Et qui n'a ni tapis, ni dais, De leur front quelquefois chasse un sombre nuage. Déjà l'ardent Céphée a rallumé ses feux; La Canicule aux cieux fait rage; En proie au Lion furieux L'air s'embrase, et Phæbus, prolongeant sa carrière, Nous rend ces jours brûlants qui dessèchent la terre. Le vieux påtre, que suit son languissant troupeau, Fatigué, cherche l'ombre et le frais d'un ruisseau; L'âpre Sylvain rentre dans ses bocages; Tout dort, tout est muet, les vents et les rivages. Mais toi, sur Rome et ses destins Tu veilles; inquiet pour sa gloire, tu crains Ce que dans l'ombre et contre elle médite Bactre où régna Cyrus, et le Sère, et le Scythe Dont la Discorde arme les mains. Le Ciel, en ses profonds desseins, Stirpesque raptas, et pecus, et domos Clamore vicinæque sylvæ, Irritat amnes. Ille potens sui Dixisse : Vixi! Cras vel atra Nube polum Pater occupato, Vel sole puro : non tamen irritum, Diffinget infectumque reddet Fortuna sævo læta negotio, et Transmutat incertos honores, Laudo manentem; si celeres quatit Virtute me involvo, probamque Irrité, furieux, roulant sur son passage Couvre le ciel de nuages obscurs, Seul, le passé, déjà loin en arrière, A mon foyer se fixe-t-elle ? Enveloppé de ma vertu fidèle, Si, battu par des vents contraires, Decurrere, et votis pacisci Addant avaro divitias mari; Tutum per Ægæos tumultus Est-ce à moi de descendre à d'indignes prières, De composer avec les dieux, Ou les tissus que Tyr prépare? Poussé par une fraîche haleine, Et sous l'astre ami des Gémeaux, Un simple esquif au port me conduira sans peine. |