Sed ftupet hic vitio, & fibris increvit opimum Pingue, caret culpa: nefcit quid perdat: & alto Demerfus fumma rurfus non bullit in unda. Magne pater divum savos punire tyrannos Haud alia ratione velis, cum dira libide Moverit ingenium ferventi tincta veneno : Scire erat in vote ; damnosa tanicula quantum par par votre vertu. N'avés vous point de honte de vivre comme un des derniers du peuple? Mais le vice abrutit ces fortes de gens. Vne débauche honteufe leur ofte tout le fentiment de la veritable gloire. Ils ne fçavent pas ce qu'ils perden. Ils font noyés dans le vin. On n'en peut plus rien efperer. Je fuis bien ayle que vous ne foyés pas dans cet horrible eftat. O Souverain Maistre des Dieux & des hommes! fi vous voulés condamner à une peine extréme les plus cruels Tyrans, qui fe font abandonnés à toute forte de crimes, faites qu'ils connoiffent la beauté de la vertit, & qu'ils ayent la douleur de ne l'avoir pas aymée. Les feux qui brûloient Perillus, dans le Taureau de Phalaris, la crainte de Damoclés, qui voyoit la pointe d'une épée fufpenduë fur fa tefte, eftoient-ils de plus grands tourments, que celuy d'un homme, que fa confcience déchire, qui fe fait de cruels réproches à luy - mefme, que l'horreur de fes crimes épouvante, qui n'eft pas en feureté dans fon lit, cù fa femme dort en repos, pendant qu'il eft troublé de mille frayeurs. 11 me fouvient que je me frotois les yeuxs pour faire croire que j'y avois mal, & m'exempter par ce moyen d'apprendre les dernie res paroles de Caton, dont mon Maitre faiTome 11. Q foit grand cas, & que mon pere avec les amis devoit venir m'entendre reciter. Je me croyois fort heureux de les tromper. Tout mon defit eftoit d'apprendre ce que l'on gagnoit aux dés, quand on avoit amené fix, ou ce que l'on perdcit à n'avoir que trois > ou à jouer à la foffete, ou à bien faire tourner un fabot. Mais ie n'eftois qu'un enfant. Pour vous ne devés-vous pas eftre raisonnable à votre âge? Vous n'ignorés pas ce que c'eft que le mal, & le bien. Vous fçavés tout ce que l'on enfeigne dans la fçavante Gallerie, où font les peintures des batailles de Xerxes, & de Darius, & où l'on inftruit la jeunesse à la temperance, & à la vertu. Vous n'ignorés. pas non plus quelle difference il y a entre les. deux branches de la Letre du Philosophe de Samos, & le chemin de la fageffe, qu'elle vous. a appris.. Cependant, vous vous endormés dans une vie molle & oyfive. Il femble que vos joües. vont fe feparer en vous voyant baailler fi fouvent. Voftre tefte tombe negligemment. Vous ne fçavés ce que c'eft que de vous occuper. A quoy penfés vous donc. Avés-vous quel que fine Quel but vous propofés-vous? Eftil bien feant de courir tantoft d'un cofté, tantoft d'un autre, comme les enfants, qui pourfuivent un oyfeau à coups de pierre? Ne vous, 1 Raderet, angufta collo non fallier orca: Neu quis callidior baxum torquere flagello. Haud tibi inexpertum curvos deprendere mores, Quaque docet fapiens traccatis inita Medis Porticus, infomnis quibus & detonsa juventus Invigilat, filiquis & grandi pasta polenta Et tibi que Samios deduxit litera ramos, Surgentem dextromonftravit limite callem. Stertis adhuc : laxumque caput compage foluta, Ofcitat hefternum, diffutis undique malis,, Eft aliquid quod tendis,& in quod dirigis arcum? An paffim fequeris corvos, teftaque, luroque, Securus quo pes ferat; atque ex tempore vivis?. Helleborum fruftra cum jam cutis ægra tu mebit Pofcentes videas: venienti occurrite morbo. Et quid opus Cratero magnos pramittere montes? Difciteque ô miferi & caufas cognofcite re. rum, Quid fumus, & quidnam vičturi gignimar,ordo Quis datus, aut meta quam mollis flexus, & unde Quis modus argento, quid fas optare, quid afper |