Ramène et jette en sacrifice Aux mânes des vaincus les enfants des vainqueurs. Du sang des Latins engraissée, Quelle plaine n'atteste une guerre insensée, Et, couverte de nos tombeaux, Ne rappelle une horrible lutte, Quels fleuves lointains, quels abîmes De quelle mer, tristes victimes, Et sur quels bords l'ont épargné nos crimes ? Que fais-tu, muse téméraire? Et dans la grotte de Cythere, Viens chanter avec moi sur un luth moins sévère. CARMEN III. AD DELLIUM. Æquam memento rebus in arduis Ab insolenti temperatam Seu mæstus omni tempore vixeris, dies Interiore nota Falerni. Quo pinus ingens albaque populus Ramis, et obliquo laborat Huc vina et unguenta et nimium breves Dum res et ætas et sororum ODE III. A DELLIUS. Dellius, dans l'adversité Conserve une âme égale, et de faiblesse exempte, Comme dans la prospérité Tu mourras ! Soit que le chagrin Soit qu'en buvant ton plus vieux vin, Fais porter dans ce lieu charmant Des parfums, du Falerne, et la fleur passagère, La rose, hélas ! couronne d'un moment; Puis, Dellius, jouis de ces biens de la terre, Pendant que les trois seurs filent encor tes jours, Cedes coemptis saltibus et domo, Cedes, et exstructis in altum Divesne prisco natus ab Inacho, De gente, sub divo moreris, Omnes eodem cogimur; omnium Sors exitura, et nos in æternum Et Tu quitteras ces bois, ce beau domaine, Un héritier viendra jouir. De l'impitoyable destin. Sans cesse agité dans sa main, Et nous allons dans la barque infernale |