Qui fatis eft menfis: laudant hoc numina ruris, Quorum ope, & auxilio grata poft munus arifta Contingunt homini veteris faftidia quercus. Nil vetitum feciffe volet, quem non pudet alto Per glaciem perone tegi, qui fammovet Euros Pellibus inverfis, peregrina, ignotaque nobis Ad fcelus, atque nefas quocunque eft, purpura ducit Hac illi veteres præcepta minoribus: at nunc trem, Cum lituis audita, pares quod vendere poffis, Pluris dimidio, nec te faftidia mercis Ullins fubeant ableganda Tiberin ultra, re Qualibet. illa tuo fententia femper in ore Verfetur Diis atque ipfo fove digna Poëta: Unde habeas quærit nemo, fed oportet ha÷ bere. Hoc monftrant vetula pueris pofcentibus assem Hoc difcunt omnes ante alpha & beta puella. Talibus inftantem monitis quemcumque pa rentem Sic poffem affari: dic & vaniffime! quis te Nativa mala nequitia: cum petere barbam: qu'elle a. Tu ne dois point prendre garde à la difference qu'il y a entre la fenteur d'une tannerie, ou celle de la boutique d'un parfumeur. L'odeur du gain, de quelque endroit qu'il puiffe venir, eft toûjours bonne. Que cette belle Sentence d'un Poëte, & qui meriteroit d'avoir efté dite par un des Dieux, & par Jupiter mefme, foit toûjours dans ta bouche. Perfonne ne demande, où tu en as pris; mais fi tu en as, Il en faut amaffer. On te l'a dit, dés que tu eftois enfant, & on t'accoûtumoit à garder ce que je te donnois. On le dit aux filles mefmes. Ce doit-estre là tout l'alphabet de la Jeunesse, Je pourrois, ce me semble, parler de cette forte à ce pere fi avare. Dis-moy, je te prie, eft-il neceffaire que tu donnes tous ces confeils à ton fils? Qui t'oblige à le preffer fi fort, & à le faire lever de fi grand matin? Je parie que le Disciple fera plus habile, que fon Maitre. Va, tu en dois eftre fort affuré. Il te furpaffera, & tu ne feras que Telamon, ou que Pelée auprés de cet Ajax, & de cet Achylle. Epargne prefentement fa jeunesse. Il n'eft pas encore temps que les femences des vices, qui font encore au fond de fon cœur, paroiffent au dehors. Mais quand il commencera à peigner sa barbe, & à la couper avec la pointe des cifeaux, il portera hardiment un faux témoignage, il donnera à un prix medioTome II. G cre,tel parjure qu'on luy demandera. Ne crains pas que l'Autel de Ceres, ou que Ceres ellemefme l'en empefche. Crois deja que tu vois porter au bûcher ta belle fille, fi elle eft entrée dans ta maifon avec une dot, qui merite qu'il face un crime. Ah, de quelle cruelle main fera t-elle careffée, pendant son sommei! Tu croyois qu'il falloit effuyer mille dangers fur la mer & fur la terre pour acquerir des richeffes. 11 a trouvé une voye bien plus ayfée. Car quelle peine y a. t-il à commettre les plus grands crimes? Je ne luy ay jamais donné ces mauvais confeils. Je ne l ay jamais porté, qu'à prendre foin de fa fortune Je fçays bien que c'est ce que vous dirés un jour. Mais je vous declare désà prefent, que vous eftes la caufe de tout le mal qu'il con mettra, puifque fon éducation a efté en voitre pouvoir, & que vous luy avés appris les commencemens de tous les defordres. Car, quiconque infpire la paffion des richeffes, quiconque rend les enfans avares, en leur donnant de mauvais confeils; enfin, quiconque leur permet de mentir & detromper, pour doubler, & tripler leur patrimoi ne, & leur lafche entierement la bride, pourra-t-il les arrefter quand il le voudra, Ils ne peuvent plus eux-mefmes fe retenir. Ils font entraifnés, & ne le fouvenant plus de ce que vous leur avés dit, ils fuivent leur penchant. Exigua, Cereris tangens aramque, pedemque. Elatam jam crede nurum, fi limina veftra Mortifera cum dote fubit, quibus illa preme tur Per fomnum digitis? nam quæ terraque, mari que Acquirenda putes, brevior via conferet illi. Nullus enim magni fceleris labor. hac quam Mandavi, dices olim, nec talia fuafi. ego nun Mentis caufa malæ tamen eft, & origo penesta tum Permittas, adeo indulgent fibi latius ipfi |