Pone me pigris ubi nulla campis Jupiter urget ; Pone sub curru nimium propinqui Solis, in terra domibus negata : Dulce ridentem Lalagen amabo, Dulce loquentem. Transportez-moi dans ces champs paresseux, Où jamais des vents amoureux Nul arbre ne reçoit la caresse féconde, Climat glacé, triste côté du monde, Qu'engourdit un ciel rigoureux; Jetez-moi sur ces bords le soleil inonde, Où nul mortel n'ose affronter ses feux : Partout de Lalagé je chérirai l'image, Partout son doux souris, partout son doux langage. que CARMEN XXIV. AD VIRGILIUM. Quis desiderio sit pudor aut modus Vocem cum cithara dedit. Ergo Quintilium perpetuus sopor Quando ullum inveniet parem? Multis ille bonis flebilis occidit; Poscis Quintilium deos. Quid ? si Threicio blandius Orpheo Quam virga semel horrida, ODE XXIV. A VIRGILE. Pleurons, pleurons sans honte une tête si chère ! Inspire-moi de lugubres accents, O Muse des douleurs, toi qui du dieu ton père, Reçus le don divin de la lyre et des chants. Quintilius dort donc dans la nuit éternelle ! Justice, Honneur, Vérité sainte et belle, Incorruptible Bonne-Foi, Où retrouver un cæur qui vous soit plus fidèle ? Bien des pleurs ont coulé sur cette fin cruelle; Nul n'en a plus versé que toi, Virgile, et vainement ton amitié rebelle De ton Quintilius redemande les jours; Les dieux te l'avaient-ils confié pour toujours ? Aux arbres des forêts quand tu ferais entendre Des accords, dont Orphée ignore la douceur, Au monde tu ne pourrais rendre Une ombre vaine, alors qu'en sa rigueur, |