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3°. Qu'il eft für, comme vous le pouvez voir de vos yeux dans leurs anciennes infcriptions, que je vous envoie, & comme ils me l'ont tous dit unanimement qu'ils honorent leurs morts dans le Tfu-tam ou la falle des ancêtres avec les mêmes cérémonies dont on fe fert à la Chine; mais fans tablettes. dont ils ne fe fervent pas; parce qu'il leur eft défendu d'avoir des images, ou chofes femblables.

Qu'il eft certain que dans leurs infcrip tions, il eft fait mention de leur Loi, qu'ils appellent la Loi d'Ifraël, de leur origine, de leur ancienneté, de leur defcendance, de leurs Patriarches Abrabam, Ifaac, Jacob, des douze Tribus d'Ifraël, de leur Légiflateur Moïfe, qui reçut la Loi dans les deux tables, avec les dix commandemens fur la montagne de Sinaï; d'Aaron, de Jofué, d'Efdras, du Chim-kim, ou du Pentateuque, qu'ils ont reçu de Moïfe, & qui eft compofé des Livres du Berefith, de Veele-femoth, de Vaicra, de Vaiedaber, & de Haddebarim, qu'ils appellent, quand ils font joints enfemble, Taura, & S. Jérôme, Tora.

Vous pouvez regarder comme cer

font pleins d'extravagances, contiennent leurs Rituels, & les cérémonies dont ils fe fervent encore aujourd'hui. Ils me parlerent du Paradis & de l'Enfer d'une maniere peu fenfée. Il y a bien de l'apparence qu'ils ont tiré du Talmud ce qu'ils en difent.

Je leur parlai du Meffie, promis dans les Ecritures. Ils furent fort furpris de ce que je leur en dis ; & fur ce que je leur appris qu'il s'appelloit Jefus, ils me répondirent qu'on faifoit mention en leur Bible d'un faint homme nommé Jefus, qui étoit fils de Sirach; mais qu'ils ne connoiffoient point le Jefus dont je voulois leur parler.

Voilà, mon Révérend Pere, ce que j'ai appris de ces Juifs Chinois. Ce qu'il y a de certain, & fur quoi vous pouvez compter; c'eft, 1°. que ces Juifs adorent le Créateur du ciel & de la terre, & qu'ils l'appellent Tien, Cham-ti, Cham-tien, &c. comme il paroît évidemment par leurs anciens Pai-fam & Pai-piens, ou infcriptions.

2°. Qu'il eft constant que leurs Lettrés rendent à Confucius les honneurs que les autres Chinois Gentils ont coutume de lui rendre dans la falle de ce Philosophe,' comme j'ai déja dit,

3°. Qu'il eft fûr, comme vous le pouvez voir de vos yeux dans leurs anciennes infcriptions, que je vous envoie, & comme ils me Pont tous dit unanimement, qu'ils honorent leurs morts dans le Tfu-tam ou la falle des ancêtres avec les mêmes cérémonies dont on fe fert à la Chine; mais fans tablettes dont ils ne fe fervent pas; parce qu'il leur eft défendu d'avoir des images, ou chofes femblables.

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Qu'il eft certain que dans leurs infcrip tions, il eft fait mention de leur Loi, qu'ils appellent la Loi d'Ifraël, de leur origine, de leur ancienneté, de leur defcendance, de leurs Patriarches Abraham, Ifaac, Jacob, des douze Tribus d'Ifraël, de leur Légiflateur Moïfe, qui reçut la Loi dans les deux tables, avec les dix commandemens fur la montagne de Sinaï; d'Aaron, de Jofué, d'Efdras, du Chim-kim, ou du Pentateuque, qu'ils ont reçu de Moïfe, & qui eft compofé des Livres du Berefith, de Veele-femoth, de Vaicra, de Vaiedaber, & de Haddebarim, qu'ils appellent, quand ils font joints enfemble, Taura, & S. Jérôme, Tora.

Vous pouvez regarder comme cer

auquel ces Juifs font venus s'établir à la Chine, & tout ce qui eft contenu dans les infcriptions, dont je vous ai parlé. Pour les autres chofes, que je ne fçais que fur leur rapport, & que je n'ai mifes ici que pour vous faire plaifir, il ne faut s'en fervir qu'avec précaution; parce que dans la converfation j'ai trouvé ces Juifs des gens peu fuirs, & fur lefquels il ne faut pas trop compter.

V

REMARQUES

Sur la lettre du Pere Gozani.

OICI quelques réflexions qu'on a cru devoir ajouter pour l'éclairciffement de la lettre précédente.

I. La Synagogue dont parle le Pere Gozani, eft fort différente de celles que nous voyons en Europe, puifqu'elle nous représente plutôt un Temple qu'une Synagogue ordinaire des Juifs. En effet, dans la Synagogue de la Chine, le lieu facré, où il n'eft permis qu'au GrandPrêtre d'entrer, nous marque affez naturellement le Sancta Sanctorum où étoit l'arche d'alliance la verge de Moïse & celle d'Aaron, &c. L'efpace qui en

,

eft

eft féparé, représente l'endroit où s'affembloient les Prêtres & les Lévites dans le temple de Jérufalem, & où l'on faifoit les facrifices. Enfin, la falle qui est à l'entrée, où le peuple fait fa priere, & où il affifte à toutes les cérémonies de la Religion, reffemble à ce qu'on appelloit autrefois le veftibule d'Ifraël : Atrium Ifraelis.

II. Les infcriptions en langue Hébraïque, qu'on voit fur les murailles de la Synagogue de la Chine, marquent que les Juifs de ce pays-là gardent fur ce point la même coutume qui s'obferve dans les Synagogues d'Europe. Mais les infcriptions de nos Juifs ne font que les premieres lettres de certains mots qui compofent une ou plufieurs fentences, telle que celle-ci, qui eft exprimée par ces quatre lettres: (1): Au temps de la priere, il eft bon de fe tenir dans le filence (2). III. Pour ce qui eft des tabernacles ou des tentes de Moïfe & des douze Tribus, cela eft particulier aux Juifs de la Chine. On ne voit rien de fem

(1) Schin, Jod, Beth, He.

שתיקה יפת בשעת התפלח (2)

Schethikah japha befchahath hathephillag Silentium pulchrum eft orationis tempore.

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