Contre les feux du jour tu trouveras asile, Brûlant ensemble pour Ulysse. Ici, tu fêteras, sous l'ombrage propice Suspendront de leurs jeux la fureur meurtrière, Que, se jouant de ta force inégale, Et de ses fleurs découronne ton front. CARMEN XIX. DE GLYCERA. Mater sæva Cupidinum, Thebanæque jubet me Semeles puer, Finitis animum reddere amoribus. Urit me Glyceræ nitor, Et vultus nimium lubricus adspici. Cyprum deseruit; nec patitur Scythas, Parthum dicere, nec quæ nihil attinent. Hic vivum mihi cespitem, hic Verbenas, pueri, ponite, thuraque Bimi cum patera meri : Mactata veniet lenior hostia. ODE XIX. SUR GLYCÈRE. Mère cruelle des amours, Dieu du vin, Volupté lascive, Vous voulez donc qu'en moi revive Un feu que j'y croyais amorti pour toujours! Si doux à voir, quoique si dangereux. Quittant Chypre, et sur moi toute entière acharnée, Le Parthe, dont la fuite est encore un combat. D'un vin vieux de deux ans que la coupe soit pleine, Rende du moins Vénus plus propice à mes feux. CARMEN XXII. AD ARISTIUM FUSCUM. Integer vitæ scelerisque purus Non eget Mauris jaculis, neque arcu, Sive per Syrtes iter æstuosas, Caucasum, vel quæ loca fabulosus Lambit Hydaspes. Namque me silva lupus in Sabina, Dum meam canto Lalagen, et ultra Terminum curis vagor expeditis, Fugit inermem : Quale portentum neque militaris Nec Juba tellus generat, leonum ODE XXII. A FUSCUS ARISTIUS. L'homme irréprochable en sa vie, Que le crime aux remords n'a jamais condamné, Sans emprunter à la Mauritanie Ou son carquois empoisonné, Ou son arc, ou sa flèche impie, Des Syrtes sans effroi peut traverser les feux, Ou la cime inhospitalière Du triste Caucase, ou la terre Que caresse en son cours l'Hydaspe fabuleux. Et dans mes vers chantant ma Lalagé; Des lions la nourrice aride, L'Afrique, n'enfanta rien de plus monstrueux. |