirent, & ils eurent l'honnêteté de me venir voir. Je leur rendis leur vifite. dans leur Li-pai-fou, c'est-à-dire leur fynagogue, où ils étoient tous affemblés & où j'eus avec eux de longs entretiens. Je vis leurs infcriptions, dont les unes font en Chinois, & les autres en leur langue. Ils me montrerent leurs Kims. ou leurs livres de religion, & ils me laifferent entrer jufques dans le lieu le plus fecret de leur fynagogue, où il ne leur eft pas permis à eux-mêmes d'entrer. C'eft un endroit réfervé à leur Cham-kiao, c'eft-à-dire au chef de la fynagogue, qui n'y entre jamais qu'avec un profond refpect.

Il y avoit fur des tables treize especes de tabernacles, dont chacun étoit environné de petits rideaux. Le facré Kim () de Moïfe étoit renfermé en chacun de ces tabernacles, dont douze repréfentoient les douze tribus d'Ifraël, & le treizième, Moife. Ces livres étoient écrits fur de longs parchemins, & pliés fur des rouleaux. J'obtins du

(1) C'est le Pentateuque.

Chef de la fynagogue, qu'on tirât les rideaux d'un de ces Tabernacles, & qu'on dépliât un de ces parchemins, ce qu'on fit. Il me parut être écrit d'une écriture très-nette & très-diftincte. Un de ces livres fut heureusement fauvé de la grande inondation du fleuve Hoamho (1), qui fubmergea la ville de Cai-fom-fou, capitale de cette province. Comme les lettres de ce livre ont été mouillées, & qu'elles font prefque à demi-effacées, ces Juifs ont eu foin d'en faire faire douze copies, qu'ils.gardent foigneufement dans les douze tabernacles dont je viens de parler.

On voit encore en deux autres endroits de cette fynagogue plusieurs anciens coffres, où ils confervent avec foin un grand nombre de petits livres, dans lesquels ils ont divifé le Pentateuque de Moïfe, qu'ils appellent Takim, & les› autres livres de leur loi. Ils fe fervent

(1) Hoamho ou fleuve Jaune, eft une des plus grandes rivieres de la Chine. Il prend fa fource: entre les montagnes qui font à l'occident de la province de Sou-tcheouen, & après avoir parcouru une partie des provinces feptentrionales de ce grand Empire, il paffe par celles de Ho nan, de Chanton & de Nanking, où il fe jette dans la mer orientale, vis-à-vis du Japon

de ces livres pour prier; ils m'en mon trerent quelques-uns, qui me parurent être écrits en Hébreu; les uns étoient neufs & les autres vieux, & à demi déchirés. Tous ces livres font confervés avec plus de foin que s'ils étoient d'or ou d'argent.

Il y a au milieu de leur fynagogue une chaire magnifique & fort élevée, avec un beau couffin brodé; c'eft la chaire de Moïfe, dans laquelle les famedis ( ce font leurs dimanches) & les jours les plus folemnels, ils mettent le livre du Pentateuque, & en font la lecture. On y voit auffi un Van-fui-pai, ou un tableau où eft écrit le nom de l'Empereur, mais il n'y a ni ftatues, ni images. Leur fynagogue regarde l'occident, & quand ils prient Dieu ils fe tournent de ce côté-là & ils l'adorent fous les noms de Tien, de Cham-tien, de Cham-ti, de Teao-van-voetche, c'eft-à-dire, de Créateur de toutes. chofes ; & enfin de Van-voe tchu-tcai, c'eft-à-dire, de Gouverneur de l'univers. Ils me dirent qu'ils avoient pris ces noms des livres Chinois, & qu'ils s'en fervoient pour exprimer l'Etre fuprême & la premiere cause.

En fortant de la fynagogue on trouve ne faile que j'eus la curiofité de voir;

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