TEELE: EEE EE P JUVENALIS SATYRA DECIMAQUARTA. De Recta Liberorum Inftitutione. Lurima funt, Fufcine, & fama digna fini- Et nitidis maculam, ac rugam figentia rebus, Hinc totidem, cupiet lauto cœnare paratu Semper, & à magna non degenerare culina. Mitem animum, & mores modicis erroribus aquos Præcipit, atque animos fervorum, & corpora noftrâ Materia conftare putat, paribufque elementis? An favire docet Rutilus qui gaudet acerbo Plagarum ftrepitu, & nullam Sirena flagellis Comparat Antiphates trepidi Laris, ac Polyphe mus? Tum felix, quoties aliquis torrore vocato chere, & ne voudra point dégenerer de celle, qu'il a veu faire dans la maifon de fon pere. Rutilius infpire-t-il à fes enfans de la douceur, & cette lage moderation, qui ne permer aucun excés ? Leur fait-il croire que nos Efclaves font compofés des mefmes élemens que nous, & que tous les hommes font égaux? Où plûroft leur enfeigne-t-il pas la cruauté, luy qui fe plaift à faire retentir les coups de foüet fur fes Efclaves, qui ne croit pas que le chant des Syrenes fuft plus agreable, qui est pour les domestiques un Antiphate, un Polypheme, un Barbare, qui n'a pas de plus grand plaifir, que lors qu'il fait appliquer par un bourreau un fer chaud fur un efclave, pour deux ou trois fervietes perduës. Que peut perfuader à un jeune homme celuy qui fe plaift au bruit des chaînes, & à faire perir des Efclaves dans des prifons, & dans des cachots. Efperes tu que la fille de Larga foit honnefte? Nefçais-tu pas qu'elle ne peut compter tous les Amants de fa mere, fans qu'elle reprenne fouvent fon haleine. Elle eftoit encore fort jeune fille, lorfqu'elle eftoit fa confidente. C'eft Larga, qui luy dice maintenant fes billets, & qui les fait porter par les mesmes, qui ont porté les fiens. C'est un penchant naturel, qui nous emporte plus aylément, & plus promptement vers le mal, dont nous avons des exemples dome ftiques, & qui nous touchent d'autant plus, que nous avons plus de refpect pour ceux qui nous les donnent. Un, ou deux refifteront peut-eftre, eftant faits d'une meilleure terre que les autres, & ayant receu des Dieux un plus heureux naturel, Mais tout le refte des hómes fuivent les traces de leurs peres, qu'ils devroient éviter,& marchent par le cheminqu'ils voyent que l'on a tenu depuis long-temps. Il faut donc nous abftenir des chofes, que nous devons condamner; quand ce ne feroit, qu'afin que ceux qui naiftront de nous, n'ayent pas de mauvais exeples à imiter; car enfin rien ne s'apprent avec plus de docilité que le mal. On trouvera dans toutes les Histoires des Catilina; mais les Brutus, & les Catons font rares. Ils ne font pas de tout pays, & de tous les temps. Ainfi qu'aucune parole trop libre. ne le prononce, qu'aucune action trop hardie ne fe face dans une compagnie, où il y a des enfans. Que ceux qui vivent dans la débauche fe retirent loin d'eux. On doit avoir de grands égards pour leurs tendres années. Prenez garde de ne pas exposer vos defordres à leurs yeux; & que l'innocente enfance de votre fils vous empefche de commettre aucun mal en fa prefence. Car, s'il arrive qu'il s'attire un jour la colere du Cenfeur ; s'il ne vous reffemble pas feulement traits du vifage; s'il eft auffi voftre fils par les par le Corrumpunt vitiorum exempla domeftica, magnis Cum fubeant animos autoribus. unus & alter Forfit hac fpernant juvenes, quibus arte benigna tanti Nec vultu dederit, morum quoque filius, & cum |